Nouveau stade de foot à Brest : un bateau ivre budgétaire ?

En 2018, le projet initial de nouveau stade de foot présenté à Brest par les frères Le Saint était financé à 100% par le privé … 5 ans plus tard, on découvre lors d’une conférence de presse qu’il sera assuré aux deux tiers par de l’argent public (59%). Ancien vice-président à l’urbanisme et aux finances de Brest métropôle, Thierry Fayret fait part de son analyse dans un article publié sur son blog …

Lundi 19 juin 2023 , lors d’une conférence de presse dans un hôtel de luxe à Brest, les deux frères Le Saint et le président de la Métropole, François Cuillandre, ont présenté le plan de financement de leur projet de grand stade.
Résumé dans cette vidéo de 1’32 » ( source Tébéo)

« Grand stade : le compte n’est pas bon … du tout !« 

Un article signé Thierry Fayret édité sur son blog le 26 juin 2023 …

« Le premier point questionnant est la dérive financière du projet. En 2018, un premier projet des frères Le Saint avait été évoqué, pour un cout 100% privé annoncé à 80 millions d’euros avant d’être réellement estimé à 130 millions d’euros. Il avait été révisé car beaucoup trop cher (et aussi potentiellement parce son design prêtait à rire !) En mars 2022, le budget de 85 millions d’euros restait à boucler. Pudiquement, les porteurs du projet annonçaient la nécessité d’un financement public dont les montants restaient à fixer. Il faudra encore attendre 6 mois, en octobre 2022, pour qu’un chiffre tombe : « 30 millions d’euros d’argent publique sur un investissement global de 100 millions d’euros », soit 30% d’accompagnement public. On notera que moins d’un mois plus tôt, en septembre 2022, François Cuillandre annonçait dans la presse : « le niveau d’engagement de la collectivité n’est pas décidé ». A croire que l’enveloppe de 30 M€ soit tombée du ciel entre le 21 septembre et le 12 octobre 2022 !

La semaine dernière, en juin 2023, l’annonce est faite, toujours par les mêmes compères, que le budget du stade est de 106,5 millions d’euro (c’est précis !) et que les subventions publiques représenteront un quart (25%), soit 27 millions d’euros.

Entre octobre 2022 et juin 2023, de 30 millions à 27 millions, la copie a peu bougé pourrait-on se dire ? C’est trompeur, la copie a encore bougé lourdement et nos « chers » présentateurs nous ont fait un joli tour de passe-passe en nous exposant les choses d’une nouvelle façon. En fait, à périmètre constant, le stade s’est encore pris un écart positif significatif, puisque le budget global n’est pas de 106,5 millions d’euros, mais plutôt aux alentours de 125 à 130 millions d’euros. Dans la nouvelle copie, l’apport publique sera bien supérieur au 27 millions d’euros annoncés.

Petite parenthèse sur l’inflation. Les frères Le Saint, en présence du président de la Métropole qui rappelons-le, fut professeur de finances publics, nous font le coup de l’inflation pour justifier la dérive du projet sur 18 mois. Alors, pourquoi pas, mais qu’en disent les indices ? En 2021, l’indice du coût de la production dans la construction (ICP-F) est à 110 (ici). Il passe à 125 en 2023, soit une augmentation de 6,5% par an, ce qui est déjà très significatif. Mais le projet présenté passe de 70-80 à 105-110 millions d’euro en 18 mois, soit une « inflation » de plus de 15% par an. C’est plutôt un ordre de grandeur d’inflation mesurée en Ukraine ou en Moldavie, pas vraiment à Brest ! De là à penser qu’ils nous prennent pour des dindons, comme le font les prestataires de la grande distribution sur l’augmentation des prix dans leurs rayons, il n’y a qu’un pas. Fin de la parenthèse.

Quel est le cout réel et le plan de financement du grand stade ?

Depuis la dernière conférence de presse, on sait un peu mieux à quoi va ressembler le plan de financement de 106,5 millions d’euros (M€) du nouveau stade (ici):

  • 24 M€ par la holding Holdisports (22,5%)
  • 39 M€ par emprunt (36,6%) dont la métropole s’est portée garante à 50%
  • 15 M€ par des avance de loyer du Club (14,1%)
  • 1,5 M€ par du financement participatif (1,4%)
  • 27 M€ par des subventions publiques (25%)

Mais cette jolie présentation oublie de donner deux chiffres qui initialement faisaient partie des précédents plans de financement du projet. François Cuillandre n’a pas dit combien allait couter les aménagements autour du stade, à la charge de la Métropole et estimés 15 M€ il y a deux à trois ans. Il est aussi évoqué aujourd’hui que le foncier reste une propriété de la Métropole, alors qu’il était assez logiquement prévu de le vendre au porteur de projet avant 2020. Ce cout du foncier à Guipavas peut être estimé à un minima de 150 €/m² au regard de l’emplacement très favorable au projet, soit environ 5 M€ pour la surface annoncée de 33 500 m² du projet. Le cout global du budget est donc à rehausser de 20 M€ d’argent public, dont la dernière conférence de presse s’est bien gardée de parler.

Analyse financière de chaque poste

La politique, ce n’est pas gober sagement les belles paroles présentées à grand coup de communication et de propos souvent invérifiables (500 réunions annoncées sur le dossier !!) par des « responsables ». Il faut porter un regard critique sur les propositions et surtout, savoir lire entre les lignes pour décrypter ce qui s’y cache … parfois.

Nébuleuse Holdisports (24 M€ / 22,5%)

C’est probablement la partie la moins claire du projet. Comme par hasard, c’est aussi au travers de celle-ci que se définit la gouvernance de ce qui est projeté. Il est dit dans le Télégramme :

« Une association de préfiguration sera créée pour lancer le nouveau stade. Les partenaires privés, au travers de Holdisport, y seront majoritaires, à 54,5 %, des sociétés d’économie mixte (dont les capitaux sont en majorité publics : Brest Métropole aménagement, Brest’aim, la Sempi, société d’économie mixte de portage immobilier) à hauteur de 41,5 % et un partenariat bancaire pour 4 %. »

Or, il existe déjà une société Holdisports (avec un s) créé en 2020. Le président est déjà Gérard Le Saint et le Directeur général Denis Le Saint, avec un actionnariat qui fut alors porté à 89% par chacun des deux frères, et à 11% par la société FIDEGE … dont les gérants sont étonnamment nos amis Gérard et Denis. Une affaire familiale en quelques sorte !

Bon, Holdisports, c’est clairement initialement les deux frères Le Saint et la vocation de l’entreprise semble avoir été de monter la concertation du grand stade. Pourquoi pas. Ce que l’on comprend dans la presse, c’est que cette société a vocation à servir de gouvernance à la nouvelle entité que sera le grand stade. Holdisports sera alors gérée suivant un pacte actionnarial à 54,5% privé, 41,5% semi public (SEM) et 4% bancaire.

Cette répartition de la gouvernance est rarement choisie suite par un « chifoumi » entre amis, mais au prorata de ce que chacun des actionnaires apportent en capitaux, dans les fonds propres de la société. Il est donc logique de penser que les trois SEM citées vont apporter 41,5% des 24 M€ attendus dans ce volet du financement.

Mais ces trois Sociétés d’Economie Mixte brestoise (BMa, Brest’aim et SEMPI) ont-elles-mêmes des fonds propres et leur propre capitalisation, au regard de leur propre pacte actionnarial, dont une très grande majorité vient d’argent public.

  • Pour BMa : 60% Métropole, 5% BMH, 10 % Caisse des dépôts et seulement 25% de capitaux privés (banques)
  • Pour Brest’aim : 65,47% Métropole, 5,69% Ville de Brest 14,72% Caisse des dépôts et seulement 14,12 % de capitaux privés.
  • Pour la SEMPI : 61,36% Métropole, 9,65% Ville de Brest 15,29% Caisse des dépôts et seulement 13,7 % de capitaux privés.

Petite parenthèse. On peut s’étonner que la SPL Eau du Ponant ne soit pas dans le tour de table, car ils le sont souvent au carré VIP des diners d’après match du Stade Brestois ! Mais la SPL a des règles plus strictes pour l’usage de l’argent public, en tous cas pour l’apport de fond propre. C’est une bonne chose. Fin de parenthèse.

Sur cette base, dans les 24 M€ injectés dans les capitaux propres de la société Holdisports, le financement public devrait représenter un apport de 8,2 M€. En prenant pour hypothèse que les trois SEM contribueraient à hauteur égale (ce qui est peu probable compte tenue de leurs fonds propres respectifs), la métropole mettrait 6.2 M€, la ville de Brest 509 000 €, la Caisse de dépôts 1,32 M€ et BMH (office HLM brestois) 166 000 €.

En face, coté actionnariat privé de la société Holdisports, on imagine 14,04 M€ de partenaires privés, en incluant les 4% des banques. Mais aussi 1,75 M€ en prenant en compte les actionnariats privés contenus dans l’apport des SEM (17,6%).

Pour synthétiser, si on fait la vraie part des choses, sur les 24 M€ de capitalisation de Holdisports, 8,2 M€ seront publics (34%) et 15,8 M€ seront privés (66%). Nous pourrions conclure un peu vite que si la gouvernance entre public et privé est à 41,5% / 58,5%, le public est plutôt mieux représenté que son apport actionnarial. Ce serait un deal « fair », comme on dit.

Mais si Holdisports représentera probablement 100% de la gouvernance du grand stade, sous la houlette ferme de la Team Le Saint, il s’agit de seulement 22,5% de la réalité du financement de ce nouvel équipement (public/privé).

Il convient de regarder l’ensemble de la copie financière. Alors continuons !

Prêts bancaires (39 M€ / 36,6%)

Les prêts bancaires représentent la plus grosse part du financement et ce n’est pas choquant. Cela permet d’étaler des investissements sur les futurs usagers. Ce n’est pas un cas unique et ce n’est pas une mauvaise pratique sur une part maitrisée du financement (ici un tiers).

On imagine bien que le remboursement des prêts en question ne viendra pas de Holdisports, qui au contraire ne mettra plus rien et attendra peut-être même un petit rendement de l’argent investi.

Le remboursement des prêts se feront sur les entrées dans le stade, voire la location au club (une fois l’avance des 15 M€ échue) et sur les bénéfices des autres activités portées dans l’enceinte. Donc cette part n’est clairement ni de l’argent public, ni de l’argent privé. C’est l’argent des usagers du stade.

On ne connait pas d’ailleurs la réalité du cout final, car les prêts ne se font pas à titre gratuit et dans une période de remonté des taux, cela peut couter chers (probablement 60 à 70 M€ avec les intérets sur 25 à 30 ans). Mais c’est vrai pour tout les emprunts.

A noter que le 4% de capitalisation de Holdisports venant des banques est souvent lié au partenariat bancaire qui sera choisi pour le financement. C’est une sorte de « marge arrière » : vous capitalisez et on prend l’emprunt chez vous. En politique, cela s’appelle un accord donnant-donnant. Du « win-win » dans le jargon entreprenariat ! 😊

Cela veut dire qu’une part de la capitalisation de Holdisports (1 M€ / 4%) vient en fait d’une part du bénéfice fait sur le prêt de 39 M€, qui sera remboursé par les usagers. Dit comme cela, c’est moins sexy, mais c’est bien cela la réalité de la mécanique financière ! Actons que c’est un montant anecdotique sur l’ensemble.

Sur les prêts bancaires, il y aurait peu de chose à dire si on n’apprenait pas de la conférence de presse un point majeur qui semble être passé inaperçu : une garantie d’emprunt de la métropole de 50%.

Pour de nombreux projets immobiliers (en majorité dans le logement social), la collectivité se porte garante de prestataires publics comme BMH, des SEM ou même parfois d’organismes du logement social associatifs ou privés. Cela fait sens et le risque est maitrisé puisqu’en cas de carence dans le remboursement du prêt par l’organisme, il y a toujours la possibilité de reprise et de vente des logements en question. La garantie est elle-même couverte par un bien qui a une valeur de marché et qui peut se revendre. Il faudrait une énorme crise immobilière pour que le système vacille, et le remboursement des garanties d’emprunts par la collectivité ne serait probablement pas le principal problème … y compris pour les banques qui joueraient leur survie !

Les garanties d’emprunts s’entendent bien dans ce contexte très maitrisé et tendu en termes d’accession au logement. Les banques ne veulent pas s’occuper de la gestion ou de la revente des biens en cas de faillite de l’opérateur (qui est rare). Elle délègue ce risque aux collectivités qui, souvent, ont des compétences en ce domaine (BMH et SEMPI pour Brest, par exemple). Cela permet de baisser les taux d’emprunt et de favoriser la création de logement à plus bas cout. C’est une bonne pratique de gestion des risques.

Nous sommes-là dans un contexte bien différent. Point de logement social ici. Point de logement tout court d’ailleurs. Il s’agit du financement d’un équipement sportif qui n’a aucune valeur de marché. Nous sommes sur un équipement qui est très largement lié à la qualité de jeu de personnes qui poussent un ballon … avec talent, reconnaissons-le ! Mais tout cela relève plus de paris et de jeux, que d’un investissement en bon père de famille dans la pierre. Si le Stade brestois descend en Ligue 2, les financements ne seront plus les mêmes. Idem, si plus aucun « Le Saint » ne vient s’occuper du Club, quid d’une descente rapide et d’un Club en difficulté.

Ce dernier point n’est pas anecdotique quand, seulement quelques jours plus tôt, celui qui tient les ficelles de tout ce dossier en est venu à menacer dans la presse de tout laisser tomber, si on ne faisait pas ce qu’il demandait : menace de vente du Club à des investisseurs américains et arrêt du handball féminins, tenu par le frère (ici).

Petite parenthèse pour dire que cet épisode m’a choqué. Souffler le chaud et le froid, cela s’appelle du management toxique. C’est plutôt la marque des narcisses que de ceux qui aiment le collectif et se donnent à leur territoire, comme cela semble avoir été dit lors de la conférence de presse. Il y a un moment où il faut tenir un discours cohérent … à dix jours d’intervalle. Fin de la parenthèse.

Une fois le dossier emmanché et une garantie d’emprunt sur le dos, quelles seront les marges de manœuvre de la collectivité ? On parle de 20 M€ sur les finances de la Métropole (probablement 30 à 35 M€ à rembourser avec les intérets en cas d’activation de la garantie d’emprunt). On parle d’un investissement sur 30 à 40 ans. On imagine bien que les premières années ne seront pas les plus dangereuses pour le Club, mais quid dans 10 ans, dans 20 ans. Si le club dépose le bilan (si-si, cela s’est déjà vu !) les brestois devront payer la facture à hauteur de 20-30 M€. Super cadeau aux générations futures de petits brestois ! On oublie un peu vite que Pierre Maille fut condamné à trois mois de prison avec sursis pour « complicité de banqueroute » du FC Brest Armorique, justement parce que la municipalité avait pratiqué des garanties d’emprunt (ici). L’histoire ne semble pas rendre les décideurs plus prudents, lorsque l’on parle de foot à Brest !

La question de la garantie d’emprunt à 50%, sur les seules épaules de la Métropole, est en soit une vraie question qui semble être passée au second plan du discours sur le financement. Elle est au contraire du premier ordre.

A noter qu’en cas de non-solvabilité et d’activation de la garantie d’emprunt, il est fort à parier le dépôt de bilan de la société Holdisports et donc l’irrécouvrabilité des 8,2 M€ apportés en fond propres public. La facture pour la collectivité serait sévère, probablement plus de 40 M€ d’euro de perte … pour un stade qui prendrait l’eau. J’espère que la godille et les gilets sont prévus dans le bateau des frères Le Saint, car tout marin le sait bien : pour faire une belle traversée, le pire se prépare avant le départ !

Cette garantie d’emprunt à hauteur de 30 M€ sur la seule tête de la collectivité métropolitaine (aucune autre collectivité n’est sollicitée) est une roulette russe peu rassurante pour notre collectivité. Ce n’est clairement pas une gestion sans risque.

Au passage et puisque les emprunts seront remboursés par les recettes sur le tarif des places, les promoteurs du projet s’étaient engagés en mars 2022 à un tarif à 5 € la place. Ce détail semble avoir échappé aux journalistes qui ont assisté à la conférence de presse la semaine dernière. Ce petit engagement aurait-il sauté en même temps que les éoliennes ?!

Quid aussi des places que la ville octroie pour les associations et les quartiers dans les tribunes de Le Blé ? Un quota gratuit est-il déjà négocié ou la ville devra-t-elle les payer ? Je ne suis pas sûr que le sujet ait été évoqué … au moins publiquement.

Avance de loyer du Club (15 M€ / 14,1%)

Peu de chose à dire sur cet aspect, si ce n’est que l’on ne connait pas la durée à laquelle correspond cette avance : 3 ans, 5 ans, 10 ans ? En corollaire, on ne connait pas non plus le montant de la location au Club. Vu que le patron du Club est aussi le patron de Holdisports, on est sûr que les deux se sont entendus, mais on ne sait pas sur quel montant a atterri la négociation. Ce n’est pas tout à fait anecdotique.

Enfin, il est possible de se demander si cette même location était demandée pour l’usage du stade Francis Le Blé. Cela aurait-il permis de mettre de l’argent de côté pour sa rénovation ? N’est-ce pas la bonne gestion que l’on préconise dans les copropriétés ?

Plus de questions que de réponses pour cette partie du financement.

Financement participatif (1,5 M€ / 1,4%)

Plutôt anecdotique dans le schéma global. Ce volet de financement ressemble à celui proposé dans le cadre de la seconde ligne de Tramway, dont la presse nous donne les grandes lignes cette semaine.

Un rendement de 4%, annoncé meilleur que le Livret A, ce qui est mensonger puisque le livret A est défiscalisé (en crowdfunding, 4% brut donne en fait un rendement net de 2,8% après PFU de 30%, donc moins que les 3% du Livret A, aujourd’hui et bien moins que demain s’il passe à 4%).

Sur le principe, je trouve plutôt cela bien. Mais nous devrions utiliser cette mobilisation de l’argent des ménages pour démultiplier les investissements sur la transition écologique qui en a grand besoin, plutôt que pour construire des nouveaux stades.

Ce genre de mesure est aussi une façon de faire participer les habitants et donc de travailler l’acceptabilité d’un projet. C’est utilisé dans le financement des projets d’éoliennes par exemple (souvent très contestés), pour s’assurer le soutien de petits investisseurs intéressés au projet, mais avec des taux plus proches de 7% (le clientélisme à un prix !) Mais pourquoi pas …

Subventions publiques (27 M€ / 25,4%)

Le chiffre annoncé est faux puisqu’il exclut l’assiette foncière de 5 M€ (la vente du terrain) et les aménagements autour du stade qui avaient été annoncés en 2022 à 15 M€. Ces deux postes apparaissent clairement comme des couts induits de ce projet, même s’ils ne seront pas portés par Holdisports.

L’absence de vente du terrain est un manque à gagner pour la métropole qui en a fait l’acquisition, après un long contentieux dont j’ai moi-même suivi la fin en tant que vice-président à l’urbanisme.

Par ailleurs, les aménagements autour du stade sont logiquement portés par la Métropole, mais il parait trompeur de les exclure des couts publics du projet. Ce cout sera bien financé par la collectivité et les impôts des contribuables. C’est bien de l’argent public lié à l’existence de ce projet de stade.

Sur les subventions publiques, François Cuillandre semblent avoir déjà engagé la Métropole pour 10 M€ sur les 27 annoncés. Il semble attendre des subventions du département parce que c’est le Stade Brestois 29. Super argumentation ! La contribution de la Région n’est pas très claire dans les articles, diffile de savoir ce qu’il en est ou pas. Enfin, le président du Pays de Brest semble souhaiter faire la quête auprès des communautés de communes (Com-Com) du Pays pour arriver à boucler le budget de subventions. Le moins que l’on puisse dire est que l’accueil fut froid !

Il reste donc 17 M€ de subventions publiques à trouver … Allez, un million par Com-Com, cinq pour le Département et cinq pour la Région … cela ne devrait pas poser de problème pour avoir accès aux loges du nouveau stade … et ce n’est rien par rapport à ce que vont supporter les contribuables de la Métropole !

La synthèse

Alors, maintenant que l’on a pris le soin de regarder chacun des postes, on va faire les totaux, les vrais !

Ho ! Surprise, le financement n’est pas à majorité privé, mais aux deux tiers publics (59%), si on compte que le prêt est avant tout une prise de risque, dans laquelle la Métropole s’engage pour moitié.

Analyse plan de financement stade brestois 29 froutven suite conférence de presse 12 juin 2023

Ainsi, la Métropole et la Ville de Brest assument à elles seules un peu moins de 7 M€ via les SEM, 10 M€ en subventions et assument le risque de près de 20 M€ d’emprunt (plus intérêts) en cas de difficulté du Club.

De leur côté, les acteurs privés portent en réalité les 16 M€ en fond propre dans Holdisports (potentiellement saisis en cas de dépôt de bilan de la société, pour rembourser une part de l’emprunt restant) et c’est tout ! On imagine que les 15 M€ d’avance sur la location du Club les premières années (venant des droits TV) ne poseront pas de problèmes et que le financement participatif non plus.

La belle affaire ! Un stade public/privé ou le privé prend part pour 12% du financement, mais détient 54,5% de la gouvernance de la société qui gère les affaires. Il n’y a pas à dire, les frères Le Saint sont de sacrés entrepreneurs. Mais je suis moins sûr que le maire/président de Brest défende vraiment l’intérêt de ses administrés et le bon usage de l’argent public dans cette affaire de gros sous, fortement engageante pour l’avenir de Brest.

Les questions financières ouvertes

Des questions restent sans réponse et sont pourtant importantes dans les risques financiers que ce projet fait courir par les engagements pris pour les mandats futurs.

En septembre 2022, François Cuillandre avertissait que « la règlementation européenne est assez stricte sur la possibilité pour les collectivités territoriales d’intervenir financièrement sur des projets qui sont d’abord des projets privés ». Nous étions plutôt heureux et rassurés de l’entendre. Mais le nouveau montage, avec ses tiroirs de financement à tous les étages, témoigne d’un projet porté très largement par de l’argent public et des collectivités territoriales, directement ou indirectement. Ce montage financier a-t-il été mis en place par des esprits tortueux pour contourner la règlementation européenne qui protège les citoyens des lendemains difficiles, comme cela a pu se connaitre ailleurs en France ou en Europe ? Nous aimerions mieux comprendre ce qu’il en est.

Il est dit que le stade redeviendra public au bout de 40 ou 50 ans. Quid du devenir futur de Holdisports et des 8 M€ publics injectés dans l’actionnariat ?

Le foncier restera la propriété de la collectivité et le financement public est objectivement majoritaire. Au-delà de la pertinence même de ce projet de nouveau stade (seconde note à venir), pourquoi ne fait-on pas les choses dans un cadre défini et contrôlé, sous la forme d’une DSP (délégation de service public) dans laquelle le concessionnaire s’engagerait à faire des investissements ? Au moins, cela aurait le mérite de coller à la réalité des responsabilités financières. Cela donnerait de la transparence contractuelle sur les apports respectifs à l’équipement. Cela offrirait la capacité aux citoyens pour suivre le contrat sur sa durée, au travers de la CCSPL. Enfin, dès le contrat initial, la définition de l’état de retour de l’équipement serait actée et des avenants au contrat pourraient faire évoluer la copie, en transparence par rapport au Conseil de métropole.

Au lieu de cela, on a l’impression que notre collectivité fait un chèque en blanc, pour 40 ans. Le concept flou de partenariat public-privé est une jolie façon de noyer le poisson, de donner les pleins pouvoirs et la possibilité d’absence de transparence à des acteurs économiques dont les logiques peuvent profondément varier sur 40 ou 50 ans. Je ne fais pas de procès d’intention aux frères Le Saint qui ont le mérite de crocher dans un projet avec passion (même si les p’tites menaces m’agacent). Mais il est du rôle des responsables politiques d’anticiper les risques et de cadrer les ardeurs de certains acteurs, dans un futur difficilement lisible. Cela ne semble pas être la priorité d’aujourd’hui du principal responsable en place.

La question du retour de l’équipement dans le domaine public est une vraie question, tout comme celle de la descente du Club ou de la raréfaction des financements du foot dans un contexte de crise plus global. Ceux qui décident aujourd’hui ne sont pas ceux qui assumeront les problèmes dans 40 ou 50 ans, en 2060 ou 2070.

C’est là la principale source d’inquiétude financière de ce grand stade qui apparait comme un projet fondé sur un modèle du passé. Nous verrons cela dans la prochaine note (ici), qui s’intéressera moins au financement, qu’à la pertinence du projet et à une alternative, plus crédible et moins antinomique avec l’avenir qui se dessine.  »

Source : Blog de Thierry Fayret


Voir par ailleurs sur PrendreParti à propos du Stade Brestois 29 …

Il faut sauver le stade Francis Le Blé !


Revue de presse dans la foulée des annonces du 19 juin 2023 et du Conseil de métropole qui suivit …

 

Sur ce projet au Froutven, rien n’est fait, il est encore temps de changer le cours du match : Sauvons Francis le Blé ! Les nouveaux stades en périphérie des villes, c’est un fiasco partout. Sportivement, économiquement, écologiquement.

Toutes les possibilités autour du stade actuel sont loin d’avoir été explorées ; on a une rapide étude dont le cahier des charges est incomplet, qui n’envisage pas toutes les options, et qui pourtant coûterait moins d’argent public et on nous dit que ce n’est pas possible ? Ce n’est pas sérieux et c’est un passage en force.

Comme beaucoup, nous sommes attachés à Francis le Blé : c’est l’identité et l’âme de notre club, un stade à l’anglaise de centre-ville, un objet précieux dans le foot actuel ! Nous ne pouvons pas l’abandonner pour un projet déraisonnable, sans âme, qui pose d’énormes questions financières et écologiques. Pourquoi ne pas travailler ensemble autour du stade actuel ?

Nous devons discuter avec le club, quel que soit le propriétaire, pour trouver un montage afin de rénover Francis le Blé à moindre coût pour la collectivité.

Comment préserver l’attractivité de notre centre ville en délocalisant toujours plus d’activités en périphérie ? Veut-on d’une ville dortoir ? Sans vie économique ? En leur temps, des élus avaient refusé l’installation d’un cinéma au Froutven, c’est grâce à eux qu’il est aujourd’hui place de la Liberté…
Nous avons lu dans la presse les menaces proférées par les propriétaires du club ces derniers jours : nous avons envie de leur rappeler que l’institution du Stade brestois est plus grande que ses propriétaires actuels. On a le sentiment que les politiques cèdent à ce chantage ; c’est inacceptable. Il nous faut retrouver le sens commun et la maîtrise de nos décisions publiques.
Et comme les écologistes l’avaient annoncé il y a plus d’un an, on est très loin d’un projet 100 % privé, au contraire c’est la résurgence des fameux partenariats publics privés (PPP) tant décriés ! On sociabilise les risques et les pertes pour privatiser les profits ! Au bout du compte, ce sont évidemment les contribuables brestois et les supporters qui vont payer, pour un objet au seul profit d’une entreprise privée.
Il faut être réaliste : le stade coûtera beaucoup plus que prévu, et contrairement aux chiffres avancés, beaucoup plus d’argent public : les aménagements, les subventions directes, prises de participation, les garanties du prêt, la participation des entreprises publiques locales, et les engagements sur des années, cela représentent des dizaines de millions d’euros supplémentaires ! Avec ce projet fou, la métropole aurait la corde au cou pendant au moins 20 ans alors qu’une rénovation raisonnable et cofinancée de Le Blé nous laisserait plus de marge de manœuvre financière pour déployer des politiques publiques profitables au plus grand nombre.
Alors que le réchauffement climatique nous presse de changer nos habitudes, que chacun est appelé à faire des efforts, que la collectivité doit se doter d’un budget carbone qui mesure son impact climatique, que dire du cadre environnemental et de l’impact du projet ! Des tonnes de béton et d’acier dans une zone naturelle, une destruction d’espèces animales et végétales ; mesure t-on bien notre responsabilité à l’égard des générations futures ?
Les écologistes sont constants dans leur soutien au renouvellement urbain face à l’artificialisation des terres aux nouvelles zones commerciales, artisanales et lotissements sur les espaces naturels et agricoles.
On nous précise que l’emplacement a été décidé en…2004 ! Effectivement, c’est un projet d’un autre temps ! Il est irresponsable aujourd’hui de se lancer dans de tels projets inutiles et climaticides. Le sens de l’histoire, c’est de les stopper et de rénover le patrimoine existant.

Les écologistes ne sont pas du tout anti-foot. Nous soutenons le football professionnel à Brest : un foot populaire, accessible, authentique, qui répond aux attentes des brestoises et des brestois et aux évolutions de la société. »


Brest. Le stade toujours au cœur des débats à la métropole

Après les problèmes de logement, c’est la construction d’un nouveau stade ou la rénovation de Francis Le Blé qui divise toujours les élus. Une heure de prises de paroles pour un projet vieux de vingt ans.Le stade Francis Le Blé de Brest, maintes fois remanié depuis sa construction dans les années 20, occupe encore le centre des débats au conseil de métropole ce vendredi 23 juin 2023. Ouest-France Sabine NICLOT-BARON. Publié le

Le stade revient en force

Restera à trouver un accord autour du stade, ce qui n’est pas gagné. Rénovation ou construction au Froutven, les débats continuent. Les terrains étant achetés depuis vingt ans.
Stéphane Roudaut, en charge des grands équipements pour la métropole, a rappelé l’emprise foncière étriquée du « bon vieux stade Francis Le Blé », les dérogations obtenues pour non-conformité, et les 60 millions à la charge de la ville pour reconstruire deux tribunes dans un stade qui n’est plus aux normes, « sans véritable solution sur le long terme ».

L’exemple de l’Olympique Lyonnais

L’exemple à suivre étant le Grand stade de l’Olympique lyonnais, avec 200 millions des acteurs publics sur les 632 millions. Le projet « en circuit court » monté par les frères Le Saint porte aussi « une certaine idée du sport populaire ». Pour Eric Guellec, au nom du groupe des élus communistes, les deux copies présentées, rénovation ou nouveau stade à Guipavas, vont mobiliser fortement les budgets des collectivités publiques.
Il rappelle qu’il y a « beaucoup à faire sur les bâtiments municipaux, les écoles, les équipements sportifs ». Quelle que soit la copie retenue, d’autres chantiers devront être menés à terme également. Avec le nouveau stade, Marc Coatanéa pour le groupe Brest progressiste, voit une « participation intelligente portée par le secteur privé et encouragée par le pouvoir public ».

« Faire ce qu’on dit ! »

Fortuné Pélicano, pour le centre gauche, rappelle que le projet de nouveau stade faisait partie du programme lors des dernières élections. Avec la nécessité de « dire ce qu’on va faire, et faire ce qu’on dit ! » Des arguments loin de convaincre les écologistes. Au-delà d’un débat « avec le cœur », Glen Dissaux estime que le projet de nouveau stade « n’est pas satisfaisant » car il ne tient pas compte du récent « contexte financier, économique, écologique ». Autant de données que la métropole doit intégrer « pour faire évoluer un projet vieux de 20 ans ».

« Traumatisant et hors de prix »

Du côté de la rénovation de Francis le Blé, Yann Guével, vice-président en charge des finances, constate « qu’on n’y arrive pas ». Les problèmes s’accumulent : cahier des charges incomplet, tribunes de 21 m d’un côté et 23 m de l’autre, des cars TV hébergés dans l’enceinte de l’établissement scolaire Charles de Foucault. Sans compter la nécessité de détruire la copropriété existante derrière la tribune Plein Ciel, solution « traumatisante et hors de prix ».
Financé par des investisseurs privés et des subventions à hauteur de 25 %, le risque pris par la métropole concernant une nouvelle construction est limité à la moitié de la garantie d’emprunt, soit au maximum 19,5 millions. Agiter des peurs « confine à une attitude populiste » estime Yann Guével qui invite à retrouver « le sens commun ».

Une vitrine pour la ville

« Est-ce qu’on veut un club au plus haut niveau ?, interroge François Cuillandre. Qui connaîtrait Guingamp sans son équipe de Ligue 1 ? ».
Le format du stade de Brest, limité à 15 000 places, lui paraît aussi au « bon format ». Le stade de Brest n’étant pas conçu « pour accueillir deux fois par an Marseille ou le Paris Saint-Germain… »

Saluant les trois projets successifs qui ont permis de réduire l’impact de construction du nouveau stade, la tête de file de l’opposition, Bernadette Malgorn, a réitéré son soutien au projet tout en rappelant son opposition « à l’étalement urbain ». « Nous continuerons à voter pour des extensions urbaines quand elles soutiennent des projets culturels, sportifs », rappelle l’élue. Elle se dit vigilante sur les aménagements d’espaces verts ou l’organisation de zones piétonnes et regrette les 600 arbres d’alignement détruits pour la construction de la 2e ligne de tram et Mon réseau grandit.

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Nouveau stade à Brest : Roudaut renvoie les élus écolos dans leurs buts

Le projet de nouveau stade a mis de l’ambiance, ce vendredi, au conseil de Brest Métropole. Stéphane Roudaut a répondu au tacle appuyé des élus écologistes et a emballé un peu le match.
Stéphane Roudaut (ici au premier plan) est intervenu en début de conseil de métropole pour défendre le projet de futur stade. Sans les nommer, il a dénoncé l’attitude des écologistes emmenés par Glen Dissaux (en arrière-plan, au milieu de la photo).
Stéphane Roudaut (ici au premier plan) est intervenu en début de conseil de métropole pour défendre le projet de futur stade. Sans les nommer, il a dénoncé l’attitude des écologistes emmenés par Glen Dissaux (en arrière-plan, au milieu de la photo). (Photo Jean-Luc Padellec)

Il n’aura pas mis longtemps à étrenner sa nouvelle double casquette d’élu référent aux équipements sportifs et métropolitains. Moins d’une semaine après l’attribution de ces nouvelles responsabilités, ce vendredi 23 juin 2023, Stéphane Roudaut, premier vice-président, a demandé à prendre la parole en ouverture du conseil de Brest Métropole pour intervenir sur l’actualité brûlante du nouveau stade.

Deux jours après la sévère attaque des élus écologistes brestois, remettant en cause le bien-fondé de ce projet à 106,50 M€ dont 27 M€ sur fonds publics, le maire de Gouesnou a appelé chacun (sans les nommer, mais c’est tout comme) à se garder de verser dans une approche passionnelle. « Comme beaucoup ici, je suis amoureux de notre bon vieux stade. Mon rapport à « Francis », il n’est pas politique. Il est personnel. J’y allais tout minot avec mon père ». Façon de rappeler qu’au sujet de Le Blé, les Verts n’ont pas le monopole du cœur, comme aurait dit Giscard d’Estaing.

« Comme beaucoup ici, je suis amoureux de notre bon vieux stade »

« Le Guipavas de Lyon »

« Mais aujourd’hui, la raison et le bon sens doivent l’emporter », a-t-il poursuivi. Pour Stéphane Roudaut, prétendre que les deux options (rénovation en profondeur de l’existant ou nouvel équipement) n’ont pas fait l’objet d’une réelle instruction est « d’une malhonnêteté sans nom ». De même, il avoue ne pas comprendre les insinuations « de chantage, menaces et passage en force » qui auraient été exercés dans ce dossier.

« Il s’agit toujours d’un projet à dominante privée, même si les clefs de financement ont évolué. D’ailleurs, des projets de stade à 100 % sur des fonds privés, cela n’existe pas à ma connaissance », a-t-il insisté.

« Des projets de stade à 100 % sur des fonds privés, cela n’existe pas à ma connaissance »

Le maire de Gouesnou a ensuite dressé un parallèle avec le grand stade de l’Olympique Lyonnais, à Décines, « le Guipavas de Lyon ». « Sur les 632 M€ de l’opération, les acteurs publics en ont financé 200 M€, soit près d’un tiers. Le montage proposé ici, à Guipavas, se rapproche plus de l’exemple lyonnais que du partenariat public-privé ».

« C’est du bricolage »

Pour Stéphane Roudaut, c’est une méconnaissance totale que de parler ici de partenariat public-privé (PPP). « Ce n’est pas un PPP contracté avec un Vinci (Bordeaux), Eiffage (Lille) ou Arema (Marseille). Ni le Stade Brestois ni la société de portage ne sont la propriété d’un fonds de pension américain, d’un oligarque russe, d’un milliardaire russe, chinois ou du Qatar. C’est un montage en circuit court, avec à la manette les frères Le Saint », a-t-il défendu.

« Mettre 50 M€ dans une rénovation qui ne sera pas satisfaisante à long terme, y compris sur le volet environnemental, c’est du bricolage »

Rappelant tous les obstacles à une rénovation (vétusté, problèmes d’amiante, emprise foncière, menaces régulières de la Ligue de football de ne plus accorder de dérogation), il a conclu : « Mettre 50 M€ dans une rénovation qui ne sera pas satisfaisante à long terme, y compris concernant le volet environnemental, c’est du bricolage ».

Les écologistes, des « Inzaghi » (ex-footballeur italien, réputé truqueur, NDLR) qui font du cinéma « dans la surface de réparation » ?

« Ni le Stade Brestois ni la société de portage ne sont la propriété d’un fonds de pension américain, d’un oligarque russe, d’un milliardaire russe, chinois ou du Qatar »

Les Verts crient à la faute

Alors qu’Éric Guellec annonce que le PC conditionne son soutien au projet de nouveau stade à un effort conjugué de la collectivité en direction des bâtiments publics et du social, que Marc Coatanéa (Brest progressiste) et Bernadette Malgorn (« Brest, c’est vous ! ») souscrivent sans réserve, Glen Dissaux monte au créneau. Forcément bousculé, le capitaine de l’équipe des Verts contre-attaque posément, appelant à un autre type d’arbitrage. Pour lui, le « C’est comme ça, un point c’est tout » ne colle pas. Le montant « de la dépense d’argent public » (27 M€) mérite davantage de débats. Il veut « objectiver » les dépenses.

Glen Dissaux, président du groupe écologiste à la Ville de Brest et à Brest Métropole.
Glen Dissaux, président du groupe écologiste à la Ville de Brest et à Brest Métropole. (Photo Le Télégramme/Jean-Luc Padellec)

Un positionnement qui fait réagir Fortuné Pellicano. Pour le radical de gauche, Brest a besoin d’un nouveau stade. Un investissement « pour les 50 prochaines années », dit-il. Le socialiste Yann Guével reprend de volée et interroge le scénario d’une rénovation du vieux stade : est-ce « raisonnable d’ériger des tribunes de 23 m de haut à Le Blé ? Il y a des gens qui vivent aussi dans le quartier ».

Moment choisi par François Cuillandre pour plier le match : « Veut-on un club de haut niveau à Brest ? Qui connaîtrait Guingamp sans son club ? ».


Nouveau stade à Brest : les élus écolos dénoncent « un passage en force »

Dans un communiqué très offensif, les élus écologistes de Brest dénoncent « le chantage » des dirigeants du Stade Brestois, lesquels ont affirmé dans Le Télégramme être prêts à se désengager du club si le projet de nouveau stade ne se fait pas. Article paru dans Le Télégramme.com de ce
« L’institution du Stade brestois est plus grande que ses propriétaires actuels », déclarent les élus écologistes de Brest, en dénonçant un passage en force sur ce dossier.
« L’institution du Stade brestois est plus grande que ses propriétaires actuels », déclarent les élus écologistes de Brest, en dénonçant un passage en force sur ce dossier. (Document Cabinet d’Architecture François de La Serre)

« Sur ce projet au Froutven, rien n’est fait, il est encore temps de changer le cours du match : Sauvons Francis-Le Blé ! Les nouveaux stades en périphérie des villes, c’est un fiasco partout. Sportivement, économiquement, écologiquement. Toutes les possibilités autour du stade actuel sont loin d’avoir été explorées ; on a une rapide étude dont le cahier des charges est incomplet, qui n’envisage pas toutes les options, et qui pourtant coûterait moins d’argent public et on nous dit que ce n’est pas possible ? Ce n’est pas sérieux et c’est un passage en force ».
« Comme beaucoup, nous sommes attachés à Francis-Le Blé : c’est l’identité et l’âme de notre club, un stade à l’anglaise de centre-ville, un objet précieux dans le foot actuel ! Nous ne pouvons pas l’abandonner pour un projet déraisonnable, sans âme, qui pose d’énormes questions financières et écologiques. Pourquoi ne pas travailler ensemble autour du stade actuel ? Nous devons discuter avec le club, quel que soit le propriétaire, pour trouver un montage afin de rénover Francis-Le Blé à moindre coût pour la collectivité ».

« Un chantage inacceptable »

« Comment préserver l’attractivité de notre centre-ville en délocalisant toujours plus d’activités en périphérie ? Veut-on d’une ville-dortoir ? Sans vie économique ? En leur temps, des élus avaient refusé l’installation d’un cinéma au Froutven, c’est grâce à eux qu’il est aujourd’hui place de la Liberté. Nous avons lu dans vos colonnes les menaces proférées par les propriétaires du club ces derniers jours : nous avons envie de leur rappeler que l’institution du Stade Brestois est plus grande que ses propriétaires actuels. On a le sentiment que les politiques cèdent à ce chantage ; c’est inacceptable. Il nous faut retrouver le sens commun et la maîtrise de nos décisions publiques ».

On a le sentiment que les politiques cèdent à ce chantage ; c’est inacceptable. Il nous faut retrouver le sens commun et la maîtrise de nos décisions publiques.

« Et comme les écologistes l’avaient annoncé il y a plus d’un an, on est très loin d’un projet 100 % privé, au contraire, c’est la résurgence des fameux partenariats publics privés (PPP) tant décriés ! On sociabilise les risques et les pertes pour privatiser les profits ! Au bout du compte, ce sont évidemment les contribuables brestois et les supporters qui vont payer, pour un objet au seul profit d’une entreprise privée ».

« Un projet fou »

« Il faut être réaliste : le stade coûtera beaucoup plus que prévu, et contrairement aux chiffres avancés, beaucoup plus d’argent public : les aménagements, les subventions directes, prises de participation, les garanties du prêt, la participation des entreprises publiques locales, et les engagements sur des années, cela représente des dizaines de millions d’euros supplémentaires ! Avec ce projet fou, la métropole aurait la corde au cou pendant au moins 20 ans alors qu’une rénovation raisonnable et cofinancée de Le Blé nous laisserait plus de marge de manœuvre financière pour déployer des politiques publiques profitables au plus grand nombre ».

Avec ce projet fou, la métropole aurait la corde au cou pendant au moins 20 ans.

« Alors que le réchauffement climatique nous presse de changer nos habitudes, que chacun est appelé à faire des efforts, que la collectivité doit se doter d’un budget carbone qui mesure son impact climatique, que dire du cadre environnemental et de l’impact du projet ! Des tonnes de béton et d’acier dans une zone naturelle, une destruction d’espèces animales et végétales ; mesure-t-on bien notre responsabilité à l’égard des générations futures ? Les écologistes sont constants dans leur soutien au renouvellement urbain face à l’artificialisation des terres aux nouvelles zones commerciales, artisanales et lotissements sur les espaces naturels et agricoles ».

« Un projet d’un autre temps »

« On nous précise que l‘emplacement a été décidé en… 2004 ! Effectivement, c’est un projet d’un autre temps ! Il est irresponsable aujourd’hui de se lancer dans de tels projets inutiles et climaticides. Le sens de l’histoire, c’est de les stopper et de rénover le patrimoine existant. Les écologistes soutiennent le football professionnel à Brest : un foot populaire, accessible, authentique, qui répond aux attentes des Brestois et aux évolutions de la société ».

(*) les intertitres sont de la rédaction

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À Brest, les écologistes n’en démordent pas : ils veulent conserver Francis-Le Blé

Les écologistes de Brest et de la Métropole ne sont pas sensibles aux arguments des Le Saint et de François Cuillandre : ils prônent toujours pour la rénovation du stade Francis-Le Blé, actuel terrain de jeu du Stade Brestois. Un article de Mickaël LOUÉDEC dans l’Ouest-France du

FLB EELV

Lundi, les dirigeants du Stade Brestois et le président de Brest Métropole, François Cuillandre, organisaient une conférence de presse pour présenter les nouveaux contours du projet de stade au Froutven. Un projet qui pèse désormais un peu plus de 100 millions d’euros, en partie financé par la collectivité.
Tous trois rappelaient aussi la vétusté du stade Francis-Le Blé et la difficulté de le rénover convenablement. Selon les chiffres communiqués par François Cuillandre, ce serait 50 millions pour une rénovation « partielle ». En toute logique, celui-ci soutient donc le projet porté par les dirigeants du Stade, Gérard et Denis Le Saint.
Mais les élus écologistes de Brest et de la Métropole n’en démordent pas : « Il est encore temps de changer le cours du match », lancent-ils. Selon eux, « les nouveaux stades en périphérie des villes » sont des « fiascos ».

« Un passage en force »

« Toutes les possibilités autour du stade actuel sont loin d’avoir été explorées, poursuivent-ils. On a une rapide étude dont le cahier des charges est incomplet, qui n’envisage pas toutes les options, et qui pourtant coûterait moins d’argent public et on nous dit que ce n’est pas possible ? Ce n’est pas sérieux et c’est un passage en force. »
Car, en effet, les écologistes ne font pas le même calcul que les dirigeants du Stade Brestois. Ils englobent, dans la partie d’argent public à investir pour ce projet, les apports de BMA (Brest Métropole Aménagement) ou Brest’AIM. Et là, la note deviendrait plus salée, sans qu’elle ne soit véritablement chiffrée.

« Destruction d’espèces »

« Nous sommes attachés à Francis le Blé : c’est l’identité et l’âme de notre club, un stade à l’anglaise de centre-ville, un objet précieux dans le foot actuel !, poursuivent les écologistes. Nous devons discuter avec le club, quel que soit le propriétaire, pour trouver un montage afin de rénover Francis le Blé à moindre coût pour la collectivité. »
« Il faut être réaliste : le stade (du Froutven) coûtera beaucoup plus que prévu, et contrairement aux chiffres avancés, beaucoup plus d’argent public. […] Avec ce projet fou, la métropole aurait la corde au cou pendant au moins 20 ans »
, continuent-ils, avant d’en venir aux arguments « verts » : « Des tonnes de béton et d’acier dans une zone naturelle, une destruction d’espèces animales et végétales ; mesure t-on bien notre responsabilité à l’égard des générations futures ? […] Il est irresponsable aujourd’hui de se lancer dans de tels projets inutiles et climaticides. Le sens de l’histoire, c’est de les stopper et de rénover le patrimoine existant. »


Stade Brestois : clap de fin pour Francis-Le Blé, dont la rénovation coûterait 50 millions

Rénover Francis-Le Blé, cela coûterait 50 millions d’euros à la Ville de Brest. Hors de question, pour François Cuillandre, de sortir cet argent. Il continue de privilégier le projet porté par les frères Le Saint, au Froutven. Un article de Mickaël Louédec dans Ouest-France Brest du

clap fin FLeBlé

Le chiffre communiqué ce lundi 19 juin 2023 par François Cuillandre, en conférence de presse, va doucher les espoirs de ceux qui auraient bien vu le Stade Brestois prolonger son bail à Francis-Le-Blé. Selon une étude de faisabilité, confiée par la Ville à un cabinet spécialisé, rénover le vieux stade du centre-ville de Brest coûterait 50 millions d’euros. Hors de question, pour le maire, d’investir cet argent. « La réponse est non », tranche-t-il.

« Le foncier est extrêmement compliqué »

« L’investissement serait uniquement supporté par la Ville de Brest », poursuit-il. Ce qui ne serait pas le cas en adhérent au projet porté par les frères Denis et Gérard Le Saint. À savoir un projet alliant des fonds privés et des fonds publics (Brest Métropole, Région, département, etc.)
D’autant qu’il ne s’agirait que d’une rénovation « partielle » et donc « insatisfaisante », selon l’élu. « Pour ce prix, on obtient la reconstruction de deux tribunes, Arkea et Quimper », glisse-t-il. La tribune Foucauld, elle, devrait se contenter du « strict minimum ».

« J’aime beaucoup les stades en ville, mais là, le foncier est extrêmement compliqué », ajoute encore François Cuillandre. Il fait notamment référence au collège-lycée Charles-de-Foucauld, qui doit héberger les camions des chaînes de télévision pour chaque match.
C’est donc, comme il fallait largement s’y attendre, la solution du nouveau stade du Froutven qui a la préférence de François Cuillandre. En octobre, le conseil de Métropole aura à voter en ce sens. La collectivité apportera sa part financière au projet, mais les contours exacts du complexe montage financier ne seraient pas encore totalement définis.

Quel destin pour Francis-Le-Blé ?

Exit donc les espoirs de certains supporters, mais aussi de formations politiques du Conseil de Métropole (Écologistes et Communistes en tête), qui semblaient attachées à Francis-Le Blé. Car d’ici quelques années, le stade sera rasé. Pour l’instant, François Cuillandre ne s’avance pas sur ce qui sortira de terre à cet endroit. « C’est trop tôt », estime-t-il. Car le futur stade des Rouge et Blanc ne devrait pas être opérationnel avant la saison 2027-2028. « Ce n’est pas demain et Francis-Le Blé restera, d’ici là, le stade du Stade Brestois. » Il avance néanmoins l’idée de « logements » ou « d’espaces verts », avant de balayer : « De toute façon, il y aura une élection municipale en 2026. »


Stade Brestois. Le nouveau stade attendu en 2027

Les débuts des travaux du nouveau stade au Froutven sont attendus en 2025 pour un stade opérationnel courant 2027. Un article de David Guézennec dans Ouest-France du

Conf Presse Stade

Veut-on d’un club de haut niveau ? Oui, et pour cela il faut un équipement, a lancé François Cuillandre, le maire de Brest Le coût du projet du nouveau stade au Froutven est estimé à 105, 6 millions d’euros dont 27 millions d’apport des collectivités locales. Rénover le Stade Francis Le Blé coûterait au bas mot plus de 50 millions d’euros de fonds publics si tant est qu’il puisse être aux normes puisqu’il est sous couvert de dérogations permanentes, ont rappelé dans une conférence de presse les initiateurs du projet Denis et Gérard Le Saint et le maire de Brest, François Cuillandre.

Les différentes parties ont appuyé sur la volonté d’avancer vers cette nouvelle enceinte. Pour le président du Stade Brestois, Denis Le Saint, mettre aux normes de la Ligue 1 le stade Francis Le Blé est impossible

Ce stade se fera et le Stade Brestois 29 aura l’outil qu’il mérite, a lancé le maire de Brest. François Cuillandre. Les débuts des travaux sont attendus en 2025 pour un stade opérationnel pour l’été 2027.


Stade Brestois. Futur stade du Froutven : qui va payer quoi ?

Les débuts des travaux du nouveau stade au Froutven sont attendus en 2025 pour un stade opérationnel courant 2027. Coût total : 106,5 millions d’euros. Qui paye quoi ? Publié dans Ouest-France du

On était restés sur à projet à 80 ou 90 millions d’euros. C’est désormais la somme de 106,5 millions qui est avancée par Denis Le Saint, président du Stade Brestois, pour la construction d’un nouveau stade au Froutven.

Il y aura, là-dedans, des fonds privés, mais aussi des fonds publics. Les fonds privés devraient représenter 54,5 % du coût total. Soit un peu moins de 60 millions d’euros. Le reste sera, entre autres, pour la Métropole, la Région, le département, mais aussi les sociétés d’économies mixtes comme BMA ou Brest Aim. Reste à savoir à quelle hauteur chacun voudra bien participer…


Stade Brestois. Denis Le Saint : « Objectif 2027 pour le nouveau stade »

Alors que le président du Stade Brestois avait menacé de tout quitter il y a dix jours, on connaît enfin une date pour le projet de nouveau stade. S’il reste des détails à régler, cela avance. Un article signé Thomas Guillaume et David Guézennec dans l’Ouest-France du

C’est un vieux, très vieux serpent de mer, qui date du début des années 2000 si l’on se souvient bien. Brest et ce nouveau stade, c’est une histoire qui dure. On avait cru à une avancée il y a quatre ans et demi, et ce projet à 130  millions d’euros. Il avait fallu attendre mars 2022 pour avoir des nouvelles, avec une mouture plus raisonnée, de 85 millions d’euros.

Le temps a passé depuis, Denis et Gérard Le Saint ont rongé leur frein. Le premier cité avait convoqué la presse il y a dix jours, pour mettre un coup de pression : « Si ce projet ne se fait pas, on se retire. Si on n’a pas l’outil pour travailler dans la durée, pour travailler dans de bonnes conditions, pour nous permettre d’avoir les ressources financières suffisantes afin de recruter, on arrête le foot et le hand. On se retire aussi de nos participations de tous nos clubs sportifs, comme le basket à Landerneau. »

Ce lundi, à l’hôtel Continental, les Le Saint se sont assis à côté de François Cuillandre pour faire un point, et le message a visiblement été entendu : « On va réussir le stade, donc la question ne pose pas, a répondu le maire de Brest et président de la Métropole. Mais je comprends la patience des responsables du club, un club qui fonctionne dans des conditions pas satisfaisantes. »

Le Blé a fait son temps, et les études le montrent à écouter l’édile : « Rénover partiellement Le Blé, c’est grosso modo 50 millions d’euros hors taxe, et une rénovation pas vraiment satisfaisante. Cette situation est due au foncier. J’aime beaucoup les stades en ville, mais la situation de Le Blé est vraiment compliquée, nos voisins accueillent notamment les cars de télévision. Et pour reconstruire les tribunes Quimper et Arkéa, il faut 23 et 21 mètres. Or, dans le périmètre, il y a des voisins. Et est-ce que c’est aux seuls contribuables brestois de supporter ce risque ? Ce n’est pas acceptable. »

« Ce n’est pas un projet Le Saint, ce n’est pas qu’une question de foot »

Une pierre en moins dans le jardin des frères Le Saint, qui doivent quand même retrousser leurs manches : en un an et demi, le projet – (« Enfin le 3e et demi », a souri Denis Le Saint) a pris du lest : « L’inflation nous a impactés de plein fouet : le projet est désormais anticipé à 106,5 millions d’euros, en raison du coût des matières premières et de l’énergie ».

Pas de quoi les décourager cependant. Un calendrier est enfin fixé, avec un début des travaux espéré en 2025, pour une livraison en 2027. Il y aura encore des obstacles d’ici là, mais Denis Le Saint préfère positiver, et regarder le travail déjà accompli en amont : « On a traité beaucoup de problèmes, ça fait quatre et demi qu’on est sur le dossier, on l’a bien travaillé, on l’a réduit. On a fait des choix, on a écouté les gens. »

François Cuillandre détaille le calendrier : « Il faut achever les études et les formalités administratives. On aura en octobre un conseil de Métropole afin d’adopter les modifications du PLUI, et faire un bilan de la concertation. »

Ce point d’étape – qui avait été fixé avant l‘intervention « musclée » de Denis Le Saint il y a dix jours – est donc un sacré pas en avant. Cuillandre salue ce « joli projet », et « est persuadé qu’il verra le jour. »

Denis Le Saint appuie : « Ce n’est pas un projet Le Saint, ce n’est pas qu’une question de foot. Un projet de service d’activités, que les habitants vont s’approprier, une nouvelle aire complémentaire. C’est un projet populaire, local, raisonné. On prend nos responsabilités, nous mettons des moyens financiers conséquents sur la table, et nous appelons l’ensemble des acteurs à s’engager auprès de nous. Pour que le projet voie le jour, nous avons besoin d’une participation de l’ensemble des acteurs publics du territoire, via des subventions à hauteur de 25 % du budget, soit 27 millions d’euros. Sachant que les discussions sont déjà bien avancées avec la Métropole et la Région Bretagne. Nous allons poursuivre les discussions, je sais que c’est un effort que nous demandons, mais un effort indispensable pour qu’ensemble nous puissions créer cet équipement structurant pour le territoire. »

La première pierre n’est pas encore posée, mais, depuis ce 19 juin, le Froutven n’est plus une chimère.


Le futur écrin du Stade Brestois 29 prévu pour 2027

Le Stade Brestois 29 compte entrer dans son nouveau stade, au Froutven à Guipavas, dans le courant de l’année 2027, après deux ans de travaux.

Denis Le Saint a annoncé espérer l’ouverture du stade du Froutven « courant 2027 » et un début de travaux en 2025.
Denis Le Saint a annoncé espérer l’ouverture du stade du Froutven « courant 2027 » et un début de travaux en 2025. (Photo : Le Télégramme/David Cormier)

Le projet de stade du Stade Brestois 29 continue à prendre du retard et sa livraison est espérée pour 2027, avant le début de la saison 2027-2028. C’est ce qu’a indiqué Denis Le Saint, le coprésident du club, ce lundi 19 juin 2023 lors d’une conférence de presse commune avec son frère et François Cuillandre, président de Brest métropole. « Unissons nos efforts pour que les travaux démarrent en 2025 », a-t-il ajouté.

Quelques détails restent à l’étude et la collectivité doit voter en octobre. Elle modifiera alors le Plan local d’urbanisme intercommunal, validera le plan de concertation et l’entrée au capital de l’association dédiée au projet d’entreprises publiques locales.

Le futur stade du Froutven pourrait être installé quelques mètres plus au sud par rapport à ce qui était prévu, pour réduire les nuisances visuelles pour les riverains. L’esquisse reste la même.
Le futur stade du Froutven pourrait être installé quelques mètres plus au sud par rapport à ce qui était prévu, pour réduire les nuisances visuelles pour les riverains. L’esquisse reste la même. (Photo Le Télégramme/David Cormier)


 

Stade Brestois : pourquoi rénover Francis-Le-Blé « n’est pas envisageable »

Par Thierry Dilasser dans Le Télégramme du

Venus défendre la nécessité de construire un nouveau stade, les porteurs du projet « Espace Froutven » ont expliqué ce lundi en quoi la rénovation de Francis-Le-Blé n’était pas envisageable.

Onéreuse et peu satisfaisante : la rénovation du Stade Francis-Le-Blé ne constitue pas une hypothèse recevable pour François Cuillandre (à droite), Gérard et Denis Le Saint.
Onéreuse et peu satisfaisante : la rénovation du Stade Francis-Le-Blé ne constitue pas une hypothèse recevable pour François Cuillandre (à droite), Gérard et Denis Le Saint. (Photo David Cormier)

« Veut-on à Brest et dans le Finistère un club de haut niveau ? La réponse pour moi, pour nous, est oui. Et pour cela, il nous faut un équipement ». C’est par ces mots que François Cuillandre a introduit le point d’étape proposé, ce lundi, à l’ensemble de la presse. Avant de laisser la parole à Denis et Gérard Le Saint, co-porteurs du projet de nouveau stade, le maire de Brest et président de Brest Métropole a livré les résultats d’un audit déterminant la faisabilité d’une rénovation de l’existant.

« Si on n’avait pas la volonté d’un accompagnement certain, je ne pourrais pas me présenter (devant la DNCG). La première fois, j’avais évoqué le projet de stade, la deuxième, j’ai montré les plans, la troisième un film, et la quatrième, c’est jeudi… »

« La réponse est non », a-t-il tranché, d’emblée, avant d’évoquer « une rénovation partielle et insatisfaisante » du Stade Francis-Le-Blé estimée « à 50 millions d’euros hors-taxe ». Un montant, entièrement à la charge de la collectivité (la mairie étant propriétaire de l’outil), qui ne permettrait que de reconstruire deux des tribunes. « Sachant que ces travaux porteraient Arkéa à 21 m de hauteur et Kemper à 23 m. Or, dans le périmètre, il y a des voisins », a encore exposé François Cuillandre, avant de souligner qu’à chaque match, les régies TV et parkings partenaires devaient également être accueillis dans l’enceinte du Groupe Scolaire de l’Estran.

Nouveau passage devant la DNCG ce jeudi

Pour le maire de Brest, comme pour les frères Le Saint, cette configuration a fait long feu. Une forme de bricolage qui n’est plus compatible « avec les normes imposées par le football professionnel aujourd’hui », a ajouté Denis Le Saint, et qui, surtout, implique « tous les ans » une demande de dérogation auprès de la DNCG (*).

Or, le prochain passage des dirigeants brestois devant le « gendarme » du football français est prévu… dans trois jours. « Si on n’avait pas la volonté d’un accompagnement certain, je ne pourrais pas me présenter, a assuré le président du SB29. La première fois, j’avais évoqué le projet de stade, la deuxième, j’ai montré les plans, la troisième un film, et la quatrième, c’est jeudi… ». D’où, aussi, le timing de ce « point d’étape ».

(*) La Direction nationale du contrôle de gestion est une commission indépendante hébergée par la Ligue de football professionnel (LFP).


Nouveau stade à Brest : ce qui est acté, ce qui est en cours d’études

Par Rémy Quéméner dans Le Télégramme du
Modifié à plusieurs reprises, que contient le projet de nouveau stade au Froutven à date, ce lundi 19 juin 2023 ? Capacité d’accueil, loisirs, services… Le point sur ce qui est acté, ce qui est envisagé et ce qui est abandonné.

    • 1 Ce qui est acté

« Ce projet, c’est d’abord un stade de foot raisonnable et raisonné ». À l’occasion d’une conférence de presse réunissant à la fois Denis et Gérard Le Saint (SB29) et François Cuillandre (président de Brest Métropole), Denis Le Saint a d’emblée rappelé le cœur du projet : un stade de football d’une capacité de 15 000 places « pour des tribunes toujours pleines ». Si le projet a évolué à plusieurs reprises depuis les premières esquisses, certains éléments sont d’ores et déjà actés.

Tout au long de l’année : le stade disposera d’un pôle restauration, comprenant une halle gourmande, faisant la part belle aux spécialités locales. À l’intérieur de celle-ci, un espace pour accueillir des concerts va être aménagé et des matchs seront retransmis. L’espace Froutven comprendra aussi un pôle de loisirs indoor de 2 000 m2 (avec un escape game), une tyrolienne, un musée du stade et une crèche ouverte 365 jours par an. Des visites des coulisses du stade seront organisées. Il sera enfin possible pour les particuliers de louer des salles pour organiser des événements, type anniversaire, et des espaces seront dédiés aux séminaires d’entreprise.

Les jours de match : une garderie sera mise en place pour accueillir les tout-petits, et des écrans de télé diffuseront la rencontre près des buvettes et des espaces de restauration. Les porteurs de projet prennent l’engagement de pratiquer des prix abordables concernant la restauration, ainsi que d’implanter plus de buvettes pour éviter les files d’attente connues à Francis-Le Blé.

    • 2 Ce qui en cours d’études

Gérard Le Saint a rappelé que de nouvelles propositions sont nées des différentes réunions de concertation. 385 contributions ont été enregistrées. Plusieurs d’entre elles font l’objet d’une étude par les porteurs de projet pour être intégrées au futur stade.

Tout au long de l’année : l’espace Froutven pourrait accueillir des expositions artistiques temporaires et un concert annuel sur la pelouse à l’intersaison. La création d’aires de jeux et de parcours sportifs à l’extérieur du stade est réfléchie, tandis que la possibilité de proposer des nuits insolites dans le stade est envisagée. Enfin, les frères Le Saint réfléchissent à la manière de mettre à l’honneur des clubs sportifs locaux et d’accueillir des grands événements (par exemple, le passage du Tour de France).

« Aujourd’hui, on est devant un projet plus raisonné. On a bien travaillé pour réduire le coût de l’équipement ».

Les soirs de match : des discussions sont menées sur l’organisation d’animations aux abords du stade, sur la possibilité de diffuser de l’info en temps réel sur les smartphones des spectateurs, sur un service de restauration livré dans les tribunes, sur l’implantation de bornes WiFi (comme à l’Arena) et encore sur la création d’une zone de dédicaces en après-match.

    • 3 Ce qui est abandonné

Il n’y a pas de changement significatif du côté des équipements, par rapport à la version de l’espace Froutven présentée en 2022. Interrogé sur les changements apportés par la version actuelle du projet, Gérard Le Saint a rappelé qu’au départ « on avait imaginé beaucoup d’espaces de jeu : bowling, salle de basket, padel, une grande fanzone couverte, une piscine… Aujourd’hui, on est devant un projet plus raisonné. On a bien travaillé pour réduire le coût de l’équipement ».


Stade Brestois 29 : on connaît l’équilibre public/privé du financement du stade

 

Par David Cormier dans Le Télégramme du

Le projet de stade du Stade Brestois 29, à Guipavas, sera financé par le privé mais aussi, de façon minoritaire mais finalement importante, par l’argent public.

Les frères Le Saint (Denis et Gérard), dirigeants du Stade Brestois 29 et François Cuillandre, président de Brest Métropole, ont détaillé ce lundi l’équilibre entre public et privé dans le montage financier du futur stade.
Les frères Le Saint (Denis et Gérard), dirigeants du Stade Brestois 29 et François Cuillandre, président de Brest Métropole, ont détaillé ce lundi l’équilibre entre public et privé dans le montage financier du futur stade. (Photo : Le Télégramme/David Cormier)

D’abord privé (sauf les aménagements extérieurs), le projet du Stade Brestois 29 de construire un nouveau stade au Froutven, à Guipavas, devient, de l’aveu même de François Cuillandre, le président de Brest Métropole, un projet public et privé. Il a rappelé, ce lundi 19 juin 2023, en conférence de presse au Conti, à Brest, pour s’en féliciter, que le club, contrairement à beaucoup d’autres en France, n’appartient pas à des fonds étrangers mais bel et bien locaux. Et que la Métropole s’enorgueillit d’avoir financé l’Arena pour 44 M€ et la rénovation du Quartz en cours pour 20 M€. « Rénover le stade Francis-Le Blé, de façon partielle et insatisfaisante, coûterait 50 M€ hors taxes au contribuable », a-t-il insisté, évoquant une récente « étude indépendante ».

Une association de préfiguration sera créée pour lancer le nouveau stade. Les partenaires privés, au travers de Holdisport, y seront majoritaires, à 54,5 %, des sociétés d’économie mixte (dont les capitaux sont en majorité publics : Brest Métropole aménagement, Brest’aim, la Sempi, société d’économie mixte de portage immobilier) à hauteur de 41,5 % et un partenariat bancaire pour 4 %.

25 % de subventions

Le nouveau stade coûterait 106,50 M€. Dans le détail, 24 M€ viendraient de cette société de projet, 39 M€ de prêts bancaires (garantis pour moitié par la Métropole), 15 M€ d’avance de loyers payés par le club, 1,50 M€ de financement participatif et 27 M€ de subventions, soit un quart du total.

En partie venues de Brest Métropole donc, pour 10 M€, peut-être du Département (François Cuillandre a rappelé que le club porte dans son nom le numéro du Finistère et le représente donc), voire de collectivités voisines de la métropole, dont les habitants constituent une partie du public et profiteront de l’équipement.

Quels investisseurs privés ?

Côté privé, à part le groupe Le Saint, on ne sait toujours pas qui participera. « Nous avons des sympathisants qui attendent le montage », a simplement répondu Denis Le Saint, coprésident du club.

Brest Métropole restera propriétaire du foncier. Quid de la passerelle qui permettra au public de passer par-dessus la dense circulation, entre ce stade et les parkings de la zone d’activité d’Ikea et Leroy Merlin, entre autres ? Elle qui semblait acquise se fera si les finances publiques le permettent, a indiqué François Cuillandre. Les impératifs de sécurité publique obligeront-ils toutefois à la construire ? Le coût sera-t-il alors déduit de la participation publique ou faudra-t-il l’augmenter ?

Les frères Le Saint (Gérard et Denis), dirigeants du Stade Brestois 29 et François Cuillandre, président de Brest Métropole, ont détaillé ce lundi l’équilibre entre public et privé dans le montage financier du futur stade.
Les frères Le Saint (Gérard et Denis), dirigeants du Stade Brestois 29 et François Cuillandre, président de Brest Métropole, ont détaillé ce lundi l’équilibre entre public et privé dans le montage financier du futur stade. (Photo Le Télégramme/David Cormier)

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