«Vous êtes la pépinière de l’Europe. Vous êtes l’avenir du monde !»

Gwener 10 a viz Mae 2019, 14 eur 14 :
« Da c’houlou deiz ur c’hounlid a vod pep 10 a viz Mae keodedourien tomm ouzh ar Frankiz, an Ingalded, ar Vreudeuriezh, evit rentañ enor d’ar re zo bet en hon raok, dieub pe chadennet, ur c’hiz a zo, un hengoun pa vo lavaret mat, evit stourm ouzh ar sklavelezh a bep orin hag a bep tu, da gregiñ holl asambles da stlakañ hon daouarn deomp hon-unan ! Degemer mat e c’hoariva ar Memorioù ! ». 

Vendredi 10 mai 2019, 14H14:
« Bienvenue
au Théâtre des Mémoires ! »

 

A l’aube d’une commémoration qui réunit chaque 10 mai les citoyens épris de Liberté, Égalité, Fraternité,
afin de rendre hommage
à celles et ceux qui nous ont précédés, libres, comme enchaînés,
Il est un rituel,
pour ne pas dire une tradition, que pour combattre l’esclavagisme de toutes origines et de tous horizons,
nous commencions toutes et tous par nous applaudir nous mêmes !

La suite racontée par
Le Télégramme de Brest …

« Esclavage. Les jeunes ne veulent pas oublier »

Le collège Anna-Marly a proposé une chorégraphie sur le thème du déracinement.
Le collège Anna-Marly a proposé une chorégraphie sur le thème du déracinement. Photo Le Télégramme/Rémi Simonet

Ce vendredi, à Brest, 180 jeunes ont participé à la Journée nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Un sujet abordé « trop tard », ou « pas assez », selon les jeunes présents sur les lieux de la cérémonie.

« On pense vraiment à eux et on est heureuses d’avoir pu leur rendre hommage à travers cette danse ». Loeiza est en quatrième au collège Anna-Marly, à Brest. Avec douze de ses coéquipiers, elle a dansé sur une chorégraphie intitulée « Déracinée », en hommage à tous les esclaves de la période coloniale. Durant cette danse, plusieurs tableaux montrant les étapes amenant à l’esclavage ont été réalisés sur une bâche noire et sous une météo pluvieuse. Kidnappés, transportés sur des bateaux, forcés de travailler dans des champs de coton… Les scènes sont interprétées par les treize jeunes dans la douleur, dans la fatigue, contraints par un espace réduit devant des spectateurs absorbés.

Vendredi, rue des Mouettes, à Brest, devant la sculpture pensée par Max Rezoulat – président de l’association Mémoires des esclavages – et réalisée par l’artiste quimpérois Marc Morvan, s’est déroulée la Journée nationale de l’abolition de l’esclavage avec comme thème le dialogue des cultures et le vivre ensemble. Une journée rassemblant « un peu plus de 300 personnes », selon les organisateurs, et près de 180 jeunes venus directement de dix établissements du Finistère.

« On devrait nous en parler davantage »


« C’était important de représenter ces 10 millions d’esclaves », rappelle la jeune Énora, élève d’un collège brestois. « On devrait nous en parler davantage car il peut y avoir des risques que ça recommence », s’inquiète Noémie, en cinquième au collège Saint-Vincent, à Brest. Comme elle, ils sont nombreux ces jeunes à vouloir en savoir plus sur ce sujet qui selon certains est encore « un tabou de la société ». « On commence à nous expliquer ce qu’est l’esclavage à partir de la quatrième seulement », regrette Axel, en cinquième, à Saint-Vincent, qui a, pour le moment, plus appris sur la culture africaine.

Une frise dessinée a été affichée derrière la célèbre sculpture pensée par l’association Mémoires des esclavages.  Photo Le Télégramme/Rémi Simonet

Et c’est cette culture mélangée aux connaissances naissantes des élèves de quatrième sur le thème de l’esclavage que le collège brestois a décidé de réaliser deux œuvres en rapport avec cette journée nationale. Deux tableaux où sont dessinés deux immenses masques africains et autour une symbolique représentant d’autres cultures : « Les personnes peuvent être différentes. Pour autant, on montre avec ces tableaux qu’elles vont bien ensemble », poursuit Noémie.

« Vous êtes l’avenir du monde ! »


« L’histoire de l’esclavage, c’est l’histoire de la France et elle est encore très mal connue. Par exemple, à Brest entre 1803 et 1804, Napoléon a fait enfermer à Pontanézen, 1 500 Guadeloupéens, Martiniquais et Haïtiens, 900 sont morts mais on n’a aucune donnée historique de ce qui s’est passé réellement », commente le président de Mémoire des esclavages, Max Relouzat, heureux, ce vendredi, de la présence de cette jeunesse à qui il adressera un message destiné à contrer l’obscurantisme naissant. « Vous êtes la pépinière de l’Europe. Vous êtes l’avenir du monde ! ».


Citoyens finistériens engagés dans l’association « Mémoires des Esclavages » autour de notre président, M. Max Relouzat, nous avons eu le plaisir d’accueillir de nombreux curieux à cette occasion ainsi que dès 14H14, M. Réza Salami, Adjoint au Maire de la Ville de Brest chargé de la Culture,  Mme Nathalie Chaline, Adjointe au Maire de la Ville de Brest chargée du quartier de Saint-Marc et de l’innovation sociale et M. Yohann Nédélec, Maire de Le Relecq -Kerhuon et Vice-président de Brest Métropole chargé des déplacements, des grands projets et de la rade.

Ci dessous , vous pouvez consulter :
– les photos de Jean Christophe KEN Album intégral  en ligne par ici

le discours prononcé par le Président Max Relouzat est en ligne par ici
– Retrouvez sur le site internet de Mémoires des esclavages  la vidéo souvenir de cette édition 2019 ainsi que  les précieuses traces photographiques de Véronique Brod  ajoutées chaque année depuis le début de l’aventure,

Le Théâtre des Mémoires s’ouvrira de nouveau
le dimanche 10 mai 2020,

Mémoires des Esclavages et la ville de Brest fêteront les 10 ans de l’Association et les 5 ans de vie brestoise de la sculpture monumentale « Mémoires » . D’ici là, les combats contre l’obscurantisme continuent  …

Photo Véronique Brod

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