Les transports gratuits, c’est bon pour le climat !

De très nombreux trajets en train seront gratuits en Espagne à partir du 1er septembre 2022. Cette mesure de soutien du pouvoir d’achat vise aussi à réduire l’usage de la voiture. L’ Allemagne a expérimenté cet été des billets illimités à 9 € par mois. Objectif : atténuer les effets de l’inflation et verdir nos modes de transport. A Montpellier , fin 2023, tous les habitants de la Métropole pourront voyager gratuitement sur le réseau de transport public … 

Espagne : certains voyages en train gratuits de septembre à la fin de l’année en réponse à l’inflation

Cette mesure, annoncée mardi, fait suite à une décision prise le mois dernier, qui a permis une réduction de 30% sur les tickets de métros, de bus et de tramways en Espagne.

Article publié par France Info
Un train de la compagnie ferroviaire espagnole Renfe en gare à Madrid (Espagne), le 5 septembre 2019.  (GABRIEL BOUYS / AFP)

Cette mesure s’appliquera aux abonnements prévoyant plusieurs voyages à bord des trains « Cercanias », permettant des trajets locaux et régionaux, ainsi que pour des abonnements pour des trajets inférieurs à 300 kilomètres sur le réseau ferroviaire de la compagnie espagnole Renfe. « Cette mesure encourage le recours aux transports publics, pour garantir un moyen sûr, fiable, confortable, économique et durable de réaliser ses trajets quotidiens, dans un contexte d’augmentation exceptionnelle des prix de l’énergie et du carburant », a défendu la ministre espagnole des transports, Raquel Sánchez Jiménez, dans un communiqué.


Trains, bus, métros : l’Allemagne teste les transports quasi gratuits

L’Allemagne instaure un ticket unique à 9 euros par mois jusqu’au 31 août dans les transports en commun (sauf les trains grandes lignes). Cette mesure de soutien du pouvoir d’achat vise aussi à réduire l’usage de la voiture.

Un article signé Violette Bonnebas , correspondante Reporterre à Berlin

À la gare centrale de Berlin, il faut être distrait pour manquer l’information, imprimée sur de grandes affiches rouges. Partout en Allemagne, à partir du mercredi 1er juin, un ticket unique de 9 euros par mois permet d’emprunter n’importe quel train régional, sans limites. Et ce n’est pas tout : le ticket est également valable dans les métros, bus, tramways, ferrys. Toutes les compagnies de transports, publics et privées, participent à l’opération qui doit s’achever le 31 août. Seuls les trains grandes lignes en sont exclus.

« J’ai l’habitude de me promener le week-end dans la campagne autour de Berlin, ça me coûtera bien moins cher, se réjouit Markus, qui patiente sur le quai de son Regional Express. En plus, on a le droit d’emporter son vélo sans coût supplémentaire ! » Carina, étudiante, n’a même pas besoin d’acheter le ticket : son abonnement passe automatiquement à 9 euros mensuels et sa validité est étendue à tout le territoire.

« 9 euros, c’est ce qu’on paye normalement pour un ticket journée à Berlin », souligne Carina. Avec les vacances qui approchent, « ça va inciter à voyager, à découvrir le pays », affirme-t-elle. De son côté, Dirk est prêt à changer ses habitudes. « Avec ma femme, on a décidé de remplacer les trajets en voiture par le bus pendant ces trois mois, assure le retraité. Normalement, ça me reviendrait plus cher. Mais avec cette offre, c’est l’inverse. »

À peine démarrée, l’opération est un succès. Mardi, 7 millions de tickets avaient déjà été vendus, selon le ministre des Transports Volker Wissing. La fédération des sociétés de transports table sur 30 millions d’utilisateurs du ticket, sans compter les usagers abonnés. Dans les conversations, le sujet domine : « Tu as acheté ton ticket ? » « Où vas-tu aller ? » Les journaux allemands rivalisent de « destinations originales à découvrir avec le ticket à 9 euros », des îles de la Baltique aux sommets alpins.

Inflation, enjeu climatique

La création du ticket unique avait pourtant surpris tout le monde, fin mars, au lendemain d’une longue nuit de négociations gouvernementales dont l’Allemagne a le secret. Pour lutter contre une inflation galopante (+7,9 % en un an), les trois partis qui composent la coalition planchent alors sur un plan de soutien au pouvoir d’achat. Les sociaux démocrates du SPD et les libéraux démocrates du FDP tiennent à faire un geste pour les automobilistes, en baissant la taxe sur les carburants. Les écologistes, eux, refusent de valider une mesure qui encourage à prendre la voiture.

Un compromis est finalement trouvé avec l’instauration du ticket à 9 euros, financé à hauteur de 2,5 milliards d’euros par l’État fédéral. L’opération doit soutenir le pouvoir d’achat des Allemands sans voiture, et leur permettre de continuer à se déplacer, voire de partir en vacances cet été. La mesure est censée profiter aux classes populaires : outre-Rhin, 53 % des plus pauvres ne possèdent pas de voiture, contre 8 % des plus riches, selon l’Agence fédérale pour la formation civique (BPB).

Passagers à la gare centrale de Berlin, en 2006. 

L’enjeu climatique est également présent : les Verts espèrent convaincre des automobilistes de passer aux transports en commun, alors que le pays peine à atteindre ses objectifs de réduction de CO2. L’opération est suivie de près par des chercheurs des universités de Munich, Kassel et Braunschweig. Les Allemands changeront-ils leur façon de se déplacer grâce à cette mesure ?

Andreas Knie, chercheur à l’Institut de recherche en sciences sociales de Berlin (WZB), est sceptique. « Je pense qu’à la fin, la plupart des gens se diront que la voiture, c’est quand même plus confortable, explique le scientifique. Parce qu’on subventionne énormément la voiture, et qu’on a quasiment “un droit” à se garer gratuitement dans l’espace public. »

Néanmoins, les transports en commun n’ont jamais été aussi présents dans le débat public outre-Rhin. Harmonisation des tarifs, réouverture de petites lignes, développement de « taxis publics collectifs » en milieu rural… la nécessité d’investir davantage fait désormais consensus. « C’est un énorme défi de gérer l’afflux de passagers, mais en même temps une chance unique », affirme Eva Kreienkamp, présidente du directoire de la société des transports berlinois (BVG). « C’est mon espoir secret : que les autorités fassent finalement plus que ce qui est prévu », confie Andreas Knie. À en croire les voyageurs interrogés en gare de Berlin, beaucoup partagent son avis.


L’exemple de Montpellier Méditerranée Métropole

Une Métropole exemplaire pour des mobilités zéro-carbone

La nécessité d’offrir des services de mobilité plus respectueux de la planète constitue un enjeu majeur pour l’équipe nouvellement élue à la Ville de Montpellier et à Montpellier Méditerranée Métropole. Outre la gratuité des transports, ce mandat sera marqué par un plan d’urgence mobilités zéro carbone avec notamment :

  • plan mobilités actives de 150 millions d’euros (marche, vélo, personnes à mobilité réduite) ;
  • construction d’un réseau express vélo (REVé) ;
  • généralisation du 30 km/h en ville (hors grand axe) ;
  • réalisation de la ligne 5 de tramway ;
  • nouveau réseau de bus express sur voies réservées ;
  • création d’une zone à faible émission sur le territoire de la métropole avec la sortie progressive du diesel pour les poids lourds ;
  • installation d’un réseau de capteurs de pollution dans tous les groupes scolaires de la ville pour mesurer l’efficacité des politiques menées.

Calendrier de la mesure

En proposant, dès le mois de septembre 2020, la gratuité des transports en commun le week-end, Michaël Delafosse, Maire de la Ville de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole a souhaité faire de la Métropole de Montpellier un territoire exemplaire de la transition écologique et solidaire, un territoire qui prend soin de ses habitants, pour montrer qu’un autre modèle est possible.

Le 1er septembre 2021, la deuxième phase de cette grande mesure concernera les jeunes de moins de 18 ans et les seniors de plus 65 ans résidant au sein de la Métropole qui pourront voyager gratuitement tous les jours sur l’ensemble du réseau TaM.

Fin 2023, tous les habitants de la Métropole pourront voyager gratuitement sur le réseau de transport public. Montpellier sera la première Métropole de France à proposer la gratuité des transports en commun et se tournera résolument vers l’avenir.

Une mesure vertueuse qui s’appuie sur quatre grands principes :

  • Une transition écologique engagée pour réduire les émissions de CO², améliorer la qualité de l’air via le report modal de la voiture personnelle vers les transports en commun et valoriser les transports respectueux de l’environnement ;
  • L’amélioration du pouvoir d’achat des familles avec une réduction des dépenses de déplacement favorisant la mobilité de tous les Métropolitains ;
  • Le développement économique du territoire renforçant l’attractivité du commerce de proximité.
  • Mieux redistribuer l’impôt des Montpelliérains qui payent leur transport plusieurs fois.

A suivre …