Fin de campagne référendaire tendue au Chili …

Les électeurs chiliens sont appelés à se prononcer ce dimanche 17 décembre sur un projet de nouvelle Constitution rédigé par la droite et l’extrême droite, quatre ans après le vaste mouvement social qui avait conduit un président de gauche à la tête du pays. Le texte est hérité de la dictature Pinochet. Comment vont se comporter les électrices et électeurs chiliens ?

Un an après avoir rejeté le texte porté par les progressistes, les électeurs sont à nouveau appelés à se prononcer, ce dimanche, sur une Charte fondamentale, cette fois rédigée par l’extrême droite. Elles semblent si loin, désormais, les illusions de la gauche chilienne. Quatre ans seulement après l’estallido, le vaste mouvement social qui avait rassemblé des centaines de milliers de personnes dans la rue contre la hausse des prix et les inégalités sociales, et deux ans après l’élection du président de gauche Gabriel Boric, qui avait promis de débarrasser le pays de sa Constitution héritée de la dictature militaire d’Augusto Pinochet


Chili : la fin de la campagne référendaire perturbée par des arrestations de proches du pouvoir

Au Chili, la coalition gouvernementale de Gabriel Boric continue d’être éclaboussée par un vaste scandale de corruption qui a éclaté il y a six mois. Deux personnes, qui étaient membres d’un parti proche de celui du président, ont été arrêtées cette semaine dans le cadre de l’enquête. Des détentions qui surviennent la veille de la fin officielle de la campagne pour le référendum de dimanche sur la nouvelle Constitution.

Chili: le texte du projet de nouvelle Constitution est proposé dans le métro de Santiago, la capitale, le 14 décembre 2023.
Chili : le texte du projet de nouvelle Constitution est proposé dans le métro de Santiago, la capitale, le 14 décembre 2023. AP – Esteban Felix

Ils sont quelques dizaines de militants de droite, favorables au nouveau texte constitutionnel, regroupés dans le quartier des affaires pour une dernière mobilisation avant le vote de dimanche.

Parmi eux, Cristelle, qui pense notamment que le nouveau texte pourrait résoudre la corruption. « La corruption dans notre pays, ce sont des millions de pesos qui étaient destinés aux plus pauvres mais qu’ils ont emportés avec eux », regrette-t-elle au micro de notre

Elle fait référence à la récente arrestation de deux personnes soupçonnées de fraude, trafic d’influence et corruption. Daniel Andrade y Carlos Contreras, mise en cause dans l’affaire « Convenios », sur de l’argent public attribué de façon supposément indue à des fondations privées.

Ils étaient membres d’un parti proche de celui du président Gabriel Boric, Revolución demócratica, dont ils ont depuis été exclus. « Il faut en finir avec la corruption ! »

De son côté, l’extrême droite chilienne – qui a écrit la proposition de Constitution — se frotte les mains et tente de tirer profit de la situation, tout en décrédibilisant la gouvernance de Gabriel Boric.

Beatriz Hevia, avocate d’extrême droite du Parti républicain, est l’ancienne présidente du Conseil constitutionnel. « Ceux qui veulent moins de corruption en politique et plus de transparence, il faut qu’ils votent “pour” la nouvelle Constitution, car elle garantit tout cela. Je suis confiante et cette proposition de Constitution freinera la corruption. »

Même s’ils ne se sont pas prononcés publiquement, le président Boric et sa coalition de gauche voteront, « contre », la nouvelle Constitution. Les derniers sondages indiquent également que le texte pourrait être rejeté …