La Prix Nobel et « le pognon de dingue »

Illustration DéLiRiUs

« Il y a un risque de rendre les pauvres coupables de leur propre sort ». C’est l’inquiétude formulée par la prix Nobel d’économie Esther Duflo, invitée de Franceinfo ce mardi 15 octobre. Elle est revenue sur la notion des « premiers de cordée«  défendue par Emmanuel Macron à l’automne 2017 et sur ses propos tenus en 2018 lors d’une réunion de travail à l’Élysée : « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux « .

Déjà, en juillet dernier,  Esther Duflo critiquait les propos polémiques d’Emmanuel Macron sur les ondes de France Culture …
Une capsule vidéo de 1’35 » qui fait un malheur sur les réseaux sociaux..

« On met un pognon de dingue dans les minima sociaux »

Dans une vidéo qui le montre le 13 juin 2018 en train de peaufiner son discours devant la Mutualité , Emmanuel Macron lâchait : « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas. » Dans cette vidéo tweetée par sa directrice de la communication Sibeth Ndiaye, il résume sa philosophie devant ses collaborateurs dans un langage familier, à quelques heures d’un discours « stratégique » sur sa politique sociale …


Repenser la pauvreté

Une intervention de  Esther Duflo lors du Festival Solidays
(Social Club /juin 2018)

Ancienne conseillère de Barack Obama, professeur au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), ses travaux empiriques contre la pauvreté lui ont valu de nombreux prix. Son credo : être créatif et faire reculer la pauvreté en étudiant et corrigeant les remèdes présumés qui lui sont appliqués, qu’il s’agisse des effets du microcrédit aux Philippines, de la parité femmes-hommes en Inde ou de la scolarisation secondaire sur les adolescents du Ghana. « La question clé est comment dépenser l’argent, et non combien il faut en dépenser » nous dit-elle.
Une vidéo de 20’23″…


Esther Duflo, économiste du développement |

Esther Duflo a reçu la médaille de l’innovation 2011 du CNRS. Cette jeune professeure de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) à Boston codirige l’antenne européenne du Laboratoire d ’ action contre la pauvreté (J-PAL), réseau international de chercheurs. Elle évoque ce qu’est l’innovation dans son domaine.
Le cheval de bataille de cette économiste à la renommée mondiale est le développement, qu’elle aborde en couplant réflexions fondamentales et travail sur le terrain, avec un objectif : apporter des réponses pratiques dans des domaines aussi variés que la santé, l’éducation, l’agriculture ou l’accès au crédit.
Cette ancienne élève de l’École normale supérieure s’est fait un nom en contribuant à importer dans le champ de l’économie la notion d’expérimentation en situation réelle, plus précisément la méthode dite d’évaluation d’impact par assignation aléatoire. Les concepts méthodologiques du J-PAL sont désormais mis en œuvre sur tous les continents, via notamment ses antennes en Inde, en Afrique du Sud et au Chili.

Source CNRS : Une vidéo de 5’34 »


En 2009, au Journal de 13h de France 2

Interview d’Esther Duflo, 36 ans, qui vient de donner sa leçon inaugurale au prestigieux Collège de France, « Savoir contre pauvreté ». Économiste brillante, elle préfère s’intéresser à la pauvreté plutôt qu’au capitalisme financier; elle le fait très concrètement grâce au laboratoire de recherche qu’elle a créé au MIT de Cambridge. L’économiste explique sa démarche d’évaluation de l’efficacité des idées et programmes, avec les ONG, les gouvernements et les firmes privées.
Esther Duflo parle de l’évaluation qu’elle a effectué en Inde sur le soutien scolaire et la présence d’ordinateurs dans les écoles. A propos du travail des ONG, elle regrette le manque d’évaluation des petits programmes.

Journal de 13h | France 2 | 13/01/2009