Les Chiliens rejettent la Constitution rédigée par droite et ultra droite …

Le Chili a rejeté le dimanche 17 décembre 2023 la deuxième proposition de constitution soumise à un référendum. Avec plus de 55% des votes, ils et elles ont dit non au texte élaboré par la droite et l’extrême droite, mettant ainsi fin à quatre années de débats, de scrutins à répétition et d’incertitude. «Sous ce mandat, le processus constitutionnel est clos. Il y a d’autres urgences», a déclaré le président de gauche Gabriel Boric …

La Constitution datant de la dictature d’Augusto Pinochet reste donc la référence. Explications dans cette vidéo de 1’58 » signée TV5Monde .


Le Chili rejette le projet de nouvelle Constitution

Le Chili a rejeté dimanche la deuxième proposition de constitution qui était soumise à un référendum. Avec 55% des votes, les Chiliens ont dit non au texte qui avait été élaboré par la droite et l’extrême droite, mettant ainsi fin à quatre années de débats, de scrutins à répétition et d’incertitude. Publié par RFI le

Les partisans du contre célèbrent les résultats du référendum sur la nouvelle proposition de constitution du Chili à Santiago le 17 décembre 2023.
Les partisans du contre célèbrent les résultats du référendum sur la nouvelle proposition de constitution du Chili à Santiago le 17 décembre 2023. AFP – JAVIER TORRES

Retour à la case départ au Chili. Après deux échecs, le Chili conservera donc la Constitution actuellement en vigueur, celle qui date de la dictature d’Augusto Pinochet. Le vote contre a remporté 55,75% des voix, tandis que le pour a obtenu 44,25%, selon les résultats officiels publiés par le Service électoral (Servel) après 99% des bulletins dépouillés.

« Sous ce mandat, le processus constitutionnel est clos. Il y a d’autres urgences », a déclaré le président de gauche Gabriel Boric dans un discours au palais présidentiel de La Moneda. « Notre pays continuera avec la Constitution actuelle, car après deux propositions constitutionnelles soumises à un référendum, aucune n’a réussi à représenter ou à unir le Chili dans sa belle diversité », a ajouté le président, qui a soutenu la première proposition avancée par la gauche et a opté pour la neutralité sur la seconde.

Le président chilien a également précisé que les résultats de ces processus ont divisé le pays et que les discussions constitutionnelles qui ont suivi n’ont pas permis de répondre à l’aspiration collective de créer une nouvelle constitution qui reflète réellement les points de vue de tous les citoyens. « Le référendum constitutionnel était censé apporter de l’espoir, mais il a généré de la frustration et même de la lassitude dans une grande partie de la population. »

La révision de la Constitution de l’ère Pinochet (1973-1990), considérée comme un frein à toute réforme sociale de fond, avait été actée pour contenter le mouvement social de 2019 contre les inégalités qui a fait une trentaine de morts.


Chili : la nouvelle Constitution rejetée par référendum

La Loi fondamentale datant de la dictature d’Augusto Pinochet devrait rester en vigueur, le président Boric ayant assuré que cette seconde consultation serait la dernière tentative de réformer la Constitution. Un article paru le 18 dec 2023 dans Le Monde.fr avec AFP

Un fonctionnaire tient un bulletin, après la fermeture des bureaux de vote du référendum sur une nouvelle Constitution chilienne, à Santiago, 17 décembre 2023.

Revers définitif pour une nouvelle Constitution au Chili. Plus de 15 millions d’électeurs étaient appelés à voter par référendum, dimanche 17 décembre, pour la seconde fois en un peu plus d’un an, pour remplacer la Loi fondamentale en vigueur depuis la dictature d’Augusto Pinochet. Selon les résultats partiels publiés par le Service électoral (Servel), le contre l’a emporté par 55,75 % des voix, tandis que le pour a obtenu 44,25 %, après dépouillement de 99 % des votes.

Le texte soumis au vote, plus conservateur que l’actuelle Constitution, a été rédigé par ceux qui défendent l’héritage du général Pinochet, après le rejet, en septembre 2022, d’une première proposition progressiste soutenue par le président de gauche, Gabriel Boric. Ce dernier, plus jeune dirigeant de l’histoire du Chili, âgé de 37 ans, a fermé la porte à toute nouvelle tentative de réformer la Constitution.

« Sous ce mandat, le processus constitutionnel est clos. Il y a d’autres urgences », a-t-il soutenu dans un discours au palais présidentiel. « Notre pays continuera avec la Constitution actuelle, car après deux propositions constitutionnelles soumises à un référendum, aucune n’a réussi à représenter ou à unir le Chili dans sa belle diversité », a ajouté le président, qui avait opté pour la neutralité sur cette consultation.

Contenter le mouvement social de 2019

La révision de la Constitution de l’ère Pinochet (1973-1990), considérée comme un frein à toute réforme sociale de fond, avait été actée pour contenter le mouvement social de 2019 contre les inégalités, qui a fait une trentaine de morts. Un an plus tard, les Chiliens avaient approuvé à 80 % l’élaboration d’une nouvelle Constitution.

Après le rejet de la première proposition, M. Boric a subi un nouveau revers en mai, lorsque la droite ultraconservatrice est arrivée en tête du scrutin pour élire les membres qui allaient former le Conseil constitutionnel chargé de rédiger la nouvelle Loi fondamentale.

Le Parti républicain (extrême droite) a séduit les électeurs par son discours intransigeant contre l’insécurité, qu’il associe principalement à l’immigration vénézuélienne. L’opposition a présenté le vote de dimanche comme une consultation sur le président Boric, qui a surfé sur une vague de mécontentement pour être élu à la fin de 2021, à l’âge de 35 ans, comme le plus jeune dirigeant de l’histoire du Chili, mais dont la cote de popularité est désormais en baisse.

« Nous n’avons pas réussi à convaincre les Chiliens que cette Constitution était meilleure que l’actuelle et qu’elle constituait le moyen le plus sûr de mettre fin à l’incertitude politique, économique et sociale », a déclaré José Antonio Kast, chef du Parti républicain, et ancien candidat à la présidentielle battu par M. Boric en décembre 2021. « Il n’y a rien à célébrer. Et non seulement nous ne pouvons pas célébrer, mais le gouvernement et la gauche ne peuvent pas non plus se réjouir, parce que les dégâts que le Chili a subis ces quatre dernières années sont immenses et plusieurs décennies seront nécessaires pour les réparer », a-t-il ajouté.

Un enthousiasme refroidi

La proposition de nouvelle Constitution renforçait le caractère conservateur du texte actuel, qui date de 1980, en particulier sur des questions telles que l’avortement et la sécurité publique. L’avortement était totalement interdit au Chili jusqu’en 2017, quand une loi l’a autorisé, mais seulement en cas de risque pour la vie de la mère, de viol ou de fœtus déclaré non viable. La Constitution actuelle « protège la vie de celui qui va naître », mais le texte rejeté allait au-delà, en faisant de l’embryon une personne, rendant ainsi plus difficile la justification d’un avortement.

Le nouveau texte reconnaissait, en revanche, pour la première fois les peuples autochtones, une aspiration de longue date des peuples indigènes, majoritairement mapuche, qui représentent environ 12 % de la population, mais ne répondait pas à leur demande de plus d’autonomie.

L’enthousiasme pour une nouvelle Constitution a été refroidi par la pandémie, l’inflation et un sentiment croissant parmi la population d’insécurité et de lassitude. « Il y a une atmosphère de désenchantement, de peu d’intérêt, de peu de motivation et de fatigue par rapport à la question constitutionnelle », expose Claudia Heiss, politologue à l’Université du Chili. « Les gens veulent des choses plus basiques : ils veulent la sécurité, l’ordre public, plus de policiers dans les rues », précise-t-elle.


Au Chili, le désenchantement démocratique

Les Chiliens ont rejeté le 17 décembre le deuxième projet de Constitution proposé depuis la révolte sociale de 2019. La Constitution de Pinochet reste en vigueur et l’espoir de la sortie du néolibéralisme s’éteint. Un article signé Marion Esnault dans Reporterre du 18 décembre 2023.

 

55 % des électeurs chiliens se sont exprimés le 17 décembre « Contre » le projet de Constitution proposé par un Conseil constitutionnel élu en mai dernier, et dominé par la droite traditionnelle et l’extrême droite. Très critiquée pour son conservatisme, son recul sur les droits humains et ses lacunes sur le plan écologique, cette deuxième Constitution n’a pas convaincu. Le Chili maintient donc la Constitution d’Augusto Pinochet, adoptée en 1980, pierre angulaire du modèle néolibéral.

Pourtant, le chemin de sortie du néolibéralisme semblait tout tracé. Deux ans après la révolte sociale de 2019 où des millions de Chiliens exigeaient un accès gratuit à l’éducation et à la santé, des pensions de retraite dignes ou encore la déprivatisation des sources d’eau, un jeune président de gauche, Gabriel Boric, a fait son entrée au palais de la Moneda.

En mai 2021, une Assemblée constituante, composée majoritairement d’indépendants issus des mouvements sociaux et de représentants de la gauche progressiste, avait été élue. Cette Assemblée avait écrit une Constitution très ambitieuse sur le plan écologique et social, qui ouvrait la voie à la sortie du néolibéralisme. Mais c’était sans compter sur les forces conservatrices du pays andin qui ont convaincu 62 % des Chiliens de rejeter le texte, lors du scrutin de septembre 2022.

Le désenchantement et la lassitude constitutionnelle

Quelques jours avant ce nouveau référendum, dans les rues de Santiago, il y avait peu d’effervescence autour de la campagne électorale. Quelques affiches « En Contra » (Contre) et « A favor » (Pour) se devinaient sur les murs de la capitale. Mais le peu d’intérêt des Chiliens pour la nouvelle Constitution était palpable. « Ça ne va pas résoudre nos problèmes d’insécurité, de chômage ou d’inflation », s’agaçait Carolina, à la sortie du métro, après avoir refusé un prospectus qui invite à voter « Pour ».

« Il y a une atmosphère de désenchantement, peu de motivation et de la lassitude par rapport à la question constitutionnelle, explique Claudia Heiss, politologue à l’université du Chili. L’électorat s’est mobilisé essentiellement parce que le vote est obligatoire. S’il était volontaire, nous aurions eu un taux de participation très bas. » 84 % des électeurs se sont rendus aux urnes.

« Il y a d’autres urgences » que la Constitution

Quelques mois après la révolte sociale en octobre 2019, la pandémie de Covid-19 a mis fin à l’effervescence populaire. Puis, l’inflation, l’insécurité galopante et la migration ont fait basculer les préoccupations des Chiliens. « Les gens veulent des choses plus élémentaires : la sécurité, l’ordre public, une bonne situation économique. Un retour à la normale après quelques années de vie très anormale », ajoute Claudia Heiss.

Après l’annonce des résultats le 17 décembre au soir, le président Gabriel Boric a pris la parole sur la chaîne nationale pour annoncer que « dans le cadre de [son] mandat, il n’y aura pas d’autre processus constitutionnel ». Il a ajouté que « les urgences sont autres » et que son gouvernement travaille déjà « aux réformes de pensions de retraite », « de santé publique » et « un accord pour une distribution plus juste des richesses ».

Il a ajouté que « la politique a une dette envers le peuple du Chili » ; car 79 % des Chiliens avaient exprimé en octobre 2020, lors du premier référendum de ce long processus, qu’il voulait une nouvelle Constitution. Après deux tentatives, le Chili a échoué et maintient la Constitution de Pinochet, qui a été réformée soixante-dix fois depuis le retour à la démocratie en 1990.


Entretien

Référendum au Chili: «Cela dit beaucoup de choses sur la polarisation de la société chilienne»

C’est la deuxième fois en deux ans que les Chiliens disent « non » à un projet de Constitution. L’année dernière, le texte était jugé trop à gauche, cette fois beaucoup trop à droite et trop conservateur. Analyse avec Olivier Compagnon, professeur d’histoire contemporaine à l’université Sorbonne nouvelle, membre du Centre de recherche et de documentation sur les Amériques (Creda). Publié par RFI le

Une urne dans un bureau de vote de Santiago la capitale du Chili le 17 décembre 2023.
Une urne dans un bureau de vote de Santiago la capitale du Chili le 17 décembre 2023. AP – Esteban Felix

RFI : En fin de compte, il y a eu quatre années de processus depuis les grandes manifestations de 2019 et un échec à la fin pour le président Gabriel Boric ?

Olivier Compagnon : On peut voir ça comme ça. Mais dans un premier temps, le résultat de dimanche est quand même une semi-victoire pour Boric et pour la gauche puisque ce qui était en jeu hier, c’était de remplacer la vieille Constitution de Pinochet, celle de 1980, par une Constitution infiniment plus, à la fois, libérale économiquement, et conservatrice dans un certain nombre de visions sociales. Donc, de ce point de vue-là, il y a un soulagement et notamment un soulagement dans le camp progressiste au Chili. Donc, ce n’est pas entièrement un échec.

Après effectivement, si on inscrit le vote d’hier dans la séquence des quatre dernières années, on peut avoir tendance à se dire : tout cela pour ça. Puisque finalement, on avait le point de départ du grand mouvement social de la fin de l’année 2019 qui avait quand même abouti, un an plus tard, à ce référendum très intéressant où 80% des Chiliens s’étaient exprimés pour changer de Constitution et rompre avec le dernier gros héritage du pinochétisme. Quatre ans plus tard, voilà, ça n’a pas fonctionné. Ça dit beaucoup de choses sur la polarisation de la société chilienne, avec une extrême droite, on le sait, plus forte depuis quelques années, mais aussi un pôle progressiste qui avait compté ses troupes en quelque sorte lors du mouvement de 2019 et qui reste, dans une certaine mesure, présent au sein de la société chilienne. De ce point de vue-là, il y a eu aussi des transformations politiques. Mais en tout cas effectivement, on a l’impression, d’un point de vue constitutionnel – d’ailleurs ce n’est pas une impression, c’est la vérité -, qu’on revient au statut quo.

Est-ce que l’on peut voir dans la conclusion politique de tout ce processus constitutionnel, une défaite des extrêmes ?

Je n’en suis pas complètement convaincu. Ce n’est pas complètement une défaite de l’extrême droite. Certes le résultat leur a été défavorable, mais ils réalisent quand même un score de près de 45% en faveur d’une Constitution bien plus dure et conservatrice que celle de Pinochet. Cela nous dit quelque chose de très fort pour les années qui viennent. On a là tout de suite en tête les prochaines échéances électorales, notamment celles de la fin de l’année 2025 pour la présidence. Et ce que nous dit le vote d’hier, c’est que l’extrême droite, qu’elle soit représentée par José Antonio Kast ou par quelqu’un d’autre, sera extrêmement bien placée pour accéder au pouvoir en 2025-2026. Donc, je n’ai pas l’impression que ce soit complètement un échec pour l’extrême droite.

Ensuite, ce qui est certain, c’est qu’il faut revenir aussi aux raisons de l’échec du référendum de septembre 2022, donc du premier projet de Constitution dont on a pu dire d’un certain côté que c’est la première Constitution du 21e siècle, la première Constitution qui prenait en compte toute une série de problématiques qui traversent nos sociétés : le droit à la nature, le droit des femmes à disposer librement de leur corps et donc pour le Chili l’ouverture à une loi sur l’avortement, un État plurinational… Et puis effectivement, il y avait tellement de choses qui venaient rompre avec l’histoire chilienne depuis un siècle et demi qu’une majorité s’est prononcée à l’encontre de cette Constitution. Il n’en demeure pas moins que le Chili reste travaillé par toute une série de questions. Ce sont des questions éminemment  politiques, par exemple la question Mapuche, plus généralement des peuples natifs, des mouvements ultraféministes ultra-puissants qui demandent effectivement un certain nombre de lois, notamment sur la question de l’avortement. Cela ne va pas disparaitre non plus.

Ma lecture, c’est plutôt qu’on a une société non pas qui a perdu sa boussole politique, mais qui est travaillée effectivement par des mouvements assez extrémistes de part et d’autre. Et puis après, il y a des aléas politiques qui changent le rapport de force à tel ou tel moment. En 2021, le rapport de force était favorable à la gauche, et Boric a gagné l’élection présidentielle. Il n’est pas du tout inenvisageable que nous ayons un retour de manivelle en 2025.

Boric a promis en tout cas de poursuivre un certain nombre de réformes. Est-ce qu’avec la Constitution actuelle, il a les mains libres pour les mener ? Parce que c’était ça aussi l’un des enjeux…

Bien entendu. Ce n’était pas l’enjeu d’hier. L’enjeu d’hier, c’était au contraire de constitutionnaliser, et encore plus, le fait que l’État n’avait qu’une fonction subsidiaire.

C’est ça, de réduire au minimum le rôle de l’État. Ce qui est déjà le cas dans la Constitution actuelle ?

C’est ça. La Constitution de 1980, c’est aussi une Constitution dont on disait à juste titre qu’elle avait en quelque sorte gravé dans le marbre le modèle néolibéral où, au fond, l’État en matière économique et sociale n’intervient qu’en dernier recours lorsque les intérêts privés ne peuvent pas prendre en charge telle ou telle question, lorsqu’on ne peut pas faire du marché en quelque sorte. Et effectivement, c’est l’une des limites auxquelles est confronté Boric pour les deux années de mandat qui lui restent. Mais simplement, il y en a d’autres à mon avis. Dimanche, il a eu un discours très politique en se disant, « le cycle est terminé, on ne va pas continuer ». Il prend acte d’une réalité : c’est la fatigue électorale des Chiliens qui s’est d’ailleurs traduite hier, il faut le signaler, par un grand nombre de votes blancs et nuls, beaucoup plus important que lors des précédentes consultations. Et cela dit quelque chose. Et puis, il a eu un discours très positif en disant : « maintenant, il nous reste beaucoup de choses à faire, les enjeux sociaux, les enjeux économiques, etc. », à la nuance près que premièrement, la conjoncture économique est mauvaise au Chili actuellement, elle est mauvaise au Chili comme dans de très nombreux pays d’Amérique latine.

Par ailleurs, il y a un deuxième élément très important, c’est qu’il faut toujours le rappeler : Boric n’a pas de majorité parlementaire et ça, on le sait depuis qu’il a pris ses fonctions en mars 2022. Il n’a pas de majorité parlementaire et il avait dit pendant sa campagne, et il avait raison, je pense, que la mère de toutes ses réformes, c’était la réforme fiscale. Il fallait absolument réussir à négocier, à trouver une majorité pour une réforme fiscale qui dote l’État chilien de ressources pérennes qui permettent ensuite de développer des politiques publiques contre les inégalités qui traversent ce pays de manière absolument fondamentale.

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