« J’ai joué Bivouac, moi, Monsieur ! »

 
 
25 juin 1988 /Marseille, La Canebiére :  Première du spectacle « Bivouac » de Générik Vapeur . 30 ans après, Prendre Parti fera appel aux souvenirs les souvenirs qui affluent et viennent entretenir la légende. On nous écrit de Marseille, Grenoble, Amiens ou Chalon sur Saône, on voyage jusqu’en Corée sans oublier les plus récentes dates de cette saison 2018 . « … Encore aujourd’hui, 10 ans après, des douleurs parfois, un mollet déformé… mais quel souvenir ! J’ai joué Bivouac, moi , Monsieur ! ».
A vos archives, à vos claviers, Prendre parti continue à récolter par ici  les témoignages du Monde Entier   !
 
 
 
25 juin 1988 /Marseille, La Canebiére
« La « première » dans l’évènement Phocémées que j’avais imaginé avec d’autres »                                                                            Andrée Vidal

 


« On n’a pas eu le droit de rouler les bidons, alors on les a trainés … « 
                                                                                                Bruno Montlahuc


« Tout d’abord en spectateur, ce fameux 25 Juin 1988. Je me souviens, la Pyramide est tout en haut de La Canebière, une fois écroulée la transhumance se fait avec tous les bidons de la Pyramide jusqu’au Vieux Port. Les plus proches, les collègues, aussi une partie du public… aident les Bivouakeurs à gérer leurs <animaux métalliques>, j’en fais partie. En 1992, j’entre chez Générik Vapeur. Mon premier Bivouac était à Corbeil-Essonne. En ce temps-là, j’aidais aux Artifices, je reprenais la lumière et je conduisais le camion pendant le spectacle et aussi la voiture de police. «                                                                                            Dimitri Chilitopoulos


« Et… bien sûr que j’y étais et même à la première des premières, à la Verrerie de Saint Loup…
j’ai d’ailleurs poussé des bidons pendant 7 ans… aucune idée de combien de bivouac j’ai sué… les plus mémorables? Un en Allemagne où le camion était en retard, on a commencé en slip et en chaussure de sécurité, ou à Krakovie, sur la grande place où il y avait autant de monde pour nous voir plier la voiture de police que pour le spectacle. Ha non la perle, c’était Plougastel Daoulas, où il y avait tellement de brouillard qu’on ne voyait que nos chaussures et celles des spectateurs… Depuis j’ai fait mille et une autre prouesses, mais Bivouac, en fait a laissé en moi une empreinte indélébile… C’est un spectacle vraiment rock’n roll… il n’a pas d’âge… il a encore une longue vie devant lui ! »
                                                                         Bob Passion


 
 

5,6 et 7 juillet 1988 /Grenoble/ Zigom .

« Les 4 kilomètres entre Place Grenette et l’usine Bouchayer Viallet, épique 2 h45 de Bivouac . 2 versions : 1 jour bleu et 1 jour terre ocre, les slaloms entre les trams avec 2 bidons par personne soit une quarantaine + le café gasoil dans l’usine + la baston avec les flics au buffet de la gare à 1 h30 du matin parce que l’on voulait bouffer et que tout était fermé. Je suis Coproducteur, jeune 30 ans peu expérimenté mais tellement fier d’avoir coproduit ces 2 chefs d’œuvres que sont le Bivouac et les Squames en 1988 et accueilli la première de la Mousse en cage d’ilotopie en France + Bassi, plus la première création suspendue de Transe Express + le Cirque Plume et j’ai même échoué de justesse de faire le PLM d Ilotopie et Je regrette que Licedeî qui devait participer n’ait pu obtenir les visas à temps. Ils seront finalement à Aurillac 1 mois plus tard . Le souvenir de Pierre avec sa pompe à essence seul aux Rencontres d’octobre de Malakoff en 87 qui tentait de vendre son spectacle. Les programmes de Chalon et Aurillac 89 étaient copie conforme de mon festival de 88. Je sais que l’histoire ne me le reprendra pas et aujourd’hui je peux me permettre de le dire même de le crier, n’en déplaise à certains. »
                                                                                       Pascal Larderet

10 juin 1989 /Digne
« Une sensation étrange d’être en bleu et ce sentiment de ne plus pouvoir respirer , d’être dans une coque en terre . Nous sommes cachés dans un tunnel pour surgir et tout d’un coup Karine fait péter un  » guérard » (sorte de fumigènes qui émettent une fumée orange et super épaisse ) , qui me paralyse la gorge , m’étouffe et me fait cracher mes poumons !! A ce moment Pierre nous dit de foncer , c’est le début du spectacle , nous dévalons et engloutissons l’artère centrale de Digne . Le soleil , la transpiration , les fumées , le fracas des bidons , le rock de Léda Atomica me transforme dans une transe théâtrale qui n’a toujours pas disparu … »
                                                                                                Bernard Llopis


29 juillet 1989 / Chalon sur Saône

« C’était l’effroi total dans les rues, les boutiques chics baissaient leur rideau de fer dans la crainte d’être saccagées…Les passants étaient sidérés! Moi je tenais fermement la main de nos deux bambins, et j’avais une peur …bleue…qu’ils finissent sous un bidon ! »
                                                                                   Françoise Briant Morizur


 
« Les commerçants de Chalon , dans la grand rue , avait fermé leurs rideaux de protection des vitrines ! La rumeur née de ce Bivouac provoquait la folle envie d’assister au « Café Gasoil  » programmé en soirée … C’est une des grandes émotions qui m’ont fait me décider à suivre le Théâtre de rue ! »
                                                                                   Michèle Bosseur Dit Toby

15 juillet 1991 / Brest/ Jeudis du Port : Bivouac + Ultimatum
 
« C’est un de ces soirs d’été entre chien et loup, où le ciel est bleu cobalt, brouillé en remous fumeux couleur d’ardoise, tandis que les lampadaires orangés lustrent les pavés mouillés du port de commerce, à Brest. Cinq jeunes hommes marchent avec désinvolture au milieu de la route, souples et résolus, les jeans ourlés sur leurs docs coquées, cheveux hirsutes et regard joueurs. Ils ont 18 à 19 ans, et il n’y a pas que l’avenir qui leur appartienne. La rue leur appartient, la soirée leur appartient, et sous leurs blousons fermés la vigueur, la vivacité et l’humour battent le rythme intense d’une amitié fidèle. Ce soir, on taille en piste.
Nous sommes en 1991, je suis l’un d’eux, et je suis indestructible. Les Jeudis du Port sont une véritable aubaine pour nous, qui sommes déjà prêts à faire feu de tout bois. Habituellement dans cette ville morne, c’est nous qui dressons les soirées comme des cathédrales gothiques du fond d’un parc humide, assis sur un banc public la guitare à la main, en chantant sous la bruine. Alors profiter de la ferveur de la foule, des fracas des spectacles de rue, pour nous c’est enfin foutre le feu au ciel et danser sous les cendres. Je suis remonté comme si je partais à la guerre. Ce soir, on taille en piste. C’est de la furie. Jamais je n’aurais cru que les flics laisseraient faire un tel bordel. De toute façon, c’est trop tard, on ne peut plus arrêter un soulèvement pareil. La foule se braque, elle joue des coudes, elle vire ou se défile, percée par une procession surgie des pavés comme une éruption. Je passe en force pour être au plus près du chaos, condamnant mes issues, mais prêt à piétiner pour fuir s’il le faut. L’air est vif et salé, des mains s’agrippent à mon Bomber, les yeux dévorent cette procession violente dans une flamboyante fascination, je me retrouve soudain en première ligne. Un chien de métal, les côtes ouvertes sur le brasier de ses entrailles, les yeux percés par un soudeur barbare, est fouetté à grands coups de chaîne par un laquais peinturluré de bleu, soulevant des gerbes de braises. Derrière lui, ils sont dix, ils sont vingt, ils sont trente peut-être. Tous plus sauvages, plus brutaux, plus farouches, à rouler des yeux au son d’une musique enragée. Ils roulent sur le bitume de grands fûts métalliques, les jettent devant eux sur la foule qui se disperse en déroute, ils courent en montrant leurs dents, ils brandissent leurs bidons comme des armes, traçant par le danger et la menace la voie pour leur camion. Juché sur celui-ci, un groupe de musique joue comme s’il allait mourir dans l’heure, les enceintes pendent sur les flancs, le son est immense, énorme, il coule comme du feu sur la scène stupéfiante. La chaîne frappe, frappe encore le chien, des brasillons volettent et tourbillonnent, j’entends à peine le fracas du métal, le laquais a les yeux injectés de sang, et il les darde sur moi. Les poings fermés, je dévisage la furie et la force, la folle liberté, et le panache ardent du théâtre de rue. J’ignore encore que j’y vouerai ma vie. Pour l’instant, les yeux dans les yeux, je lui laisse me poignarder le cœur. »
 
                                                                                          Gildas Puget Dit Chtou
 

1991 / Bassin minier du Pas de Calais
« Alors directeur technique pour Culture commune, le Bivouac s’intitulait exceptionnellement Ultimatum (en écho à l’ultimatum lancé en 1991 par Busch à l’Irak qui avait envahi le Koweït et entraînant la France dans le sillage de la guerre).

Je me souviens d’un public très clairsemé au départ. Je me souviens de ces femmes et hommes sortir de chez eux, de leur quotidien (en pyjama et chemise de nuit pour certains), rejoindre la fureur bleue et nourrir une foule grandissante. Je me souviens de ce public au départ et de cette foule à l’arrivée et aussi tous ces gens qui couraient derrière le camion à la fin du spectacle…
Et je me souviendrai à jamais de cette personne qui, en patois du nord s’adresse à l’équipe technique ; « Alors nous aussi on a droit à ça? »

Merci à Générik Vapeur de nous avoir montré la voie ! »

                                                                                                                        Eric Goubet


Août 1998 : le mercredi 12 à Morlaix et le jeudi 13 à Brest


Les 10 ans de Bivouac fêtés au FAR de Morlaix 98

 

 

 

                                   
                                   et au Jeudi du Port 98

Générik Vapeur

Jeudi du port 1998, La compagnie Générik Vapeur est de la partie. Matthieu Muzellec et Sébastien Nicolas participent en tant qu’ « Hommes Bleus » au spectacle « Bivouac » joué sur les quais.
Source : http://lesenfants.lefourneau.com/generikvapeur/gv.htm

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Michel Crespin Bivouac 98 à Châtillon

19 septembre 1998 / Châtillon
« Cela faisait déjà quelques années que je suivais les arts de la rue, depuis les premiers Viva Cité. J’avais déjà vu la compagnie avec Taxi dans cette même ville. 3 heures prenantes, avec des comédiens devenus des amis pour certains depuis. Et là, une explosion d’énergie en bleu, une musique rock, un rythme qui reste en tête, et une heure de course parmi les photographes, Christian Povse, Daniel Raoulas, Sylvie Chasles, avec son blouson en cuir rouge, et Christophe Raynaud de Lage, qui m’immortalise sur les épaules de Pierre Berthelot en une de « Rue de la Folie » . Quel bonheur de retrouver ce spectacle à Amiens pour la Fête dans la ville, et pour l’ouverture de Saison de la Scène Nationale de Petit Quevilly. »

                                                                                                    Cécile Raoulas



1er août 2005 / Miramont de Guyenne/ Festival Bastid’Art
« Je ne suis pas tout a fait sûr de la date quand même ! On est parti des Abattoirs avec le bus GV. Premier spectacle, premiere rencontre avec tout le monde. Roby m’a montré les riffs de guitare pendant le trajet et puis 3/4 sur le camion. C’était hyper excitant, spectacle de nuit je crois, tout est flou, Miramont était bien punk… Je ne me souviens plus du spectacle en lui même, seules me restent des images du réfectoire énorme dans lequel on a diné, les rues bondées, des jongleurs de feu, des chiens galeux et cette équipe de raleurs hilares qui m’ont fait rire comme jamais, trembler de trac et rempli les mirettes de leur folie contagieuse. »
                                                                      Tom Ho


21 juin 2008 / Amiens
« Je jouais avec les Piétons: « Brut de Decharge » l’après midi même sur « les Fêtes d’Amiens ». Au repas de midi, Pierre Berthelot, m’annonce qu’il manque quelqu’un (blessé) pour Bivouac en soirée et me propose de participer. Il fête cette année là, les 20 ans de Bivouac ! Quelle joie pour moi, de participer à cette fantastique déambulation et de côtoyer cette magnifique équipe que je croise depuis 20 ans dans les festivals. Répétition prévue a 20h , spectacle a 22h. Comme prévu, je me retrouve en répète, équipé de mon fut.
 
Le mollet de Steff

Et puis, la chaleur, une journée épuisante, (2 spectacles déjà dans l’après midi, très physiques pour moi, avec les Piétons) je ressens une grande douleur dans le mollet au cours de la répète, que Pierrot, soucieux de ses troupes, me masse en loge. Trois tours de gaffer autour de la jambe, je décide de jouer quand même malgré la douleur, tellement j’en ai envie. Un bleu va boiter toute la déambulation ! Résultat le lundi: Énorme déchirure musculaire du « gros jumeau » dans le mollet, opération le jeudi pour me retirer 1 litre de sang de la jambe, 2 mois d’immobilisation, tournée d’été annulée pour moi … Encore aujourd’hui, 10 ans après, des douleurs parfois, un mollet déformé…mais quel souvenir ! J’ai joué Bivouac, moi , Monsieur ! »

                                                                                            Steff Albédo

 


Dimanche 10 août 2008/ Le Relecq Kerhuon (Finistère) :
« Le théâtre de rue,
c’est bien, c’est beau,
mais c’est mieux chez les autres ! »

Un mois après le premier rendez-vous kerhorre avec Tablantec à la Cale, ce sont plus de 2500 personnes qui sont venues partager le Pique-Nique et assister au retour du Bivouac de Générik Vapeur dans les rues de la Commune Berceau du Théâtre de rue en Bretagne.


Samedi 13 mars 2010 / Carhaix (Finistère)/ dans le cadre du ZEPA,
3000 personnes suivent les hommes bleus à travers les rues de Carhaix. Arrivée en gare de l’autorail Picasso X3876, autrement appelé « Le Furet du Morvan », qui a été rénové avec l’aide de l’association les Vieilles Charrues.
Derrière ces étranges personnages se cachent les Marseillais de Générik Vapeur mais aussi des bénévoles et des membres de l’équipe des Vieilles Charrues !


7 octobre 2012 /Séoul, Corée du sud

« C’était ma première expérience dans les arts de la rue. »

                                                                                                  Juhyung Lee


6 juillet 2018 /Cergy
« Mes chaussures de sécurité trop petites, elles me compriment les pieds. J’ai pas mes lunettes, je reconnaitrais pas ma mère a trois mètres. Et j’ai la pression. Impossible de décevoir Caty et Pierre. Bref, on part et la tension redescend. Au bout de quinze minutes, j’ai tout donné, je me dis que je vais y rester et que j’aurais dû démarrer plus doucement. Mais après le Zanoubia, j’ai le second souffle. Je deviens vraiment mon personnage, je suis totalement connecté avec mes partenaires de jeu, avec le public, le son, les lumières et les artifices. Pour graver le souvenir, au moment du bidon porté, le rubis se désolidarise et tombe dans le bidon, qui prend partiellement feu et me brûle la paume de la main. C’est le métier qui rentre. En tout cas ce souvenir ne sortira pas de ma tête. À ce jour c’est mon plus beau souvenir de participation à un spectacle. »
                                                                             Bastien Salanson

 


6 juillet 2018 /Cergy
« Franchement, c’était superbe, j’ai vécu une grande expérience et aventure inoubliable avec Générik Vapeur et ses artistes comédiens. J’ai beaucoup appris ! Spectacle à refaire ! »

                                                                              Giordano Bourbonnais