Ouverture de l’Atelier 231 de Sotteville Les Rouen

19 novembre 1998, Sotteville les Rouen.
Ouverture des portes d’un ancien atelier de fabrication de chaudières SNCF du XIXe siècle , réhabilité en  un « lieu de fabrique pour le théâtre de rue ». 4 ans après l’inauguration du Fourneau de Brest, L’Atelier 231, du nom de la célèbre machine à vapeur « Pacific 231 », voit le jour.
Le résultat de la ténacité de Daniel Andrieu reconnu par le mouvement artistique conjugué à la volonté politique de l’équipe municipale dirigée par Pierre Bourguignon.

Comme Le Fourneau de Brest, L’Atelier 231 ne s’est pas fait en un jour ! C’est le fruit d’une inscription poétique, politique et durable dans un territoire. Les origines de cette histoire sont évoquées ici par Pierre Panne, Président de l’association, Luce Panne, Maire actuelle de Sotteville et Daniel Andrieu , fondateur et directeur durant 16 ans de l’Atelier 231 devenu CNAREP.
Voir ci dessous, une vidéo de 17′ réalisée le 31 janvier 2015 lors du départ « en jubilacion » du Directeur .

Tout un symbole sur l’image ci dessous, mise en scène le 27 juin 2009 par la Cie Oposito lors des 20 ans de Vivacité  : le passeur s’apprête à remettre à l’artiste la clé de la ville qui vient de lui être confiée par le Maire …

Dans un reportage de France 3 Normandie réalisé lors du Festival Vivacité 2016 ,  Pierre Bourguignon revenait à son tour -et à sa façon- sur les origines de cette histoire d’amour entre artistes et population locale .

Et puisque nous en sommes aux sources  :
Conviés au baptême de l’atelier 231 par Daniel Andrieu et Pierre Bourguignon,
Maire de Sotteville, avec Yffic Cloarec et l’équipe du Fourneau de Brest et de l’Ouest, nous avions offert un reportage internet – l‘un de nos tout premiers-à l’Atelier 231 : que du bonheur !

Inauguration de l’Atelier 231,
Lieu de Fabrication « arts de la rue »
8ème du nom

 
Le tribune du colloque
Jeudi 19/11/98, matinée et après midi colloque : une belle brochette d’interventions qui
confirme les arts de la rue comme formes artistiques
privilégiées pour abolir les frontières entre l’artiste et le citoyen.


Pendant que les fonctions et les modèles de développement urbains sont en débat, Artistes et compagnies de rue préparent le baptême…

Fabrication du poing
Côté abolition de frontières, dans l’atelier
ce sont toujours les mêmes qui bossent…
Berthelot aux bidons

… à l’extérieur aussi.

Fred Fort et Jean Marie Maddedu
Si les arts de la rue refusent les genres compartimentés,
les toilettes du nouveau lieu de fabrique sont un modèle de cloisonnement.
Dur de faire éclater les barrières traditionnelles!
JM Songy
Pendant ce temps là, Jean Marie Songy
discourt à la tribune…Les nains de Berthelot
… et Pierre Berthelot prépare ses nains
Jeff
Conclusion du colloque par Jeff
(enfin pour aujourd’hui,
car demain la ministre sera là!)
Jeudi 19/11/98, 20h03 : température extérieure 0°
« Bonjour, bonsoir, bienvenue chez vous, bienvenue chez nous!« 
Mr Max Les saintes Catherine
Mr Max et ses Saintes Catherine, cireurs de pompes devant l’éternel accueillent les premiers invités qui seront bientôt 2000 à fouler le tapis rouge conventionnel…
Pierre Berthelot Fred et Philou
Le long d’un « chemin de feu » alimenté en bois de palettes par les services techniques de Sotteville, les hallucinations sont contagieuses… Après un verre (ou deux) de vin chaud à la mode sottevillaise, d’aucuns croient reconnaître des visages célèbres du Théâtre de rue. Ces 2 policiers ressembleraient comme 2 gouttes d’eau à Bompard/Maddedu, cet homme des bois à Pierrot Berthelot, ces chercheurs pervers aux guides de Délices Dada… La température intérieure remonte à 12°5.
Visiblement un obstacle reste à franchir : une pyramide de bidons portant le nom des compagnies qui perturbent une fois l’an depuis 91 la Parc de la Garenne…
Mais à 20h45, gyrophares, police, DS noire, un cortège officiel s’annonce… En descendent Martin et Maturin qui se figent à leur tour au pied de la pyramide….
Dans un silence religieux, de sa voix puissante à peine tremblante, l’Atelier 231 s »adresse au public. Clin d’oeil à la sueur des cheminots, salut fraternel au Fourneau de Brest, aux Abattoirs de Marseille et à tous les autres frères, hommage aux travailleurs Del@rue. L’émotion gagne public et officiels (Daniel Andrieu, Dominique Wallon, Michel Crespin sont au bord des larmes…)
Mais patatras, Yannick Jaulin surgit de l’ombre…

« Ben dites donc! , un p’tit peu de fumée, un p’tit coup de lumière, un peu de réverbe dans la voix et vous voilà partis… il vous faut pas grand chose à vous, public d’arts de la rue! (Yves Deschamps rigole…)

Vous n’avez pas compris que toute cette mise en scène, c’est pour qu’le maire de Sotteville soit réélu la prochaine fois! » (Pierre Bourquignon est plié en deux…)

Mais déjà la pyramide s’écroule dans un fracas assourdissant, un poing géant tout droit sorti des ateliers du Moulin Fondu se présente devant la porte de l’Atelier 231.
Le Poing avance, prend son élan pour le 1er coup, puis recule pour le 2ème, et enfin prend son dernier élan pour le 3ème. La porte recule mais ne cède pas… Résistance toute symbolique car 4 employés des services techniques se précipitent et achèvent le boulot : il est 21h15, le public envahit le lieu,

l’Atelier 231 est ouvert!

Les images qui suivront ne feront que confirmer que…


… l’on peut être bébé et dejà Alamas,

… l’on peut être cheminot et dadaïste sans le savoir,

… l’on peut être Michèle Bosseur et manquer de cœur (pour les nains de jardin),

… l’on peut à l’aide d’un chalumeau réveiller la danseuse qui sommeille en chacun de nous,

… et que l’on peut être Directeur de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles et succomber à la folie créatrice des arts de la rue (même enfermés dans des Lieux de Fabrication).

L’Atelier 231 est né,
vive l’Atelier 231!

 

20 novembre 1998, 12h12 : Pas de lézard pour les arts de la rue, Mme la ministre annonce : « 99 sera marqué par une augmentation budgétaire significative ». Applaudissements nourris des congressistes
15h15 : Clôture du repas (c’était bon), du colloque (rendez-vous l’an prochain) et de l’inauguration de l’atelier 231 avec Europrécar ou la précarité expliquée, revue et corrigée par la compagnie « 12 balles dans la peau »

Textes et photos : Yffic Cloarec, Claude Moriweb


Lire ci dessous  : Pierre Bourguignon , initiateur d’un groupe de travail à l’Assemblée nationale


Création d’un groupe d’études parlementaire sur les arts de la rue.

L’Atelier 231 depuis le départ en 2015  de Daniel Andrieu …

Anne Le Goff, directrice de l’Atelier 231 et directrice artistique du festival Viva Cité, présente en 2017 les différentes missions de l’Atelier 231, l’un des 14 Centre Nationaux des Arts de la Rue et de l’Espace Public en France.

Une réponse sur “Ouverture de l’Atelier 231 de Sotteville Les Rouen”

Les commentaires sont fermés.