Et Jacques Guérin inventa Quai Ouest Musiques en 1994 …

C’est en 1994 que Jacques Guérin fonde officiellement , « sa petite entreprise« . 30 ans plus tard, l’histoire de « Quai Ouest Musiques » continue et l’état d’esprit demeure. Et Jacques n’oublie jamais de rendre hommage à celles et ceux qui ont rendu son aventure possible.  Ça se passait déjà sur les quais du Port de Commerce, dans le hangar de la Rue de Bassam …


Un soir de décembre 1992 dans Le Hangar de la Rue de Bassam …
Là où co-habitaient l’association des Grains de Folie, la SARL Métafollis et au dessus, dans le petit bureau voisin, Roger Gougeon et les pionniers de La Recouvrance  …

Dans l’Ouest France de l’époque ( clin d’oeil à Pierre Gilles) …


Dans Le Télégramme de l’époque ( clin d’oeil à Jean Luc Germain) …


Et même dans Le Courrier du Léon ( clin d’oeil à Claire Boucher) !


« C’est à Brest que j’ai choisi de m’ancrer »

Un article publié dans l’Ouest-France du

Jacques Guérin : « C'est Brest qui m'a tout apporté. »
Jacques Guérin : « C’est Brest qui m’a tout apporté. » |
Un entretien avec Jacques Guérin, fondateur de Quai Ouest et directeur du festival du Bout du Monde.

Trois jours de festivités pour les 20 ans de Quai Ouest, vous voyez les choses en grand !

Oui, c’est normal ! J’avais pensé à une petite fête entre amis et c’est devenu un festival qui sera, je l’espère un grand moment de partage ! J’ai eu envie de réunir tous les copains qui ont fait la richesse de Quai Ouest, qui est le résultat de belles rencontres humaines et musicales. Surtout, j’ai eu envie de rendre aux Brestois, au public des concerts, tout ce qu’ils m’ont donné au fil de ces 20 années. C’est bien connu : « Brest, on n’y passe pas, on y vient. » Et moi, je ne suis jamais reparti. C’est Brest qui m’a tout apporté. C’est là que je me suis ancré, sur le port de commerce. J’aime l’esprit Ti Zef, ce dynamisme sans esbroufe. Je me devais de remercier ma ville.

Racontez-nous votre parcours…

Tout s’est fait naturellement. Je travaillais à la programmation des Jeudis du port de Brest avec Michèle Bosseur et Claude Morizur, du Fourneau, au sein de Grains de folie. J’ai eu envie de créer ma propre agence artistique. Au départ, j’ai rassemblé une toute petite équipe de passionnés. Quand j’ai fondé Quai Ouest, je n’avais que mon stylo et un carnet d’adresses, mon réseau de contacts, les musiciens avec lesquels je travaillais. Je me présente souvent comme un artisan du spectacle. J’ai commencé comme éducateur, j’ai travaillé au CLAJ, le Club loisirs action jeunesse, une association d’éducation populaire qui aide les jeunes à monter des projets, à être acteurs de leurs loisirs et non simples consommateurs de programmes socioculturels établis par d’autres. C’est de là que je viens, les paillettes, le show-biz, ça ne m’intéresse pas.

Comment expliquez-vous la pérennité de Quai Ouest ?

J’aime bien faire des comparaisons avec le foot, que je n’ai jamais cessé de pratiquer. Je pense qu’il faut aller droit au but, je crois au travail en équipe. Dans ce boulot, il faut savoir écouter et fédérer. Et avoir les pieds sur terre. Tout en restant au contact des gens.

C’est quoi le sens de votre métier ?

C’est faire découvrir des nouveaux sons, des voix du monde entier, d’ici et d’ailleurs, de partager la musique, d’explorer, de dénicher, de voir les gens sourire et agiter la tête. Et d’assumer ses choix artistiques. Dans différents styles, on programme, en totale liberté, ceux que l’on aime. On y met du sens, on n’obéit pas aux agents d’artistes en promotion. On ne va pas plus vite que la musique : on parie, on ose et on assume.

Le prochain projet de Quai Ouest ?

On y travaille activement. Comme Rennes a ses Transmusicales, ce sera un nouveau festival brestois, lié à la musique, conçu pour s’installer durablement. Plutôt branché pop rock, il s’inscrira dans la continuité des rencontres artistiques que Quai Ouest privilégie. Pour l’instant, on cherche un site vraiment emblématique de Brest. On avait pensé aux Capucins, mais ça ne correspond pas aux attentes de la municipalité sur ce site. On espère lancer la première édition en 2015.


2024 , Quai Ouest Musiques ses 3 décennies … et celles à venir !

30 ans de spectacles et de musiques dans le pays brestois aux côtés de Quai Ouest et Jacques Guérin

Par Manon Le Dantec dans Le Télégramme du

Jacques Guérin fête ses 30 ans, ou presque. Depuis trois décennies, Quai Ouest Musiques fait vivre le Finistère au rythme d’événements. Rencontre avec celui qui « a ça dans les gènes ».

L’équipe de Quai Ouest Musiques à bord du Brestoa, le mercredi 13 décembre : de gauche à droite, Marc Jouon (production), Maria Jézéquel (administration), Guillaume Rocaboy (production), Jacques Guérin (direction), Laurine Tenniere (administration) et Chloé Berthou-Lis (communication).
L’équipe de Quai Ouest Musiques à bord du Brestoa, le mercredi 13 décembre : de gauche à droite, Marc Jouon (production), Maria Jézéquel (administration), Guillaume Rocaboy (production), Jacques Guérin (direction), Laurine Tenniere (administration) et Chloé Berthou-Lis (communication). (Photo Le Télégramme/Manon Le Dantec)

Comment est né Quai Ouest Musiques ?

Jacques Guérin : « La création de Quai Ouest Musiques, c’était une envie de travailler sur un long terme. Je travaillais déjà sur les Jeudis du Port, les Mardis de Morgat et de Plouescat. Donc j’étais déjà sur des projets liés à la musique. Puis cela s’est fait au travers de choix artistiques et de musiciens qui m’ont fait confiance. C’était une évidence. Mais il fallait créer, réfléchir, concevoir… Honnêtement, le démarrage n’a pas été facile. Cela a surtout été rendu possible grâce à la confiance de la Ville de Brest, qui a été un élément moteur ».

Quelles sont les caractéristiques de Quai Ouest Musiques ?

« Quai Ouest Musiques est une aventure. C’est dénicher et présenter de jeunes artistes. Créer, bâtir, concevoir, cela fait partie de mes gènes. C’est un vrai métier, il faut être à l’écoute, curieux et aller dans d’autres festivals. Quand on a créé le Bout du monde en 2000, il fallait trouver des musiques et des artistes à l’international, aussi bien d’Afrique, d’Asie que d’Europe. Quai Ouest Musiques, c’est donc un ADN de découverte. Ce que l’on fait et ce que l’on souhaite faire dans notre programmation, c’est apporter de la singularité, qui est un mot fort pour nous. Nous avons toujours voulu être très éclectiques. Et puis nous assumons toujours nos choix artistiques, nous y mettons du sens ».

Quels sont les projets dont vous êtes le plus fier ?

« C’est difficile d’y répondre, mais il y a deux projets qui, au fond de moi-même, sont importants dans mon métier et dans ma vie. Ce sont les Jeudis du port et le Festival du Bout du monde. Ce qui est bien aux Jeudis du port, c’est que tout le monde peut se rencontrer. Et le Bout du monde, c’est la découverte ».

Pourquoi avoir décidé de marquer le coup pour les 30 ans ?

« Nous fêtons les 30 ans, mais il ne faut pas être nostalgique. C’est 30 ans de découverte, de passion, de travail, mais nous sommes tournés vers l’avenir. On se pose un moment, c’est une image, c’est un moment fort, et puis on repart et on bascule dans les 30 ans qui viennent ».


Pour Jacques Guérin, le collectif passe avant tout dans le pays de Brest

Par Jean-Luc Padellec dans Le Télégramme du

Les Jeudis du port, le Bout du monde, les Mardis de Morgat et de Plouescat… Avec son sens du collectif et du partage, Jacques Guérin a contribué à placer le pays de Brest sur la mappemonde musicale.

Jacques Guérin, fondateur de Quai Ouest Musiques et du festival du Bout du monde.
Jacques Guérin, fondateur de Quai Ouest Musiques et du festival du Bout du monde. (Photo Le Télégramme/Jean-Luc Padellec)

La crise sanitaire liée à la covid-19, avec l’arrêt des concerts, a-t-elle été la période la plus compliquée de votre carrière ?

Jacques Guérin : « Oui. Psychologiquement, c’était une période très dure à passer. Quand tout était à l’arrêt, je me forçais quand même à venir tous les jours au bureau sur le port de co’. Parfois, il n’y avait pas âme qui vive, pas une voiture en circulation, on se serait cru en temps de guerre. Mais je venais, car j’en avais besoin dans la tête, et il fallait retravailler nos projets, se projeter sur l’avenir, redéfinir un cap, avec mon équipe. Heureusement, l’État a joué son rôle. J’ai toujours cherché à positiver les choses quand on était dans le dur et que l’on ne voyait aucune éclaircie à l’horizon ».

Avez-vous songé un moment à jeter l’éponge ?

« Non. Je suis de nature pugnace, le renoncement n’est pas dans mon caractère. J’aime regarder devant, et c’est ce que l’on a fait avec toute l’équipe. Quand on a pris la décision en mai 2021 de monter une édition du Bout du monde, j’ai senti tout de suite que cette envie était partagée. Les énergies presqu’îliennes, tous ces bénévoles, mais aussi les partenaires, les intermittents, et le territoire dans son ensemble, tout était encore là, solide comme un roc. Cela m’a rappelé la première édition du festival en 2000, quand on s’était pris un déluge sur la tête. Je m’étais dit à l’époque : « On s’en est sorti, plus rien ne peut nous arriver » ».

Quand vous êtes arrivé à Brest, vous imaginiez créer votre propre boîte et percer dans la production de concerts ?

« Non. Je suis arrivé en 1978 au Claj de Bellevue comme modeste animateur de quartier. Puis est arrivé Rock sur la Blanche, et le Centre de création musicale au Quartz. Des gens comme Claude Morizur et Michèle Bosseur, du Fourneau, ont été essentiels pour moi. La Ville aussi, qui m’a fait confiance pour les Jeudis du port puis les fêtes maritimes. J’ai fini par lancer Quai Ouest, en 1994. Mais je n’ai jamais fait les choses seul dans mon coin. Rien ne se fait sans le collectif. J’ai eu de la chance de rencontrer des gens fidèles, soudés, comme Sébastien Panou ou Marc Ribette et tous ces bénévoles qui sont toujours là au Bout du monde ».

Quel est l’artiste qui incarne le mieux la fidélité, selon vous ?

« Bernard Lavilliers. Il viendra pour la cinquième fois cet été à Crozon, et c’est lui qui a demandé de venir. C’est un grand poète de la chanson française, un artiste engagé et ouvert sur le monde, avec son côté métissé. Il correspond tellement à l’ADN du festival. La dernière fois qu’il est venu, on a discuté musique dans sa loge pendant de longues minutes, puis il a signé des autographes pour des personnes handicapées qui avaient demandé à le voir. Il n’y a rien de forcé chez Lavilliers ».

Vous avez failli être footballeur professionnel avec les Verts de Saint-Étienne. Aucun regret, avec le recul ?

« Non. J’ai fait ce que j’ai pu comme aspirant professionnel, et je me suis blessé. Il faut croire que je n’étais pas fait pour ça. Je me sens bien plus à l’aise dans le monde de la musique. J’ai encore une licence de vétéran, mais avec le poids des ans, je suis parfois obligé de tirer sur le short de mon adversaire direct pour ne pas me laisser déborder. Le foot et ses millions, ce n’est pas trop mon truc. Ce que j’apprécie dans mon métier, c’est la liberté de choisir, ça n’a pas de prix. Et c’est avant tout un métier de passion. Le spectateur voit les paillettes, mais au quotidien, il faut travailler et surtout fédérer autour de soi. Je me vois comme un vigneron qui fait son vin, en espérant à chaque fois servir une bonne cuvée ».

L’artiste que vous rêvez encore d’accueillir ?

« Damon Albarn, le chanteur de Gorillaz. J’aime son côté touche-à-tout, un peu imprévisible, et qui est capable d’être là où on ne l’attend pas. Il a fait des choses magnifiques avec des musiciens maliens, en mêlant des cordes et des cuivres. Je guette un projet, une tournée où il serait accessible pour le Bout du monde ».

Un artiste que vous avez connu en dehors de la musique ?

« Dans les années 80, on avait une équipe de foot avec les copains du Claj, et Christophe Miossec venait jouer avec nous. Moi, je jouais milieu défensif, lui était arrière droit. Ce n’était pas un grand technicien, mais il ne lâchait rien. Il était dur sur l’homme. On en parle encore quand on se croise ».

Un jour viendra l’heure de la retraite. Comment transmettre ce que vous avez créé ?

« J’ai commencé à réfléchir à cette question, c’est prévu dans quelques années. Ma volonté est de faire en sorte que mon équipe actuelle reprenne le flambeau. Hors de question de vendre notre âme à des grosses boîtes du Cac40. Quai Ouest doit rester une aventure bresto-presqu’îlienne, et autour de moi, il y a une équipe capable de relever le défi ».


30 ans de Quai Ouest à Brest : « Je souhaite continuer à fédérer et catalyser les énergies »

Jacques Guérin, fondateur de Quai Ouest, prépare les 30 ans de son entreprise qui continue d’œuvrer pour la vie culturelle brestoise. Un article d’Arthus Vaillant dans l’Ouest France du

Jacques Guérin, entouré ici de son équipe, a fondé Quai Ouest Musiques en 1994.
Jacques Guérin, entouré ici de son équipe, a fondé Quai Ouest Musiques en 1994. | OUEST-FRANCE

L’entreprise culturelle Quai Ouest fête, en 2024, ces trente années d’existence. Organisateur du festival du Bout du Monde et des Jeudis du port, Quai Ouest programme également des concerts dans diverses salles brestoises. Entretien avec Jacques Guérin, son fondateur.

Quel est votre moteur ?

La passion, le plaisir et les rencontres artistiques humaines qui me font grandir et me guident pour travailler dans le monde musical. Ce sont ces échanges et relations que l’on peut avoir avec un musicien, un maire ou autres. Je souhaite continuer à fédérer et catalyser les énergies. J’ai la chance d’avoir autour de moi une belle équipe, qui conçoit et bâtit des projets. Il faut que les programmations restent singulières, que nous continuons à défricher et dénicher ; partager nos coups de cœur et découvertes, c’est ça qui m’anime.

Quelles ont été les rencontres les plus fortes ?

La rencontre entre Faada Freddy et des jeunes atteints d’autisme dans le fort de Landaoudec, quand il a animé une session de percussions corporelles. Toutes les familles autour avaient les yeux qui brillaient, c’était un moment très beau et important. Il y a aussi la création entre jeunes accordéonistes et le Finlandais Antti Paalanen qui a mêlé répertoire finlandais et traditionnel, c’était magnifique. Un petit clin d’œil aussi à Pierre Perret qui avait invité des élèves d’écoles locales pour chanter avec lui. Ça rejoint notre esprit de faire voyager notre public.

Et pour la suite ?

Ce que je dis souvent, c’est que je n’ai pas envie qu’on fasse plus mais mieux. Il faut soigner la qualité d’accueil, les aspects techniques et logistiques. Au fil du temps, on continuera notre travail d’artisan du spectacle. On ne veut pas aller plus vite que la musique, mais faire de belles choses qui nous ressemblent.


Lire par ailleurs dans Prendreparti  à propos du trio Michèle Bosseur, Jacques Guérin et Claude Morizur …

C’était comment les Jeudis du Port de Brest en 1993 ?