« L’Après M » à Marseille : un fast-food social dans un ancien McDo …

Dans le quartier de Saint-Barthélémy à Marseille, un ancien McDonald’s à l’arrêt depuis sa liquidation judiciaire, a été réquisitionné par d’anciens salariés qui l’ont transformé en fast-food social. Ce 19 décembre, des burgers bio ou vegan, réalisés par des restaurateurs locaux ont été offerts aux habitants en présence de José Bové venu apporter son soutien symbolique à « L’après-M »

C’est « l’après M », proclame la nouvelle enseigne trônant sur le toit de cet ancien McDonald’s des quartiers nord de Marseille. Tout un symbole, pour les initiateurs de ce nouveau fast-food social inauguré le samedi 19 décembre … Une vidéo de 6’29 »  signée « Le Tarpin Bien » qui s’est rendu à L’Après M pour assister à la distribution de colis alimentaires !

🍔 MARSEILLE : UN MACDO TRANSFORMÉ EN CENTRE SOCIAL

➡️ Il arrive parfois que la ville ne change pas qu’au profit des plus riches. Dans le 14ème arrondissement de Marseille, l’un des quartiers les plus pauvres, situé au nord de la ville, un ancien Mac Donald’s a été transformé en centre social. Baptisé « L’Après M » il a été inauguré ce weekend. A la place du fast food, un projet solidaire comprenant une banque alimentaire, un lieu de formation et d’insertion professionnelle, une distribution de kits d’hygiène, dans un endroit où le taux de pauvreté dépasse les 40%.

➡️ Derrière cette transformation spectaculaire, la lutte acharnée de ses anciens employés qui ont réquisitionné le fast food qui avait été placé en liquidation judiciaire, et le soutien des habitants. 300 000 personnes ont été nourries dans ce lieu depuis le premier confinement : des paniers de nourriture étaient distribués gratuitement au niveau du « drive » de l’enseigne. L’idée est aussi de faire du lieu un centre de dépistage COVID.➡️ Ce projet de renaissance symbolique est unique en son genre, mais il rappelle bien d’autres initiatives solidaires dont on parle trop peu dans l’océan de morosité ambiante, des sauvetages d’exilés en Méditerranée jusqu’aux repas solidaires, par exemple L’Autre Cantine à Nantes, qui distribue des dizaines de milliers de repas bénévolement aux personnes dans le besoin.

« Les pouvoirs publics nous ont abandonnés, le salut ne viendra que des habitants » explique un bénévole de « L’après M » : un horizon d’auto-organisation mis en pratique. Le monde d’après s’invente maintenant.


« On ne veut pas faire de ce lieu un symbole politique mais un symbole humain. On cherche avant tout à combattre la misère »,  a expliqué Kamel Guemari, ex-salarié et syndicaliste du McDo de Saint-Barthélémy …

C’est le premier test grandeur nature du projet de reconversion en fast-food social du restaurant McDonald’s de Saint-Barthélémy (14e), transformé en plateforme de distribution alimentaire depuis le début du premier confinement. Depuis ce matin, les bénévoles mobilisés pour le devenir de l’établissement vendent à prix libre un millier de hamburgers de steak végétal solidaires en drive voiture et piéton préparés pour l’occasion.

Un nombre important d’habitants s’est déplacé des quatre coins de la ville pour faire vivre le lieu et apporter leur contribution à cette journée placée sous le signe de l’entraide.

Plusieurs élus locaux ou personnalités politiques ont tenu à être présents pour cet événement très médiatisé, dont José Bové, ancien député européen écologiste, qui s’est déjà illustré dans son combat contre la mondialisation en participant au démantèlement d’un McDonald’s en 1999 à Millau.

Une ouverture ponctuelle pour gagner encore en visibilité dans l’attente d’une décision de McDonald’s sur la cession ou non du site. L’association L’après M, porteuse du projet, veut inciter le géant américain à faire une donation de l’établissement à une fondation.


À Marseille, José Bové apporte son soutien au premier fast-food social

Publié dans Le Midi Libre du

  • José Bové est retiré de la vie politique depuis 2019.
    José Bové est retiré de la vie politique depuis 2019. Midi Libre – EVA TISSOT

L’ancien député européen José Bové s’est rendu à Marseille, samedi 19 septembre, pour apporter son soutien symbolique à « L’après-M ». Cette enseigne, en lieu et place d’un ex-McDonald’s d’un quartier paupérisé du nord de Marseille, se revendique « fast-food social ». L’ancien McDo a été réquisitionné par d’anciens salariés avec le soutien d’habitants et d’associations, pour devenir le centre d’un projet social mêlant banque alimentaire, mais aussi lieu de formation et d’insertion professionnelle. Une première. Samedi dernier, les burgers, bio ou vegan, réalisés par des restaurateurs locaux, ont été offerts aux habitants du quartier. José Bové était présent.

« Ce lieu est devenu un symbole », s’est félicité l’ex-eurodéputé écologiste cité par l’AFP. Il s’est amusé de voir « un symbole de la malbouffe se transformer en un lieu de solidarité », lui qui fut à l’origine du démontage du McDonald’s de Millau il y a un peu plus de vingt ans, en 1999. Une action syndicale emblématique de désobéissance civile et symbolique, à l’époque, de l’anti-malbouffe. « Qu’est-ce que cela représente ? Je sais comment c’est construit, j’en ai démonté un », a-t-il encore ajouté, rapporte l’AFP.


Lancement symbolique d’un fast-food social dans un ancien McDo à Marseille

Publié dans Le Monde du 19.12 2020

C’est « l’après M », proclame la nouvelle enseigne trônant sur le toit de cet ancien McDonald’s des quartiers nord de Marseille. Tout un symbole, pour les initiateurs de ce nouveau fast-food social inauguré samedi 19 décembre, qui ont pu compter sur le soutien de l’ancien député européen José Bové dans le lancement de leur projet.

A l’arrêt depuis sa liquidation judiciaire en décembre 2019, le McDonald’s de Saint-Barthélémy, réquisitionné par d’anciens salariés avec le soutien des riverains et de nombreuses associations, est devenu le centre d’un projet social conjuguant une banque alimentaire à un lieu de formation et d’insertion professionnelle, au sein d’un arrondissement – le 14e  – où le taux de pauvreté dépasse les 40 %.
Ses animateurs, qui revendiquent le soutien de 54 associations, indiquent notamment avoir distribué, durant le confinement, des dizaines de milliers de colis alimentaires et de kits d’hygiène, sans aucune aide publique.

« Si c’est possible ici, ce sera possible partout »

Samedi, les premiers menus, au centre desquels figurent hamburgers bio ou végans, et imaginés par des restaurateurs locaux, ont été offerts aux habitants du quartier, qui non contents d’avoir été accueillis par une fanfare, l’ont également été par divers politiques – des candidats Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ou La France insoumise (LFI) aux élections régionales de 2021 –, ainsi que par l’ancien leader du monde paysan José Bové.

« Ce lieu est devenu un symbole », a lancé devant la presse l’ancien eurodéputé écologiste, amusé de voir « un symbole de la malbouffe se transformer en un lieu de solidarité ». Ce projet « dépasse ce quartier ou Marseille, car si c’est possible ici, ce sera possible partout », a-t-il ajouté. Il a suggéré à « McDonald’s France de céder son local pour un euro symbolique à l’association ou à la ville de Marseille », afin de faciliter le projet de fast-food social à l’œuvre à présent.

« Qu’est-ce que cela représente ? Je sais comment c’est construit, j’en ai démonté un », s’est-il amusé, en référence au célèbre démontage du McDonald’s de Millau (Aveyron), en 1999, auquel il avait pris part, afin de dénoncer une mondialisation débridée au même titre que la « malbouffe ».

Lire aussi : Un projet de fast-food à Millau ravive les luttes historiques contre la « malbouffe »

« Un symbole humain »

Fathi Bouaroua, président de l’association « Après McDo », s’est inquiété d’une éventuelle vente du local par McDonald’s France. « Nous sommes en danger ; il y a urgence pour nous », a-t-il expliqué, appelant des élus de tous bords à venir sur place les soutenir. « On attend notre maire et tous les députés », a-t-il lancé, soulignant toutefois le fait que certains, tels Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Saïd Ahamada (LREM), étaient déjà venus.
« Nous sommes en contact avec la ville, à qui nous avons demandé de nous permettre de rencontrer McDonald’s », a-t-il précisé. « On ne veut pas faire de ce lieu un symbole politique mais un symbole humain. On cherche avant tout à combattre la misère », a expliqué Kamel Guemari, ancien salarié (et par ailleurs syndicaliste) du McDo de Saint-Barthélémy.

L’association entend disparaître au profit d’une SCIC, société coopérative d’intérêt collectif, au sein de laquelle salariés, anciens salariés, habitants du quartier, pouvoirs publics et financeurs seraient représentés. 

Le Monde avec AFP


Marseille: lancement symbolique d’un fast-food social dans un ex-McDo

Publié le | AFP
Marseille: lancement symbolique d'un fast-food social dans un ex-McDo
Marseille: lancement symbolique d’un fast-food social dans un ex-McDo © AFP / NICOLAS TUCAT

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