VIOLENCES POLICIÈRES – “Les insultes m’ont fait plus de mal que les coups”, confie aujourd’hui Michel Zecler. Deux mois après avoir été tabassé par quatre policiers à Paris, le producteur de musique a évoqué sa difficile reconstruction dans une interview accordée à Mediapart ce mercredi 20 janvier.
Le producteur de musique, qui souffre d’une plaie au crâne et d’une section d’un tendon au bras, a précisé être toujours dans l’incapacité de travailler en raison de ses blessures. Il est sous anti-douleur, contraint de porter une prothèse de rééducation en permanence. Mais les blessures ne sont pas que physiques.
“Tout ce qui est visible, j’ai envie de vous dire que ça va un petit peu mieux avec le temps. Après les réels problèmes que je rencontre sont ceux que je n’attendais pas finalement” , a-t-il pointé. Il a expliqué ne pas pouvoir maîtriser “certaines craintes” , à l’instar de la fois où il a “ouvert la porte” et vu des policiers en uniforme “venus lui demander un renseignement de manière très polie”. Son cœur “s’est mis à s’emballer” . “Il faut pouvoir arranger ce qu’on ne voit pas, et c’est un petit peu plus compliqué que le reste”, a-t-il assuré.
Il s’est dit partagé entre la nécessité de “se replonger dans les images pour les besoins de l’enquête” et sa volonté d’oublier” les faits pour se soigner″ . “C’est pour la justice, donc je fais le truc. Mais à quel moment, moi, je peux réellement me soigner? Moi si j’attends quelque chose aujourd’hui, c’est de réellement pouvoir tourner la page” , a-t-il déploré.
“Qu’ils avouent les insultes racistes”
Il a également expliqué “vouloir qu’on se rende compte que les policiers peut-être fait un peu plus que déconner” , en référence aux propos du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur le plateau de France 2 , qui avait reconnu que “des policiers avaient déconné dans cette affaire”, suscitant l’ire de l’avocate de la victime. “Je ne comprends pas, moi je suis victime”, a-t-il ajouté.
Et de réaffirmer que des insultes racistes ont été proférées par les policiers, malgré les démentis de ces derniers. Il les a d’ailleurs appelé à les avouer.
Les quatre policiers mis en cause dans l’affaire des violences infligées à Michel Zecler ont été mis en examen à la fin du mois de novembre pour “violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique” et “faux en écriture publique”. À côté du producteur de musique, le jour des faits, 9 jeunes artistes présents dans le studio du producteur ont, eux aussi, été tabassés par des policiers. Certains ont porté plainte auprès de l’IGPN, rapporte Mediapart.
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