La première édition du Festival Éclat d’Aurillac …

                                            

Aurillac 1986 :  première édition d’Éclat, festival européen de théâtre de rue. Convictions artistiques d’un côté, volonté politique de l’autre : le tout premier festival  n’attendait plus que l’instant de la rencontre pour éclore les 28, 29 et 30 août 1986 et prospérer au cœur de la tranquille préfecture cantalienne …

Un reportage FR3  de 06m 32s diffusé le 29 août 1986 /collection : JT FR3 Auvergne .

Présentation d’Éclat, premier festival européen de théâtre de rue. Pour Yvon Bec, maire adjoint d’Aurillac, il importe d’aller au devant de ceux qui ne vont pas au théâtre. Michel Crespin souligne le rôle de la surprise dans la relation aux spectateurs.

Éclairage

Au cours des années 80, la volonté des artistes de développer une relation directe avec un public populaire rencontre celle d’élus soucieux de redonner un peu de convivialité à leur ville. Le festival apparaît comme une manière de rituel profane susceptible de répondre à ce désir et de promouvoir l’image de la cité. Michel Crespin a ainsi intéressé à son projet festivalier René Souchon, maire, et Jean-Pierre Lacoste, responsable de l’Association de développement de l’action culturelle d’Aurillac.

La première édition d’Éclat en 1986, organisée par Michel Crespin et Dominique Trichet, est modeste mais affirme d’emblée l’éclectisme et la dimension internationale de l’événement : le Théâtre de l’Unité présente La Femme chapiteau et Le Théâtre pour chiens, Les Grooms, qui en sont issus, une « fanfare tous terrains »; le Théâtre Curial, venu d’Espagne, propose Blanc, dans un envahissement de mousse ; La Lunga Notte, du groupe italien Drammateatro fondé deux ans plus tôt par Claudio di Scanno, se définit comme un montage d’attractions urbaines à partir des thèmes de l’antisémitisme, du totalitarisme, de la guerre; Le Théâtre du Miroir magique, compagnie belge aujourd’hui dénommée Les Baladins du Miroir, adapte Tristan et Iseult à la tradition foraine; Cabaret équestre est le premier spectacle du Théâtre Zingaro, créé par Bartabas en 1984.

Les festivals de rue se sont multipliés, principalement dans les villes moyennes. Parmi les plus connus, Chalon dans la Rue à Chalon-sur-Saône, Viva Cité à Sotteville-lès-Rouen, Les Tombées de la Nuit à Rennes, Rayons Frais à Tours (voir ce document), Les Rencontres d’Ici et d’Ailleurs à Noisy-le-Sec… Dirigé depuis 1994 par Jean-Marie Songy, Aurillac, avec une vingtaine de spectacles programmés, environ cinq cents « compagnies de passage » (autrement nommées « off ») et plus de cent mille spectateurs en quatre jours, est devenu le Cannes des arts de la rue. Pour ceux qui redoutent la foule compacte, les organisateurs ont créé « Les Préalables », quelques jours avant l’ouverture officielle. Pour accueillir toute l’année des artistes en résidence, ils ont ouvert Le Parapluie, un lieu d’accueil et de fabrique.

Voir aussi

– Le Festival Scènes de rue à Toulouse sur Ina.fr

– Le Festival Chalon dans la rue sur Ina.fr

– Le Festival Coup de chauffe à Cognac sur Ina.fr

– Festival d’Aurillac – L’Arène Foraine

– Festival Grains de Folie à Brest

– Les Pronomades

Documentation

– Le site du festival international de théâtre de rue d’Aurillac 1986.

– Coll.: Le Théâtre de rue, 10 ans d’Éclat à Aurillac, éditions Plume/SNAB, 1995

– Floriane Gaber: 40 ans d’arts de la rue, Paris, éditions ici et là, 2009, pp.83-87

– S.d. Marcel Freydefond et Charlotte Granger: Le Théâtre de rue, un théâtre de l’échange, Études théâtrales, Louvain-la-Neuve, 2008, pp. 97-100

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