
Après dix années passées à la tête du Quartz, Matthieu Banvillet quitte ses fonctions. Retour sur 6 années passées à ses côtés dans le cadre de la préparation annuelle du Festival « DañsFabrik ». Hommage à une collaboration inédite entre une Scène nationale et un Centre National des Arts de la Rue, clin d’oeil au temps passé sur les pavés brestois avec une pléiade d’artistes déterminés à questionner l’espace public… Plaisir d’une complicité et d’avoir ensemble permis à Brest « de se mettre en mouvement » en ces occasions ...
Retour sur une collaboration inédite entre une Scène nationale et un Centre National des Arts de la Rue …
Pour la 1e édition du festival DañsFabrik, le Quartz – Scène Nationale de Brest et le Centre National des Arts de la Rue le Fourneau s’associent et invitent 3 compagnies à investir l’espace public brestois : Kumulus avec Silence encombrant, spectacle sans parole sur les laissés-pour-compte, les « bons à jeter » qui a marqué les festivals de théâtre de rue en 2011. Antoine Le Menestrel, virtuose de la danse escalade pour trois spectacles invitant à (re)découvrir les façades de Brest : Service à tous les étages, L’Aimant et La Bourse ou la Vie. Et Willy Dorner, avec Bodies in Urban Spaces : une « armée » multicolore, composée d’une vingtaine de danseurs, sportifs amateurs de Brest, sa région et aussi d’ailleurs… envahit la ville pour se fondre dans les espaces urbains.
28 février 2012 à 12H12 : Départ vertical en Gare de Brest pour « Service à tous les étages », une chorégraphie poétique et aérienne d’Antoine Le Ménestrel. Le festival DañsFabrik est né d’une volonté forte de voir la ville se mettre en mouvement et de faire de Brest la capitale de la danse pendant une semaine.
Le festival présente une vingtaine de propositions chorégraphiques d’artistes de la scène française et internationale. Les performances dans l’espace public, réparties tout au long du festival, sont le fil rouge de la rencontre et amènent le public à redécouvrir la ville, cœur du festival.
Huit rendez-vous en mouvement
au cœur de la Cité du Ponant.
Mar. 28 février à 12h12 Gare SNCF à Brest (29)
Antoine Le Menestrel Service à tous les étages
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Mer. 29 février à 15h15 Place de la Liberté à Brest (29)
Kumulus Silence encombrant
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Mer. 29 février à 17h17 Rue Mgr Graveran à Brest (29)
Antoine Le Menestrel L’Aimant
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Jeu. 1er mars à 12h32 Place de la Liberté à Brest (29)
Kumulus Silence encombrant
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Compagnie KUMULUS, Silence Encombrant
Brest, Place de la liberté dans le cadre du festival Dañs Fabrik le 01/03/2012, une vidéo de 8’33 »signée Al Ouest
Ven. 2 mars à 12h32 Parcours urbain
Willi Dorner Bodies in Urban Spaces
RDV devant l’entrée principale du Quartz à Brest (29)
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Ven. 2 mars à 17h17 rue Borda à Brest (29)
Antoine Le Menestrel L’Aimant
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Sam.3 mars à 15h15 Parcours urbain
Willi Dorner Bodies in Urban Spaces
RDV devant l’entrée principale du Quartz à Brest (29)
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Sam. 3 mars à 17h17 Square l’Herminier à Brest (29)
Antoine Le Menestrel La Bourse ou la Vie
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Du 11 au 16 mars 2013 à Brest
Pour cette 2e édition, le Quartz – Scène Nationale de Brest et le Centre National des Arts de la Rue le Fourneau invitent 2 compagnies à investir l’espace public brestois : le collectif G.Bistaki avec Cooperatzìa, Le chemin, accueille les festivaliers dans un parcours scénarisé où se mêlent cirque, théâtre, danse et installation plastique, comme une évidence ; et la compagnie Adhok avec Échappées Belles – Issue de secours qui nous emporte dans l’univers des personnes dites « seniors » et questionne notre rapport à la vieillesse.
Reportage :
Issues de secours : portes ouvertes sur la vie (Cie Adhok)
Blanc neige sur rouge tuile (Collectif G.BISTAKI)
Six rendez-vous en mouvement
au cœur de la Cité du Ponant.
Lundi 11 mars à 12h12
Station de tram Liberté à Brest (29)
G.Bistaki Cooperatzìa, Le chemin
infos…
Mercredi 13 mars à 19h12
Station de tram Liberté à Brest (29)
G.Bistaki Cooperatzìa, Le chemin
infos…
Collectif G. Bistaki
Coopératzia, Le chemin
une vidéo de 8’33 »signée Al Ouest
Vendredi 15 mars à 12h32 et 16h16
EHPAD Delcourt-Ponchelet, 55 rue Jules Guesde à Brest (29)
Adhok Échappées Belles – Issue de Secours
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Samedi 16 mars à 11h11 et 15h15
EHPAD Louise Le Roux, 20 rue de Maissin à Brest (29)
Adhok Échappées Belles – Issue de Secours
infos…
DañsFabrik 2014
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Une programmation dans l’espace public, née de la connexion entre le Quartz, Scène Nationale de Brest, et le Centre National des Arts de la Rue Le Fourneau.
Rendez-vous Samedi 22 mars 2014 à 16h16
Rond-point des rampes d’accès au Port de commerce à Brest (29)
« Kori Kori », un spectacle de théâtre de rue en mouvement de la Cie Oposito – Noisy‐le‐Sec (93) Création 2013 – Parcours de 1h10 environ
« Le scénario de « Kori Kori » a fait l’objet d’une écriture chorale. Celle‐ci s’est réalisée à plusieurs mains : la musique,la danse, le théâtre et la scénographie faisant partie intégrante de la mécanique d’écriture, donnant vie à nos images. Il ne s’agit pas ici de suivre la destinée d’un seul groupe d’hommes et de femmes. Ce groupe change au fur et à mesure des tableaux. L’ensemble du travail artistique collectif consiste à accréditer ce choix, la musique par des changements d’humeurs radicaux, la mise en scène par des effets de mutation de l’image. « Avec ce nouveau spectacle, nous voulons mettre en valeur le groupe, l’association d’individus aux horizons différents, dans le respect et dans l’écoute des uns et des autres, liant leurs savoir‐faire. A l’instar d’un chœur d’opéra lorsque sont réunies des voix de natures différentes et qu’elles sonnent à l’unisson ; alors, s’élève une autre voix, une voix qui n’existerait pas sans cet alliage. » Jean‐Raymond JACOB«
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DañsFabrik 2015


Pour sa quatrième édition, DañsFabrik se déploie sous le signe de la communauté. De ces communautés nouvelles qui jaillissent, enrichies de la circulation internationale des œuvres. Communauté d’artistes. De danseurs. De citoyens. Vivre ensemble. Danser ensemble. C’est le partage de leurs racines, de leurs cultures que célèbrent, en les dansant, ces hommes et ces femmes. Unis dans un même souffle, ils honorent la grâce d’être ensemble.
La danse, comme langage partagé de la communauté des hommes.
La danse, en héritage de la diversité des cultures du monde.
La danse, comme moteur puissant de l’altérité.
Cette année, Le Centre National des Arts de la Rue, Le Fourneau investit la rive droite et vous invite à découvrir 2 créations :
Tango Sumo – Around

Around
Rendez-vous :
Lundi 23 février à 19h12 – parking du Patronage Laïque de Recouvrance, Samedi 28 février à 15h15 – cour du Lucée Dupuy de Lôme,
La débordante compagnie – Rassemblement

Chorégraphie pour un quartier – 1h
Dans Rassemblement, 8 danseurs investissent un quartier de la ville. En duo dans 4 rues, ils divaguent, rebondissent et survivent dans cet environnement si familier du spectateur mais que les corps en mouvement viennent transformer. Soudainement perceptibles, les bruits, les odeurs, le mobilier et l’architecture deviennent les éléments de 4 travellings qui convergent vers une place publique. Là, ces 8 êtres en errance vont pouvoir, ensemble, échafauder leur fragile modèle social.
Le langage chorégraphique construit un nouvel espace de vie, façonné sur les débris urbains de notre société.
Rendez-vous :
- Jeudi 26 février à 12h32- RDV arrêt de Tamway Mac orlan, Brest
Vendredi 27 février à 16h16 – RDV arrêt de Tamway Mac Orlan, Brestt
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DañsFabrik 2016
Pour sa cinquième édition du 29 février au 5 mars 2016, le Festival DañsFabrik sera « exclusivement féminin » ! Que nous disent aujourd’hui de l’incessant tumulte du monde ces femmes artistes, souvent militantes, parfois féministes, parfois révoltées, toujours engagées dans leur art ? DañsFabrik part à la découverte de leur univers, leurs obsessions, leur démarche, tente d’approcher leurs rêves, se laisse porter par leurs œuvres. Passionnant programme qui se construit à l’aune d’un siècle dont on rêve qu’il soit féminin… Fidèle partenaire de programmation du Quartz, Le Fourneau invite de nouveau des artistes à investir l’espace public brestois…
DañsFabrik dans la rue avec Le Fourneau, au programme :
KAORI ITO & OLIVIER MARTIN-SALVAN – Religieuse à la fraise
Duo de danse – 30mnUne rencontre entre deux corps. Elle 40 kg. Lui 120. Le gros et la petite. La Japonaise et le Français. Olivier Martin-Salvan, comédien chanteur, artiste associé au Quartz. Et Kaori Ito, danseuse chorégraphe. Une confrontation entre deux mondes et l’envie de faire un échange. Olivier et Kaori s’opposent et s’affrontent. Ils cherchent à danser ensemble.
Rendez-vous : lundi 29 février à 12h32 au Fourneau, Brest (29) / mardi 1er à 12h32 sur le Parvis du Quartz et mercredi 2 mars à 12h32 à la Bibliothèque Universitaire de Brest (29)
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VOLUBILIS – Les 7 minutes
Chorégraphies de poche dans l’espace public – Parcours piéton de 1h30 (3km environ)Ce sont des pièces chorégraphiques courtes ; elles ressemblent à des scènes de vie et ont une durée de sept minutes. Elles s’enchaînent les unes après les autres au gré d’un parcours imaginé au sein de la ville.
Rendez-vous : samedi 5 mars à 10h33 et 15h33, Parvis du Quartz à Brest (29)
SATCHIE NORO & SILVAIN OHL – Origami
Installation mobile et chorégraphique – 40mn
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La chorégraphe japonaise s’associe au constructeur canadien Silvain Ohl pour insuffler de la poésie et de l’humanité à un … container de quarante pieds ! Découpé, plié, transformé, chacun des morceaux du container réinvente l’espace scénographique au gré de leur déplacement dans cette inattendue rencontre de matières dansées et de volumes en mouvement.
Origami a été créé en mars 2014 dans le cadre du festival Teatro Container au Chili. Découvrir le reportage réalisé dans le cadre du Festival Teatrocontainer en mars 2014 à Valparaiso au Chili.
Rendez-vous : samedi 5 mars à 14h33, Place de la Liberté à Brest (29)Voir les reportages du Fourneau
Dansfabrik 2017 aux Capucins avec Le Fourneau
La 6ème édition de DañsFabrik se tiendra du 27 février au 4 mars 2017. Marcela Santander Corvalán, artiste associée au Quartz, est la maîtresse de cérémonie de cette édition du festival de danse brestois qui consacrera une grande partie de sa programmation à la création chilienne. Cette ouverture sur la scène chorégraphique chilienne, une « terra danza incognita », est une belle coïncidence puisqu’elle fait écho aux projets que Le Fourneau développe avec le Chili dans le cadre d’un jumelage avec Teatro Container.
Aux Capucins avec Le Fourneau
En 2016, nous avions eu le plaisir de vous présenter Origami, spectacle de la chorégraphe franco-japonaise Satchie Noro créé en 2014 au festival Teatro Container à Valparaiso. Les rencontres et complicités tissées à cette occasion dans la capitale culturelle chilienne donnent naissance aujourd’hui à la création Sillas dont la première sera présentée à Brest au festival DañsFabrik !
Le Fourneau propose également de découvrir le spectacle Floe, de Jean-Baptiste André, création soutenue et accueillie en résidence dans notre lieu de fabrique brestois au printemps 2016.
Un nouvel écrin accueillent ces deux propositions artistiques en espace public cette année : les Ateliers des Capucins.
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ASSOCIATION W – JB ANDRE – Floe
Installation performance – 35mn
mardi 28 février à 18h03 et mercredi 1er mars à 12h32 – Ateliers des CapucinsFloe : Morceau détaché de glace de mer de dimensions assez grandes.
Floe confronte, de manière pure et dénuée de tout artifice, un corps à un espace. Un homme se retrouve en prise avec un étonnant relief qu’il devra traverser pour son propre salut. L’exploration de cette terra incognita laisse apparaître une poétique de l’action pure. On suit le parcours d’un homme, qui apparaît, disparaît selon les aspérités de la sculpture, chute, grimpe, glisse… dans une suite d’actions et de contraintes physiques à « jouer-déjouer ».
Activée par cet équilibriste-danseur, l’œuvre plastique prend une forme onirique. La collaboration entre art et danse contemporaine donne jour à une installation-performance alliant mise en mouvement du corps et de l’imaginaire.Conception, interprétation : Jean-Baptiste André / Conception de l’œuvre scénographique : Vincent Lamouroux
COMPAGNIE FURINKAI – Sillas
Performance chorégraphique et musicale – 60mn
vendredi 3 mars à 18h03 et samedi 4 mars à 15h15 – Ateliers des CapucinsPhoto : Kevin Morizur Sillas est une écriture en mouvement, chorégraphique et musicale, à partir de la relation du corps et d’un objet quotidien, la chaise. Les chaises comme lieu d’exploration, de métamorphose, de dialogue, de construction, d’identité culturelle, sociale, politique, poétique. Un pliage, dépliage permanent de l’espace qui s’initie dans une dynamique de chaises en mouvement, laissant surgir dans ses tracés éphémères des territoires de mémoire, fragments d’histoire d’humanité.
Pour cette première, Sillas questionnera la mémoire des Capucins, à travers un dialogue entre ce lieu et les habitants du quartier. Suivez la création du spectacle au fil des reportages du Fourneau.Conception, mise en scène et interprétation : Carlos Canales, Nicolas Eyzaguirre, Satchie Noro, Juan Pablo Larenas / Scénographie de chaises : Silvain Ohl et Georges Matichard / Costumes : Mayra Olivares Huerta / Régie son : Vincent Mallet / Avec la complicité de : Millaray Lobos Garcia
Ateliers
La chorégraphe Satchie Noro invite les habitants de la métropole brestoise à participer à cette nouvelle création !
Elle propose des ateliers gratuits et ouverts à tous, à partir de 18 ans : mardi 14 février et mercredi 15 février à 18h18 sur la Place des machines aux Capucins. Ces ateliers s’inscrivent également dans la démarche de la Fabrique citoyenne et poétique des Capucins. Il sera demandé aux participants de venir munis d’une chaise de leur quotidien, ou qui a une histoire particulière pour eux.– Ateliers artistiques avec la Cie Furinkai
Du 14 au 16 février 2017, la compagnie Furinkaï est la première à être accueillie en résidence de création aux Ateliers des Capucins, pour sa création in situ, « Sillas », dont la première est jouée dans le cadre du Festival DañsFabrik 2017 (collaboration Le Quartz – Le Fourneau) les 3 et 4 mars 2017, avec une cinquantaine d’habitants volontaires embarqués ! Une vidéo de 4’26 »
+ Matthieu Banvillet
raconté par les médias locaux …
Au Quartz de Brest, départ de Matthieu Banvillet, le directeur de « tous les publics »
Après dix années passées à la tête du Quartz, Matthieu Banvillet quittera ses fonctions ce vendredi. Un bail qui lui aura permis de bâtir son projet – « le Théâtre des Humanités » – sans jamais déroger à ses principes. Et avec, de l’avis général, la « sobriété » et « l’élégance » qui le caractérisent.Un article de Thierry Dilasser paru dans Le Télégramme du 19 février 2021.« J’ai toujours dit que dix ans à la tête d’un théâtre comme le Quartz étaient la bonne temporalité pour définir un projet, le mettre en place, et passer la main. Le risque, dans ce métier comme dans d’autres, c’est de faire le mandat de trop… », explique Matthieu Banvillet. (Le Télégramme/Thierry Dilasser)
1. Une décision prise il y a deux ans, « d’abord entre moi et moi »Arrivé à la pointe finistérienne « le 14 février 2006 », d’abord comme administrateur du Quartz puis comme directeur (depuis 2010), Matthieu Banvillet s’apprête à mettre les voiles. Ce vendredi, l’Auvergnat de naissance aujourd’hui âgé de 43 ans tournera « une page énorme » de sa vie professionnelle, et de sa vie « tout court ». Car « il n’y a pas un endroit au monde où je sois resté aussi longtemps », explique celui qui a pris la décision de partir il y a deux ans, « d’abord entre moi et moi », avant de l’officialiser en juin 2020. « J’ai toujours dit que dix ans à la tête d’un théâtre comme Le Quartz était la bonne temporalité pour définir un projet, le mettre en place, et passer la main. Le risque, dans ce métier comme dans d’autres, c’est de faire le mandat de trop… », poursuit-il.
Aussi, les travaux de rénovation du Quartz, préparés de longue date par ses soins (et qui impliqueront une fermeture complète des lieux entre avril 2021 et le printemps 2023), devraient être bénéfiques à Maïté Rivière, qui prendra sa suite à compter du 1er mars. « Pour quelqu’un qui arrive, c’est super de débuter par une période de programmation hors les murs. Cela met moins de pression et permet de découvrir le territoire et ses partenaires au sens large ».
2. Le « Théâtre des Humanités » : un projet à sa mesure
Interrogé sur ce qu’il aimerait qu’on retienne de lui, Matthieu Banvillet dit se féliciter d’avoir pu « mener à bien » son projet de « Théâtre des Humanités », qu’il avait défendu avant sa prise de fonction. « Un truc qui pouvait paraître évasif il y a dix ans mais qui, selon moi, fait totalement sens aujourd’hui », estime-t-il.
Unanimement reconnu pour ses qualités humaines et professionnelles, il restera le directeur ayant « ouvert en grand » les portes du Quartz à tous les publics, mais aussi celui ayant amené la Scène nationale dans les quartiers, par le biais d’événements « hors les murs ». Une complicité et une proximité que l’intéressé a su cultiver autant avec le public qu’avec les artistes accueillis, les partenaires publics et privés, et l’ensemble des personnels du Quartz. Et qui, associées à une programmation mêlant propositions populaires et exigeantes, lui auront permis de maintenir Le Quartz au premier rang des Scènes nationales de France en matière de fréquentation (150 000 visiteurs par an). Bien plus qu’une simple ligne sur un CV.
« C’est quelque chose que j’ai immédiatement adoré en arrivant ici : ce mélange de simplicité et de chaleur, de curiosité et de sens du collectif, avec un côté un peu alternatif, qui résume l’esprit brestois »
3. Il a ouvert en grand Le Quartz mais s’en ira les portes fermées…
S’il se félicite d’avoir pu accueillir des artistes de renommée internationale – au premier rang desquels Pina Bausch – et vu « vibrer » un nombre incalculable de fois le grand théâtre du Quartz, Matthieu Banvillet quittera la Scène nationale brestoise en pleine pandémie. Un véritable paradoxe pour celui qui ne manquait que rarement d’accueillir le public dans le hall les soirs de spectacles, avec la courtoisie qu’on lui connaît. Privé d’au revoir et de fête, l’intéressé ne cache pas qu’il « n’y a pas pire moment pour partir ». « Ce n’est vraiment pas terrible… Et en même temps… Cela rend peut-être mon départ un peu moins bouleversant », dit-il. Sans cacher ressentir « toujours la même colère » vis-à-vis de la fermeture imposée aux salles de spectacles et leurs protocoles sanitaires d’une « rigueur pourtant exemplaire ».
À lire sur le sujet : Maïté Rivière sera la nouvelle directrice du Quartz
4. « L’esprit brestois est unique »Après seize années brestoises, Matthieu Banvillet va donc s’en aller vers d’autres horizons. Professionnellement, l’intéressé confie n’avoir « aucune idée » sur ce qu’il fera « demain ». « Je n’ai pas de plan précis. Je ressens juste le besoin de prendre le large, de laisser reposer ces seize magnifiques années », dit-il, avant de prendre la direction de l’Amérique latine pour quelques mois. Et de se « laisser porter », après avoir cohabité si longtemps avec « la pression » inhérente à son poste. Jouissant d’une (très) solide réputation dans le milieu culturel, il concède ne pas être « trop inquiet » quant à son avenir professionnel, même si « rien n’est jamais acquis ».
Pour le reste, il conservera de Brest son « esprit unique », et « la ferveur de son public ». « C’est quelque chose que j’ai immédiatement adoré en arrivant ici : ce mélange de simplicité et de chaleur, de curiosité et de sens du collectif, avec un côté un peu alternatif », dit encore celui pour qui « Le Vauban incarne tout ça. C’est souvent là que tout commence… ».
« Il a transformé la ville de Brest »
C’est peu dire que Matthieu Banvillet faisait l’unanimité au sein des équipes du Quartz… (Le Télégramme/Thierry Dilasser) Ils s’appellent Dominique, Mélanie, Patricia, Philippe, Diane, Hélène, Anne, Nadège ou Aline (liste non exhaustive). Invités à réagir au départ de « leur » directeur, tous ces collaborateurs ont unanimement tenu à exprimer « l’admiration » qu’ils vouaient à Matthieu Banvillet. Un homme « hyper intelligent », « vif », « élégant », « bienveillant », « fidèle », « humble », « délicat », « ultra-travailleur », « complice » et « exigeant » (là encore, la liste est non exhaustive…). « Quelqu’un qui ne s’est jamais mis dans la peau d’un directeur » et qui « a toujours su faire preuve d’une proximité incroyable avec les équipes, le public, tous les acteurs du territoire et les artistes ». En seize ans, il a « tissé une histoire magnifique avec tous les publics », a su « placer Le Quartz au cœur de la cité » mais « tout en laissant la place aux autres salles », jouant le jeu de « la complémentarité ». « Il a transformé la ville de Brest », tranche, tout simplement, l’une de ses collaboratrices. « Et toujours dans l’intérêt des Brestois », poursuit cette autre, louant « le courage » de celui qui est allé au bout de ses idées (et qui est parti après dix ans de mandats) pour « donner sa chance à Brest de bénéficier d’une autre vision ».
Un constat également partagé par François Cuillandre, maire de Brest et président de Brest métropole (BM), qui « regrette » le départ de celui dont il avait poussé la candidature auprès du ministère il y a dix ans, « alors qu’il n’est généralement pas coutume de nommer numéro 1 le numéro 2 (Matthieu Banvillet était administrateur du Quartz avant d’être nommé directeur, NDLR) ». Stéphane Roudaut (vice-président de BM, maire de Gouesnou, conseiller régional et président de Brest’Aim) met, lui, en avant « un homme d’une profondeur extrême, tout en nuances, à l’intelligence humaine et sociale extrêmement forte ». « Son humilité et son grand sens de l’écoute vont terriblement me manquer », poursuit Stéphane Roudaut. Il n’est visiblement pas le seul…
Matthieu Banvillet du Quartz : à ton service, public !
Le 1er janvier 2011, il arrive, à 33 ans seulement, à la tête de la première Scène nationale de France. Il représente alors, selon son prédécesseur Jacques Blanc, « une nouvelle génération dans l’institution ».
Une mission que Matthieu Banvillet va optimiser : « Brest lui doit beaucoup, atteste Patrice Coum, directeur du Mac Orlan. Ce “faire-ensemble” qui fait l’originalité et la force de Brest, il en est devenu le principal instigateur. Engagé, concerné et respecté, Matthieu est celui qui a fédéré les différents acteurs culturels. »DañsFabrik, « le » festival de Brest, en est la preuve : construit à égalité entre les partenaires culturels brestois, de Passerelle à la Maison du Théâtre, en passant par les patronages laïques, les fameux PL, « aussi essentiels que singuliers », selon Banvillet.
Force de propositions, ce « grand bosseur » est, aussi, celui qui a mis les artistes brestois – Lola Gatt, Leonor Canales, le Teatr Piba – sur le devant de la scène. Jusqu’à l’internationale… « Toujours à l’écoute, il nous a offert un cadre professionnel idéal, mes rêves les plus fous se sont réalisés ! corrobore la danseuse Marcela Santander Corvalán. Cette formidable collaboration s’est changée en amitié. » Idem pour le musicien Philippe Arrii-Blachette : « C’est vrai, de relations de travail nous sommes devenus amis. Pour autant, nos projets étaient tout sauf “un truc entre copains.” »
Pour les artistes, quoi de plus précieux que ce soutien et cette fidélité exemplaires ? « Depuis mes débuts, il a cru en moi, il m’a fait confiance,continue l’homme de théâtre Pierre Guillois. Sans lui, Bigre, cette mécanique infernale, n’aurait jamais existé. » L’intéressé modère : « Avec les artistes, j’ai voulu créer une relation humaine, fraternelle. Le grand créateur, ce n’est pas le directeur ! C’est l’artiste. Le directeur, lui, joue le rôle du passeur. »
Le chorégraphe Mickaël Phelippeau, directeur artistique de À Domicile, confirme : « J’ai grandi en trouvant ma place au Quartz. Et mes créations ont pu s’exporter. » Tout en restant ancrées, comme Pour Ethan, dans cette aventure hors normes qui sensibilise les habitants de Guissény à la danse contemporaine. « Toute la puissance de feu du Quartz à la disposition d’A Domicile ! Génial ! Guissény est devenu un laboratoire, où s’inventent des façons d’associer artistes et population. »
C’est la grande qualité de Matthieu Banvillet, cette « loyauté » au service public, ou plutôt, au service du public. Cette ouverture est devenue son Théâtre des Humanités : « Il a fait évoluer l’image, trop élitiste, du Quartz, il a décomplexé le public, commente Patricia Kerdraon, chargée de relations publiques.Il y a un avant et un après Banvillet.»
Et le tout avec cette « coolitude » qui le caractérise : « Au Quartz, fini l’accueil très formel, en gilet, un brin coincé ! » rappelle Pierre Gonzales, chargé de l’accueil des artistes. « L’accueil s’est fait à son image : sobriété, élégance et sourire ! » complète Marie-Christine Le Pellerin, chef de salle.
Sans oublier, franc, joyeux et communicatif, le rire de Matthieu Banvillet ! Ce grand rire venu du fond du cœur. « Son départ, c’est la classe ultime ! sourit Mickaël Phelippeau. Ni aigri, ni frustré, mais parce qu’il en a juste fait le tour, Matthieu Banvillet part pour de nouvelles aventures ! »
Seule ombre au tableau, la crise sanitaire, qui « a rebattu les cartes de notre société en général et du Quartz en particulier, regrette Matthieu Banvillet. On aurait pu ouvrir, on sait accueillir le public, comme on l’a prouvé à la rentrée 2020. »
À la fin de cette « histoire d’amour magnifique avec Brest », son seul regret sera de « ne pas pouvoir dire au revoir au public brestois ». C’est vrai, Matthieu Banvillet aurait mérité, au grand théâtre, le plus beau des départs en fanfares !
Interview Avant son départ de la direction du Quartz, Matthieu Banvillet se livre en spectacles
Matthieu Banvillet s’apprête à quitter Brest et la scène nationale Le Quartz où il est en poste depuis 16 ans, dont dix comme directeur. Entretien.
Par Yann Guénégou Publié dans Côté Brest duArrivé en tant qu’administrateur du Quartz en 2005, Matthieu Banvillet va quitter la scène nationale de Brest où il avait été nommé directeur en 2011 (©Côté Brest). Matthieu Banvillet aura marqué la scène nationale de Brest, Le Quartz, de son empreinte. Disponible, optimiste, le sourire aux lèvres pour accueillir les spectateurs et ses interlocuteurs, défenseur d’un théâtre des humanités ouvert et accessible à tous, l’homme aura su se faire apprécier et respecter.
Il y a exercé pendant six années comme administrateur dès le 14 février 2005, puis a pris la suite de Jacques Blanc, à la direction, le 1er janvier 2011. Il s’apprête à tirer sa révérence à la fin du mois. Après 16 années au sein de l’établissement, dont dix en tant que directeur.
« Dès le départ, j’avais dans la tête l’idée de vivre un parcours de dix ans. Je trouve que c’est la bonne temporalité. Il est important pour changer, pour tout le monde. Un directeur conçoit la programmation artistique. Avec son équipe, certes, mais aussi selon ses appétences, ses choix. »
Et d’ajouter, d’emblée : «Je ne pars pas en désamour, loin de là, mais je pense que c’est très bien pour un théâtre de connaître une autre direction. Et à titre personnel, il faut savoir se remettre en question.» Vers de nouveaux horizons ? « Je vais quitter Brest, assez rapidement, ça c’est certain, pour laisser la main à Maïté Rivière, la jeune femme qui va me succéder le 1er mars. Je vais prendre un peu de temps, m’offrir une parenthèse pour bâtir un nouveau projet. Le Quartz, je l’ai vécu à 300%. C’est un engagement, matin, midi et soir. J’ai besoin de cette pause pour repartir sur autre chose.»
Matthieu Banvillet l’assure : «J’ai eu la passion du théâtre très jeune. Travailler dans un théâtre, c’était mon rêve. Construire un projet artistique est quelque chose de formidable. Vous façonnez une programmation pour le public mais vous y mettez forcément votre personnalité. Je pars dans une période particulière mais j’espère que les salles de spectacle pourront très rapidement accueillir de nouveau le public. Je suis confiant et optimiste. Pour moi, je le répète, c’était le bon moment. Mais je reviendrai en visite à Brest parce que cette ville aura été déterminante dans ma vie. »
MATTHIEU BANVILLET EN BREF
Né en Auvergne voici 43 ans, Matthieu Banvillet a fait des études à Sciences Po à Strasbourg puis à Bordeaux.
Attiré par le théâtre, il a commencé à travailler comme administrateur adjoint au centre dramatique national de Colmar. Puis il a été administrateur de La Passerelle, la scène nationale de Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor avant d’occuper le même poste au théâtre Le Carreau, scène nationale à Forbach, dans le département de la Moselle en Lorraine.
Il est arrivé en tant qu’administrateur au Quartz à Brest en 2005 où, après le processus de sélection habituel, il a succédé à Jacques Blanc à la direction le 1er janvier 2011.Actu : Si la ville de Brest était un spectacle que vous avez proposé au Quartz, quel serait-il ?
Matthieu Banvillet : Pour moi, Brest est la ville de tous les possibles, en évolution permanente. Le premier spectacle qui me vient à l’esprit et qui lui correspond particulièrement, je trouve, c’est « Bodies in urban spaces », de Willi Dorner. Nous l’avions accueilli, avec Le Fourneau, en 2012 à l’occasion de DañsFabrik.
Dans ce spectacle, on voit la ville d’une façon extraordinaire. Il était construit comme un parcours dans Brest, des étudiants en Staps et des artistes embarquaient les spectateurs dans leurs pas et prenaient des poses impressionnantes sur le pont de Recouvrance, dans des vitrines, sur les murs, du côté de l’église Saint-Louis… C’était très physique.
Si le public brestois était un spectacle ?
M.B. : Incontestablement, Fous de danse, du chorégraphe Boris Charmatz, présenté dans les ateliers des Capucins en mai 2017. C’était le premier événement organisé dans ce lieu magique, il a vu passer 5 000 personnes durant la journée. Autant dire que, comme souvent, le public brestois était au rendez-vous. Fous de danse avait été joué à Berlin et à Paris, et il y avait beaucoup moins de monde.
Le clou du spectacle restera le Soul train, qui avait vu les Brestois s’inviter en nombre à cette chorégraphie participative. C’était extraordinaire.
À Brest, le public est comme nulle part ailleurs : toujours partant, ouvert, curieux, simple. Les gens pratiquent beaucoup les arts vivants. Ce public a de l’empathie pour les artistes, il est à l’écoute, bienveillant… Cela ne veut pas dire qu’il aime tout.Si un manque culturel dans la ville rappelait un spectacle ?
M.B. : Je ne vois pas de manque tant les propositions sont nombreuses. En revanche, en ce moment, ce qui me manque le plus, ce n’est pas un spectacle mais un lieu : le Vauban. Il est unique au monde. Le Vauban, en quelque sorte, c’est Brest ! Avec son bar, son restaurant, son hôtel, son club. Tu sais que, quand tu vas au Vauban, tu vas passer une soirée que tu n’avais pas prévue. Ça correspond à l’état d’esprit de cette ville et la culture, à Brest, est marquée par ce lieu. Un réseau de salles s’est bien sûr développé, mais il y a encore et toujours cette marque du Vauban.
Un spectacle illustrerait-il votre arrivée à Brest et votre départ ?
M.B. : Pas un spectacle mais les spectacles du théâtre équestre Zingaro, de Bartabas. Il est passé à Brest huit fois en tout, la première en janvier 2012 avec Le centaure et l’animal. Il est revenu dès octobre 2012 pour un projet énorme, Calacas, aux Capucins, avant le début des travaux. Le chapiteau était installé là où a aujourd’hui été aménagée la place des Fraternités. C’était monumental et la preuve que la culture à Brest est un projet très ambitieux, avec une collectivité qui en a fait l’un de ses axes majeurs.
La dernière fois que Zingaro est venu, c’était en octobre 2019 avec Ex anima. Nous avions déjà investi les Capucins, que pouvait-on proposer ? Nous avons voulu présenter son spectacle au fort de Penfeld à Guilers, pour montrer que l’ensemble du territoire métropolitain était concerné. Une métropole en permanent renouvellement. Une ville de tous les possibles, quelque fois, ça s’arrête, mais à Brest, ce n’est pas fini, loin de là…
J’ai fait mes débuts à la direction du Quartz et presque la fin avec Zingaro : la boucle est bouclée.
Une réponse sur “6 années de « DañsFabrik »avec Matthieu Banvillet …”
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