Les 5 chansons favorites de Joan Baez …

Joan Baez termine en 2019  sa tournée mondiale d’adieux à la scène qui suscite une grande émotion auprès de ses admirateurs. Le 28 août 1963, elle chantait We shall overcome devant un million de personnes pour le célèbre discours du « rêve » de Martin Luther King,
Plus de trente-cinq albums enregistrés en 50 ans de carrière. elle participe à des événements musicaux tels le Festival de folk de Newport, le Festival de Woodstock, ou encore le Live Aid de 1985 ….

On peut citer les marches pour les droits civiques sur Washington, les manifestations antiségrégationnistes de l’Alabama, ou encore la visite de camp de prisonniers de guerre américains sous le feu des bombardements pendant la guerre du Viêt Nam.
Un portrait vidéo proposé par Brut en 3’36 »

Alors que l’icône Joan Baez est en train de mettre un terme à son ultime tournée, retour sur les cinq chansons politiques qui l’ont marquée

Le 5 mai dernier, Joan Baez jouait son tout dernier concert américain au Capitol Theater de New York, avant d’entamer un dernier round en Europe, qui s’est achevé à Madrid le 28 juillet. « J’adore l’Europe et mon public là-bas. Ce sera un beau final » confiait-elle à Rolling Stone US le mois dernier.

Comme d’habitude, sa setlist est constituée de pas mal de chansons politiquement engagées. Retour sur ses cinq favorites :

We Shall Overcome (chanson traditionnelle)

C’est probablement la plus grande chanson engagée jamais écrite. C’est un hymne qui vient de loin. C’est de là que viennent les plus belles. C’est à la croisée de la politique, du changement social et de la musique. La vraie question, à laquelle je suis incapable de répondre, c’est : « D’où sort une telle chanson, parmi les centaines qui existent ? » Je ne la joue plus trop aujourd’hui. Je la garde pour des occasions où elle fait sens, mais c’est comme Woodstock. De telles occasions ne se représenteront plus. Je la chante quand je suis dans des pays qui traversent de graves crises, ou tombés sous le joug d’une dictature. Parfois je me dis « Tu devrais aller la jouer là-bas. »

Bob Dylan – Blowin’ in the Wind

Le message de celle-ci est universel. J’ai vu des boy scouts allemands la jouer autour d’un feu. C’est une hymne. Si ce n’en était pas une, les gens ne s’y accrocheraient pas comme ils le font. Je pense que c’est dû à la ligne « The answer my friend is blowin’ in the wind. » Si vous ne connaissez pas la chanson par cœur, vous pouvez toujours raccrocher le wagon à ce moment-là. Et ça marche, car elle s’adresse à tout le monde. À partir du moment où vous établissez une temporalité, ou un lieu à votre texte, vous parlez à moins de monde.

John Lennon – Imagine

Je la chante sur ma tournée actuelle. Le public adore et chante avec moi. J’aime cette chanson, elle est sublime. Son rythme est parfait, et elle est facile à chanter. En ce moment, je la joue avec Grace (Stumberg, ndlr), ma choriste. Elle est indispensable sur scène. Elle assure une ligne mélodique que je ne peux plus me permettre, et elle le fait avec une voix magnifique. Les gens l’adorent et applaudissent en plein milieu chaque soir.

Simon & Garfunkel – The Boxer

On peut la considérer comme une chanson engagée, même si Paul Simon ne s’est jamais exprimé publiquement sur un plan politique. Malgré tout, ses actes ont parlé pour lui, notamment avec l’album Graceland, par rapport à l’Afrique du Sud. Je la chante juste après « Imagine » lors de mes concerts, c’est devenu une chanson à charge elle aussi. Elle a pris un tout autre sens.

Violeta Parra – Gracias a la Vida

C’est une hymne, une chanson qui a changé ma vie, et qui est devenue mon thème personnel au fil du temps. C’est un morceau politique très connue, particulièrement des pays d’Amérique latine ayant vécu la dictature. Il a été écrit par une femme qui a connu disparitions, assassinats et torture. Plutôt que de raconter ces horreurs, elle a préféré écrire une chanson pleine de grâce, pour dire merci. Elle remercie tout. C’est incroyable. L’alphabet, les sourires, les larmes, les oiseaux, les machines. Il y a quelque chose de magique là-dedans. Il n’y a même pas de mots dans le refrain, juste des « La la la. » Tout le monde peut la chanter, et c’est ce qui arrive quand elle retentit.

Andy Greene
Traduit de l’anglais par Matthias Haghcheno


Au hasard de ses 50 ans de carrière …