Jacques Livchine, metteur en scène, co-directeur du Théâtre de l’Unité qu’il a fondé avec Hervée de Lafond en 1968 annonce l’ultime représentation théâtrale de sa compagnie pour la fin juin 2025. France Culture lui a tendu le micro pour une série de 5 entretiens menés par Sylvie Gasteau. Un voyage au coeur du parcours vertigineux de l’un des pionniers du théâtre de rue ….Une série d’entretiens proposée par Sylvie Gasteau. Réalisation : Anne Fleury. Prise de son : Johanna Gabric. Chargée de programme : Daphné Abgrall.
Episode 1 : Comment le petit Jacques Rappoport né dans un village de Justes, élevé dans la grande bourgeoisie, eut des révélations, s’arma spirituellement et devint, non sans échecs et déconvenues nécessaires, Jacques Livchine du Théâtre de l’Unité …
Episode 2 : Comment le Théâtre de l’Unité, en faisant des parades pour attirer du public en salle, invente le Théâtre de rue. Nous nous attarderons sur La 2CV Théâtre, La Guillotine, le Théâtre pour chiens, le Boulevard de la Rue, et le changement de paramètres qui fait de l’Unité toujours autre chose …

Episode 3 : À partir de 1978, le Théâtre de l’Unité s’implante sur une agglomération nouvelle, Saint-Quentin-en-Yvelines, et fédère toute une population. Puis en 1991, à Montbéliard, à la direction d’une Scène nationale rebaptisée Centre d’Art et de Plaisanterie, la compagnie invente et transmet tous azimuts …

Episode 4 : Du Carnaval des Ténèbres à Saint-Quentin-en-Yvelines au Réveillon des Boulons à Montbéliard, le Théâtre de l’Unité crée des événements festifs et rémanents. La fête sera aussi bien dans un tunnel que dans un chenil. Elle sera intime, familiale ou spectaculaire …

Episode 5 : Du goût pour les actes poétiques radicaux et la beauté du geste lorsque le public n’est même plus nécessaire. Jouer « Une saison en enfer » à Harar en Éthiopie, incarner le pape ou Joe Biden à Audincourt, dans les Kapouchniks, continuer d’écrire, de douter, Jacques Livchine est toujours vivant …

Le mar. 27 mai 2025 à 10:40, Jacques livchine a écrit :

J’avais souvent rêvé que l’on parle un peu de notre theatre de rue enfin du théâtre de , rue qui est tout de même une nouvelle voie du Théâtre née dans les années 70 et qui toujours été reléguée au fond des cales du bateau. J’avais souvent frappé aux portes en disant tout de même, toutes ces Compagnies qui voyagent dans le monde entier, qui représentent la France, cet immense mouvement, il faudrait arrêter de l’ignorer.
Vous ne voulez même pas compter le theatre de rue soi-disant qu’il y a pas de billetterie quelle tristesse et puis le miracle est arrivé, un tout petit miracle, une journaliste de Malakoff est allé proposer à France culture , l’idée de faire une émission, non pas vraiment autour de la rue mais autour de ma personne,
Hervee a été dégoûtée , les femmes derrière les hommes devant mais c’est comme ça , des émissions cadrées. Cinq jours tout de même du 2 au 6 juin.
C’est déjà en boîte je suis tellement sûr que je ne dis pas ce que je voulais dire que je ne vais pas écouter . Je suis comme ces amoureux empressés qui écrasent tout désir et puis je ne suis même pas de mon avis ! »
En complément :
Un clin d’oeil aux origines du Théâtre de l’Unité …
Né Jacques Rappoport, début 1943 à Chambon-sur-Lignon, village des Justes, de parents fuyant nazisme et pétainisme, Jacques Livchine se donne d’emblée une philosophie de naissance. Le divorce de ses parents, la déportation de sa grand-mère sont les blessures intimes de celui qui pense que l’artiste est quelqu’un qui a un déficit dans sa vie. Il grandit dans le XVIe arrondissement de Paris, dans un voisinage de célébrités, étudie au lycée Claude-Bernard avec Julien Gracq comme professeur et mène des conduites d’échecs pour ne pas reprendre l’usine de son père.
Il sort enfin de son quartier, se lance dans des études théâtrales, découvre Bertolt Brecht avec Bernard Dort, se transforme en assistant à Schweyk dans une mise en scène de Roger Planchon, s’étourdit en lisant Arthur Rimbaud. Encore quelques échecs et Jacques Rappoport se mariera avec Édith, prendra le nom de sa grand-mère « Livchine ».
Son esprit est armé, il pense que « l’art est une arme de construction massive », et surtout, il n’est plus seul. Il fonde une troupe avec Hervée de Lafond pour ordonner ses mises en songes, et, pour bâtir des folies, un ingénieux constructeur, décorateur, Claude Acquart. Le Théâtre de l’Unité était né !
Lire par ailleurs sur PrendreParti à propos de Jacques Livchine et d’Hervée de Lafond …
Sueurs froides, polémique et « Joyeux bazar en Pays de Montbéliard » !