120 footballeuses dénoncent le partenariat entre la FIFA et le géant saoudien du pétrole et du gaz.

« La FIFA est la pom-pom girl de l’Arabie Saoudite ». Une centaine de joueuses de football ont dénoncé, ce 21 octobre, le partenariat entre la FIFA et le groupe pétrolier Saudi Aramco, aussi appelé Aramco, propriété du royaume d’Arabie Saoudite. En cause : les droits humains et la crise climatique. Il leur semble pleinement incohérent qu’un pays qui «opprime systématiquement les femmes» sponsorise leur «beau sport.»

Une centaine de joueuses interpelle la FIFA sur son partenariat avec une compagnie pétrolière

Une centaine de joueuses interpelle la FIFA sur son partenariat avec une compagnie pétrolière
Un dossier de plus sur le bureau de Gianni.

Selon les informations du quotidien El País, plus de cent joueuses de football ont adressé une lettre au président de la FIFA Gianni Infantino, lui demandant la rupture du juteux contrat liant la fédération à Aramco, compagnie pétrolière publique saoudienne. En plus de l’impact énorme de la compagnie sur le changement climatique, les joueuses dénoncent notamment « l’oppression systématique des femmes et de la communauté LGBTQ+ » en Arabie saoudite.

Pas encore de réponse de la FIFA

La lettre, qui n’a pas filtré dans son intégralité, interpelle également Infantino sur la « réputation brutale du régime en matière de droits de l’Homme » et sur « le traitement général des femmes » dans le royaume. Selon les joueuses de 24 nationalités différentes, « le contrat est un coup de poing dans l’estomac du football féminin ». Si la FIFA n’a pas encore répondu à cette lettre, il s’agit d’un problème de taille pour l’instance internationale, Aramco étant d’ores et déjà prévu comme l’un des principaux sponsors de la Coupe du monde 2026.

Encore un Mondial qui risque de faire polémique.


Appel

«Un doigt d’honneur adressé au football féminin» : 120 joueuses dénoncent le partenariat de la Fifa et du pétrolier saoudien Aramco

Dans une lettre ouverte adressée lundi 21 octobre à la Fifa, les footballeuses demandent de mettre fin au contrat de sponsoring avec le géant saoudien du pétrole et du gaz, qu’elles accusent d’être responsable de désastre écologique et de ne pas respecter les droits humains.

Le groupe pétrolier saoudien Aramco est mis en cause par 120 joueuses professionnelles de football. Elles souhaiteraient que la FIFA cesse son partenariat avec l’entreprise. (Benoit Tessier/Reuters)
par LIBERATION et AFP publié le 22 octobre 2024

«La FIFA est en train de choisir l’argent au détriment de la sécurité des femmes et de la sécurité de la planète», accuse Jessie Fleming. La capitaine de l’équipe féminine canadienne de football est l’une des signataires d’une récente lettre ouverte adressée à Gianni Infanto, président de la FIFA. Aux côtés de 119 autres joueuses professionnelles originaires de 24 pays, elle demande que la fédération internationale mette fin à son contrat avec Aramco, compagnie pétrolière publique saoudienne, devenu partenaire financier majeur de la Fifa jusqu’à fin 2027, une période englobant deux éditions de Coupe du monde de football (en 2026 pour les hommes et en 2027 pour les femmes). Avec des bénéfices juteux à la clé : le contrat rapporterait près de 90 millions d’euros par an à la FIFA, selon le Times.

L’accord, signé juste après que Riyad a reçu le champ libre de la part de Gianni Infantino pour l’organisation du Mondial masculin 2034, apparaît désastreux pour de nombreuses signataires, notamment au vue de la situation climatique. «La FIFA pourrait aussi bien arroser le terrain de pétrole et y mettre le feu», peut-on notamment lire dans la missive.

La Fifa «apprécie» son partenariat avec Aramco

L’Arabie saoudite détient 98,5 % des parts de l’entreprise pétrolière. Alors pour les footballeuses, si Aramco investit massivement dans leur sport, c’est aussi pour «tenter de faire distraction sur la réputation brutale du régime en matière de droits de l’homme». Elles n’oublient pas non plus les nombreuses exactions commises par l’Emirat saoudien à l’encontre des femmes. Elles en listent une partie à la fin de leur lettre.

Aux yeux des joueuses, ce partenariat est «un doigt d’honneur adressé au football féminin». Il leur semble pleinement incohérent qu’un pays qui «opprime systématiquement les femmes» sponsorise leur «beau sport.» En conclusion de leur lettre, les 120 joueuses enjoignent «la FIFA de reconsidérer ce partenariat» et de remplacer Aramco par un parraineur qui respecte «l’égalité des genres, les droits humains et contribuent à un avenir pérenne de notre planète». Pas sûr pour autant que l’appel soit entendu par l’instance : le porte-parole de la fédération a déclaré que la Fifa «appréciait son partenariat avec Aramco tout comme avec ses nombreux autres partenaires commerciaux et détenteurs de droits».


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