En 2018, le projet initial de nouveau stade de foot présenté à Brest par les frères Le Saint était financé à 100% par le privé … 5 ans plus tard, on découvre lors d’une conférence de presse qu’il sera assuré aux deux tiers par de l’argent public (59%). Ancien vice-président à l’urbanisme et aux finances de Brest métropôle, Thierry Fayret fait part de son analyse dans un article publié sur son blog …
Lundi 19 juin 2023 , lors d’une conférence de presse dans un hôtel de luxe à Brest, les deux frères Le Saint et le président de la Métropole, François Cuillandre, ont présenté le plan de financement de leur projet de grand stade.
Résumé dans cette vidéo de 1’32 » ( source Tébéo)
« Grand stade : le compte n’est pas bon … du tout !«
Un article signé Thierry Fayret édité sur son blog le 26 juin 2023 …
« Le premier point questionnant est la dérive financière du projet. En 2018, un premier projet des frères Le Saint avait été évoqué, pour un cout 100% privé annoncé à 80 millions d’euros avant d’être réellement estimé à 130 millions d’euros. Il avait été révisé car beaucoup trop cher (et aussi potentiellement parce son design prêtait à rire !) En mars 2022, le budget de 85 millions d’euros restait à boucler. Pudiquement, les porteurs du projet annonçaient la nécessité d’un financement public dont les montants restaient à fixer. Il faudra encore attendre 6 mois, en octobre 2022, pour qu’un chiffre tombe : « 30 millions d’euros d’argent publique sur un investissement global de 100 millions d’euros », soit 30% d’accompagnement public. On notera que moins d’un mois plus tôt, en septembre 2022, François Cuillandre annonçait dans la presse : « le niveau d’engagement de la collectivité n’est pas décidé ». A croire que l’enveloppe de 30 M€ soit tombée du ciel entre le 21 septembre et le 12 octobre 2022 !
La semaine dernière, en juin 2023, l’annonce est faite, toujours par les mêmes compères, que le budget du stade est de 106,5 millions d’euro (c’est précis !) et que les subventions publiques représenteront un quart (25%), soit 27 millions d’euros.
Entre octobre 2022 et juin 2023, de 30 millions à 27 millions, la copie a peu bougé pourrait-on se dire ? C’est trompeur, la copie a encore bougé lourdement et nos « chers » présentateurs nous ont fait un joli tour de passe-passe en nous exposant les choses d’une nouvelle façon. En fait, à périmètre constant, le stade s’est encore pris un écart positif significatif, puisque le budget global n’est pas de 106,5 millions d’euros, mais plutôt aux alentours de 125 à 130 millions d’euros. Dans la nouvelle copie, l’apport publique sera bien supérieur au 27 millions d’euros annoncés.
Petite parenthèse sur l’inflation. Les frères Le Saint, en présence du président de la Métropole qui rappelons-le, fut professeur de finances publics, nous font le coup de l’inflation pour justifier la dérive du projet sur 18 mois. Alors, pourquoi pas, mais qu’en disent les indices ? En 2021, l’indice du coût de la production dans la construction (ICP-F) est à 110 (ici). Il passe à 125 en 2023, soit une augmentation de 6,5% par an, ce qui est déjà très significatif. Mais le projet présenté passe de 70-80 à 105-110 millions d’euro en 18 mois, soit une « inflation » de plus de 15% par an. C’est plutôt un ordre de grandeur d’inflation mesurée en Ukraine ou en Moldavie, pas vraiment à Brest ! De là à penser qu’ils nous prennent pour des dindons, comme le font les prestataires de la grande distribution sur l’augmentation des prix dans leurs rayons, il n’y a qu’un pas. Fin de la parenthèse.
Quel est le cout réel et le plan de financement du grand stade ?
Depuis la dernière conférence de presse, on sait un peu mieux à quoi va ressembler le plan de financement de 106,5 millions d’euros (M€) du nouveau stade (ici):
- 24 M€ par la holding Holdisports (22,5%)
- 39 M€ par emprunt (36,6%) dont la métropole s’est portée garante à 50%
- 15 M€ par des avance de loyer du Club (14,1%)
- 1,5 M€ par du financement participatif (1,4%)
- 27 M€ par des subventions publiques (25%)
Mais cette jolie présentation oublie de donner deux chiffres qui initialement faisaient partie des précédents plans de financement du projet. François Cuillandre n’a pas dit combien allait couter les aménagements autour du stade, à la charge de la Métropole et estimés 15 M€ il y a deux à trois ans. Il est aussi évoqué aujourd’hui que le foncier reste une propriété de la Métropole, alors qu’il était assez logiquement prévu de le vendre au porteur de projet avant 2020. Ce cout du foncier à Guipavas peut être estimé à un minima de 150 €/m² au regard de l’emplacement très favorable au projet, soit environ 5 M€ pour la surface annoncée de 33 500 m² du projet. Le cout global du budget est donc à rehausser de 20 M€ d’argent public, dont la dernière conférence de presse s’est bien gardée de parler.
Analyse financière de chaque poste
La politique, ce n’est pas gober sagement les belles paroles présentées à grand coup de communication et de propos souvent invérifiables (500 réunions annoncées sur le dossier !!) par des « responsables ». Il faut porter un regard critique sur les propositions et surtout, savoir lire entre les lignes pour décrypter ce qui s’y cache … parfois.
Nébuleuse Holdisports (24 M€ / 22,5%)
C’est probablement la partie la moins claire du projet. Comme par hasard, c’est aussi au travers de celle-ci que se définit la gouvernance de ce qui est projeté. Il est dit dans le Télégramme :
« Une association de préfiguration sera créée pour lancer le nouveau stade. Les partenaires privés, au travers de Holdisport, y seront majoritaires, à 54,5 %, des sociétés d’économie mixte (dont les capitaux sont en majorité publics : Brest Métropole aménagement, Brest’aim, la Sempi, société d’économie mixte de portage immobilier) à hauteur de 41,5 % et un partenariat bancaire pour 4 %. »
Or, il existe déjà une société Holdisports (avec un s) créé en 2020. Le président est déjà Gérard Le Saint et le Directeur général Denis Le Saint, avec un actionnariat qui fut alors porté à 89% par chacun des deux frères, et à 11% par la société FIDEGE … dont les gérants sont étonnamment nos amis Gérard et Denis. Une affaire familiale en quelques sorte !
Bon, Holdisports, c’est clairement initialement les deux frères Le Saint et la vocation de l’entreprise semble avoir été de monter la concertation du grand stade. Pourquoi pas. Ce que l’on comprend dans la presse, c’est que cette société a vocation à servir de gouvernance à la nouvelle entité que sera le grand stade. Holdisports sera alors gérée suivant un pacte actionnarial à 54,5% privé, 41,5% semi public (SEM) et 4% bancaire.
Cette répartition de la gouvernance est rarement choisie suite par un « chifoumi » entre amis, mais au prorata de ce que chacun des actionnaires apportent en capitaux, dans les fonds propres de la société. Il est donc logique de penser que les trois SEM citées vont apporter 41,5% des 24 M€ attendus dans ce volet du financement.
Mais ces trois Sociétés d’Economie Mixte brestoise (BMa, Brest’aim et SEMPI) ont-elles-mêmes des fonds propres et leur propre capitalisation, au regard de leur propre pacte actionnarial, dont une très grande majorité vient d’argent public.
- Pour BMa : 60% Métropole, 5% BMH, 10 % Caisse des dépôts et seulement 25% de capitaux privés (banques)
- Pour Brest’aim : 65,47% Métropole, 5,69% Ville de Brest 14,72% Caisse des dépôts et seulement 14,12 % de capitaux privés.
- Pour la SEMPI : 61,36% Métropole, 9,65% Ville de Brest 15,29% Caisse des dépôts et seulement 13,7 % de capitaux privés.
Petite parenthèse. On peut s’étonner que la SPL Eau du Ponant ne soit pas dans le tour de table, car ils le sont souvent au carré VIP des diners d’après match du Stade Brestois ! Mais la SPL a des règles plus strictes pour l’usage de l’argent public, en tous cas pour l’apport de fond propre. C’est une bonne chose. Fin de parenthèse.
Sur cette base, dans les 24 M€ injectés dans les capitaux propres de la société Holdisports, le financement public devrait représenter un apport de 8,2 M€. En prenant pour hypothèse que les trois SEM contribueraient à hauteur égale (ce qui est peu probable compte tenue de leurs fonds propres respectifs), la métropole mettrait 6.2 M€, la ville de Brest 509 000 €, la Caisse de dépôts 1,32 M€ et BMH (office HLM brestois) 166 000 €.
En face, coté actionnariat privé de la société Holdisports, on imagine 14,04 M€ de partenaires privés, en incluant les 4% des banques. Mais aussi 1,75 M€ en prenant en compte les actionnariats privés contenus dans l’apport des SEM (17,6%).
Pour synthétiser, si on fait la vraie part des choses, sur les 24 M€ de capitalisation de Holdisports, 8,2 M€ seront publics (34%) et 15,8 M€ seront privés (66%). Nous pourrions conclure un peu vite que si la gouvernance entre public et privé est à 41,5% / 58,5%, le public est plutôt mieux représenté que son apport actionnarial. Ce serait un deal « fair », comme on dit.
Mais si Holdisports représentera probablement 100% de la gouvernance du grand stade, sous la houlette ferme de la Team Le Saint, il s’agit de seulement 22,5% de la réalité du financement de ce nouvel équipement (public/privé).
Il convient de regarder l’ensemble de la copie financière. Alors continuons !
Prêts bancaires (39 M€ / 36,6%)
Les prêts bancaires représentent la plus grosse part du financement et ce n’est pas choquant. Cela permet d’étaler des investissements sur les futurs usagers. Ce n’est pas un cas unique et ce n’est pas une mauvaise pratique sur une part maitrisée du financement (ici un tiers).
On imagine bien que le remboursement des prêts en question ne viendra pas de Holdisports, qui au contraire ne mettra plus rien et attendra peut-être même un petit rendement de l’argent investi.
Le remboursement des prêts se feront sur les entrées dans le stade, voire la location au club (une fois l’avance des 15 M€ échue) et sur les bénéfices des autres activités portées dans l’enceinte. Donc cette part n’est clairement ni de l’argent public, ni de l’argent privé. C’est l’argent des usagers du stade.
On ne connait pas d’ailleurs la réalité du cout final, car les prêts ne se font pas à titre gratuit et dans une période de remonté des taux, cela peut couter chers (probablement 60 à 70 M€ avec les intérets sur 25 à 30 ans). Mais c’est vrai pour tout les emprunts.
A noter que le 4% de capitalisation de Holdisports venant des banques est souvent lié au partenariat bancaire qui sera choisi pour le financement. C’est une sorte de « marge arrière » : vous capitalisez et on prend l’emprunt chez vous. En politique, cela s’appelle un accord donnant-donnant. Du « win-win » dans le jargon entreprenariat ! 😊
Cela veut dire qu’une part de la capitalisation de Holdisports (1 M€ / 4%) vient en fait d’une part du bénéfice fait sur le prêt de 39 M€, qui sera remboursé par les usagers. Dit comme cela, c’est moins sexy, mais c’est bien cela la réalité de la mécanique financière ! Actons que c’est un montant anecdotique sur l’ensemble.
Sur les prêts bancaires, il y aurait peu de chose à dire si on n’apprenait pas de la conférence de presse un point majeur qui semble être passé inaperçu : une garantie d’emprunt de la métropole de 50%.
Pour de nombreux projets immobiliers (en majorité dans le logement social), la collectivité se porte garante de prestataires publics comme BMH, des SEM ou même parfois d’organismes du logement social associatifs ou privés. Cela fait sens et le risque est maitrisé puisqu’en cas de carence dans le remboursement du prêt par l’organisme, il y a toujours la possibilité de reprise et de vente des logements en question. La garantie est elle-même couverte par un bien qui a une valeur de marché et qui peut se revendre. Il faudrait une énorme crise immobilière pour que le système vacille, et le remboursement des garanties d’emprunts par la collectivité ne serait probablement pas le principal problème … y compris pour les banques qui joueraient leur survie !
Les garanties d’emprunts s’entendent bien dans ce contexte très maitrisé et tendu en termes d’accession au logement. Les banques ne veulent pas s’occuper de la gestion ou de la revente des biens en cas de faillite de l’opérateur (qui est rare). Elle délègue ce risque aux collectivités qui, souvent, ont des compétences en ce domaine (BMH et SEMPI pour Brest, par exemple). Cela permet de baisser les taux d’emprunt et de favoriser la création de logement à plus bas cout. C’est une bonne pratique de gestion des risques.
Nous sommes-là dans un contexte bien différent. Point de logement social ici. Point de logement tout court d’ailleurs. Il s’agit du financement d’un équipement sportif qui n’a aucune valeur de marché. Nous sommes sur un équipement qui est très largement lié à la qualité de jeu de personnes qui poussent un ballon … avec talent, reconnaissons-le ! Mais tout cela relève plus de paris et de jeux, que d’un investissement en bon père de famille dans la pierre. Si le Stade brestois descend en Ligue 2, les financements ne seront plus les mêmes. Idem, si plus aucun « Le Saint » ne vient s’occuper du Club, quid d’une descente rapide et d’un Club en difficulté.
Ce dernier point n’est pas anecdotique quand, seulement quelques jours plus tôt, celui qui tient les ficelles de tout ce dossier en est venu à menacer dans la presse de tout laisser tomber, si on ne faisait pas ce qu’il demandait : menace de vente du Club à des investisseurs américains et arrêt du handball féminins, tenu par le frère (ici).
Petite parenthèse pour dire que cet épisode m’a choqué. Souffler le chaud et le froid, cela s’appelle du management toxique. C’est plutôt la marque des narcisses que de ceux qui aiment le collectif et se donnent à leur territoire, comme cela semble avoir été dit lors de la conférence de presse. Il y a un moment où il faut tenir un discours cohérent … à dix jours d’intervalle. Fin de la parenthèse.
Une fois le dossier emmanché et une garantie d’emprunt sur le dos, quelles seront les marges de manœuvre de la collectivité ? On parle de 20 M€ sur les finances de la Métropole (probablement 30 à 35 M€ à rembourser avec les intérets en cas d’activation de la garantie d’emprunt). On parle d’un investissement sur 30 à 40 ans. On imagine bien que les premières années ne seront pas les plus dangereuses pour le Club, mais quid dans 10 ans, dans 20 ans. Si le club dépose le bilan (si-si, cela s’est déjà vu !) les brestois devront payer la facture à hauteur de 20-30 M€. Super cadeau aux générations futures de petits brestois ! On oublie un peu vite que Pierre Maille fut condamné à trois mois de prison avec sursis pour « complicité de banqueroute » du FC Brest Armorique, justement parce que la municipalité avait pratiqué des garanties d’emprunt (ici). L’histoire ne semble pas rendre les décideurs plus prudents, lorsque l’on parle de foot à Brest !
La question de la garantie d’emprunt à 50%, sur les seules épaules de la Métropole, est en soit une vraie question qui semble être passée au second plan du discours sur le financement. Elle est au contraire du premier ordre.
A noter qu’en cas de non-solvabilité et d’activation de la garantie d’emprunt, il est fort à parier le dépôt de bilan de la société Holdisports et donc l’irrécouvrabilité des 8,2 M€ apportés en fond propres public. La facture pour la collectivité serait sévère, probablement plus de 40 M€ d’euro de perte … pour un stade qui prendrait l’eau. J’espère que la godille et les gilets sont prévus dans le bateau des frères Le Saint, car tout marin le sait bien : pour faire une belle traversée, le pire se prépare avant le départ !
Cette garantie d’emprunt à hauteur de 30 M€ sur la seule tête de la collectivité métropolitaine (aucune autre collectivité n’est sollicitée) est une roulette russe peu rassurante pour notre collectivité. Ce n’est clairement pas une gestion sans risque.
Au passage et puisque les emprunts seront remboursés par les recettes sur le tarif des places, les promoteurs du projet s’étaient engagés en mars 2022 à un tarif à 5 € la place. Ce détail semble avoir échappé aux journalistes qui ont assisté à la conférence de presse la semaine dernière. Ce petit engagement aurait-il sauté en même temps que les éoliennes ?!
Quid aussi des places que la ville octroie pour les associations et les quartiers dans les tribunes de Le Blé ? Un quota gratuit est-il déjà négocié ou la ville devra-t-elle les payer ? Je ne suis pas sûr que le sujet ait été évoqué … au moins publiquement.
Avance de loyer du Club (15 M€ / 14,1%)
Peu de chose à dire sur cet aspect, si ce n’est que l’on ne connait pas la durée à laquelle correspond cette avance : 3 ans, 5 ans, 10 ans ? En corollaire, on ne connait pas non plus le montant de la location au Club. Vu que le patron du Club est aussi le patron de Holdisports, on est sûr que les deux se sont entendus, mais on ne sait pas sur quel montant a atterri la négociation. Ce n’est pas tout à fait anecdotique.
Enfin, il est possible de se demander si cette même location était demandée pour l’usage du stade Francis Le Blé. Cela aurait-il permis de mettre de l’argent de côté pour sa rénovation ? N’est-ce pas la bonne gestion que l’on préconise dans les copropriétés ?
Plus de questions que de réponses pour cette partie du financement.
Financement participatif (1,5 M€ / 1,4%)
Plutôt anecdotique dans le schéma global. Ce volet de financement ressemble à celui proposé dans le cadre de la seconde ligne de Tramway, dont la presse nous donne les grandes lignes cette semaine.
Un rendement de 4%, annoncé meilleur que le Livret A, ce qui est mensonger puisque le livret A est défiscalisé (en crowdfunding, 4% brut donne en fait un rendement net de 2,8% après PFU de 30%, donc moins que les 3% du Livret A, aujourd’hui et bien moins que demain s’il passe à 4%).
Sur le principe, je trouve plutôt cela bien. Mais nous devrions utiliser cette mobilisation de l’argent des ménages pour démultiplier les investissements sur la transition écologique qui en a grand besoin, plutôt que pour construire des nouveaux stades.
Ce genre de mesure est aussi une façon de faire participer les habitants et donc de travailler l’acceptabilité d’un projet. C’est utilisé dans le financement des projets d’éoliennes par exemple (souvent très contestés), pour s’assurer le soutien de petits investisseurs intéressés au projet, mais avec des taux plus proches de 7% (le clientélisme à un prix !) Mais pourquoi pas …
Subventions publiques (27 M€ / 25,4%)
Le chiffre annoncé est faux puisqu’il exclut l’assiette foncière de 5 M€ (la vente du terrain) et les aménagements autour du stade qui avaient été annoncés en 2022 à 15 M€. Ces deux postes apparaissent clairement comme des couts induits de ce projet, même s’ils ne seront pas portés par Holdisports.
L’absence de vente du terrain est un manque à gagner pour la métropole qui en a fait l’acquisition, après un long contentieux dont j’ai moi-même suivi la fin en tant que vice-président à l’urbanisme.
Par ailleurs, les aménagements autour du stade sont logiquement portés par la Métropole, mais il parait trompeur de les exclure des couts publics du projet. Ce cout sera bien financé par la collectivité et les impôts des contribuables. C’est bien de l’argent public lié à l’existence de ce projet de stade.
Sur les subventions publiques, François Cuillandre semblent avoir déjà engagé la Métropole pour 10 M€ sur les 27 annoncés. Il semble attendre des subventions du département parce que c’est le Stade Brestois 29. Super argumentation ! La contribution de la Région n’est pas très claire dans les articles, diffile de savoir ce qu’il en est ou pas. Enfin, le président du Pays de Brest semble souhaiter faire la quête auprès des communautés de communes (Com-Com) du Pays pour arriver à boucler le budget de subventions. Le moins que l’on puisse dire est que l’accueil fut froid !
Il reste donc 17 M€ de subventions publiques à trouver … Allez, un million par Com-Com, cinq pour le Département et cinq pour la Région … cela ne devrait pas poser de problème pour avoir accès aux loges du nouveau stade … et ce n’est rien par rapport à ce que vont supporter les contribuables de la Métropole !
La synthèse
Alors, maintenant que l’on a pris le soin de regarder chacun des postes, on va faire les totaux, les vrais !
Ho ! Surprise, le financement n’est pas à majorité privé, mais aux deux tiers publics (59%), si on compte que le prêt est avant tout une prise de risque, dans laquelle la Métropole s’engage pour moitié.
Ainsi, la Métropole et la Ville de Brest assument à elles seules un peu moins de 7 M€ via les SEM, 10 M€ en subventions et assument le risque de près de 20 M€ d’emprunt (plus intérêts) en cas de difficulté du Club.
De leur côté, les acteurs privés portent en réalité les 16 M€ en fond propre dans Holdisports (potentiellement saisis en cas de dépôt de bilan de la société, pour rembourser une part de l’emprunt restant) et c’est tout ! On imagine que les 15 M€ d’avance sur la location du Club les premières années (venant des droits TV) ne poseront pas de problèmes et que le financement participatif non plus.
La belle affaire ! Un stade public/privé ou le privé prend part pour 12% du financement, mais détient 54,5% de la gouvernance de la société qui gère les affaires. Il n’y a pas à dire, les frères Le Saint sont de sacrés entrepreneurs. Mais je suis moins sûr que le maire/président de Brest défende vraiment l’intérêt de ses administrés et le bon usage de l’argent public dans cette affaire de gros sous, fortement engageante pour l’avenir de Brest.
Les questions financières ouvertes
Des questions restent sans réponse et sont pourtant importantes dans les risques financiers que ce projet fait courir par les engagements pris pour les mandats futurs.
En septembre 2022, François Cuillandre avertissait que « la règlementation européenne est assez stricte sur la possibilité pour les collectivités territoriales d’intervenir financièrement sur des projets qui sont d’abord des projets privés ». Nous étions plutôt heureux et rassurés de l’entendre. Mais le nouveau montage, avec ses tiroirs de financement à tous les étages, témoigne d’un projet porté très largement par de l’argent public et des collectivités territoriales, directement ou indirectement. Ce montage financier a-t-il été mis en place par des esprits tortueux pour contourner la règlementation européenne qui protège les citoyens des lendemains difficiles, comme cela a pu se connaitre ailleurs en France ou en Europe ? Nous aimerions mieux comprendre ce qu’il en est.
Il est dit que le stade redeviendra public au bout de 40 ou 50 ans. Quid du devenir futur de Holdisports et des 8 M€ publics injectés dans l’actionnariat ?
Le foncier restera la propriété de la collectivité et le financement public est objectivement majoritaire. Au-delà de la pertinence même de ce projet de nouveau stade (seconde note à venir), pourquoi ne fait-on pas les choses dans un cadre défini et contrôlé, sous la forme d’une DSP (délégation de service public) dans laquelle le concessionnaire s’engagerait à faire des investissements ? Au moins, cela aurait le mérite de coller à la réalité des responsabilités financières. Cela donnerait de la transparence contractuelle sur les apports respectifs à l’équipement. Cela offrirait la capacité aux citoyens pour suivre le contrat sur sa durée, au travers de la CCSPL. Enfin, dès le contrat initial, la définition de l’état de retour de l’équipement serait actée et des avenants au contrat pourraient faire évoluer la copie, en transparence par rapport au Conseil de métropole.
Au lieu de cela, on a l’impression que notre collectivité fait un chèque en blanc, pour 40 ans. Le concept flou de partenariat public-privé est une jolie façon de noyer le poisson, de donner les pleins pouvoirs et la possibilité d’absence de transparence à des acteurs économiques dont les logiques peuvent profondément varier sur 40 ou 50 ans. Je ne fais pas de procès d’intention aux frères Le Saint qui ont le mérite de crocher dans un projet avec passion (même si les p’tites menaces m’agacent). Mais il est du rôle des responsables politiques d’anticiper les risques et de cadrer les ardeurs de certains acteurs, dans un futur difficilement lisible. Cela ne semble pas être la priorité d’aujourd’hui du principal responsable en place.
La question du retour de l’équipement dans le domaine public est une vraie question, tout comme celle de la descente du Club ou de la raréfaction des financements du foot dans un contexte de crise plus global. Ceux qui décident aujourd’hui ne sont pas ceux qui assumeront les problèmes dans 40 ou 50 ans, en 2060 ou 2070.
C’est là la principale source d’inquiétude financière de ce grand stade qui apparait comme un projet fondé sur un modèle du passé. Nous verrons cela dans la prochaine note (ici), qui s’intéressera moins au financement, qu’à la pertinence du projet et à une alternative, plus crédible et moins antinomique avec l’avenir qui se dessine. »
Source : Blog de Thierry Fayret
Voir par ailleurs sur PrendreParti à propos du Stade Brestois 29 …
Revue de presse dans la foulée des annonces du 19 juin 2023 et du Conseil de métropole qui suivit …
Communiqué des Élu·e·s écologistes de Brest, ville et métropole
Sur ce projet au Froutven, rien n’est fait, il est encore temps de changer le cours du match : Sauvons Francis le Blé ! Les nouveaux stades en périphérie des villes, c’est un fiasco partout. Sportivement, économiquement, écologiquement.
Comme beaucoup, nous sommes attachés à Francis le Blé : c’est l’identité et l’âme de notre club, un stade à l’anglaise de centre-ville, un objet précieux dans le foot actuel ! Nous ne pouvons pas l’abandonner pour un projet déraisonnable, sans âme, qui pose d’énormes questions financières et écologiques. Pourquoi ne pas travailler ensemble autour du stade actuel ?
Nous devons discuter avec le club, quel que soit le propriétaire, pour trouver un montage afin de rénover Francis le Blé à moindre coût pour la collectivité.
Les écologistes ne sont pas du tout anti-foot. Nous soutenons le football professionnel à Brest : un foot populaire, accessible, authentique, qui répond aux attentes des brestoises et des brestois et aux évolutions de la société. »
Brest. Le stade toujours au cœur des débats à la métropole
Après les problèmes de logement, c’est la construction d’un nouveau stade ou la rénovation de Francis Le Blé qui divise toujours les élus. Une heure de prises de paroles pour un projet vieux de vingt ans. Ouest-France Publié le
Le stade revient en force
Restera à trouver un accord autour du stade, ce qui n’est pas gagné. Rénovation ou construction au Froutven, les débats continuent. Les terrains étant achetés depuis vingt ans.
Stéphane Roudaut, en charge des grands équipements pour la métropole, a rappelé l’emprise foncière étriquée du « bon vieux stade Francis Le Blé », les dérogations obtenues pour non-conformité, et les 60 millions à la charge de la ville pour reconstruire deux tribunes dans un stade qui n’est plus aux normes, « sans véritable solution sur le long terme ».
L’exemple de l’Olympique Lyonnais
L’exemple à suivre étant le Grand stade de l’Olympique lyonnais, avec 200 millions des acteurs publics sur les 632 millions. Le projet « en circuit court » monté par les frères Le Saint porte aussi « une certaine idée du sport populaire ». Pour Eric Guellec, au nom du groupe des élus communistes, les deux copies présentées, rénovation ou nouveau stade à Guipavas, vont mobiliser fortement les budgets des collectivités publiques.
Il rappelle qu’il y a « beaucoup à faire sur les bâtiments municipaux, les écoles, les équipements sportifs ». Quelle que soit la copie retenue, d’autres chantiers devront être menés à terme également. Avec le nouveau stade, Marc Coatanéa pour le groupe Brest progressiste, voit une « participation intelligente portée par le secteur privé et encouragée par le pouvoir public ».
« Faire ce qu’on dit ! »
Fortuné Pélicano, pour le centre gauche, rappelle que le projet de nouveau stade faisait partie du programme lors des dernières élections. Avec la nécessité de « dire ce qu’on va faire, et faire ce qu’on dit ! » Des arguments loin de convaincre les écologistes. Au-delà d’un débat « avec le cœur », Glen Dissaux estime que le projet de nouveau stade « n’est pas satisfaisant » car il ne tient pas compte du récent « contexte financier, économique, écologique ». Autant de données que la métropole doit intégrer « pour faire évoluer un projet vieux de 20 ans ».
« Traumatisant et hors de prix »
Du côté de la rénovation de Francis le Blé, Yann Guével, vice-président en charge des finances, constate « qu’on n’y arrive pas ». Les problèmes s’accumulent : cahier des charges incomplet, tribunes de 21 m d’un côté et 23 m de l’autre, des cars TV hébergés dans l’enceinte de l’établissement scolaire Charles de Foucault. Sans compter la nécessité de détruire la copropriété existante derrière la tribune Plein Ciel, solution « traumatisante et hors de prix ».
Financé par des investisseurs privés et des subventions à hauteur de 25 %, le risque pris par la métropole concernant une nouvelle construction est limité à la moitié de la garantie d’emprunt, soit au maximum 19,5 millions. Agiter des peurs « confine à une attitude populiste » estime Yann Guével qui invite à retrouver « le sens commun ».
Une vitrine pour la ville
« Est-ce qu’on veut un club au plus haut niveau ?, interroge François Cuillandre. Qui connaîtrait Guingamp sans son équipe de Ligue 1 ? ».
Le format du stade de Brest, limité à 15 000 places, lui paraît aussi au « bon format ». Le stade de Brest n’étant pas conçu « pour accueillir deux fois par an Marseille ou le Paris Saint-Germain… »
Saluant les trois projets successifs qui ont permis de réduire l’impact de construction du nouveau stade, la tête de file de l’opposition, Bernadette Malgorn, a réitéré son soutien au projet tout en rappelant son opposition « à l’étalement urbain ». « Nous continuerons à voter pour des extensions urbaines quand elles soutiennent des projets culturels, sportifs », rappelle l’élue. Elle se dit vigilante sur les aménagements d’espaces verts ou l’organisation de zones piétonnes et regrette les 600 arbres d’alignement détruits pour la construction de la 2e ligne de tram et Mon réseau grandit.
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Nouveau stade à Brest : Roudaut renvoie les élus écolos dans leurs buts
Il n’aura pas mis longtemps à étrenner sa nouvelle double casquette d’élu référent aux équipements sportifs et métropolitains. Moins d’une semaine après l’attribution de ces nouvelles responsabilités, ce vendredi 23 juin 2023, Stéphane Roudaut, premier vice-président, a demandé à prendre la parole en ouverture du conseil de Brest Métropole pour intervenir sur l’actualité brûlante du nouveau stade.
Deux jours après la sévère attaque des élus écologistes brestois, remettant en cause le bien-fondé de ce projet à 106,50 M€ dont 27 M€ sur fonds publics, le maire de Gouesnou a appelé chacun (sans les nommer, mais c’est tout comme) à se garder de verser dans une approche passionnelle. « Comme beaucoup ici, je suis amoureux de notre bon vieux stade. Mon rapport à « Francis », il n’est pas politique. Il est personnel. J’y allais tout minot avec mon père ». Façon de rappeler qu’au sujet de Le Blé, les Verts n’ont pas le monopole du cœur, comme aurait dit Giscard d’Estaing.
« Comme beaucoup ici, je suis amoureux de notre bon vieux stade »
« Le Guipavas de Lyon »
« Mais aujourd’hui, la raison et le bon sens doivent l’emporter », a-t-il poursuivi. Pour Stéphane Roudaut, prétendre que les deux options (rénovation en profondeur de l’existant ou nouvel équipement) n’ont pas fait l’objet d’une réelle instruction est « d’une malhonnêteté sans nom ». De même, il avoue ne pas comprendre les insinuations « de chantage, menaces et passage en force » qui auraient été exercés dans ce dossier.
« Il s’agit toujours d’un projet à dominante privée, même si les clefs de financement ont évolué. D’ailleurs, des projets de stade à 100 % sur des fonds privés, cela n’existe pas à ma connaissance », a-t-il insisté.
« Des projets de stade à 100 % sur des fonds privés, cela n’existe pas à ma connaissance »
Le maire de Gouesnou a ensuite dressé un parallèle avec le grand stade de l’Olympique Lyonnais, à Décines, « le Guipavas de Lyon ». « Sur les 632 M€ de l’opération, les acteurs publics en ont financé 200 M€, soit près d’un tiers. Le montage proposé ici, à Guipavas, se rapproche plus de l’exemple lyonnais que du partenariat public-privé ».
« C’est du bricolage »
Pour Stéphane Roudaut, c’est une méconnaissance totale que de parler ici de partenariat public-privé (PPP). « Ce n’est pas un PPP contracté avec un Vinci (Bordeaux), Eiffage (Lille) ou Arema (Marseille). Ni le Stade Brestois ni la société de portage ne sont la propriété d’un fonds de pension américain, d’un oligarque russe, d’un milliardaire russe, chinois ou du Qatar. C’est un montage en circuit court, avec à la manette les frères Le Saint », a-t-il défendu.
« Mettre 50 M€ dans une rénovation qui ne sera pas satisfaisante à long terme, y compris sur le volet environnemental, c’est du bricolage »
Rappelant tous les obstacles à une rénovation (vétusté, problèmes d’amiante, emprise foncière, menaces régulières de la Ligue de football de ne plus accorder de dérogation), il a conclu : « Mettre 50 M€ dans une rénovation qui ne sera pas satisfaisante à long terme, y compris concernant le volet environnemental, c’est du bricolage ».
Les écologistes, des « Inzaghi » (ex-footballeur italien, réputé truqueur, NDLR) qui font du cinéma « dans la surface de réparation » ?
« Ni le Stade Brestois ni la société de portage ne sont la propriété d’un fonds de pension américain, d’un oligarque russe, d’un milliardaire russe, chinois ou du Qatar »
Les Verts crient à la faute
Alors qu’Éric Guellec annonce que le PC conditionne son soutien au projet de nouveau stade à un effort conjugué de la collectivité en direction des bâtiments publics et du social, que Marc Coatanéa (Brest progressiste) et Bernadette Malgorn (« Brest, c’est vous ! ») souscrivent sans réserve, Glen Dissaux monte au créneau. Forcément bousculé, le capitaine de l’équipe des Verts contre-attaque posément, appelant à un autre type d’arbitrage. Pour lui, le « C’est comme ça, un point c’est tout » ne colle pas. Le montant « de la dépense d’argent public » (27 M€) mérite davantage de débats. Il veut « objectiver » les dépenses.
Un positionnement qui fait réagir Fortuné Pellicano. Pour le radical de gauche, Brest a besoin d’un nouveau stade. Un investissement « pour les 50 prochaines années », dit-il. Le socialiste Yann Guével reprend de volée et interroge le scénario d’une rénovation du vieux stade : est-ce « raisonnable d’ériger des tribunes de 23 m de haut à Le Blé ? Il y a des gens qui vivent aussi dans le quartier ».
Moment choisi par François Cuillandre pour plier le match : « Veut-on un club de haut niveau à Brest ? Qui connaîtrait Guingamp sans son club ? ».
Nouveau stade à Brest : les élus écolos dénoncent « un passage en force »
« Sur ce projet au Froutven, rien n’est fait, il est encore temps de changer le cours du match : Sauvons Francis-Le Blé ! Les nouveaux stades en périphérie des villes, c’est un fiasco partout. Sportivement, économiquement, écologiquement. Toutes les possibilités autour du stade actuel sont loin d’avoir été explorées ; on a une rapide étude dont le cahier des charges est incomplet, qui n’envisage pas toutes les options, et qui pourtant coûterait moins d’argent public et on nous dit que ce n’est pas possible ? Ce n’est pas sérieux et c’est un passage en force ».
« Comme beaucoup, nous sommes attachés à Francis-Le Blé : c’est l’identité et l’âme de notre club, un stade à l’anglaise de centre-ville, un objet précieux dans le foot actuel ! Nous ne pouvons pas l’abandonner pour un projet déraisonnable, sans âme, qui pose d’énormes questions financières et écologiques. Pourquoi ne pas travailler ensemble autour du stade actuel ? Nous devons discuter avec le club, quel que soit le propriétaire, pour trouver un montage afin de rénover Francis-Le Blé à moindre coût pour la collectivité ».
« Un chantage inacceptable »
« Comment préserver l’attractivité de notre centre-ville en délocalisant toujours plus d’activités en périphérie ? Veut-on d’une ville-dortoir ? Sans vie économique ? En leur temps, des élus avaient refusé l’installation d’un cinéma au Froutven, c’est grâce à eux qu’il est aujourd’hui place de la Liberté. Nous avons lu dans vos colonnes les menaces proférées par les propriétaires du club ces derniers jours : nous avons envie de leur rappeler que l’institution du Stade Brestois est plus grande que ses propriétaires actuels. On a le sentiment que les politiques cèdent à ce chantage ; c’est inacceptable. Il nous faut retrouver le sens commun et la maîtrise de nos décisions publiques ».
On a le sentiment que les politiques cèdent à ce chantage ; c’est inacceptable. Il nous faut retrouver le sens commun et la maîtrise de nos décisions publiques.
« Et comme les écologistes l’avaient annoncé il y a plus d’un an, on est très loin d’un projet 100 % privé, au contraire, c’est la résurgence des fameux partenariats publics privés (PPP) tant décriés ! On sociabilise les risques et les pertes pour privatiser les profits ! Au bout du compte, ce sont évidemment les contribuables brestois et les supporters qui vont payer, pour un objet au seul profit d’une entreprise privée ».
« Un projet fou »
« Il faut être réaliste : le stade coûtera beaucoup plus que prévu, et contrairement aux chiffres avancés, beaucoup plus d’argent public : les aménagements, les subventions directes, prises de participation, les garanties du prêt, la participation des entreprises publiques locales, et les engagements sur des années, cela représente des dizaines de millions d’euros supplémentaires ! Avec ce projet fou, la métropole aurait la corde au cou pendant au moins 20 ans alors qu’une rénovation raisonnable et cofinancée de Le Blé nous laisserait plus de marge de manœuvre financière pour déployer des politiques publiques profitables au plus grand nombre ».
Avec ce projet fou, la métropole aurait la corde au cou pendant au moins 20 ans.
« Alors que le réchauffement climatique nous presse de changer nos habitudes, que chacun est appelé à faire des efforts, que la collectivité doit se doter d’un budget carbone qui mesure son impact climatique, que dire du cadre environnemental et de l’impact du projet ! Des tonnes de béton et d’acier dans une zone naturelle, une destruction d’espèces animales et végétales ; mesure-t-on bien notre responsabilité à l’égard des générations futures ? Les écologistes sont constants dans leur soutien au renouvellement urbain face à l’artificialisation des terres aux nouvelles zones commerciales, artisanales et lotissements sur les espaces naturels et agricoles ».
« Un projet d’un autre temps »
« On nous précise que l‘emplacement a été décidé en… 2004 ! Effectivement, c’est un projet d’un autre temps ! Il est irresponsable aujourd’hui de se lancer dans de tels projets inutiles et climaticides. Le sens de l’histoire, c’est de les stopper et de rénover le patrimoine existant. Les écologistes soutiennent le football professionnel à Brest : un foot populaire, accessible, authentique, qui répond aux attentes des Brestois et aux évolutions de la société ».
(*) les intertitres sont de la rédaction
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À Brest, les écologistes n’en démordent pas : ils veulent conserver Francis-Le Blé
Les écologistes de Brest et de la Métropole ne sont pas sensibles aux arguments des Le Saint et de François Cuillandre : ils prônent toujours pour la rénovation du stade Francis-Le Blé, actuel terrain de jeu du Stade Brestois. Un article de