Aurillac, paquebot géant lancé à pleine allure …

Début de la 34ème édition  du Festival d’Aurillac désormais piloté par Fred Rémy.  Un festival  que Jacques  Livchine compare  à « un paquebot géant lancé à pleine allure : pour le dévier de sa trajectoire, il faudra des années ! » Premiers échos et premières images à commencer par celles du Lancement rituel sur la place de l’hôtel de villeUn chevalier en armure sur un bateau pneumatique porté par des « gilets jaunes » : il fallait bien ça à Frédéric Rémy, le directeur du festival international de théâtre de rue d’Aurillac (Cantal), pour relâcher un peu la pression.
Un reportage France 3 national diffusé le

La 34e édition du festival international de théâtre de rue se déroule en ce moment dans la ville d’Aurillac (Cantal). C’est la plus grande scène de théâtre à ciel ouvert de France. La 34e édition du festival est officiellement lancée. « C’est une transformation extraordinaire de la ville. Il y a plus de 3 300 représentations en quatre jours sur tout le territoire d’Aurillac. Ce qui est étonnant, c’est qu’il y a toujours autant de public », explique-t-il.

Des spectacles accessibles à tous
« C’est dans la rue. C’est accessible à tout le monde. Il n’y a aucune obligation. Tout le monde peut venir, c’est génial », s’enthousiasme un spectateur. Pour quelques jours, 667 compagnies vont lever leur rideau à Aurillac. Placé sous le signe de la générosité et de l’accueil, le festival bénéficie d’un soleil radieux. De quoi offrir le plus beau des visages. Le festival d’Aurillac se déroulera cette année jusqu’au samedi 24 août.


Aurillac. Lancement du Festival de théâtre de rue 2019

Lancement officiel du Festival de théâtre de rue 2019, place de l’hôtel de ville à Aurillac, mercredi 21 août. (©ACR)

Le lancement officiel du Festival de théâtre de rue d’Aurillac 2019 a été donné, place de l’Hôtel de ville mercredi 21 août 2019 avec un leitmotiv : « profitez du spectacle ».  

Plus de trente ans que cela dure et toujours le même bonheur pour les festivaliers. Et cette année encore, le lancement officiel du Festival de théâtre de rue 2019 s’est déroulé, place de l’Hôtel de ville à Aurillac. De nombreuses minutes avant, les plus fervents défenseurs du Festival se rapprochent, à quelques pas de la scène.

12h30, un chevalier arrive de la rue Vermenouze, dans un bateau.

Pierre Mathonier, maire d’Aurillac, souhaite un bon festival, en n’oubliant pas de mentionner que la ville d’Aurillac n’est pas la plus froide de France et que le Festival sert à réchauffer le coeur. De son côté, Michel Roussy, président de la Caba, a invité le public à trouver son point « G » lors de Festival. Une ode à l’invitation du plaisir des spectacles proposés.
Un spectacle de lancement qui invita Aurillac à retourner à l’âge de pierre, au primitif et au bonheur de voir ce Festival, tout simplement.

La définition du festival d’Aurillac ? C’est « du partage et de l’aventure » pour Frédéric Rémy, le directeur artistique

La définition du festival d'Aurillac ? C'est « du partage et de l'aventure » pour Frédéric Rémy, le directeur artistique

Frédéric Rémy aborde « son » premier festival aux commandes du rendez-vous du théâtre de rue. © Lydia Chassier

Un travail à poursuivre à Aurillac. Pour Aurillac. Et pour la création artistique. Frédéric Rémy aborde « son » premier festival aux commandes du rendez-vous du théâtre de rue avec la notion de continuité et de faire converger les envies d’ouvrir grand les yeux sur le spectacle vivant. Trente-quatre ans après sa création, il était une fois… de nouvelles histoires à raconter. Et un nouveau récit à écrire « à l’échelle de la ville ». Pour les Aurillacois. Et pour les arts de la rue.

La 34e pour le tout-Aurillac. La première pour lui, en tant que directeur artistique. Un nouveau visage dans le paysage artistique et culturel aurillacois? Pas tout à fait, non plus… Frédéric Rémy, aux commandes du festival de théâtre de rue d’Aurillac depuis le début d’année, est un familier du rendez-vous cantalien dédié aux spectacles vivants, sur lequel il avait travaillé, comme conseiller artistique, ces trois dernières années, aux côtés de son prédécesseur, Jean-Marie Songy. En coulisses, mais sans masque.

Le masque, en revanche, il l’a choisi comme marqueur de l’édition 2019 : sur l’affiche de cette 34e… qui ne porte toujours pas son nom (et ne donne surtout pas son âge). Pas plus que les trois dernières éditions n’annonçaient leur millésime, se jouant de tout comptage conventionnel.

Découvrez les dix-huit compagnies présentes cette année au 34e Festival international de théâtre de rue d’Aurillac

Pas de coquetterie là-dessous. Mais sûrement un clin d’œil à son prédécesseur?? Et à coup sûr une volonté de s’inscrire dans la continuité : « Sur cette affiche, il y a ce visage, iconique, qui est affirmé?; le bonhomme est sur cette affiche depuis 34 ans, et il reste. D’un point de vue graphique, cette affiche est lumineuse. Il y a quelque chose de très joyeux, de réjouissant. D’ailleurs le masque, c’est le théâtre?! C’est le jeu. On a un peu voulu revenir à son rôle originel. Et puis il y avait cette question : qui est derrière ce masque?? Et bien ce masque, ce bonhomme, il est devant tout le monde. Tout le monde peut mettre ce masque. Et tout le monde, finalement, peut être le bonhomme d’Aurillac », lance Frédéric Rémy un peu comme une invite : celle que tout le monde s’empare de ce moment festif, joyeux et propice aux rencontres.

Un moment à part. Un moment qui représente « 1 % de l’année » à Aurillac et pour les Aurillacois. Mais qui transforme presque à 100 % cette paisible ville en chaudron où vient bouillonner la création, frémir et frissonner le public.

Mais je crois que de plus en plus, ces quatre jours impriment le reste de l’année à Aurillac

Grâce aux résidences d’artistes, par exemple, « mais aussi avec les rumeurs artistiques : les attentes du public, des festivaliers?; peut-être par le ras-le-bol de certains, aussi… Le festival de théâtre de rue c’est un événement qui peut créer de la controverse?; les artistes sont là pour ça : pour créer de la controverse. On est des professionnels du désordre public, comme dit Jean-Marie Songy. C’est une jolie définition », sourit l’actuel directeur.

« Ces quatre jours, ce pas de côté dans le quotidien de l’Aurillacois, sont générateurs de tellement de choses : c’est quand même fabuleux?! Est-ce qu’on peut se rendre compte?? Si, pour le nombre de festivaliers, le nombre d’artistes et le nombre d’habitants, on devait compter les émotions vécues pendant ces quatre jours, ce serait incalculable. Il y a ces piques d’imaginaire, de rêves fous, de rencontres, de sourires. C’est innommable et incalculable. Et pourtant c’est ça, le festival de théâtre de rue. Ce sont des milliers d’émotions en quatre jours », se régale déjà le directeur.

« Quatre jours de festival donnent des émotions qu’on ne peut pas dénombrer »

« Et ça se passe à Aurillac?! C’est extraordinaire ce qui se passe. Et que ça se passe là. Il faut en profiter, un maximum », énonce-t-il presque en détachant chaque syllabe?! Comme pour mieux se rendre compte. Comme pour rendre plus réel ce constat un peu… irréel?!

Festival de théâtre de rue d’Aurillac 2019 : ce qui vous attend cette année

Irréel mais surtout pas impossible. Frédéric Rémy sait qu’il va avoir de nouveaux défis à relever pour imaginer, organiser, faire perdurer ce grand rendez-vous consacré à l’art de rue et au spectacle vivant.

Un nouveau récit

« Quand je dis qu’il faut en profiter un maximum c’est faire que ce 1% soit le plus beau possible.  Pour que les autres 99% du temps, on attende le suivant… On doit opérer une bascule d’appréhension. J’ai envie d’une nouvelle approche, certainement. J’ai envie de nouvelles histoires, d’un nouveau récit, à l’échelle de la ville. Un récit commun, partagé, à continuer. Parce qu’il y a une continuité dans ce festival. Je vais apporter ma patte, mon regard, mon approche ».

Le festival d’Aurillac a toujours été un des marqueurs de la création dans son secteur. C’est là où l’on fait des découvertes. Le festival d’Aurillac c’est celui qui donne le « la » de la création artistique dans l’espace public

Le spectacle de rue au carrefour de 2020

Comment le festival va vivre les années 2020 ? C’est la question que se pose déjà Frédéric Rémy. Chaque décennie ayant été marquante, à sa façon, pour le festival, son écriture, sa transposition et sa formulation artistique, le directeur s’interroge sur la décennie à venir. « On entame une nouvelle décennie. Avec d’autres créateurs, approches artistiques et sujets de préoccupation qui n’existaient pas forcément, dans les années 90 ou les années 2000. L’époque est différente. Mais l’idée c’est qu’on continue : avec les compagnies historiques, celles qui ont accompagné le festival naissant, dans les années 1980, et qui ont toujours des choses à dire comme Kumulus, les 26.000 ou Komplex, mais aussi avec ces compagnies qui apparaissent », dessine déjà Frédéric Rémy.

La défense d’un secteur et de ses artistes

« On prend la suite des fondateurs. Par rapport à ça, on reprend ce flambeau de la défense de ce secteurs, de ces artistes, de créer dans l’espace public, de la liberté de création. Michel Crespin, Jean-Marie Songy nous ont montré la voie ». Et Frédéric Rémy avoue son envie de reprendre cette suite.

Côté proposition, Frédéric Rémy aura à coeur de faire des propositions les plus larges possibles et qu’il y ait un vrai dialogue entre la sélection officielle et les compagnies de passage. « Les deux doivent se répondre ».

 Ce qui m’intéresse c’est de faire des propositions artistiques les plus larges possibles : en termes d’esthétique, de forme, d’influence, d’origine. Cette diversité, les arts de la rue la cultivent depuis le début. C’est une des richesses que l’on a avec ce secteur : dans la rue on peut tout faire. Et au festival d’Aurillac on peut tout faire : tout est possible?!

Frédéric Rémy (directeur artistique du festival de théâtre de rue)

Le retour des déambulations géantes ?

Tout ? Même imaginer le retour des grandes déambulations de rue, format XXL, qui ont pénétré et marqué durablement l’imaginaire et les attentes des festivaliers aurillacois, comme celles de Royal de Luxe  Transe Express ? Pourquoi pas… Sans que ce soit un passage obligé ni une figure imposée à réexécuter. En somme, si une compagnie et la proposition artistique formulée est de qualité, pourquoi pas… Mais pas simplement pour refaire une déambulation à tout prix.La compagnie Royal de Luxe a marqué durablement l’esprit des Aurillacois, grâce à ses formats XXL et ses déambulations.

« Mais quels créateurs de maintenant s’emparent de ça ? On verra…»

En attendant, le directeur confie le retour d’Artonik, lors des Rendez-vous étudiants, en septembre prochain à Aurillac. Pour une déambulation nocturne, au sol, pour 1.200 – 1.500 spectateurs. Peut-être une première porte d’entrée ? Déjà une fenêtre ouverte…La compagnie Artonik avait dynamité et coloré l’édition 2015 du festival d’Aurillac avec « the color of time »

Du partage et de l’aventure

Et juste avant de mettre les deux pieds dans cette édition 2019 du festival de théâtre de rue, qu’est-ce que le directeur promet aux festivaliers ? « Du partage humain et de l’aventure artistique ». C’est bientôt parti pour quatre jours d’une ville en état de rêve…

Tous nos articles sur le festival d’Aurillac

Marie-Edwige Hebrard


Christophe Paris quitte son poste d’administrateur de l’association Eclat à Aurillac

Publié dans La Montagne du 20/08/2019 /    © Lydia Chassier

Travailleur de l’ombre, fin connaisseur du milieu des arts de la rue, il est pourtant peu connu du grand public. Administrateur de l’association Éclat, qui organise le festival international de théâtre de rue, pendant vingt-six ans, Christophe Paris a décidé de quitter son poste. Avant son “dernier” festival, il explique, en quatre points, les raisons de son départ, et ce qu’il retient de toutes ses années à Aurillac.

« J’ai le sentiment d’avoir accompli une mission finalement assez extraordinaire dans un parcours professionnel »

J’ai intégré l’association presque dans les débuts, il y a vingt-six ans. Nous étions trois salariés, aujourd’hui nous sommes neuf. Beaucoup de choses ont été construites, beaucoup de choses ont été portées. Aujourd’hui, le festival est international et n’a rien à envier à Avignon par rapport au théâtre puisque nous sommes la référence en matière de théâtre de rue. J’ai été embauché par Michel Crespin lors de sa dernière année de direction. Puis Jean-Marie Songy est arrivé, nous avons travaillé ensemble vingt-quatre années.
Le projet est abouti, il a des valeurs, il a une conception, une philosophie. Il s’inscrit dans le paysage culturel national et international avec la volonté de garantir la liberté d’expression artistique. Aujourd’hui pour moi, c’est une échéance, le sentiment d’avoir accompli une mission finalement assez extraordinaire dans un parcours professionnel. La mise en place d’un nouveau projet nécessite, car le poste d’administrateur est un poste clé, que je laisse ma place de façon à ce que le nouveau directeur puisse pleinement prendre possession de l’outil et puisse mettre en place son organisation, son projet sans aucune contrainte.

« Oui, mon départ est intimement lié à celui de Jean-Marie Songy »

Dans la mesure où, en collaboration avec Peggy Desmeule, nous avons postulé à un binôme homme-femme à la direction du festival, et que notre candidature, bien que retenue dans les cinq derniers projets, n’a pas été choisie. Il est nécessaire que la nouvelle direction soit libre. C’est toujours compliqué de travailler avec quelqu’un qui était concurrent. Nous avons tous défendu de très beaux projets et celui de Frédéric Rémy, le nouveau directeur, est un très beau projet pour le festival. Alors oui, le lien est évident. Aujourd’hui j’ai le sentiment d’avoir rempli mon rôle d’administrateur, d’avoir porté la structure au niveau administratif avec Jean-Marie Songy qui la portait au niveau artistique. C’est une évolution normale.

« J’ai passé plus de temps avec mon assistante et avec mon équipe qu’avec n’importe lequel de mes conjoints »

La chose la plus évidente de ce parcours, pour moi qui venait d’une formation industrielle et technique, c’est cette ouverture au monde du théâtre de rue et du monde du spectacle. Je n’avais pas du tout de connaissances, d’ouverture j’ai découvert un univers fabuleux, plein d’émotions, de rencontres extraordinaires, de rencontres humaines passionnantes et de gens convaincus. Le travail d’artiste est compliqué, ce sont des gens qui souvent vivent très mal. Vivre de sa création est un choix parfois très difficile.

Cet investissement que chacun apporte en terme de création, en terme d’humain, je le retrouve dans l’équipe du festival. Tous les gens qui travaillent aujourd’hui, à peu de chose près, je les ai embauchés avec Jean-Marie Songy. Marie-Jo, mon assistante, est arrivée un an avant moi. L’équipe est composée de gens qui ont été accueillis en stage, qui sont issus d’Aurillac, parce qu’on a toujours essayé de promouvoir les compétences locales. Les liens humains, l’énergie développée en interne, le côté excessivement humain. C’est une famille, une vraie famille.

Ce mot n’est pas galvaudé parce que finalement j’ai passé plus de temps avec mon assistante et avec mon équipe qu’avec n’importe lequel de mes conjoints. Le côté humain, c’est comment on a pu accompagner des détenus en placement extérieur, comment on a pu intégrer des travaux d’intérêts généraux, comment on intègre depuis quelques années des gens issus d’institutions médico-sociales. Et tout ce travail là, c’est tellement essentiel. C’est le rôle social d’une vraie association culturelle sur un territoire. C’est l’humain d’abord. C’est comment on parle aux artistes, au public, à ses collègues, comment on arrive à créer quelque chose de magique. L’association Eclat est, je crois, la seule structure qui avec Jean-Marie Songy n’a connu aucun turnover. Les gens sont bien à l’association, ils sont passionnés et passionnants. Que ce soit Marie-Jo, Laura, Alain, Anne-Marie, Sylvie ou encore Cédric (*).

« Je vais réfléchir à trouver un projet en adéquation avec la passion qui m’anime » 

Après le 30 septembre, fin de mon contrat, j’ai fait le choix excessivement radical de prendre des vacances ! Je pars pour Pôle Emploi pour la première fois de ma vie après vingt-six ans. La nécessité de pouvoir réfléchir à trouver un projet en adéquation avec la passion qui m’anime dans la gestion d’Aurillac. Porter un projet atypique à un autre endroit, pas forcément dans les arts de la rue, mais en tous cas dans la culture. La culture, c’est tellement essentiel au quotidien, qu’il ne faut pas lâcher l’affaire.

Propos recueillis par Bruno-Serge Leroy

(*) Ils composent l’équipe permanente de l’association : Cédric Ginouvès (directeur technique), Marie-Jo Serieys (assistante de direction), Laura Ignace (communication et médiation), Alain Brun (coordination administrative compagnies de passage), Sylvie Van Overbeck (chef comptable), Anne-Marie Lichnowski (aide-comptable). 

En quelques dates

1970. Naissance à Bourges (Cher), le 5 décembre.
1993. Obtient son BTS informatique industrielle à Aurillac. En avril, il intègre l’association Éclat comme objecteur de conscience.
1994. Après ses 18 mois de service civil, il est embauché à Éclat comme chargé de la communication et de l’informatique.
2002. Il devient administrateur de l’association. Poste qu’il quittera le 30 septembre prochain.


Aurillac ouvre un boulevard à la scène

Par  Philibert Humm  / Publié dans Le Figaro du

Aurillac ouvre un boulevard à la scène
Photo Vincent Muteau

Le 34e Festival international de théâtre de rue continue de rassembler un large public et invite de nouvelles compagnies.

Tandis qu’en certains endroits le théâtre se donne des manières pincées et se la joue cercle fermé, à Aurillac, c’est une tout autre limonade. Le Festival international de théâtre de rue, qui bouclera ce soir sa 34e édition, n’a pas peur de descendre seul en ville et de se donner en spectacle à même les trottoirs, les places et les jardins de la cité cantalienne. À la question «Pourquoi jouez-vous dehors?», Bruno Schnebelin, directeur de la compagnie Ilotopie, avait l’habitude de répondre: «Parce qu’il fait froid dedans.» Tout l’esprit d’Aurillac pourrait tenir dans cette pirouette, rapportée par Frédéric Rémy, nouveau directeur du festival. Loin d’un théâtre renfermé sur lui-même, ce festival a la vocation de «s’ouvrir à tous».

Si ouvert que, depuis trente ans, il a donné lieu à de grands rassemblements de babas, descendus de toute l’Europe en camping-car, J5 et vieux combis roulant au diesel et à la bière tiède. Frédéric Rémy ne désavoue pas cet héritage, au contraire …  Cet article est réservé aux abonnés. 69% reste à lire.


Rassembleur et effronté, le théâtre de rue ensorcelle Aurillac

La ville du Cantal se transforme en immense scène en plein air pour la 34e édition de son festival international, jusqu’au samedi 24 août. / Publié dans le Quotidien Le Monde du 24 août 2019

Sur la place des Carmes d’Aurillac, la troupe Loop-s pendant son spectacle « Désorceler la finance ».
Sur la place des Carmes d’Aurillac, la troupe Loop-s pendant son spectacle « Désensorceler la finance ». Photo Vincent Muteau

« Sortez votre carte bancaire ! Allez, sortez ce grigri qui représente notre point commun à tous avec le monde de la finance ! », exhortent les voix maléfiques de la troupe Loop-s une fois la nuit tombée sur la place des Carmes dans le centre d’Aurillac (Cantal). Aussitôt dit, aussitôt fait. Des centaines de spectateurs anonymes, assis en cercle, brandissent leur carte bancaire pour se laisser aller à divers rituels de sorcellerie destinés à « désenvoûter la finance ». Ateliers potion, énumération collective des grandes banques accompagnée de gestes de malédiction, passage de diverses factures à la broyeuse… cette mise en scène insolite doit servir à se « libérer de l’emprise de la finance », explique l’une des metteuses en scène de cette création dont le thème du moment est la financiarisation du monde agricole. Le spectacle fait partie des vingt créations inédites de la programmation officielle du Festival international de théâtre de rue d’Aurillac, dont la 34e édition se tient jusqu’au samedi 24 août.

Placardées de milliers d’affiches programmatiques, les rues vallonnées de la ville du Cantal se métamorphosent en un gigantesque espace scénographique pour accueillir, en plus des vingt compagnies du programme officiel, plus de 650 compagnies de passage. L’espace urbain est investi jusque dans ses moindres recoins pour présenter aux milliers de festivaliers (120 000 attendus pour cette édition) un large éventail de créations originales et singulières, entre spectacles militants, représentations plus philosophiques ou pur divertissement.

Le temps de la manifestation, Aurillac opère une véritable « communion sociale » et la diversité du public fait la plus grande fierté des organisateurs. « Punks à chiens, jeunes en galère, enseignants, ingénieurs… Tout le monde se côtoie dans une bienveillance indifférente. Ce n’est pas un esprit de tolérance bien-pensante érigée en principe de façade ; chacun respecte sincèrement la parole de l’autre », revendique Pierre Mathonier, maire d’Aurillac (PS) depuis 2013.

Attraper au vol un mot doux
Lorsqu’il est possible de se faire une petite place à l’ombre sur la grande esplanade Michel-Crespin, Les Souffleurs invitent le public, à l’occasion de leur nouvelle création, Terra Lingua, à une réflexion incarnée sur la signification du langage, du sens des mots et de l’importance de préserver les langues dans leur diversité. Le décor mobilise une grue installée au centre de la place ; une tour de Babel s’érige en dessous à la sueur du front des Souffleurs qui tentent d’atteindre un micro suspendu. A la fin de la pièce, des milliers de proverbes poétiques écrits dans toutes les langues sont lancés en confettis ; les spectateurs se précipitent pour attraper au vol un petit mot doux et le garder en souvenir. Sur l’un d’entre eux on peut lire, à côté de la version originale en allemand : « Ma petite langue en rêve se fait un pays où elle construit des nids de mots pour essaimer par-delà des frontières qui ne sont pas les siennes », de l’écrivaine autrichienne Maja Haderlap.

Un peu plus loin, un règlement de comptes : « Qu’est-ce qui vous permet de dire ça ? Qu’est-ce que vous avez dit ? Je ne vous laisserai pas m’insulter comme ça »,lancent des voix d’un ton colérique. Un quindem – vélo à 5 cyclistes – enchaîne les tours de la place du Square : c’est de là que vient le pugilat. Mais sur ce rond-point, les forces de l’ordre chargées de la sécurité n’ont pas l’air inquiet. Les conflits et éclats de voix sont ceux mis en scène par les membres du Cirque Ozigno qui, sur leur drôle de vélo, racontent un monde qui ne tourne pas rond.

Festival international de théâtre de rue d’Aurillac (Cantal), jusqu’au 24 août.


Suivez au jour le jour Aurillac 2019 à travers le clavier de Jacques Livchine, Metteur en songes …

Les rapports quotidiens de Jacques Livchine diffusés sur la Liste rue et les réseaux sociaux sont particulièrement prisés .  Quelques extraits,  pour vous mettre en appétit …

Aurillac, Jour 1
« Tentative d’épuisement à la Perec
Je voudrais bien noter minute par minute tout ce que je vis ici à Aurillac
Mais « l’univers me déborde ».

Trop de pensées me passent par la tête

Tous ces visages entrevus, toutes ces mains, tous ces bruits, toutes ces jambes nues, tous ces cercles de spectateurs   tous les 20 mètres
Et la rue interdite aux voitures

Et finalement,   c’est passé dans les mœurs, on se fout bien des fouilles.
Si tu veux mettre une bombe, arrive avant 10 H

On se fout de la sécurité côté préfecture, on fait juste les gestes pour dire en cas d’incident :   on avait mis en place le dispositif. Sauf que ça coûte plus de 200 000 € ( tous mes chiffres sont toujours faux ).

Il y a la queue au stand assiette humanitaire et végétarienne, plus qu’au stand andouillettes, les mœurs changent

Il faudrait ériger une stèle aux comédiens inconnus qui sont le sang, et la force vive d’Aurillac.
Pas de loges, pas de douches, ils se changent et dorment dans leur voiture. Leurs noms n’apparaissent nulle part.
Je les admire, ils se donnent, décoiffent, sont insensés, déploient des qualités de jeu invraisemblables.  
On pourrait mesurer leurs énergies en kilojoules.

Pourquoi appelle t-on les tracts des flyers ? Parce que cela s’envole ? Ils distribuent, ils distribuent.
Les mêmes qui veulent sauver la planète et ne parlent que de ça…

Humour intersidérant à partir de 10 ans
Seras tu le gagnant du golden trip ?
La flower border party
Viens te resourcer avec toi même et tes chakras etc

Dès que c’est payant, l’ambiance devient plus compassée

On dit qu’il faut manger cinq fruits et légumes par jour et parler à cinq inconnus    Je fais de jolis scores.
On dit qu’il faut faire 6000 pas par jour, à mon compteur : 16194 pas, 19 étages, 10, 8 kms

Qu’est ce que t’as vu de beau ?   La grande question.
Qu’est ce que tu me conseilles ?

Dominique, on n’a pas les mêmes goûts, tu le sais bien.
T’as été délégué général du festival pendant cinq ans ? Alors ça a bougé ?

  • Trop de spectacles payants…
  • 10 sur 700, faut pas exagérer

Moi ce n’est pas difficile je ne vais voir que ceux qui ont répété à Audincourt …

Je dis au nouveau directeur  ( NDLR , Fred Rémy) : « t’auras du mal à injecter ta personnalité, Aurillac est un paquebot géant lancé à pleine allure, pour le dévier de sa trajectoire, il te faudra des années. »

Le concept est dingue, une programmation qui se fait toute seule
Et les compagnies paient pour se montrer

La différence de qualité entre les choix du directeur et les compagnies de passage, Il n’y en a plus
Les compagnies IN on les retrouve dans le Off, Off une année, IN l’année d’après

Christophe du Pudding est désemparé, les grandes formes ont disparu, et lui il aime les grandes créations épiques et ça lui reste sur les bras.

Ah oui, le passé.
Tous mes souvenirs d’ici … je ne peux pas ne pas y penser, pourtant je préfère l’avenir ;

A midi place de l’hôtel de ville, personne. Michel Crespin dit : commencez ! ils vont venir.
J’entends Hervée en ouvreuse de la 2CV théâtre  : circulez circulez y a rien à voir.
Dans le vide.

Hôtel Saint Pierre, c’est là qu’on logeait en 86*, pas dans les internats de lycée.
La Jordanne, Franck Hersher avait glissé dans la cascade et s’était cassé le petit doigt.

Claude Neau en mariée courait les seins nus cours Montyon

A nous tous seuls nous étions la moitié du festival, on jouait notre intégrale, cinq spectacles.

Et le marchand de fromage : on avait acheté une énorme meule de Cantal pour 5 frs. On avait bidouillé ça avant. Sidération du public.

Et Hervée qui détruit un paquet de couches au Monoprix

Oui, à l’époque ça déambulait. Non, ça déferlait. On cassait aussi des assiettes chez le marchand de porcelaine. (On payait tout avant ).

N’empêche que nous étions de sacrés voyous. D’où notre devise : Voyants, Voyeurs, Voyous.

On a même attaqué un commissariat avec des poèmes grenade … Non ce n’était pas ici, c’était à Conflans.

Il y a un colloque de spécialistes vendredi à 14 H.
Déambuler, pourquoi ?

Et si nous n’avions pas commencé ? Nous étions à peine une douzaine en 1973, quelqu’un d’autre l’aurait fait ?

Pierre Prévôt me dédicace son bouquin : « pour mon maître inspirateur gourou et modèle » ça le fait beaucoup rire.

Nous ouvrions une piste nouvelle.

Mon rêve serait que dans les livres d’histoire du théâtre qui paraitront en 2045, on dise : le seul événement nouveau dans le théâtre à la fin du 20 ème siècle, ce n’était pas Chéreau, Mouhawad, Mnouchkine, Py, Françon etc. mais l’avènement du mouvement des Arts de la rue.

Quelle prétention…

Je te quitte, je vais faire mon programme du jour.  »

Jacques Livchine
Metteur en songes

* 1986 = date du 1er Festival d’Aurillac, voire ci dessous …


La première édition du Festival Éclat d’Aurillac …

Et en guise de clôture, la synthèse de Jacques Livchine …

En fait tout Aurillac est dans le bouquin de Pierre Prévost je ne fais que répéter ce qu’il dit . « Que personne ne meure » ça s’appelle et il signe Pierprevo, c’est ridicule de signer comme ça. Pierre il est Pierre.

« Auto -entretien avec moi -même

Vous avez dit que vous étiez en overdose et vous êtes revenu pour un cinquième jour

 

C’est un spectacle du In qui m’a détruit . Cela m’est tragiquement nuisible quand c’est trop raté. Je me mets à ne plus croire du tout dans le théâtre. Cela me fâche et me démoralise, et je m’interroge : suis je aussi mauvais qu’eux ? Parce qu’il faut dire que les gens applaudissent et semblent contents etc. alors je me sens en dehors, je doute . Je me mets en jachère, je fais une pause dans mes sorties le temps de me reconstituer. Si je suis revenu , c’est que je devais accompagner Edith.

Qu’est ce qui vous a plus marqué cette année ?

 

En fait, je ne suis quasiment jamais allé à Aurillac en tant que public sauf en 2003 l’année de la grève.  Quand on joue, on est dans une autre dynamique, on n’a pas envie de trainer.

Mais là, 2019 je découvrais quasiment le festival et ce que c’est que d’être un spectateur de théâtre de rue.

Ce qui m’a carrément marqué, c’est l ‘appétit, l’avidité, la passion du public.   Ils envahissent les aires de jeu plus d’une heure avant. Ils sont dans un état de désir pas possible.

J’avais l’impression à la cour de l’école Tivoli en attendant Chtou, que c’est Johnny qui allait rentrer. Il devait commencer à 14 H 50, il était 14 H 56, et la fébrilité montait. Il y avait environ 800 personnes, dont 300 en plein soleil.   Et t’imagines pas les gens après, les remerciements à n’en plus finir. Et des phrases du style : j’ai eu des frissons, les poils qui se levaient. Et Chtou flegmatique, merci merci. Pour certains il  est comme une idole vivante. Cela fait 23 ans qu’il revient dans cette cour, alors il est connu.

Dans la Cour des alouettes, c’était pareil pour le Chiche Kapon, Patrick de Valette, une heure d’attente en plein soleil et des accolades à la fin à n’en plus finir.

Mais évidemment ceux qui ne sont pas dans les cours ont plus de problème, et rament un peu.

.Voyez- vous quelque chose de changé depuis votre première année ici  en 1986 ?

 

Arrête, on est passé de 1000 spectateurs à 120 000 spectateurs, de 5 lieux de spectacles à 114 lieux , de 10 compagnies à 700 compagnies.

Mais pour moi le plus grand changement, la vraie mutation profonde : on est passé du théâtre de rue au théâtre de cour.

Tout Aurillac ou presque se joue dans les cours.

Chaque cour est autogérée, avec bar, cuisine et des spectacles qui s’enchainent de 11 H du matin à minuit.

Et puis, on ne se fait pas chier avec des tickets, des réservations , des : c’est complet, il n’y a plus de place, repassez demain.

Soit tu arrives assez tôt, soit t’es tout derrière et tu ne vois rien, et tu t’en vas, donc le problème des sur- jauges n’existe pas. Il y a régulation naturelle des flux.

C’est génial.

D’ailleurs je rêve qu’on applique la même règle pour les migrants, tant qu’il y a de la place , ils rentrent et un jour quand tous les villages abandonnés de Lozère de la Creuse du Gers seront occupés, on n’aura pas besoin de les expulser, ils iront voir ailleurs.

Ça fait un bout de temps que l’on vit dans l’illusion du théâtre de rue, le théâtre de rue de papa est mort. Oui Monsieur Cacahuètes,

Le théâtre du Globe, c’était aussi une sorte de cour à ciel ouvert.

Il reste quelques spécimen de l’ancien temps, ce sont des espèces en voie de disparition.

Encore dix ans, on couvrira les cours comme le court de Roland Garros.

C’est l’évolution.

Et le cycle recommencera, places payantes numérotées

Jusqu’à ce que des fous disent en 2070 : envahissons l’espace public etc

 

Avez vous vu des spectacles exceptionnels ?

 

Les paradigmes ont changé. On est dans le solo ou dans les petites distributions. Longtemps j’ai dit : le théâtre, à part Caubère, ce n’est pas du solo. Je suis obligé de réviser mes positions. Il y a de bons solos.

Un spectacle exceptionnel, c’est tous les 20 ou 50 ans que cela arrive, ça a été le TNP de Vilar qui était une vraie révolution, Pina Bausch et Kantor découverts à Nancy, Béjart dans la Cour d’honneur, puis le regard du Sourd à la Gaité lyrique,   Ronconi est ses chariots mobiles.

En théâtre de rue, c’était Histoire de France par Royal de Luxe, et puis Carabosse, je ne sais même pas s’ils sont passés à Aurillac, puis les grues de Transexpress, et enfin les historiques dont je suis avec Generik ilotopie, etc

Notre guillotine place des Carmes, c’était énorme.

Là nous sommes sur un faux plat,   il n’y a plus d’actes poétiques radicaux extraordinaires, c’est du théâtre de survie, car il faut rentrer dans la boucle du marché. Le marché c’est moins de 2000 €.

Les formats 8000 € ++ , avec zéro recette derrière, il n’y a plus que les idiots qui qui font ça et se prennent pour des résistants.

Je ne vois rien de nouveau à l’horizon à part Burning Man, ce festival génial dans un désert américain . Freslon de la Cie Off y est allé avec ses Roues. D’ailleurs cela doit être éventé maintenant que tout le monde connaît.

 

Avez vous repéré une dominante cette année ?

 

Ah ça oui, il y a une sensibilité et une réactivité incroyables au monde qui nous entoure.

La terre la planète, la naissance de la vie

Toujours sauvé par   l’humour dans ce que j’ai vu,  sauf la fois où je suis sorti déprimé alors que cela aurait pu être un vrai meeting théâtral démontant vraiment le monde de l’argent.

 

Et le public ?

 

Prévost en parle parfaitement. Rien à rajouter.

Trente ans en moyenne, et des familles, et beaucoup viennent en bande.

Il y a un public de badauds, eux ils viennent boire un coup, ne regardent pas les programmes, mais forment des cercles quand il se passe quelque chose sur leur chemin. Et puis les chiens bien sûr.

 

Vous avez un mot à dire aux compagnies

 

Oui, des redites que j’ai déjà consignées dans mon bouquin.
Il y a toujours quelqu’un qui va venir vous féliciter chaleureusement, mais intéressez- vous plutôt à ceux qui partent sans dire un mot.

Plaire au public,   c’est un objectif insuffisant

Il faut aussi plaire aux pros ou aux autres compagnies.

Notre cote à nous autres, c’est bien sûr d’être attractif pour les gens mais aussi  il faut que nos pairs et les pros nous apprécient.

C’est très difficile.

 

Y a t-il quelque chose qui vous choque ?

 

Oui, le système.

Ceux qui sont payés et ceux qui ne le sont pas, à qualité égale.

Mais c’est comme le capitalisme, on est contre, on est contre, mais quand on dit qu’il faut le remplacer par un éjaculat communiste, on devient très réticent.

A la base de tout, il y a une envie de jouer, de se montrer. C’est un problème de survie. Si pas un pro ne te voit ce ne sont pas des coups de téléphone aux structures ou tes dossiers qui vont déclencher quoi que ce soit.

Du public pour la rue, hors festival, il n’y en a quasiment pas.

D’ailleurs dans les villes, les hypermarchés aspirent la clientèle, les rues sont désespérément vides et jouer devant le Géant Casino, c’est l’échec assuré.

Alors t’as Chalon Aurillac etc pour remplir ton calendrier de l’année.
C’est le marché aux bestiaux.

Et je me demande même si nos meilleurs acheteurs potentiels, les Cnars étaient présents, ils paient des repéreurs à mon avis.

Et puis je t’ai fait le calcul dix fois
Il y a une création en France toutes les deux heures ( mes chiffres sont faux )

En rue, on dit qu’il y a 2000 compagnies qui voudraient bien faire 40 dates.
Soit 80 000 représentations à caser

Or il n’y a que 400 lieux d’accueil qui achètent 60 représentations chacun
par an soit 24 000 représentations

Moralité : 56 OOO représentations moisissent dans nos dépôts de décor

Pour montrer notre Nuit Unique on a perdu 20 000 € à Avignon et pour ne pas faire faillite, notre salaire à Hervée et à moi même a été baissé de 1000 € par mois. ( là c’est un vrai chiffre).
Elle est géniale cette nuit, oui – da,  tout le monde nous le dit, mais six dates pour l’instant dans mon calendrier  ! Le compteur est à 27 .

.Que pensez vous des choix du IN ?

 

Un peu riquiqui
Il faudrait de l’international.

Et puis j’avais vu ça quelque part,  il y a 40 ans à St Jean de Bray, un festival de rue avec des quatuors classiques en pleine nature, c’était désaltérant

Et puis les arts plastiques monumentaux, là il y avait cette baraque volante, mais on ne savait pas où ? La rue aux parapluies c’était déjà un effort mais ça manque de visuel un peu partout.

Freddy, viens à la foire de Basel, mais tu vas dire que c’est du pognon que t’enlèves aux compagnies

J’aime bien l’idée que l’on ne rompe pas avec l’autre monde du théâtre, qu’il y ait quelque chose au théâtre ou au cinéma le Cristal, cela ne me gêne pas, c’est aussi leur parler et leur dire : on vous prend dans nos festivals , alors vous aussi faites l’effort de diversifier vos programmations. Le théâtre de rue c’est quand même avant tout du théâtre.

 

Avez vous quelque chose à rajouter ?

 

Trop tard, mais j’avais trouvé de quoi rentrer dans le festival sans être fouillé,. La rue Caylus. Juste pousser la tôle de fer. Très agréable.

Mais oui Bruno, la sécurité on prend ça dans la gueule pour 20 ans, mais que veux tu, l’opinion publique en général ne bronche pas, et est même satisfaite des plots en béton etc.

Et nous théâtre de rue, on doit savoir contourner les contraintes.

Quand je joue Macbeth en forêt profonde, personne ne m’emmerde sur la sécurité.

Et bien sûr, la mairie d’Aurillac a deux millions d’Euros de  retombées et est incapable de régler le problème des sanitaires.

C’est l’incompétence maximale.
Quand le pape vient parler dans une prairie pour 100 000 personnes, il y a des sanitaires à la hauteur.   (5000 sanitaires).

Moins de sécurité, plus de sanitaires !

 

Jacques tu nous emmerdes avec ta littérature, dis- nous ce que t’a aimé, c’est ça que l’on veut savoir ?

 

Mais non, je ne suis pas un spectateur normal, ni un inspecteur.

Je ne vais au théâtre que pour trouver un élan supplémentaire, de nouvelles pistes, j’aime voler aux autres. Je veux être étonné et surpris.

Je peux apprécier un spectacle raté quand cela m’ouvre l’appétit .

Là, Je ne suis allé voir que des compagnies qui ont un peu mûri chez nous, je voulais voir si on servait à quelque chose.

J’ai noté que ne viennent chez nous à Audincourt que des compagnies qui ont quelque chose à dire et cela s’est bien confirmé.

Edith a fait des résumés, mais une pièce cela ne se raconte que très mal : .www.journaldeborduneaccro.wordpress.com
ou, pour le IN, avec le sévère Du Vignal : www.theatredublog.unblog.fr .

Et comme d’habitude ma phrase de fin
Je ne suis pas toujours de mon avis

Tu l’auras remarqué j’espère. »

Jacques Livchine
Metteur en songe
76 ans de vie
70 créations
51 ans de théâtre

L’Unité,  c’est toujours autre chose…

2 réponses sur “Aurillac, paquebot géant lancé à pleine allure …”

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