Murs d’airain, murs de parpaings,
Les grandes puissances truelles en main
S’entourent des remparts du dédain
Pour ne plus entendre le voisin
Hurler sa douleur, sa peur, sa faim.

Ça construit, ça crépit de mépris
Ça bâtit les murs de dépit.
Ça cimente, frontières déprimantes,
Ça sépare de remparts,
Ça maçonne à la tonne
Ça monte des murs de honte.
Ça monte à tour de bras des murs à caméras
Ça monte des pierres par devant par derrière
Ça érige, ça isole, ça sépare, ça rejette
Ça protège, ça sécurise, ça rassure…

Murs d’enceintes accouchant d’égoïsme
Murs de défiance, bastion de sectarisme,
Mortelles citadelles où crève l’humanisme,
Où les juges exécutent quiconque fraternise.

Un jour, un printemps, avec ou sans humain,
Soufflera un zéphyr, vent porteur de grains.
Des mousses verdiront ces murailles
Des arbres surgiront de leurs entrailles
Et dans les ruines se poseront les papillons
Sur les fleurs aux parfums de résurrection.

En attendant, lézarde-toi le cœur,
Et si tu sens un mur monter en toi
Faute de le détruire, creuse-lui une porte
Ecris-y : « entre libre, chez moi, c’est chez toi »
Car les murs n’ont de sens que s’ils portent un toit.

➰ TARTAR(E)