EACOP c’est “l’Oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est”, un méga projet pétrolier porté principalement par Total Énergies en Ouganda et en Tanzanie. Si Eacop voit le jour, ce sera le plus long oléoduc chauffé au monde : 1443 km de long et il contribuera à émettre 34 millions de tonnes de CO2 par an, soit 6 fois les émissions de l’Ouganda. L’un des projets les plus climaticides en cours …
TotalÉnergies qui veut construire le plus grand oléoduc chauffé du monde. Une « bombe climatique » résumée par dans cette vidéo de 2’23 » …
TotalÉnergies prépare Eacop, un projet accusé d’être « une bombe climatique »
Un article signé
ENVIRONNEMENT – Un géant du pétrole chahuté. TotalÉnergies a consulté ses actionnaires sur sa stratégie climat lors d’une assemblée générale qui s’est tenue ce mercredi 25 mai. Mais avant le vote qui a finalement été sans appel (89% de vote favorable), tout ne s’est pas passé comme prévu. Des militants écologistes ont tenté d’empêcher la tenue de l’AG.
La principale raison de leur colère: TotalÉnergies veut construire le plus grand oléoduc chauffé et enterré du monde dont le coût sera faramineux pour la planète. Eacop (oléoduc du pétrole d’Afrique de l’Est) va sillonner l’Ouganda et la Tanzanie sur plus de 1443kms, soit environ la distance entre Paris et Budapest. Objectif: transporter de l’or noir jusqu’au bord de l’océan Indien pour l’acheminer ensuite plus facilement.
Ce que les ONG reprochent à Total
Les militants n’ont finalement pas réussi à empêcher cette AG où se sont réunis les grands investisseurs de TotalÉnergies. Parmi eux, Amundi, la société d’investissement du Crédit Agricole, a conclu que la multinationale française n’a pas de plan climat compatible avec l’urgence du dérèglement climatique. “Le bon sens voudrait donc que les investisseurs votent contre ce greenwashing”, écrit Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance, sur Politis.
Le “greenwashing” mentionné par Lucie Pinson se traduit par des promesses de TotalÉnergies contredites par les associations et ONG environnementales. La première promesse de la multinationale: que ce projet soit à faible impact carbone. En réalité, Eacop c’est 34 millions de tonnes de CO2 rejetés par an, soit six fois les émissions de l’Ouganda. Ce qui lui vaut le surnom -donné par ses détracteurs- de “bombe de carbone” incompatible avec l’Accord de Paris sur le Climat. L’Agence internationale de l’Énergie est claire: aucun nouveau projet pétrolier et gazier ne doit sortir de terre dans un scénario à 1,5 degré.
TotalÉnergies assure aussi que ce projet a un impact positif sur la biodiversité. La firme prétend rendre le site dans un meilleur état qu’avant les travaux. Elle va aussi financer la réintégration d’animaux sauvages en Ouganda, comme le rhinocéros noir. Une bonne nouvelle pour le rhinocérotidé, mais qui masque difficilement le fait que l’oléoduc va traverser 16 aires protégées dans les deux pays qui abritent notamment des lions, des antilopes et des singes.
723 familles doivent quitter leur maison
Par ailleurs, l’oléoduc longera les deux plus grandes réserves d’eau douce de l’Afrique de l’Est, les lacs Victoria et Albert. Concernant ce point, TotalEnergies assure qu’“une attention particulière a été accordée aux cours d’eau, et le forage horizontal sera utilisé pour les cas les plus sensibles.” Les ONG pointent surtout qu’en cas de fuite, il y a un risque de marée noire. Un danger immense alors que 40 millions de personnes dépendent de l’eau du lac Victoria.
Le projet vise enfin, selon TotalÉnergies, à contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes vivant sur place. Dans les faits, 18.000 personnes vont être affectées par le projet et parmi elles, 723 familles devront quitter leur foyer. Même si TotalÉnergies leur promet de l’argent ou une nouvelle maison, les victimes du projet déplorent des compensations bien financières trop faibles.
D’autant plus que l’argent ne résout pas la pollution des sols liée à l’extraction du pétrole. L’agriculture va devenir de plus en plus compliquée dans ces pays qui en sont dépendants pour vivre.
C’est pour toutes ces raisons que plus de 250 ONGs du monde entier ont appelé les patrons de 25 banques à ne pas participer aux prêts destinés à financer la construction de l’oléoduc. Ce mercredi, les actionnaires ont finalement soutenu la firme. Mais pour la première fois, des entreprises se sont opposées à la stratégie climat du géant pétrolier.
EACOP : TOTAL MET LE FEU À LA PLANÈTE, L’ÉTAT COMPLICE
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À l’heure où les scientifiques du GIEC mais aussi l’Agence Internationale de l’Énergie demandent l’arrêt immédiat de tout nouveau projet fossile, le projet EACOP, est non seulement une aberration qui rapproche le monde d’une catastrophe climatique, mais aussi une bombe sociale dénoncée partout à travers le monde. Le mouvement #StopEACOP a déjà réuni près de 265 ONGs opposées au projet. En France, on en parle peu et beaucoup pourraient ne pas se sentir concernés, et se dire qu’après tout, cela se passe en Afrique de l’Est. Mais ce projet va affecter le monde entier et pose une question essentielle : celle de la justice climatique. Alors que de nombreuses voix s’élèvent pour mettre fin au projet, les répressions sont toujours plus importantes contre les opposants, tant en Ouganda qu’en Tanzanie qui sont deux régimes autoritaires. Les activistes n’ont donc d’autres choix que de venir en Europe pour alerter les dirigeants et notamment la France.
Les actes de désobéissance civile se multiplient contre TotalEnergies et ses « projets climaticides »
Des activistes ont perturbé l’assemblée générale du groupe pétrolier, mardi, après avoir demandé des comptes aux banques qui soutiennent son expansion pétrogazière.
La salle Pleyel a sonné creux. A l’intérieur, de nombreux rangs vides. Car, à l’extérieur, environ 250 militants d’associations de défense de l’environnement ont empêché la quasi-intégralité des actionnaires du groupe TotalEnergies (ex-Total) d’entrer dans la salle de concert du 8e arrondissement de Paris, où la compagnie pétrogazière avait convoqué son assemblée générale, mercredi 25 mai au matin – la première à se tenir en présentiel depuis deux ans en raison du Covid-19.
L’opération de désobéissance civile, à l’initiative de diverses organisations non gouvernementales – dont Greenpeace – visait à pousser la major à mettre fin à son expansion dans les énergies fossiles et, en raison de la guerre menée par les troupes russes en Ukraine, à cesser toutes ses activités en Russie. « TotalEnergies investit dans de nombreux projets climaticides, finance les pires régimes et fait des profits record, c’est tellement cynique », dénonce la militante écologiste Camille Etienne, présente lors du blocage. Malgré ce « danger pour le climat, la paix et les droits humains », Emmanuel Macron et le gouvernement « continuent d’apporter leur soutien à l’entreprise », estime Elodie Nace, porte-parole d’Alternatiba et d’ANV-COP21, également impliquée dans cette action.
Dans le viseur des militants figure en particulier l’immense oléoduc Eacop, qui doit être construit entre l’Ouganda et la Tanzanie, et entraînerait d’importantes conséquences pour l’environnement et les populations locales. Plus largement, la major « développe des dizaines de projets et est impliquée dans vingt-quatre bombes carbone », selon l’expression employée par Lucie Pinson, directrice de l’ONG Reclaim Finance, pour désigner des installations qui émettront plus d’un milliard de tonnes de CO2 sur la durée de leur exploitation. Et ce, alors que l’Agence internationale de l’énergie a appelé à ne plus investir dans de nouvelles infrastructures de pétrole ou de gaz, pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et respecter l’accord de Paris.
Une réponse sur “EACOP, cet Oléoduc qui met le feu à la planète…”
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