450 manifestants à Landunvez pour une agriculture à taille humaine …

La pression monte sur la côte léonarde concernant la régularisation de la porcherie Avel vor, détenue par le président du comité régional porcin, Philippe Bizien. Le samedi 27 août, un mois après l’enquête de Splann ! pointant les biais de la dernière enquête publique, 450 opposants, selon la préfecture, ont pris part à une « marche funèbre » dans les rues de Landunvez
Une manifestation festive, musicale, grave, souriante, pleine de clin d’œil et d’amitié … (vidéo de 33″)

Une marche citoyenne calme et engagée … (vidéo de 12″)

Avec 450 manifestants à Landunvez, les opposants aux porcheries géantes gagnent la bataille du nombre

Un article édité par Splann.org daté du 1er septembre 2022

La manifestation déclarée par les trois associations lanceuses d’alerte (AEPI, APPCL et Eau et rivières de Bretagne) était notamment soutenue par Finistère insoumis et Nouvelle donne. C’est la première fois que ce dossier mobilise autant, dans ce secteur à forte densité d’élevages. Les organisateurs ont insisté sur la complaisance des pouvoirs publics et la dégradation de l’environnement.

La contre-manifestation appelée par la FDSEA, les Jeunes agriculteurs et l’UGPVB a rassemblé 300 à 350 personnes, selon les mêmes sources. Moins que les 500 à 1.000 participants annoncés la veille dans Ouest-France. Philippe Bizien a reçu le soutien de Guillaume Roué, son prédécesseur à la tête de la coopérative Evel’Up. L’ex-président de l’interprofession porcine (Inaporc) a défendu la concentration des élevages pour répondre à la concurrence internationale.

Le maire divers droite, Christophe Colin, a reçu les deux parties ensemble en fin d’après-midi. Un échange stérile, d’après l’élue communautaire divers gauche Armelle Jaouen, présente au nom du collectif d’opposants. À ce jour, le conseil départemental de l’environnement du Finistère (Coderst) n’a pas rendu d’avis. Si le préfet régularise la porcherie, les associations promettent d’attaquer sa décision. Une plainte collective contre X devrait aussi être déposée pour atteintes à l’environnement.

Splann ! reste en veille sur l’actualité liée à son enquête « Démocratie environnementale : les travers du porc ».


À Landunvez, deux rassemblements et un impossible dialogue auto

Publié dans Le Télégramme du 27 août 2022 

Agriculture : deux mondes que tout oppose

400 opposants

Opposées à la régularisation de l’extension d’un élevage porcin, plus de 400 personnes se sont mobilisées ce samedi à Landunvez (29). Sans dialogue possible avec le contre-rassemblement agricole.

Tournant le dos aux grands silos bleu marine de la porcherie Avel-Vor, plus de 400 Léonards se sont rassemblés au bord du Foul, ce samedi après-midi, dans le bourg de Landunvez. Un succès pour les opposants au projet de régularisation de l’extension de l’élevage porcin de 850 truies sur lequel le préfet du Finistère doit se prononcer dans les semaines à venir, à la suite du prochain conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires (Coderst). « C’est l’extension de trop », lance Laurent Le Berre. Le président de l’association pour la protection de la Côte des Légendes arbore un tee-shirt noir pour dénoncer la pollution de l’eau et de l’air à l’origine notamment de la fermeture des plages, touchées par l’Escherichia coli.

Vice-président de l’association Eau et rivières de Bretagne, Jean-Yves Piriou pointe du doigt l’élevage intensif, s’appuyant sur les résultats d’une analyse de 2017. Elle avait révélé la présence de bactéries d’origine humaine, de bovins et de porcs dans le ruisseau.

Effet cumulatif

Soutenu ce samedi par plus de 300 éleveurs vêtus de blanc, Philippe Bizien s’en défend, évoquant l’absence de traces de bactérie d’origine porcine dans les dernières analyses pour souligner la bonne tenue de son exploitation, autorisée par le préfet à produire 26 800 porcs à l’année pour 850 truies. « C’est une grosse porcherie », convient l’éleveur, président de la coopérative Evel’Up et du comité régional porcin. « Mais on n’est pas dans une échelle extravagante »

Pour Arnaud Clugery, le directeur d’Eau et rivières de Bretagne, au-delà du « toujours plus gros », le problème c’est « l’effet cumulatif des élevages d’un même territoire qui n’est pas apprécié ». Notamment en matière d’émission d’ammoniac. « J’ai couvert mes fosses, et installé des laveurs d’air », répond Philippe Bizien, épuisé par « la stigmatisation et les menaces » dont il dit faire l’objet. Il vient de déposer plainte après une série de lettres anonymes.

 

« Un conflit idéologique »

« On ne peut pas le laisser seul face à ça », soutient Michel Bloch. Le président de l’Union des groupements de producteurs de porcs, cofondateur d’Agriculteur de Bretagne, regrette l’absence de dialogue et dénonce « un conflit idéologique » : « Il faut que les gens comprennent que l’élevage de demain doit se faire dans la modernité, sinon on mangera des produits d’Amérique latine dont les normes sont bien éloignées des nôtres. »

Parmi les opposants, les slogans en faveur d’une agriculture paysanne fleurissent pour refuser ce modèle et réclamer l’application des décisions du tribunal administratif d’annulation de l’autorisation d’extension. Ils se disent prêts à engager un nouveau recours en cas de nouvel avis favorable du préfet.

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Colère noire des écolos contre la méga-porcherie

Ce samedi 27 août 2022, à Landunvez (Finistère), la manifestation contre l’extension d’un élevage industriel a réuni 500 personnes. En face, 350 personnes ont soutenu l’éleveur. Il n’y a pas eu de heurts.
Un article de Laurence Guilmo dans l’Ouest France du

Colere noire
Ils sont environ 500 opposants à la régularisation d’une « méga porcherie », vêtus de noir, dans une « marche citoyenne », qui se veut aussi une « cérémonie funeste ». | OUEST-FRANCE

À Landunvez, gisent « la santé », « l’eau », « l’agriculture paysanne », « la démocratie » et « la justice », selon un collectif d’associations écolos… La principale responsable serait la « méga-porcherie Avel-Vor », passée de 9 000 à 12 000 porcs en 2017. Et l’État, qui n’appliquerait pas les deux décisions de justice défavorables à l’extension.

Ambiance glaciale malgré le soleil, ce samedi 27 août 2022, à Landunvez, dans le Nord-Finistère. Dans un village sous tension, interdit à la circulation, deux manifestations se sont déroulées.

D’un côté, au départ de la salle omnisports, ils sont environ 500 opposants à la régularisation de la porcherie (selon notre propre comptage, 400 selon les gendarmes, les organisateurs n’ayant pas indiqué de chiffres). Ils sont vêtus de noir, dans une « marche citoyenne » qui se veut aussi une « cérémonie funeste ».

Parkings et itinéraires différents

De l’autre côté, place de Bradnich, dans un rassemblement statique, 350 partisans (chiffre gendarmerie), solidaires de l’éleveur incriminé. Entre les deux, une sorte de check-point fait de barrières sous la surveillance des gendarmes.

« On a fait en sorte que les gens ne se croisent pas », explique le maire, Christophe Colin. Les parkings et les itinéraires sont différents.

Chez les anti-porcherie industrielle, avec fanfare et chants militants, des discours enflammés, voire radicaux, accompagnent les enterrements symboliques de l’eau, la santé, etc.

Sont mis en cause « l’élevage hors sol », qui détruirait les petits agriculteurs et polluerait les rivières et les plages ; la « connivence » des élus, qui privilégieraient « les intérêts des industriels » ; « le manque de transparence dans la gestion de l’eau » ; et encore et surtout, « l’État, qui ne respecte pas les décisions de justice ».

Diégo et Florence, enceinte de leur troisième enfant, ont choisi le pays d’Iroise pour sa « qualité de vie ». Pour eux comme pour Emma, 25 ans, ce projet est « aberrant, dangereux pour la biodiversité et les humains ».

Le préfet décidera

Alors que deux décisions de justice se sont montrées défavorables, une deuxième enquête publique, réalisée en mai 2022, a donné un avis favorable à la régularisation. Le dossier va passer devant un comité départemental environnemental le 8 septembre. La décision finale reviendra au préfet.

Réchauffement climatique : faut-il interdire le chauffage dans les serres agricoles ?

Le puissant éleveur, Philippe Bizien, président du comité régional porcin et d’autres structures, veut rassurer : « L’augmentation du cheptel a eu lieu en 2017. Il n’y en a pas d’autres de prévu. On a apporté des améliorations pour limiter l’impact environnemental. » Il dénonce un « acharnement » à son égard. « Pourtant, je veux bien dialoguer, qu’on travaille ensemble. Mais ils ne veulent pas, seulement la confrontation… »

Sophie, éleveuse dans les Côtes-d’Armor, ne comprend pas toute cette « haine ». « On ne les oblige pas à manger de la viande. Mais il y a de plus en plus de gens à nourrir sur la terre. Il faut bien qu’on fasse notre travail. »

Il n’y a pas eu de débordement. Ni aucune relation entre les deux groupes. Le dialogue n’est pas à l’ordre du jour.


« Méga-porcherie » Avel-Vor : double manifestation des opposants au projet et des éleveurs , les pour et les contre font entendre leur voix.

Un article de Catherine Jauneau avec AFP et Florence Malésieux publié par FR3 Bretagne le

Des citoyens qui dénoncent le projet d’extension d’une méga-porcherie et des éleveurs qui eux, défendent leur profession , deux positions difficilement conciliables et deux mondes qui se sont croisés ce samedi 27 août en début d’après-midi, dans le bourg de Landunvez, près de Lampaul-Ploudalmézeau (Finistère) lors de deux rassemblements . Ils étaient environ 350 manifestants dans chaque camp.

Enquête publique , recours devant le tribunal administratif par des associations de défense de l’environnement, autorisation préfectorale d’extension plusieurs fois annulée autour de questions sur l’impact environnemental du projet , travaux supplémentaires à réaliser sur le site d’exploitation pour améliorer la sécurité et limiter les risques de pollutions au lisier et les dégagements gazeux : le dossier d’extension de la porcherie Avel Vor, installée sur la commune de Landunvez n’en finit pas de diviser.

 

.Face à face, des associations de citoyens, dont l’association pour la protection de la côte des Légendes (APPCL) et l’exploitant, Philippe Bizien, président d’Evel’Up, une coopérative de près de 1000 producteurs de porcs). Celui-ci est toujours dans l’attente d’un feu vert de l’Etat pour valider, après plusieurs recours, son projet pour passer d’une production de 9 000 à 12 000 équivalents porcs.

 

Marche Funèbre contre mobilisation agricole

Une cérémonie d’adieu au territoire est donc organisée ce samedi 27 août en début d’après-midi  dans le bourg. L’APPCL, Eau et rivières de Bretagne et Avenir et environnement en pays d’Iroise veulent sensibiliser l’opinion publique en formant une marche funèbre pour rendre hommage à l’air, l’eau de baignade et l’eau potable qui risquent d’être pollués par la porcherie. Les manifestants on revétus des tenues noires pour la circonstance.  Une enquête de la rédaction de Splann a été publié récemment sur ce dossier.

« On a les nappes phréatiques qui sont polluées, même l’exploitant a des problèmes d’eau. On a ici 33 tonnes d’ammoniac retombées sur le sol par an, et jusqu’à 6 t par jour de lisier sur les terres. Au robinet, on ne boit plus l’eau potable, on est obligés de faire venir l’eau d’autres réseaux », a affirmé Eric Lefin, président de l’AEPI.
« On lâche rien. On va lancer une plainte collective pour empoisonnement au gaz ammoniac de notre captage en eau. Car cela fait 20 ans que des actions auraient due être menées pour le protéger. Il faut que la gouvernance de l’eau se réveille », a-t-il ajouté.

 

Les éleveurs du secteur ont de leur côté décidé de venir soutenir leur collègue. Ils étaient environ deux cent réunis, avec leur famille,  au coté de Philippe Bizien pour une contre-manifestation.

 

La FDSEA du canton de Ploudalmézeau appelle également à un contre-rassemblement . Une invitation  a aussi été lancé aux Jeunes Agriculteurs qui organisent ce week-end l’Agri-fête à Milizac-Guipronvel, à une vingtaine de kilomètres de Landunvez.


A propos de la méga-porcherie , lire par ailleurs sur Prendreparti …

Landunvez et ses 26 000 cochons …

A suivre …