« Joyeux bazar en Pays de Montbéliard. » La soirée d’ouverture de « l’année de la capitale de la culture » du samedi 16 mars 2024 aura mérité son nom sous l’impulsion d’Hervée de Lafond dans un rôle de maîtresse de cérémonie et de Gabriel Attal, Premier Ministre. Jacques Livchine fait part de ses « sueurs froides » tandis que la presse se fait l’écho de « la polémique » qui n’a pas manqué de naître …
Sueurs froides à la cérémonie d’ouverture de la Capitale Française de la Culture …
Jacques Livchine raconte les coulisses de l’événement dans un billet posté sur le site internet du Théâtre de l’Unité daté du 17 mars 2023 …
« Que d’inconnues !
Ce projet d’ouverture de Capitale Française de la Culture était dirigé par Hervée de Lafond nommée par l’Agglomération dite PMA.
Quatre mois infernaux, avec rebondissements chaque jour.
Et la date et le lieu et le budget, tout bouge sans arrêt.
On commence par imaginer un spectacle qui tournerait autour d’une rencontre Rachida Dati et Jamel Debbouze qui viendrait amicalement, vu le rôle que nous avons joué dans sa vie à Trappes.
Oui disait Hervée, on montrerait le rôle émancipateur de la Culture, deux personnalités issues de l’immigration.
On mettrait les personnalités dans des nacelles pour les discours et les dialogues, alors il faut établir les budgets techniques pour le son et la lumière. Ces budgets arrivent très tard, de l’ordre de 50 000 € . Catastrophe, le budget alloué est dépassé. Ouf. Yannick Marzin un des trois commissaires réduit ses ambitions sur son évènement final.
La balance se rétablit.
Mais il faut sans arrêt « colérer », ce qui est dit dans les réunions n’est jamais acté. L’heure approche, on nous annonce que Rachida Dati ne viendra pas, c’est la claque humiliante. On lui écrit une lettre déchirante pas tant pour sa présence que pour le symbole.
Coup de théâtre, le député Renaissance Nicolas Pacquot insiste pour que cela soit le Premier Ministre qui soit présent.
On aurait Rachida Dati et Gabriel Attal.
Puis finalement à J-3 , il n’y aurait que le premier ministre. Jamel s’est désisté.
Or qui dit Premier Ministre dit mesures de sécurité abracadabrantes.
Démineurs, chien dénicheur de poudre. Débarquement d’une trentaine d’hommes en noir. Barrières de sécurité , tribune d’honneur sécurisée, nacelles interdites. On doit même évacuer une grande loge en cas de problème pour que le Premier Ministre puisse se réfugier dans les sous sols de l’Axone.
Et puis nous ne maitrisons pas la communication, l’affiche est peu attirante, trop froide, on la voit à peine.
La météo est menaçante, pluie et vent prévus. A plus de 12 km/heure, pas de feu d’artifice, ni de la Vouivre animal géant gonflable.
Combien de personnes attend -on ? Mille minimum, ce serait l’échec.
Jour de l’événement , des cordons de sécurité se mettent en place. Les artistes eux- mêmes ne peuvent pas accéder au lieu. Les macarons ne sont pas prêts ou pas distribués.
Le Jumper de l’Unité a dans son coffre 40 kgs de course, la sécurité est inflexible. On ne passe pas. On appelle au secours le directeur de l’Axone, tous les artistes un par un ne réussissent pas à passer les barrières. Nous sommes au comble de l’absurdité.
Le premier Ministre arriverait en Falcon de la République, ne peut pas atterrir à Courcelles les Montbéliard, mais à l’aérodrome militaire de Luxeuil à 40 kms. Cortège de dix véhicules.
On parle de sniper sur les toits.
On débute avec trente minutes de retard.
La public a envahi les espaces de jeu. Hervée s’égosille, rien n’y fait. 5000 personnes environ, ce n’est pas la honte, pas de vent pas de pluie. Ouf.
Notre Brigade d’intervention accueille le premier ministre, horde de micros et de journalistes et armée de gorilles, il faut jouer avec les éléments.
Enfin ça y est il est sur la tribune, Hervée se déchaine, le tutoie , l’appelle gosse, joue l’impertinence totale, le charrie. T’es venu en Jet pour une fête de la sobriété écologique, tu connais pas le TGV ? Tu enlèves 200 millions à la Culture etc. Il est à l’aise, calme, sourit, parfois il répond. Ce jeune homme a de l’avenir.
Le président de l’Agglomération Charles Demouge prend peur. Il annonce prématurément l’arrivée des 73 maires à vélo, en fait 72 puisque lui ne pédalera pas. Ça commence mal, trou de dix minutes.
Et puis il y a trop de monde qui veut s’agglutiner pour apercevoir la star de l’ouverture : Gabriel Attal.
La patrouille de France à trottinettes se fraie un passage juste après les 72 vélos. On découvre très vite que notre scène centrale espace de jeu est trop basse que personne ne voit. Pas de budget pour un grand écran.
Tous les circuits savamment préparés sont abandonnés. Tout est trop lent, on aurait voulu que les événements se mordent entre eux, ce n’est pas le cas.
Le charriot, bar ambulant , casse ses attaches, les deux chevaux comtois ne peuvent plus le tracter, désastre, on n’annule pas, traction manuelle. etc.
Les femmes puissantes arrivent à défiler et sont applaudies. Les Vagabond crew breakdance sur Haendel, la championne de Freestyle, puis les vaches montbéliardes, les oies passent en périphérie, elles ont peur.
Puis ça rame, grands espaces sans rien. L’ennui commence. La représentante du Premier ministre vient nous dire que Gabriel Attal a une réunion importante et nous dit merci au revoir.
Ah ça non, ce serait l’humiliation suprême.
Alors on accélère le processus. Ça hurle dans les interphones.
Hervée demande au Premier Ministre dix minutes encore
On supprime deux séquences, les hurleurs poétiques les immigrés, et apparait la majestueuse Vouivre des Plasticiens volants et ça enchaine par le fabuleux feu d’artifice du groupe F sur l’hymne du Pays de Montbéliard.
Le Premier Ministre a sorti son portable et filme.
L’honneur est sauf, on termine bien, en majesté.
On serre la main du premier ministre, le public chante bon anniversaire. Il file non sans quelques selfies.
Zumba puis DJ Mimosa , mais les jeunes sont peu nombreux en vrai.
Hervée épuisée dit : on a triomphé pas vrai ? Oui certes mais d’extrême justesse.
Nous aimons l’adversité, le raté mieux, mais là on a frôlé le bord du gouffre. Maud le Floch présidente du jury qui a choisi Montbéliard nous félicite. Oui Hervée a 80 ans !
Dans les réseaux sociaux, quelques personnes se disent choquées: on ne tutoie pas un Premier Ministre.
Mais on pense à Molière et à Louis XIV , les sociétés ont besoin de bouffons qui nous montrent que les rois ne sont pas des dieux, mais des êtres humains aussi fragiles que nous tous . »
Source : Site internet du Théâtre de l’Unité
« Les indignés de la Capitale française de la Culture 2024 » s’expriment suite à la cérémonie d’ouverture
Un collectif constitué d’acteurs majeurs de la vie culturelle et artistique locale du Pays de Montbéliard, « Les indignés de la Capitale française de la Culture 2024 », adresse une lettre ouverte aux élus de Pays de Montbéliard Agglomération et à la population :
« Nous, les acteurs de l’événementiel, de la vie culturelle du Pays de Montbéliard et de sa région, les passionnés de son Histoire, de ses Arts, et tous les artistes confondus du spectacle vivant, comédiens, conteurs, musiciens, chanteurs, danseurs, directeurs de compagnies, les plasticiens, les peintres et sculpteurs, manifestons notre profonde indignation de voir notre image ridiculisée, et d’avoir été associés à cette inauguration qui aurait dû être un moment de rassemblement fédérateur, et qui est malheureusement devenue le théâtre de comportements inacceptables, au sein d’une organisation chaotique et qui se voulait artistique et culturelle.
Comment être tombé à ce point dans la médiocrité ? Comment une organisation au budget de 200 000 € a-t-elle pu à ce point faire fi des projets déposés par les acteurs locaux et qui ont été rejetés, au profit d’un copinage évident, alors que nous traversons tous une crise globale. Cette somme aurait pu permettre la mise en lumière de nombreux partenaires locaux connus et reconnus, à une période, où le tissu associatif artistique et culturel souffre d’un réel manque de moyens et d’opportunités. Un minimum de concertation entre les acteurs locaux, aurait certainement suscité de l’émulation et pallié le manque évident de cohésion entre tous les acteurs.
A l’évidence nous observons une confusion entre règlement de compte politique et le projet de Capitale Française de la Culture ! On aurait voulu détruire et discréditer les acteurs locaux de la culture, de l’événementiel et de l’art vivant, qu’on ne s’y serait pas pris autrement ! Comment passer outre les clauses d’une charte établie dès le départ, invitant à la bienséance, à la bienveillance et au pluralisme, si la personne engagée pour cette mission, ne respecte pas elle-même ces clauses minimales ! Comment ne pas se sentir salis et ridiculisés par cette lamentable prestation de la maîtresse de cérémonie, qui persiste et signe, voire même s’enorgueillit de sa pitoyable prestation.
Fort ce constat, nous, signataires de la présente lettre ouverte, exigeons la démission immédiate du Commissaire artistique désigné. Nous exigeons qu’elle prenne conscience des préjudices que va subir ultérieurement notre territoire, par ses agissements d’un autre âge, son manque de discernement et de respect au profit d’un mépris vis à vis des représentants locaux et de l’Etat, qui financent pour partie le label Capitale Française de la Culture. Qu’ils se reconnaissent et qu’ils assument« .
Hervée de Lafond : suite cérémonie Capitale française de la Culture, « Il n’y a jamais eu tromperie sur la marchandise »
« Il n’y a jamais eu tromperie sur la marchandise. Dès notre nomination à Montbéliard en 1991, le Maire Louis Souvet savait quoi s’en tenir. La gauche nous accusait de nous mettre au service d’un maire RPR.
Lors de la cérémonie d’ouverture du centre d’Art et de Plaisanterie en septembre 1991 nous avons voulu démontrer notre totale indépendance politique. C’est là que nous avons envoyé en l’air Louis Souvet qui avait déjà 70 ans au bout d’un élastique. Pour nous c’était clair : ça passait ou ça cassait. Le lendemain Louis Souvet nous racontait qu’une riveraine de la rue Clémenceau qui fermait ses volets avait vu passer le Maire comme un ange sous ses fenêtres. Nous avions passé un accord secret avec lui, chaque année nous lui porterions notre démission, chaque année il l’a refusé. Louis Souvet a vite compris que notre présence allait être un plus pour son règne. Il disait : je suis l’ordre, ils sont le désordre.
Pourquoi juste avant sa mort il a demandé à ses fils qu’une des seules oraisons funèbres qu’il souhaitait c’était celle d’Hervée de Lafond ? Et voici ce qu’Hervée lui avait écrit que j’ai lu à son enterrement : « Je suis en Ariège, je ne pourrai donc pas accompagner ce grand monsieur pour son dernier voyage ce qui me fait honte car, lui, ne nous a jamais fait faux bond. Ce qui est remarquable dans ce parcours de 9 ans que nous avons fait ensemble c’est que malgré la distance gigantesque qui nous séparait entre autres sur le plan politique, nous avons vécu une aventure hors-normes sans anicroches notables. Sous des dehors bourrus, c’était un fin renard et ce renard a vite compris que nous agissions dans le même sens que lui: faire de Montbéliard une ville surprenante, vivante, innovante et même décoiffante. Il était loin d’apprécier tout ce que l’on faisait, souvent il m’appelait à 7h00 du matin (pour lui qui venait en mairie très tôt c’était une heure correcte) et il me demandait “Madame de Lafond, qu’est-ce que vous avez encore fait ?”. J’entendais dans sa voix des reproches paternels mélangés à une certaine satisfaction d’avoir été encore surpris par ces troublions qu’il avait lui même installés dans sa ville. Mais jamais jamais, il ne nous a bloqués ni demandé de changer, il nous soutenait à fond y compris dans les moments difficiles. Et pourquoi ça fonctionnait ? Pour une raison très simple : on se respectait et on s’estimait. Nous étions à la bonne distance, ni trop près ni trop loin, tous les artistes rêvent d’avoir un maire comme celui-ci. Je salue une dernière fois ce grand monsieur : il a tout mon respect ».
Je voudrais rajouter pour nos grincheux de service, que nos cinquante ans de métier nous ont appris avec qui on pouvait plaisanter ou non. Quelques minutes avant de rentrer en scène, Hervée n’était pas sûr de le tutoyer mais elle a très vite senti que le Premier Ministre était prêt à jouer le jeu. Il y avait entre eux une belle complicité, il a fait dix ans de théâtre. Il a de l’humour et c’était pour lui l’occasion de montrer sa solidité, il n’a jamais été déstabilisé. Il a remercié Hervée à la fin et moi-même j’ai eu une petit échange avec lui car il connait mon frère qui a dit de lui : il fait partie d’une nouvelle génération d’hommes politiques, il est intègre. Je lui ai répété, cela lui a fait plaisir. Et puis tout le monde a relevé sa conclusion : « je me souviendrai longtemps de cet anniversaire ». Et je rajoute qu’il devait rester dix minutes, faire son discours et s’éclipser, il est resté jusqu’au feu d’artifice, qui était vraiment un superbe hommage au Pays de Montbéliard.
Voilà Madame Biguinet, Monsieur Gauthier, Monsieur Fried etc, nous avons joué notre rôle de fou du roi, dans notre jargon nous appelons cela : « l’agressivité amoureuse » qui passe par dessus les clivages politiques. Et puis cette agitation a des dommages collatéraux positifs, tout le monde sait maintenant que Pays de Montbéliard est la capitale culturelle de la France 2024« .
Une interpellation outrancière de Gabriel Attal fait scandale à Montbéliard
Plusieurs élus proches du camp présidentiel se sont indignés des termes utilisés par l’actrice Hervée de Lafond pour s’adresser au Premier ministre, samedi 16 mars lors du lancement de l’année de Montbéliard comme «capitale de la culture». Un article paru dans LIBERATION du 19 mars 2024 …
«Joyeux bazar.» C’était le nom de la soirée d’ouverture de l’année de Montbéliard en tant que «capitale de la culture», samedi 16 mars. Un intitulé qui a tenu ses promesses. La maîtresse de cérémonie la comédienne Hervée de Lafond a en effet interpellé le Premier ministre Gabriel Attal d’une façon que certains dans le public ont jugé «marrante» et d’autres «gênante», selon ce que rapporte le site local Le Trois.
«Gaby» ou «le gosse»
«Tu es venu en avion alors qu’il y a un TGV, tu te prends pour qui ? Pour le Premier ministre ?» lui a notamment asséné l’octogénaire, rappelant que le thème de cette année de la culture était justement «la sobriété». Avant de pointer l’absence de la ministre de la Culture Rachida Dati, qualifiée de «choquante», et de déplorer l’annulation de 200 millions d’euros de crédits pour le ministère de la Culture en 2024.
L’artiste, visiblement pas très fan de l’exécutif macronien, s’est globalement permis des familiarités frôlant la grossièreté tout au long de ses prises de parole, tutoyant le Premier ministre, et le surnommant «Gaby» ou «le gosse», puis jurant à coups de «merde» ou «cassez-vous». Une performance scénique qui a révolté des élus locaux, la plupart proches du camp présidentiel, qui appellent désormais à la démission d’Hervée de Lafond de ses fonctions …
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« Irrespect envers Gabriel Attal » ou « liberté d’expression » ? Quand une cérémonie culturelle tourne au pugilat politique
Samedi 16 mars 2024, le Pays de Montbéliard, « capitale française de la culture 2024 », accueillait le Premier ministre Gabriel Attal pour une cérémonie d’ouverture qui a fait parler d’elle. Au centre des attentions, l’attitude de l’organisatrice de l’événement, Hervée de Lafond, jugée « irrespectueuse » par certains politiques, qui ont même envoyé une lettre d’excuses à Matignon. On vous explique.
« Tu fais le malin, t’es très intelligent, mais tu connais rien du tout du pays de Montbéliard« . Joyeux bazar au Pays de Montbéliard (PMA). Depuis le samedi 16 mars 2024, l’agglomération se retrouve sur le devant de la scène, mais pas pour les raisons qu’elle espérait. Bombardée « capitale française de la culture » en décembre 2023, la collectivité menait le week-end dernier sa cérémonie d’ouverture, en présence du Premier ministre Gabriel Attal, venu le jour de son anniversaire dans le Doubs sur invitation du député Nicolas Pacquot (Renaissance).
À la houlette, Hervée de Lafond, directrice d’une institution de la région, le théâtre de l’Unité, situé à Audincourt. L’octogénaire avait été nommée en catastrophe co-commissaire artistique de cette année culturelle après le départ de l’ancien responsable de la programmation en octobre 2023.
C’est elle, connue pour son irrévérence et son franc-parler, qui a mis sur pied cette cérémonie d’ouverture et qui était chargée de l’animer. Et ses échanges avec le Premier ministre, acérés, n’ont laissé personne indifférent.
« Gabriel, j’apprends que tu es venu en avion »
« Gabriel, le mot d’ordre, c’est la sobriété, et j’apprends que tu es venu en avion ?« , « Et Rachida Dati, ministre de la Culture, qui n’est pas venue, qu’est-ce que c’est que ça ?« , « j’apprends qu’on va retirer 200 millions au budget de la culture » ? Le tutoiement était de rigueur entre Hervée de Lafond et le Premier ministre. Et si Gabriel Attal a encaissé les piques avec le sourire, c’était moins le cas pour la plupart des élus locaux présents, eux aussi, à l’Axone.
C’était une attitude complètement inadaptée, un vrai manque de respect qui fait honte au Pays de Montbéliard.
Nicolas Pacquot, député (Renaissance) du Doubs
« Déjà, le tutoiement, c’est plus que limite » continue le député. « Mais en plus, l’apostropher en l’appelant « gosse » ou « Gaby », dire qu’il « n’est pas très grand », c’est inadmissible« . Une position partagée par la maire de Montbéliard, Marie-Noëlle Biguinet (Les Républicains).
« On ne s’adresse pas comme ça, et surtout aussi longtemps, au chef de notre gouvernement » explique-t-elle. « On a eu de la chance d’avoir Gabriel Attal sur notre territoire. Il faut un minimum de respect pour lui, pour les fonctions et l’institution qu’il représente. Comment demander aux jeunes de faire preuve de respect après cela ? »
Les deux élus, accompagnés d’Alexandre Gauthier, en charge de la politique culturelle du PMA, ont ainsi cosigné une lettre de remerciements et d’excuses, envoyée au Premier ministre le 18 mars.
Ses actions et propos ont non seulement bafoué les principes fondamentaux républicains, mais ils ont également entaché l’image et l’honneur de notre territoire et de ses habitants, qui désiraient tant vous en faire découvrir toute la richesse.
Extrait de la lettre d’excuses envoyée au Premier ministre
« Et Mme De Lafond ne peut pas se cacher derrière l’humour » reprend Nicolas Pacquot. « Tant qu’on reste dans la dignité et le respect, on peut parler de liberté d’expression. Mais pas quand on fait preuve de cette grossièreté, alors qu’elle était censée représenter l’agglomération« . Le député conclut en qualifiant la cérémonie de « ridicule ». « On nous annonçait un joyeux bazar, il a tourné au sinistre« .
« S’ils voulaient du politiquement correct, ils n’auraient pas du lui confier les rênes »
Un constat tranchant, que tous les acteurs ne partagent pas. « J’étais présente également auprès du Premier ministre, et à aucun moment il ne s’est offusqué » raconte Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté (Parti socialiste). « Au contraire, c’était un jeu verbal auquel il s’est prêté de bon gré avec Hervée de Lafond ».
Cette polémique m’étonne, car tous les responsables politiques du territoire sont au courant du caractère d’Hervée de Lafond. S’ils voulaient du politiquement correct, ils n’auraient pas du lui confier les rênes.
Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté
La socialiste va même plus loin. « Il faudrait d’ailleurs se souvenir de tout ce qu’a apporté le théâtre de l’Unité à la scène culturelle locale, et ce, depuis plusieurs années » assure-t-elle. « Sans lui, le Pays de Montbéliard n’aurait sans doute pas été choisi comme capitale culturelle« .
Charles Demouge, président de PMA, s’il ne « cautionne pas l’entièreté des propos d’Hervée de Lafond », demande que les choses soient replacées dans leur contexte. « Nous sommes dans une fête populaire et Gabriel Attal l’a bien compris, il est d’ailleurs resté jusqu’au bout, preuve qu’il n’a pas été vexé » a-t-il dit au micro de France Bleu Belfort-Montbéliard.
Une sortie qui s’éloigne de la position de son chargé de politique culturelle, Alexandre Gauthier, signataire de la lettre d’excuses, et qui montre bien la division des élus locaux sur la question.
« Ce qui fait « plouc », c’est la lettre d’excuses qu’ils ont envoyée »
Et qu’en pense la principale concernée ? Contactée par France 3 Franche-Comté, Hervée de Lafond assume. « Ce sont eux qui sont venus me chercher » assène-t-elle. « Ils savent que je ne suis pas la reine des neiges. Et puis il faut arrêter, je l’ai tutoyé, c’est vrai, mais j’ai presque 50 ans de plus que lui ! Et puis ça a été réciproque. Il a ri et m’a remercié en partant« .
J’avais le Premier ministre sous la main. Avec la situation actuelle de la culture, je ne me voyais pas ne rien lui dire. C’est le boulot des artistes d’être des poils à gratter et non pas des carpettes et des cireurs de pompes.
Hervée de Lafond, directrice du Théâtre de l’Unité, organisatrice de la cérémonie d’ouverture
« On a repris l’organisation en octobre, on a dû tout faire à l’arrache, sans beaucoup de fonds donc oui, cette cérémonie était chaotique » reprend l’artiste. « Mais la traiter de ridicule, ou de « plouc », je ne crois pas. Ce qui fait « plouc », c’est la lettre d’excuses qu’ils ont envoyée à Gabriel Attal« .
Une partie des politiques locaux demandent la démission d’Hervée de Lafond
Hervée de Lafond va-t-elle pouvoir rester commissaire de cette année culturelle en PMA ? « Je ne vois pas comment elle pourrait être maintenue » estime Nicolas Pacquot, député du Doubs. « Autrement, des attitudes comme celles-ci pourront se retrouver dans d’autres événements, ou lors de la cérémonie de clôture. C’est impensable et j’ai demandé aux élus du PMA de faire le nécessaire« .
Pour Marie-Noëlle Biguinet, maire de Montbéliard, Hervée de Lafond « est libre de faire ce qu’elle veut. Mais quand on a un certain âge, on pourrait avoir la bonne idée de passer la main, pour avoir de nouvelles idées. Place aux jeunes« . Un avis que la directrice du théâtre de l’Unité juge « ridicule ». « Je ne démissionnerai pas de moi-même » conclut-elle. « Mais s’ils veulent me virer, qu’ils y aillent, ça me donnera un peu de repos car c’est un boulot énorme et ingrat« .
Parmi les (rares) images de cette cérémonie d’ouverture retrouvées sur le net …
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Message transmis le 25 mars 2024 par Jacques Livchine sur la liste rue …
« Des inconnus ont fait interdire mon compte FB , cyber attaque.