Espagne : les Deabru Beltzak reçoivent le Trophée MAX !

C’était le 4 octobre 2021, sur la scène du Teatro Arriaga de Bilbao et en direct sur la 2 ème chaine de télé nationale : Óscar Castaño et César Arroyo se voient remettre le Trophée Max qui récompense « SYMFEUNY » des Deabru Beltzak dans la catégorie « meilleur spectacle de rue de l’année « .  L’occasion de saluer les multiples engagements de Garbitxu, infatigable combattant pour la reconnaissance du théâtre de rue …

Cérémonie de La Remise des trophées Max à Bilbao

Un article signé Ane Araluzea paru  dans la rubrique culture du Quotidien Deia de Bilbao du 5.10.2021 

Óscar Castaño 'Garbitxu' y César Arroyo, de Deabru Beltzak.

Óscar Castaño ‘Garbitxu’ et César Arroyo, de Deabru Beltzak. Photo José Mari Martínez

Loin de la scène, Oscar Castaño continue d’afficher la même incrédulité après avoir gagné le prix du meilleur spectacle de rue pour « Symfeuny »». « Nous avions des concurrents très importants » affirme-t-il en évoquant les autres finalistes.

Cependant, c’est bien Deabru Beltzak qui brandit le trophée d’or de la meilleure façon pour célébrer son 25ème anniversaire.

« Qu’on te le décerne chez toi, là où a été inauguré ce spectacle merveilleux qui donnait de la couleur à l’avenir … Dans la foulée est arrivée la pandémie et ce fut une terrible descente. A voir si ce spectacle pousse les portes de l’État, ouvre une brèche » expose le directeur de la compagnie de Bilbao qui a beaucoup souffert dans cette crise sanitaire.

« Nous sommes l’unique secteur indépendant qui a subi de manière constante  l’interdiction de faire des spectacles dans la rue ». Un secteur qui reprend espoir avec l’annonce d’une détente dans les mesures prévues.


Un Trophée « Max » à Siones de Mena !

Oscar Castaño , Garbitxu pour tous, est motivé plus que jamais pour continuer à travailler : il présente en sa demeure le trophée MAX obtenu pour le meilleur spectacle de rue, avec le groupe qu’il dirige et qu’il a fondé en 1996, Deabru Beltzak, pour le spectacle « Symfeuny ».

Óscar Castaño, Garbitxu, avec le trophée « Max » du meilleur spectacle de rue, chez lui à Siones de Mena, avec en arrière plan les monts de la Peña – Foto: A.C.

 Pour tous les acteurs de Deabru Beltzak (Les Diables noirs), donner le jour à ce spectacle le plus grand qu’ils ont créé pour la rue depuis qu’ils ont commencé ensemble en 1996,  a été difficile. Dans « Symfeuny », six musiciens percussionnistes, et deux pyrotechniciens parcourent la rue en attirant le public durant environ 15 minutes, et ensuite la scénographie s’intensifie durant une demi-heure, où « tous nous jouons la vie ». Dans leurs costumes ignifugés, ils interviennent « à la limite », dans la proximité et la quantité des artifices qu’ils utilisent.

Pour le public, c’est une décharge d’adrénaline et une expérience unique grâce à laquelle Deabru Beltzak obtient le trophée « Max » du meilleur spectacle de rue, la plus prestigieuse reconnaissance des Arts Scéniques. Créateur de quasiment tous les spectacles de la compagnie, il conserve en ce moment la statuette de « la pomme masquée » en sa maison de Siones De Mena. C’est Oscar Castaño, même si son nom dans le monde professionnel et personnel est toujours Garbitxu, le surnom que lui ont donné ses amis dans sa jeunesse.

Lundi, il ramènera le « Max » auprès de ses associés dans le Théâtre Arriaga de Bilbao. « Je n’y croyais pas, et j’ai ressenti une excitation en entendant mon nom. Je n’espérais pas gagner face à la grande compagnie théâtrale Yllana comme finaliste, à peine ai-je pu dormir ».

Jamais il n’avait espéré autant d’interview, mais il n’en refuse aucune. Garbitxu souhaite sortir du marasme que la pandémie a semé dans le monde théâtral et culturel. Il reconnaît que la compagnie a beaucoup trop souffert, malgré l’imposant bilan des représentations sur les cinq continents et 59 pays, ou avoir travaillé avec 8 des onze centres nationaux de création de théâtre de rue en France, un pays dont il aimerait « qu’ici on s’en inspire ».

Deabru Beltzak con ‘Symfeuny’ sobre el escenario en su estreno en Bilbao en el verano de 2019.
Deabru Beltzak avec « Symfeuny », lors de la représentation à Bilbao été 2019. Photo Oneka Tirado

« Deabru Beltzak est une institution en France » estime Garbitxu,« alors qu’en Euskadi nous sommes très connus et en Espagne nous sommes seulement connus ». A Siones, où il a passé ses vacances pendant 11 années avec ses parents, beaucoup ne connaissent pas son intense vie de créateur et artiste. Depuis 10 ans, cette résidence autrefois de vacances est devenue son port d’attache, mais plus de 100 jours à l’année il vit au loin, dans des allers et retours dans le monde entier. A Siones, il crée, mais aussi dans les lieux du groupe à Bilbao ou à 1000 km de chez lui.

Le groupe qu’il a fondé avec ses amis a toujours eu « un rêve », celui d’atteindre le marché international, et ainsi pouvoir voyager, et connaître le monde. Avec cet objectif, il fait la promotion du groupe dans tous les pays de la planète. Et ils ont réussi à le conquérir avec un cocktail unique, celui de la percussion et des artifices, qu’ils ont montré dans des spectacles de foule comme celui de l’inauguration de la coupe du monde de rugby à Milton Keynes ( Angleterre) devant 42.000 personnes, ou le Paleo Festival, de Suisse. A ce jour, Symfeuny aurait dû être en tournée au Mexique, mais la pandémie à plusieurs reprises a provoqué le report des projets. En 2020, le spectacle aurait été joué au Portugal, en Chine, en Russie, en Italie…, s’il n’y avait pas eu ce virus.

Les prochaines dates

La prochaine date prévue pour ce spectacle, dans le moment, est la Fête des Artistes de Rue de Leoia ( Vizcaye), en mai. Mais le 23 octobre, ils seront à Balmaceda avec un autre spectacle, Les Tambours de feu, la création qui les a conduits au succès en 2001. Symfeuny aurait dû être présenté à la Fête du Théâtre de Ciudad Rodrigo de 2020, mais cela n’a pu se faire. Garbitxu aimerait se présenter en Castille et Leon. L’élan international après la pandémie est compliqué parce que tous les pays protègent leurs propres compagnies. Burgos connaît déjà les Deabru Beltzak, qui n’ont pas fait défaut lors des Sampedros ou carnavals de la cité en 2005 et 2008.

En Merindades ils n’ont jamais été contactés. Garbitxu reconnaît que beaucoup de personnes en proximité de la vallée de Mena ignorent sa profession. A Siones de Mena il se tient à l’écart de la vie publique. «A Siones, je voulais un changement, être tranquille après une période de 2003 à 2008 avec près de 140 représentations par année . Ici j’ai une vie discrète  en partageant la montagne avec des personnes que je connais depuis mon enfance ou avec lesquelles je me sens bien. J’y viens comme mon fils, respirer un air un peu plus sain »


Il est le matin à Bilbao, le soir même au Relecq-Kerhuon , et le lendemain soir à Libourne . Garbitxu ne tient pas en place et n’hésite pas à faire ces milliers de km  pour s’assurer du bon fonctionnement des multiples partenariats qu’il tisse à travers l’Europe, aux quatre coins du monde et dans son propre pays.
C’est ainsi qu’on le retrouve au Pays Basque à la tête de La
Société Générale des Auteurs et Editeurs (SGAE) . Après les élections du 22 octobre dernier , il vient d’être réélu Président du Conseil Territorial en Euskadi , un poste auquel il a accédé pour la première fois. en janvier 2016.

Garbitxu est aussi depuis 2019, Président de l’Association nationale des arts de la rue 
PATEA. Les premières difficultés à surmonter , c’est que ce secteur soit reconnu par l’État espagnol . D’où la recherche d’un discours cohérent et structuré pour atteindre les objectifs de l’association, à savoir l’amélioration du secteur professionnel des Arts de la Rue dans toutes ses dimensions.

A signaler notamment la récente initiative de PATEA baptisée « Écrire pour la rue » qui vient de permettre à Andréa Paz, Pablo Regalado et Diego Roca Fernandez, 3 jeunes auteurs espagnols de travailler à Brest pendant 6 jours au sein d’un laboratoire d’écriture pour l’espace public .

Avec le soutien de la FONDATION SGAE,  du Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public Le Fourneau de Brest et avec les conseils avisés de l’artiste Leonor Canales, directrice de la Cie A Petits Pas …



Voir par ailleurs
sur PrendreParti …

La Première à Bilbao de « Symfeuny » des Deabru Beltzak .