LA COLÈRE

Qui sème la misère récolte la colère !

La colère ne supporte aucune distraction. Diogène, Machiavel et Voltaire nous mettent en garde : l’effet le plus ordinaire des révolutions est de les faire passer du rassemblement au désordre pour les ramener à l’ordre.
La colère exige de la nudité. Comparons nos plaies, nous verrons qu’elles se ressemblent et que les coups reçus viennent de la même main.
Nous sommes en danger ? Soyons dangereux ! Nous serons dangereux quand nous serons portés par notre dignité. C’est citoyens libres que nous pouvons interpeler les citoyens qui nous gouvernent en nous prenant pour des con-sommateurs pour laquelle la France est une marque, la solidarité un slogan et le dialogue social une tromperie sur la marchandise.
Nous serons dangereux quand nous inverserons le sourire de mépris des versaillais qui nous toisent de leur trône d’or, quand, faisons-leur savoir, ils sont en déséquilibre sur un tabouret branlant. Ils tomberont du côté où ils penchent : le mépris.
Nous serons dangereux quand ils comprendront qu’il est plus difficile de contenir la colère sociale que de cohabiter. L’initiative du dialogue social ne leur appartient plus !
Nous serons dangereux, unis : quand les tracteurs verseront le purin devant le ministère de la culture, quand les cheminots porteront les revendications des infirmières et les étudiants celles des retraités. Alors nous rendrons le pouvoir responsable du chaos.
Nous serons dangereux quand nous empêcherons les ministres boutiquiers de consentir des soldes de réformes en se livrant au clientélisme corporatiste. Nous sommes dangereux parce que nous sommes justes, juste citoyens souverains dans leurs cités, maîtres de leur sort, seuls qualifiés à dire le nécessaire, l’indispensable pour survivre, juste citoyens portés par la colère, par l’instinct de justice solidaire.
Nous sommes dangereux debout !

TARTAR(E),
7 juillet 2013, Chalon-sur-Saône.

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