Pour les 40 ans de Générik Vapeur, PrendreParti revient sur les engagements de la compagnie marseillaise à la Pointe de Bretagne. Zoom aujourd’hui sur la ville de Morlaix et son FAR que les Générik embrasent avec « Bivouac »en 98, puis « Théâtre d’1 Rue » en 2005 dans la rue de Brest. Ils lâchent leurs acteurs-politiciens dans la Cité du Viaduc pour « En Campagne » en 2007, avant de dynamiter le Tour de France cycliste avec « Jamais 203 » en 2008 ...
Étonnants, grisants, furieusement engagés, rock’n roll, chaotiques, poétiques, subversifs, intenses, colorés, franchement foutraques, les spectacles joués par Générik durant une décennie sur les pavés morlaisiens ont laissé des traces indélébiles … En témoigne ce montage vidéo de 3’32 « signé Kevin Morizur lors du FAR de Morlaix 2008 …
« Jamais 203 » a été créé à Brest en juillet 2008 à l’occasion du vrai départ du Tour de France était une reprise du spectacle « La Petite Reine » monté par Générik Vapeur en 1992. C’est aussi un clin d’œil artistique et mécanique à la Peugeot 203, voiture mythique collectionnée et mise en scène depuis de nombreuses années par la compagnie marseillaise …
– Plus de photos de « Jamais 203 » à Morlaix par ici …
– Voir aussi les photos de Jean Pierre Estournet par là …
Générik Vapeur au FAR de Morlaix 2007 avec « En campagne »…
« En Campagne », une création ironique sur ce monde politique qui semble en 2007 perdre de sa valeur mais aussi une piste pour se battre et faire basculer la politique vers une dimension plus abordable, plus proche du peuple, en un mot, humaine.
– Plus de photos de « En campagne » :
– sur le marché de Locquirec par ici …
– au FAR de Morlaix par là …
Générik Vapeur au FAR de Morlaix 2005 avec « Théâtre d’1 Rue »…
Dans le cadre de la 19e édition du FAR, la compagnie marseillaise Générik Vapeur « habitait en résidence » du 29 juillet au 3 août 2005 dans la rue de Brest à Morlaix afin d’y jouer sa dernière création, Théâtre d’1 rue .
Ce projet résulte d’une volonté conjointe du Fourneau, organisateur du FAR de Morlaix, et de la compagnie marseillaise Générik Vapeur d’intégrer la ville et ses habitants dans un travail de création artistique. Investir la rue du théâtre pour une création intitulée Théâtre d’1 rue… l’occasion était trop belle !
Créé en 2004 à partir de matériaux artistiques et d’expérimentations d’un précédent spectacle (Pass-partout), Théâtre d’1 rue se veut aussi une radiographie du quotidien spécifique à la rue de Brest : les inondations, le problème des parkings, les incendies, l’hôpital psychiatrique, l’arbre de la rue autour duquel se retrouve tous les marginaux… Toutes ces histoires sont une mine d’or pour les artistes de Générik Vapeur.
Un premier travail de collecte de témoignages a déjà été réalisé par la compagnie entre les 10 et 14 avril derniers. Ces traces sonores des habitants de la rue seront utilisés lors des deux représentations du spectacle les 2 et 3 août prochains.
En plus de ces témoignages, 10 habitants de la rue auront la chance de prendre part au spectacle en tant que figurants et d’autres rendront possible cette aventure en mettant à disposition leur appartement, fenêtre, balcons et vitrines. A travers le travail de Générik Vapeur, ce sont les habitants de la rue qui se racontent leur histoire, avec ses hauts et ses bas, son passé et son avenir… Un travail unique qui parle du plaisir à vivre en société, de l’art d’habiter.
L’ordre et le désordre
Théâtre d’1 rue, Générik Vapeur
Après 3 jours d’installation, de travail au contact des habitants, la compagnie marseillaise va enfin présenter son spectacle intitulé Théâtre d’1 rue. Les spectateurs ne s’y sont pas trompés et ils étaient au rendez-vous de l’événement. Le spectacle a tout bonnement été… spectaculaire. Chute de frigo du 1er étage, traversé de la rue en équilibre sur un fil en tondant du linge (l’image est impressionnante), voiture de pompier en feu se frayant un chemin dans la foule, rien n’est trop fou pour Générik Vapeur !
L’histoire commence avec une rumeur. De l’eau, partout. Dans les appartements, dans les soubassements des immeubles, dans le théâtre. S’en suit une déambulation façon joyeux melting pot tous arts confondus : musique, projections vidéo, comédie, pyrotechnie, chant…
Le « théâtre d’image » de Générik secoue la rue de long en large, entraînant dans un exode artistique un public en liesse qui ressemble plus à un regroupement de manifestants qu’à un public de théâtre : « Nous vous rappelons que tout regroupement est interdit, qu’il est interdit de donner, d’arroser les fleurs, d’en faire des bouquets. » scande le haut parleur…
Le spectacle est tellement riche en émotions et en symboles qu’il est difficile de traiter ici de tout. Pour définir l’expérience d’une intervention de Générik, il faut d’abord mettre de l’ordre dans ses idées. Et puis non d’ailleurs, pourquoi toujours de l’ordre ? Donc dans le désordre, des mots pour définir la chose (en référence au texte de l’Abbé de l’Attaignant prononcé pendant la déambulation) : étonnant, grisant, furieusement engagé, rock’n roll, chaotique, poétique, subversif, intense, théâtral, coloré, franchement foutraque…
… comme un grand coup de pied au cul de toutes les conventions, des idées reçues, des bonnes valeurs chr… Non, la compagnie ne fait pas de politique, et encore moins de religion. Elle déroule un miroir dans lequel se reflète notre société, belle et mauvaise à la fois, dans ses interdits, dans ses peurs, dans ses solidarités.
« Je suis la rue de Brest ! » lance fièrement un comédien. Aux autres de réagir, habitants perchés sur des échelles : « Je vais te dire ce que tu es… Tu n’es qu’une emmerdeuse de rue !« . Un calme passage de textes sur la rue de Brest qui est entré comme une flèche dans le cœur des morlaisiens. Ca fait mal, mais ça fait du bien de le dire.
Furieuse parade au pied du Viaduc. |
Un comédien de la compagnie jouant le rôle d’un voisin excédé par tant de bruit. |
I images fortes garanties… |
La rue de Brest mise à nu par huit comédiens. |
Une déambulation en musique (piano, guitare, batterie). |
Affichage du message final : Au fil des mots, raccommoder le sens de la vie«
Texte : Aurélien Marteaux/ Photos : Eileen Morizur/ lefourneau.com
Source : Grand Livre internet du Théâtre de rue en Pays de Morlaix
Entretiens croisés avec Caty Avram et Pierre Berthelot, directeurs artistiques de Générik Vapeur réalisés le mardi 9 août 2005, par
Générik Vapeur au FAR de Morlaix 1998 avec « Bivouac »et 20 000 personnes dans les rues …
Nous sommes le mercredi 12 août 1998 . Générik Vapeur présent pour la 1ère fois à Morlaix implique plus de 60 acteurs dans un Bivouac déambulatoire spécialement imaginé pour la Ville, en clôture du Festival.
22h30, de la Manu à l’hôtel de ville. L’apothéose du FAR 98 avec Générik Vapeur. Morlaix est traversée par une horde de bonshommes bleus. |
La population descend dans la rue à la rencontre des visiteurs. |
Les Arts dans la rue, c’est pas du bidon ! |
Les personnages bleus de la tête aux pieds ont le regard effrayant. |
La police est sur les dents (on voit ici le commissaire Besson en contact avec ses hommes). Son estafette a été prise au piège d’une tapette géante au pied de la pyramide. Le véhicule a été littéralement plié en deux. On ne déplore fort heureusement aucune victime. | |
Le FAR 98 s’achève ainsi sur un spectacle démentiel qui a fait descendre 20.000 personnes dans la rue. Du grand art. Texte Richard Masson.
– Plus de photos sur le « Bivouac » de Morlaix par ici … Retrouvez Générik Vapeur dans Le Grand Livre internet 1997-2010 du Théâtre de Rue en Pays de Morlaix » qui s’est fabriqué au jour le jour, et à plusieurs mains dans l’espace public d’internet. Pour y accéder, cliquer par ici … |
3 réponses sur “Générik Vapeur et Morlaix …”
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