Conseillères et conseillers du Relecq-Kerhuon ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas au courant de la montée des eaux … La majorité du Conseil municipal vient de voter le 24 mai pour la cession des parcelles de la Cantine au promoteur Azria du Groupe Océanic. Comment en 2022, peut-on offrir un tel espace commun à un promoteur immobilier pour en faire un ensemble d’immeubles haut de gamme ?
La forte mobilisation contre ce projet immobilier sur cette zone emblématique et inondable initiée par les « Amoureuses et les Amoureux de la Rade » a bien été relayée lors de ce conseil par les deux listes minoritaires. En témoigne l’appel solennel lancé avant le vote par les élus Vert Le Relecq-Kerhuon aux conseillères et conseillers municipaux : « Si nous validons ce choix, nous condamnons cet espace « naturel » de bord de mer, propice aux activités de loisirs pratiquées abondamment par tous les habitants de la métropole, notamment depuis le confinement. Nous l’aliénons au profit d’une énième structure monumentale de béton dont nos rivages sont déjà trop chargés, et ce, pour un temps très long : les générations futures ne pourront que le regretter, alors qu’il n’est pas encore trop tard aujourd’hui pour infléchir ce choix. » Appel intégral par ici …
En témoigne également la déclaration liminaire du groupe « Marchons pour Le Relecq-Kerhuon » : « Nous sommes fermement opposés à la réalisation d’un programme immobilier sur le site de la Cantine et souhaitons que la population métropolitaine se réapproprie un espace qu’elle fréquente assidument et qu’elle aime. Cet espace, ainsi que le parking qui lui fait face doit devenir à court terme un espace de convivialité, respectant les arbres en place et prenant en compte les effets attendus du réchauffement climatique sur cette partie du littoral. » Déclaration intégrale par là …
Le conseil municipal du Relecq-Kerhuon adopte la cession de la parcelle de La Cantine
Publié dans Le Télégramme du 26 mai 2022
La Cantine a fait couler pas mal d’encre au Relecq-Kerhuon. (Photo d’archives Le Télégramme)
Le conseil municipal du Relecq-Kerhuon s’est tenu ce mardi. La Cantine était, encore et toujours, au cœur des débats.
Ce mardi 24 mai, les élus du Relecq-Kerhuon se sont retrouvés pour un dernier conseil avant l’été. La séance, pour le moins tendue, a débuté par une intervention liminaire d’Annie Calvez, adjointe aux affaires scolaires. « Ça suffit ! », a-t-elle tonné, en se référant au climat délétère qui prospère au sein de l’assemblée. Suite à un incident qui s’est produit la semaine passée en commission municipale, elle a rappelé aux groupes d’opposition la nécessité de respect mutuel qui doit régir la vie municipale, même quand les opinions divergent.
Puis, Sonia Le Corre, du groupe Vert Le Relecq-Kerhuon, a pris la parole pour demander qu’une minute de silence soit faite en hommage au jeune Clément, décédé début mars après avoir été fauché par un train à la gare.
La Cantine, encore et toujours
Anticipant la délibération sur la cession de la parcelle dite de « La Cantine », Gérard Marsollier a ensuite mis en garde la majorité sur différents volets de ce dossier controversé. Il a déploré que les futurs appartements seront érigés « pour une jouissance privée de quelques personnes aisées, le volet social du projet (…) ayant été vidé de toute substance ».
Puis, il a souligné l’aspect écologique, avec les effets du réchauffement climatique sur cette zone, en rappelant que les risques sont connus : « Tempêtes marines, montée des eaux, risque de submersion accru ». Pour lui, ce projet vient aussi condamner la préservation d’un espace naturel de bord de mer. D’où sa demande d’une nouvelle concertation sur cet espace. Faisant le lien avec le même sujet, Jean-Marie Fourmantin est revenu sur la suspension de séance qui avait eu lieu lors du précédent conseil municipal : absent ce jour-là, il a regardé la séance en vidéo. « Un grand moment de théâtralisation (…), un scénario préparé avec minutie, une entrée en matière qui avait toutefois quelque chose de pathétique », a-t-il déploré.
Alors que l’ordre de jour avait enfin pu commencer, sans écueil, le débat a repris de plus belle au moment de délibérer sur la cession de la parcelle. Le maire, Laurent Péron, a eu beau rappeler que cette opération d’achat/vente n’a rien coûté à la Ville, les deux groupes Vert Le Relecq-Kerhuon et Marchons pour Le Relecq-Kerhuon sont revenus à la charge : l’un en s’étonnant du capital social de la SARL Rosalie, acheteuse du terrain, et en s’opposant au bétonnage, l’autre en signalant qu’il fera appel au contrôle de légalité du préfet.
Le Relecq-Kerhuon. L’opposition vote contre le projet immobilier de la Cantine
Publié dans l‘Ouest-France du 26/05/2022 :
La délibération de cession de parcelles à la SARL Rosalie, pour la construction future d’un projet immobilier, a donné lieu à une succession d’échanges entre la majorité et les deux groupes de l’opposition du Relecq-Kerhuon (Finistère).
La commune du Relecq-Kerhuon (Finistère) s’est portée acquéreur, le 10 novembre 2021, auprès de Brest métropole aménagement (BMA) des quatre parcelles situées sur le site de la Cantine, où doit être construit un ensemble immobilier. La cession de cette parcelle (7 081 m2) a été négociée avec la SARL Rosalie pour un prix de 1 699 341 €. Les frais d’acte notarié sont à la charge de l’acquéreur. Le promoteur envisage de construire un immeuble de type R + 4, composé 53 logements en accession libre, de cellules commerciales et de services (restaurant en étage…), 97 places de parking, dont 62 en sous-sol, et l’aménagement d’une placette urbaine et d’un espace paysager.
La cession du terrain votée par le conseil
Pour le groupe de l’opposition Vert Le Relecq-Kerhuon : « Ce projet immobilier est très loin de faire l’unanimité dans la population. Les citoyens souhaitent participer aux décisions importantes de la cité et être les interlocuteurs privilégiés des élus, notamment pour tout ce qui touche au cadre de vie. Nous ne pouvons que regretter de ce fait la signature de l’acte d’achat du terrain à Brest métropole aménagement sans en aviser le conseil municipal et la population. Nous voterons contre, en raison du manque de transparence et de réponses. »
Jean-Marie Fourmantin, du groupe d’opposition Marchons pour Le Relecq-Kerhuon : « Nous nous étonnons de voir que la cession du terrain est effectuée à la SARL Rosalie au capital social de 2 000 €, n’importe quel analyste financier vous dira que la disproportion entre les fonds propres de la SARL et le montant du projet à réaliser, qui se chiffre à plusieurs millions d’euros, est pour le moins inquiétante. Vous vendez le terrain au prix convenu avec le promoteur lauréat d’un concours qui remonte au début de l’année 2018, alors que le prix des biens immobiliers a nettement progressé au cours des trois dernières années. Nous voterons contre. ».
Chantal Cadiou pour le groupe majoritaire l’Union pour Le Relecq-Kerhuon : « Ce terrain laissé à l’abandon depuis de nombreuses années, après la fermeture et le démantèlement des abattoirs, qui plus est pollué par les activités diverses qui ont pu s’y trouver, comme la poudrerie, va enfin pouvoir accueillir un projet digne de notre entrée de ville. Un programme immobilier qui participera à l’embellissement de notre territoire. Je me réjouis vraiment que ce projet voit le jour, et je ne peux que nous en féliciter. »
Après ces débats, le conseil municipal a adopté la cession de la parcelle de La Cantine. 6 voix sont contre (élu.es VLRK et Marchons), 1 abstention ( Marie Quétier)
La pétition court encore : c’est par ici …