L’Après M lance « La Société Citoyenne Immobilière : La Part du Peuple » …

Dans les quartiers Nord de Marseille, l’ancien McDonald’s de Saint-Barthélémy s’est mué en une plateforme sociale venant en aide aux plus démunis.  Pour transformer ce lieu en un fast-food social, les porteurs du projet ont créé  « La Société Citoyenne Immobilière : La Part du Peuple ». Objectif : racheter le terrain et offrir les clés du magasin à une coopérative d’habitants du quartier …
Le premier projet de rachat citoyen d’un ancien resto’ de la célèbre firme au M jaune a été lancé le 15 mai dernier . L’histoire d’une asso’ qui rachète un McDo, avec une adhésion unique de 25€ . Les explications de Kamel Guemari, et Fathi Bouaroua au micro de France 3  Provence- Alpes … (une vidéo de 1’59 »)

+ 3’20 » d’images de la Fête de lancement de la souscription du 15 mai avec notamment Gari Grèu

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Les projets d’avenir de L’Après M, McDo occupé des Quartiers Nord marseillais

La part du peupleVu par Zibeline • 15 mai 2021 •

Les projets d'avenir de L'Après M, McDo occupé des Quartiers Nord marseillais - Zibeline

À Marseille, le McDo occupé des Quartiers Nord lance une souscription pour racheter les lieux à la multinationale et en faire un restaurant social et solidaire.

Un restaurant McDonald’s des quartiers Nord de Marseille, symbole des luttes populaires contre les multinationales, mise sur l’entraide et l’autogestion. Après des années de luttes et une réquisition citoyenne, son équipe s’est particulièrement illustrée depuis le début de la pandémie, organisant un réseau de solidarité alimentaire impressionnant. Plus de 150 000 colis et plats chauds distribués gratuitement aux plus précaires, jusqu’en pays d’Aix… Une efficacité qui contraste avec les mesures péniblement mises en place face à l’urgence par les pouvoirs publics.

En décembre dernier, le projet de L’Après M, nouvelle appellation du McDo, était lancé. Il s’agissait de trouver une solution pour pérenniser les multiples activités du lieu, s’assurer un moyen légal de le conserver, et amplifier sa dynamique de développement du quartier. Le 10 mai, sous une pluie battante, les journalistes étaient conviés à rejoindre la chaleureuse salle du restaurant, encombrée de cagettes de tomates et autres denrées, pour une conférence de presse. Des mois d’intenses réflexions ont abouti à un dispositif qui semble bien ficelé, pour peu que la multinationale, propriétaire du site et logiquement très réticente à prendre langue directement avec ses anciens salariés, accepte de négocier avec la Mairie de Marseille, laquelle a accepté de servir d’intermédiaire.

Une gestion collective vouée à le rester

Fathi Bouaroua, « bénévole chargé des questions administratives et juridiques », a détaillé le projet, conçu avec l’avocat Arié Alimi « pour qu’à aucun moment il ne puisse y avoir prise légale ou illégale d’intérêt ». L’Après M veut être exemplaire, particulièrement sur les questions de probité, et préserver avant tout les valeurs solidaires qui ont présidé à sa naissance. Aux fins d’acheter le restaurant et le doter d’un fonds de roulement, l’idée est d’appuyer une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), sur une SCI d’un genre particulier ; la Société Citoyenne Immobilière sera en fait une association Loi 1901, constituée de milliers d’adhérents. Chaque personne désireuse de soutenir l’initiative pourra devenir membre de La part du peuple en déboursant 25 €, et avec 50 000 adhésions, le budget de 1 250 000 € serait bouclé. Sans risque de capitalisation : au delà de 25 €, les dons permettront de financer les adhésions de « ceux qui sont dans la mouise », sur le principe du café suspendu. Étant donné l’écho mondial qu’a eu le destin du McDo marseillais occupé, on imagine une réussite possible ! Le bureau de souscription sera ouvert le 15 mai sur place, à l’occasion d’un grand rassemblement festif, et en ligne*.

Social fast food

Kamel Guemari, salarié historique et figure emblématique de la lutte contre McDonald’s, a en tête un vrai projet de territoire. « Il s’agira d’une ZAD, “Zone à Développer”. Notre bagarre est pour notre prochain, notre jeunesse, à qui on veut redonner confiance par le travail. Au lieu de pomper de l’argent à notre ville, qui n’en a pas, nous voulons produire de la richesse et la redistribuer. » Au programme de ce restaurant social et solidaire « où le bio puisse exister », alimenté par un réseau de paysans locaux, l’embauche dans un premier temps de 37 des anciens salariés, avant d’atteindre l’effectif de 77 personnes, mais aussi des chantiers d’insertion pour former des apprentis, et une collaboration avec des chefs étoilés, qui travailleront avec les habitants alentours afin de concevoir des menus qui leur ressemblent.

Dans un social fast food tel qu’il est conçu ici, les clients paient en fonction de leurs moyens, et les bénéficiaires de l’élan collectif peuvent participer activement à la vie du lieu, un moyen d’équilibrer les coûts. Kamel Guemari voit loin, jusqu’à imaginer le déploiement d’une franchise sociale ailleurs en France. Voilà qui ne va pas être du goût de McDonald’s, ni, quand on y pense, de bien d’autres tenants du libéralisme économique… Mais « nous, le peuple, on entrera dans un rapport de force », déclare-t-il paisiblement.

Planter ses choux

Pour goûter le burger « Font-Vert » ou « La Castellane », il faudra attendre que la Société Citoyenne Immobilière réunisse les fonds. « On espère pouvoir ouvrir l’année prochaine, table Fathi Bouaroua, si la campagne d’adhésion démarre bien ; une acquisition prend plusieurs mois ». En tout cas, précise-t-il, les calculs prévisionnels sont encourageants : en ouvrant sept jours sur sept, 365 jours par an, mais avec la moitié seulement des quantités vendues par le fast food lorsqu’il était sous l’enseigne de McDonald’s, et des produits payés 30 % plus chers, il resterait rentable.

En dehors de cette activité, perdureraient toutes les initiatives qui gravitent autour de l’Après M. Les maraudes, les ateliers pour enfants s’installeront dans une Agora, sur le parking du fond. « On veut que ça redevienne une place de village ». Belle ambition pour ce rond-point moche, qui a pris des couleurs, du vert notamment, depuis que les abords du restaurant ont été ensemencés. La première récolte de pommes de terres a été un succès ; c’est un pas vers l’autonomie alimentaire, et de bon augure pour la suite.

GAËLLE CLOAREC
Mai 2021


En savoir plus sur la SCI La Part du Peuple

La Société Citoyenne Immobilière est une association à but non lucratif dont l’ensemble des adhérents participent à acquérir ou plutôt reprendre la maîtrise légale des bâtiments, des terrains et du matériel de l’ex MacDo de Ste Marthe à Marseille.

Ce lieu est l’emblème d’une lutte syndicale dans le secteur de la restauration rapide multinationale devenu depuis le 1er confinement une plateforme de lutte contre la détresse et la précarité alimentaire.

La SCI a pour ambition de rassembler au moins 50 000 personnes pour donner les moyens au projet de Fast-Social-Food géré pas une SCIC composée d’anciens salariés, d’habitants, de commerçants, d’artistes et de tous ceux qui rêvent d’un monde centré sur l’humain, le partage et l’entraide

Rapidement rejoints par des habitants, des militants, des bénévoles et des artistes, l’équipe de l’AprèsM (nom de la plateforme) a permis de porter assistance à plus de 100 000 personnes en 1 an. C’est encore plus de 2000 familles par semaine qui bénéficient de colis.

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En savoir plus sur la société Coopérative d’Intérêt Collectif de l’AprèsM

La SCIC de l’AprèsM est la coopérative de restauration économique et sociale qui va prendre la suite de la plateforme d’entraide . Cette coopérative sera animée, dirigée et développée par d’anciens salariés du Macdo de Sainte Marthe, des habitants, des représentants d’associations d’entraide, des fournisseurs partenaires, des institutions publiques et privées.

L’objectif de cette structure, c’est de créer de l’emploi et de la formation pour les personnes les plus éloignés de monde du travail. Au delà de l’activité de restauration, de formation et d’insertion du restaurant social, une AGORA d’entraide citoyenne perdurera les actions de solidarité : distribution alimentaire, maraude, jardins nourriciers, « uber » solidaire …
Une vidéo de 4’43″…


Voir « L’Après M » par ailleurs sur PrendreParti …

« L’Après M » à Marseille : un fast-food social dans un ancien McDo …