Antoine Chao, La Mano Negra et La tournée Cargo 92 …

Antoine Chao, né le 15 décembre 1963, est musicien, réalisateur et reporter de radio français. Fils d’une mère basque espagnole et de l’écrivain galicien Ramon Chao, et le frère du chanteur Manu Chao. Il a étudié la physique à l’Université Paris Diderot où il a obtenu son Master 2 en histoire et philosophie des sciences en 2009. Il joue de la caisse claire avec le groupe Los Carayos et de la trompette avec le groupe Chihuahua …Antoine participe avec son frère à la création du groupe de rock français Mano Negra et y joue de la trompette de 1988 à 1993. Il intègre par la suite la troupe de théâtre de rue Royal de luxe. En 2014, Antoine Chao assure la création sonore de la pièce Le tireur occidental présentée au Lucernaire2. Il devient programmateur musical de Radio Latina et y présente l’émission hebdomadaire de Jazz afro-cubain Cubano-be cubano-bop. Antoine Chao monte en 1995 l’association Fréquences Éphémères, manufacture dispersée de production radiophonique qui organise des radios nomades et temporaires (Festival d’Uzeste, Festival des Suds à Arles…). Il est le réalisateur de l’émission Là-bas si j’y suis de Daniel Mermet sur France inter de 2001 à 2007 puis devient reporter pour l’émission. Là-bas si j’y suis est supprimée à la rentrée 2014. Antoine Chao devient coproducteur de l’émission Comme un bruit qui court, les autres producteurs étant Giv Anquetil et Charlotte Perry, également anciens reporters de l’émission. En novembre, il se rend au Mexique pour réaliser un reportage sur la disparition de 43 étudiants.
A partir de 2018 , il anime chaque vendredi soir à 21h40 puis depuis 2021  chaque dimanche après-midi à 14h40 l’émission « C’est bientôt demain » sur France Inter .


Encyclopédie du Rock

La Mano Negra

posted on 18 août 2008 – 12:41 by Hervé in 1980s, Encyclopédie du Rock, M, Rock, Sèvres

Si La Mano Negra est le nom d’un groupe anarchiste andalou de la fin du XIXe siècle, c’est aussi une histoire de famille avec les frères Chao (Manu et Antonio) et leur cousin Santiago Casariego. C’est également une histoire de copain puisque leur premier album sort chez Boucherie Production le label de François Hadji Lazaro… qui avait joué avec Manu Chao dans Los Carayos. Enfin c’est une histoire de business, puisque le groupe n’hésite pas à signer sur un gros label (Virgin) après le succès du premier opus. Une trahison au milieu Alternatif selon certains…
Côté musical, La Mano est un joyeux mélange des genres : du rock’n’roll au flamenco en passant par le ska, le punk, le reggae… Le tout chanté en français, en espagnol et en anglais. Après plusieurs tournées en Europe et aux USA (en première partie d’Iggy Pop en 1990 avec un profond mépris de l’équipe tehnique du chanteur qui ne leur laisse pas ou peu de place pour jouer ), ils s’embarquent en 1991 pour l’Amérique latine à bord du « Cargo 92 ». Le Japon les accueille un an plus tard pour une tournée d’où sera extrait le live. Enfin, en 1993, interrompant l’enregistrement de « Casa Babylone, ils descendent l’Amérique Latine en train. A partir de là, le groupe devient instable. L’ambiance se dégrade avec le départ de Joseph Dahan, Antoine Chao et quelques temps plus tard, Daniel Jamet. Ils ne supportent plus l’autorité de Manu qui mixe seul le dernier album qui mettra d’ailleurs 2 ans pour sortir… Et signe la fin de l’aventure collective en 1995. Entre 1993 et 1995, ce sont Jean-Michel Dercort aka Gambit ou Gambeat et Madjib Fahem qui remplacent Joseph Dahan et Daniel Jamet.

Avant La Mano Negra
Le super groupe Los Carayos avec Manu, François Hadji-Lazaro, Alain Wampas à la contrebasse, Schultz leader des Parabellum à la guitare et Antoine Chao aka Tonio ex Chihuahuas – Hot Pants avec Manu Chao et son cousin Santi. Un disque à la clef, l’album « Loco Mosquitto » – Parachutte où joue Manu Chao à la même époque que Hot Pants avec Pascal (Guit, Chant), Rudy (Basse) et Gérald à la batterie – Les Reactors (Daniel Jamet) – Les Casse-Pieds (Daniel Jamet, Philippe Teboul et Joseph Dahan) – GPS (Thomas Darnal) – Joint de Culasse, premier groupe de Manu Chao qui a édité l’album « Super boom avec Joint de Culasse » – Napo Romero jouait dans Chihuahua – Jean-Michel Dercourt aka Gambit, arrivé à la contrebasse sur la fin des Mano Negra, vient des Hellscracks quand ils s’appelaient les French Lovers.


Que sont-ils devenus ?
Manu Chao poursuit une brillante carrière solo internationale. Il produit également et notamment le disque qui révéla le couple Amadou et Mariam.

Santiago Casariego joue pendant 10 ans dans le groupe de sa sœur, Marousse. Il est ensuite DG de Mercury (Universal) et suite à une demande insistante de son boss Pascal Nègre, préside Popstar, l’émission de M6. Depuis 2006, il est le patron du label de TF1 : Music One.

Joseph Dahan
intègre les Wampas de 1994 à 2005 comme guitariste. En 2002 et 2003 il tient également la basse dans Tarmac. Outre ses projets solo, en 2008, il présente le spectacle « Les Mécaniques savantes« . Il joue avec Gaëtan Roussel (album « Ginger« ) et Vanessa Paradis (chanson « Il y a » en 2009). On peut le voir dans des sketches de Groland et au cinéma : « Aaltra« , « Mamuth« , etc.

On retrouve Pierre Gauthé dans Marousse, Les Têtes Raides, Castafiore Bazzoka ou son propre groupe : Kropol et ses amis

Thomas Darnal
est tatoueur tout en jouant avec King Daddy To & The Ruption Crew, Amadou et Mariam, le groupe de reprises Punk Rock Les Patrons (avec Philippe Teboul, Daniel Jamet et Joseph Dahan) et en 1996 fonde P18 avec Phil et Daniel Jamet. Ce dernier participe à la vie de nombreux groupes, notamment Desert Rebel avec des musiciens Touaregs du Niger mais aussi Guizmo de Tryo et Imhotep d’IAM. Il compose la musique du film Raï de Thomas Gilou et rejoint Mano Solo en 2005 tout en accompagnant Gaëtan Roussel, ex Louise Attaque.

Philippe Teboul
a joué avec Flor del Flango, P18, Louise Attaque avant de rejoindre Mano Solo sur scène depuis 2004

Antoine Chao
devient DJ, met un pied dans la radio (Radio Latina, Radio des Suds…) et réalise pour Daniel Mermet l’émission « Là-bas si j’y suis » de France Inter puis la rubrique hebdo de 18′ « C’est bientôt demain ».

Alain
(aka Alain Wampas) rejoint Happy Drivers de 1990 à 1995. Il intègre Crash sur vos Tombes entre 2001 et 2003. Depuis Alain joue dans le groupe bordelais Los Foiros et la formation nantaise de punkabilly Les Hell’s Crack avec qui il sort un album en 2004.

Madjib Fahem
joue toujours avec Manu Chao, notamment dans Radio Bamba. Idem pour Jean-Michel Dercourt qui produit aussi en 2005 l’album « Chance » des Six-8.

On retrouve Daniel Jamet en 2017 dans le trio Electro Rock La Poison et dans Flor del Fango en 2018. Il joue aussi pour Gaëtan Roussel, Saëz, Louis Arlette…


Fiche technique de La Mano Negra
Ou : Sèvres
Quand : entre 1988 et 1995
Site de fans
Genre : Rock Alternatif
Line up
Manu Chao (Guit) – Santiago Casariego (Batterie) – Antonio Chao (Trompette) – Thomas Darnal (Claviers) – Joseph Dahan (Basse) – Philippe Teboul (Percussions) – Pierre Gauthé aka Kropol (Trombone) – Daniel Jamet (Guit)
Ont aussi joué
Alain Wampas (Contrebasse sur les albums Patchanka et Puta’s fever) – Le Chinoi (chant sur le titre « Madeline« ) – Anouk Khelifa (Choeurs) – Mamak Vachter (Sax sur Patchanka) – Jean-Marc « Guilouli » (basse sur Patchenka) – Fidel Nadal (chant sur Casa Babylon) – Napo Romero (guitare sur Puta’s Fever et Casa Babylon) – Zofia (chant sur Puta’s fever) – Dirty District sur Patchanka – Carlos de Nicaragua (chant reggae sur les lives)
Albums
1988 : « Patchanka » (Boucherie Production / Virgin)
1989 : « Puta’s fever » (Virgin) – 350 000 ex
1991 : « King of the Bongo » (Virgin)
1992 : Live “In the hell of Patchinko” (Virgin)
1994 : « Casa Babylon » (Virgin)
1998 : Compilation « Best of » (Virgin)
Et s’il n’en reste qu’un
1989 : « Puta’s fever »


La tournée Cargo 92 …

D’après illustration Jacques De Loustal

6 mars 1992  Pour fêter le cinq centième anniversaire de la découverte de l’Amérique, le cargo Melquiadès met le cap sur l’ Amérique du Sud avec à son bord la troupe Royal de Luxe, la Mano Negra ou encore Philippe Découflé. Une rue de Nantes a été reproduite à l’identique dans la cale du cargo. Dans 7 ports et 6 pays de la façade Atlantique de l’Amérique latine, Royal de Luxe présente «La véritable histoire de France».

A Caracas, Rio, Buenos Aires, puis au retour à Nantes, la troupe crée et réalise avec des membres de Mano Negra et de la compagnie Philippe Découfflé «La grande parade de la véritable histoire de France» …

Images d’archive INA Institut National de l’Audiovisuel (FR3)
Interview de Christophe Salengro de la compagnie Philippe Decoufflé- et de Pierre Orefice de la compagnie Royal de Luxe

La tournée Cargo 92
Initiée et montée par Royal de Luxe, s’inscrivant dans le cadre de la commémoration du 5ème centenaire de la découverte de l’Amérique. La Ville de Nantes, le Ministère de la Culture, le Ministère des Affaires Etrangères et l’Association française d’action artistique (AFAA) et son directeur Jean Digne, étaient les principaux partenaires de cette opération. Un cargo spécialement acheté et armé pour l’occasion servait de support à la tournée de 4 compagnies: Philippe Découfflé, Mano Negra, Philippe Genty et Royal de Luxe.
L’équipe de Royal de Luxe a construit dans la cale du cargo, une rue accueillant à chaque escale des milliers de sud américains. Royal de Luxe présentait «La véritable histoire de France», soit au centre des villes, soit sur le port avec le cargo en fond de scène. A Caracas, Rio, Buenos Aires, puis au retour à Nantes, la troupe a crée et réalisé, avec des membres de Mano Negra et de la compagnie Philippe Découfflé «La grande parade de la véritable histoire de France».

Illustration : Jacques De Loustal

Voir aussi A2 Le Journal 20H

« CARGO 92 » : Le « Melquiades », ancien céréalier battant aujourd’hui pavillon français aux couleurs de la ville de Nantes, a quitté Nantes hier. Destination, les Caraïbes et l’Amérique du sud. Commentaire sur images factuelles, Microtrottoir de Nantais, images répétition du spectacle, et extrait spectacle, et interview Eric De Sarria, comédien de la de la compagnie de Philippe Genty. 
Une vidéo de 2’39 » : https://www.ina.fr/video/CAB92014985

A la 1’14 » de ce reportage, apparait Burattini  présentant un livre d’or.  Dans un courriel adressé à PrendreParti, Buratt précise : « J’avais complètement zappé  ce livre que j’avais sculpté pour le voyage du Cargo et qui devait recueillir par écrit les émotions du public latino…
Mon pote Erick de Sarria (qui était du voyage avec Philippe Gentil ) m’avait promis de le faire dédicacer par Gabriel Garcia Márquez… Ce qui fut fait… Rêve d’ado de la lecture de « Cent ans de solitude » Aujourd’hui encore je suis émerveillé par l’envergure Titanesque du projet de Jean Luc Courcoult et du Royal de Luxe… qui ont tiré sans cesse vers le haut notre mouvance  du Théâtre de rue … »


Royal de Luxe avec Mano Negra (part 1)

Royal de Luxe avec Mano Negra (part 2)


Le livre de Pierre Leenhardt
Photographies de Jordi Bover

L’idée – refaire le voyage de Christophe Colomb avec un cargo – vient de Philippe Bouler, tourneur et producteur de spectacles qui connaît l’Amérique latine comme sa poche, et de Pierre Orefice, administrateur et producteur délégué de Royal de Luxe. Jean-Luc Courcoult l’enrichit en proposant de construire une rue dans la cale du navire, qu’il baptise Melquiadès-Ville de Nantes, du nom du personnage de Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez.
Parce que la découverte du Nouveau Monde n’est pas historiquement tout à l’honneur du vieux continent, le projet se doit d’être pensé comme un trait d’union entre deux parties du monde et comme un témoignage d’amitié entre les peuples. Quatre compagnies (Philippe Découflé, Philippe Genty, la Mano Negra et Royal de Luxe) vont porter ce message. Avec la décision de la ville de Nantes d’acheter le cargo et l’appui financier du ministère des Affaires étrangères commence le marathon de la recherche de financements, l’immersion dans le marché international des navires marchands, la mise aux normes du cargo, la construction à fond de cale de la rue Jules-Verne – une vraie rue avec commerces et bistrots pour recevoir le public et les artistes. Puis c’est l’aventure de la tournée, avec ses escales et ses périodes de navigation, accompagnées de son lot d’anecdotes et de péripéties.