Sur le parvis de l’AG de TotalEnergies, deux raisons de vivre s’affrontent …

Une actionnaire de TotalEnergies, tailleur rouge et talons hauts, force un barrage de militants et de militantes qui tentent de bloquer ce  26 mai, l’assemblée générale du groupe pétrogazier. Victoire pour l’actionnaire : elle pourra écouter derrière un pupitre de la salle Pleyel,  le PDG Patrick Pouyanné présenter les résultats records de la multinationale et son nouveau « plan climat » …

Les militants du climat, venus le 26 mai perturber l’Assemblée générale de TotalÉnergies ont mis la pression sur le groupe pétrolier pour qu’il se détourne plus rapidement des énergies fossiles. Une vidéo France 24 de 1’43″…

Une vidéo TV5 Monde de 2’27″…


AG de TotalÉnergies : « Ce sont eux les vrais écoterroristes » !

Un article signé Alexandre-Reza Kokabi et NnoMan Cadoret paru dans Reporterre du 26 mai 2023 …

Ce vendredi 26 mai, aux aurores, les forces de police ont traqué les militants écolos dans les rues du 8ᵉ arrondissement de Paris. Les activistes déferlaient alors vers la salle Pleyel, où se déroule l’AG de TotalÉnergies. Leur but : ruiner la grande messe actionnariale de la major pétrolière.

Dès 6 h du matin, l’air est devenu irrespirable. Les troupes — rassemblées par Alternatiba, les Amis de la Terre, Attac, Greenpeace, ou encore Extinction Rebellion — ont afflué par dizaines et ont tenté de déborder le dispositif policier. Les défenseurs du climat ont alors été douchés de coups de matraque et de gaz lacrymogène.

« Ils ont enfilé leurs masques à gaz et nous ont aspergés à bout portant », témoigne Éléonore, une street médic chahutée et sonnée, les yeux rougis. Elle a vu ses camarades être traînés, parfois jetés contre des vitres. Les gendarmes sont allés jusqu’à lancer une grenade au milieu de militants assis, non-violents.

Les militants écolos ont immédiatement été pris pour cible par la police et la gendarmerie. © NnoMan / Reporterre

Les activistes se savaient attendus : cette journée sentait le gaz depuis son annonce, publique, dans Reporterre. « Tant que Total poursuivra ses activités mortifères, son AG n’aura pas lieu », promettaient-ils.

Bloquer les actionnaires

Mais là, « la violence est déployée sans discernement, de façon complètement hallucinante », a soufflé Juliette Renaud, des Amis de la terre. « On a tenté de les prendre de court en venant tôt, mais on s’est cogné à la détermination policière pour défendre les intérêts de Total », déplorait Lorette Philippot, une autre activiste.

Une partie des militants s’est ensuite positionnée à l’entrée du Faubourg Saint-Honoré pour empêcher les actionnaires d’arriver jusqu’à l’AG. © NnoMan / Reporterre

Mais ils n’ont pas baissé les bras. Les militants, rapidement rejoints par des renforts, se sont finalement repliés pour bloquer la rue du Faubourg Saint-Honoré, de sorte qu’aucun actionnaire ne puisse rentrer. Ils se sont serré uns contre les autres, bras-dessus, bras-dessous, constituant une barrière humaine.

Certains, vêtus de blouses blanches, se sont aspergés de peinture noire. D’autres brandissaient des pancartes « Écoutez les scientifiques : plus un seul projet fossile ». Et chantaient à tue-tête : « Nous c’qu’on veut, c’est renverser Total ! »

Plusieurs dizaines d’activistes se sont rendus à ce blocage. © NnoMan / Reporterre

Dans une ambiance toujours tendue, mais désormais plus festive, les activistes ont exposé les raisons de leur colère. Ils ont pourfendu l’expansion pétrolière et gazière de Total, toujours massive malgré les recommandations du Giec et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) [1].

« Combien de fois faudra-t-il que les scientifiques le rappellent ? Plus aucun nouveau projet d’exploitation d’énergies fossiles ne doit voir le jour pour préserver nos conditions de vie sur la planète », a tempêté Jérôme Guilet, astrophysicien et membre des Scientifiques en rebellion, qui étaient une quinzaine en blouses blanches.

Un « scientifique en rébellion » rappelle que « Total sait que ses activités contribuent au réchauffement climatique », et ce depuis un demi-siècle. © NnoMan / Reporterre

Le chercheur a rappelé que depuis un demi-siècle, « Total sait que ses activités contribuent au réchauffement climatique ». La réaction de la major pétrolière ? Instiller le doute sur la véracité des données scientifiques puis retarder toute politique de lutte ambitieuse, comme l’ont révélé trois chercheurs.

« L’intensification des bouleversements climatique n’est pas un accident, c’est la manifestation de la cupidité meurtrière de Total et de l’industrie fossile », a tonné Léa Géindreau d’Alternatiba dans un porte-voix.

Des actionnaires traversent les rangs de militants avant de rejoindre l’Assemblée générale de TotalÉnergies sous protection policière. © NnoMan / Reporterre

Au cœur du rassemblement bigarré, composé de militants de tous âges, une « bombe climatique » cristallisait le ressentiment : le mégaprojet pétrolier Eacop-Tilenga (East African Crude Oil Pipeline), développé en Ouganda et en Tanzanie.

« Les vrais écoterroristes sont du côté de TotalÉnergies »

Ce dernier consiste à forer 400 puits de pétrole et à construire un oléoduc de 1 440 kilomètres de long, surnommé le « dernier pipeline avant la fin du monde ». L’oléoduc pourrait à lui seul émettre jusqu’à 34 millions de tonnes de CO₂ par an, nettement plus que les émissions de l’Ouganda et de la Tanzanie réunis. Les communautés locales se font expulser, les militants arrêter, pendant que des parcs nationaux sont réduits en cendres. « Avec ce genre de bombes climatiques, une chose est sûre : les vrais écoterroristes sont du côté de TotalÉnergies », a dit Juliette Renaud.

Les militants pensent que la communication « verte » de TotalÉnergies n’est qu’une posture et que la multinationale n’a pas du tout l’intention de renoncer aux énergies fossiles. © NnoMan / Reporterre

« Pendant ce temps, Total ne cesse de communiquer sur sa neutralité carbone d’ici à 2050. Mais comment peut-il encore faire croire qu’il est sur le bon chemin ? » s’est indignée Julie, activiste postée en première ligne, juste devant les barrières de police.

Selon le dernier plan climat de la multinationale, les énergies renouvelables représenteront seulement 15 % de son mix énergétique à l’horizon 2030. TotalÉnergies est aujourd’hui visé par une enquête du parquet de Nanterre, à la suite d’une plainte au pénal pour « pratiques commerciales trompeuses ».

« Je n’ai pas honte de mes dividendes, je les mérite »

Plusieurs actionnaires ont tenté d’assister, coûte que coûte, à l’assemblée générale. Quitte à enjamber les activistes, sac Vuitton en bandoulière. Quitte à bousculer. Quitte à insulter. « Mais madame, vous êtes qui vous ? » a hurlé un septuagénaire à l’eurodéputée Manon Aubry. « Vous êtes de la merde ! » a-t-il poursuivi.

« Ce sont des parasites, a fulminé un actionnaire poivre et sel, en costume, rencontré par Reporterre. Je n’ai pas honte de mes dividendes, je les mérite. Je suis le premier écologiste, mais le climat n’est que leur prétexte pour nous priver de liberté. Qu’ils ne viennent pas pleurnicher sur les violences policières. »

« L’État a fait le choix, comme à Sainte-Soline, de défendre par tous les moyens, même les plus violents, les intérêts des puissants plutôt que l’intérêt général », a réagi Lorette Philippot. Aux alentours de midi, les militants ont décidé de lever le blocage. Steven Arfeuille, porte-parole d’Alternatiba Paris, s’est félicité du « succès » de l’action. « On reviendra l’année prochaine », a-t-il assuré.

Les actionnaires ont tout de même pu voter le plan « climat » de l’entreprise et en rejeter un autre qui était bien plus raccord avec les Accords de Paris. © NnoMan / Reporterre

À l’intérieur de la salle Pleyel, l’Assemblée générale s’est tout de même déroulée, dans une salle clairsemée. « Nous regrettons les conditions dans lesquelles se déroule cette assemblée générale », a déploré Patrick Pouyanné, PDG de Total.

« Nous le regrettons, nous avons dû prendre des mesures exceptionnelles tant dans l’appel aux forces de l’ordre que d’un contrôle strict d’accès à cette assemblée », a-t-il poursuivi.

Cela n’a pas empêché les actionnaires d’approuver massivement — à 88,76 % — le pseudo-plan « climat » de l’entreprise, qui prévoit de continuer les projets d’expansion pétrogazière.

Tout en rejetant à 69,66 % la résolution d’un groupe d’investisseurs plus ambitieux, qui appelait TotalÉnergies à aligner ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre indirectes, dites de « Scope 3 », avec l’Accord de Paris à l’horizon 2030.

L’Assemblée générale a également voté l’augmentation de 10 % de la rémunération de Patrick Pouyanné, déjà généreuse. Celle-ci dépasse désormais les 10 millions d’euros par an.


 


« Total est une machine à broyer la planète ! » : Manon Aubry au blocage de l’AG de TotalÉnergies

Ils ont été réprimés. L’eurodéputée insoumise Manon Aubry a été traitée de « parasite » par un actionnaire de Total. La multinationale est impliquée dans 24 bombes climatiques. Qui est un parasite pour la planète ? …


Devant l’AG de Total, un face-à-face tendu entre deux mondes

À l’appel d’une coalition d’ONG environnementales, des militants climat ont perturbé l’assemblée générale annuelle du groupe pétrogazier TotalEnergies. Ils ont notamment empêché certains actionnaires d’accéder à la salle. Une confrontation entre deux mondes aux colères radicalement différentes.

Un article signé Floriane Louison  réservé aux abonné.es dans Médiapart du 26 mai 2023 à lire par ici …


Crise climatique : comment des actionnaires frondeurs de TotalEnergies pressent l’entreprise de verdir ses objectifs

Un article rédigé par Thomas Baïetto publié par France Info.fr …
 
Le siège de TotalEnergies, à la Défense, près de Paris, le 11 octobre 2022. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)
Dix-sept actionnaires minoritaires et l’association Follow This ont déposé une résolution à l’assemblée générale du groupe pétrolier, prévue vendredi, demandant à Total d’adopter des objectifs plus ambitieux pour lutter contre le réchauffement climatique.

« Aujourd’hui, il y a urgence à agir » pour le climat. La personne qui s’exprime ainsi auprès de franceinfo début mai n’est pas membre d’une ONG de lutte contre le réchauffement climatique. Non, Bertille Knuckey est gérante pour Sycomore Asset Management. Avec 16 autres investisseurs et l’association Follow This, ce gestionnaire d’actifs a déposé une résolution demandant à TotalEnergies de revoir ses objectifs climatiques. Le texte sera soumis vendredi 26 mai à un vote lors de l’assemblée générale de la major pétrolière, qui a été perturbée dans la matinée par des militants écologistes.

« TotalEnergies, par son activité, contribue très fortement au réchauffement climatique », souligne Bertille Knuckey. Selon elle, la stratégie climat du groupe, modifiée en mars, est « très loin du compte par rapport à l’effort qu’il faudrait fournir aujourd’hui ». Concrètement, la résolution demande à TotalEnergies d’aligner sur l’accord de Paris ses objectifs pour 2030 de réduction des émissions de gaz à effet de serre, moteurs du réchauffement climatique.

Dans le bilan carbone d’une entreprise, ces émissions sont divisées en trois catégories, appelées « scopes » 1, 2 et 3. Le premier correspond à celles qu’elle contrôle directement. Le deuxième à celles liées à sa consommation d’énergie. Et le dernier aux rejets de gaz à effet de serre générés en amont de son activité par ses fournisseurs et en aval par ses clients. La résolution étudiée vendredi vise en particulier ce scope 3, qui correspond principalement pour TotalEnergies aux émissions produites par les clients de l’entreprise en consommant son pétrole et son gaz. Pour le groupe, ces rejets indirects représentaient 90% de son bilan carbone en 2022 (PDF, page 300).

Les objectifs à moyen terme, une étape cruciale

« Leur objectif sur ce scope n’est pas suffisamment précis et ambitieux. Ils ont donné une fourchette très large », argumente Guillaume Lasserre, directeur adjoint de la gestion de La Banque Postale Asset Management, l’un des investisseurs qui portent cette résolution. Dans le plan climat actualisé en mars par le groupe pétrolier, l’entreprise s’est engagée à émettre moins de 400 millions de tonnes de CO2 équivalent (CO2éq) à l’horizon 2030 pour son scope 3, qui était de 389 millions de tonnes de CO2éq en 2022. « Si c’est proche de 400 millions de tonnes, on ne voit pas comment cela peut être conforme aux objectifs de l’accord de Paris », s’interroge Guillaume Lasserre.

Pour Follow This, l’ONG néerlandaise qui a formé cette coalition d’investisseurs frondeurs, insister sur les objectifs de réduction d’émissions à moyen terme paraît crucial. « Nous avons un peu peur que les objectifs de neutralité carbone en 2050 [un engagement de TotalEnergies] ne soient utilisés comme une diversion des actions pertinentes à moyen terme, redoute McKenzie Ursch, directeur juridique de l’ONG. Si nous ne commençons pas à baisser drastiquement nos émissions dans la prochaine décennie, l’objectif de limiter le réchauffement à +1,5°C [l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris] est perdu. »

TotalEnergies appelle à voter contre

TotalEnergies a accepté que cette résolution, simplement consultative, soit mise à l’ordre du jour de son assemblée générale. Pour l’entreprise, le risque est avant tout médiatique et symbolique. Un score élevé, lors du vote, démontrerait qu’une partie de ses actionnaires désapprouve sa stratégie climatique, déjà critiquée par les organisations environnementales.

Le géant pétrolier et gazier appelle donc à voter contre. « La résolution proposée n’apporte pas de réponse crédible aux enjeux du changement climatique et serait contraire aux intérêts de la Société, de ses actionnaires et de ses clients », écrit l’entreprise dans un communiqué, en estimant que sa stratégie est « cohérente et efficace pour être un acteur majeur de la transition énergétique ». Elle refuse au passage d’être « responsable » d’émissions issues de produits dont « l’usage relève de la décision de ses clients ».

Un argument qui fait sourire McKenzie Ursch. « Je me demande bien ce que quelqu’un peut faire avec un baril de pétrole, à part le brûler » et émettre des gaz à effet de serre, ironise le responsable de Follow This. Plus sérieusement, il observe que TotalEnergies, comme d’autres pétroliers, s’est fixé des objectifs sur le fameux scope 3. « Ils ont déjà pris cette responsabilité, ils doivent juste faire plus », martèle-t-il.

« Ce n’est pas un délire de quelques petites sociétés de gestion »

Les porteurs de la résolution peuvent-ils obtenir gain de cause lors de l’assemblée générale vendredi ? En 2020, une première mouture avait obtenu 16,8% de votes favorables, relataient alors Les Echos (article payant). En 2022, une autre résolution, contraignante, n’avait pas été inscrite à l’ordre du jour par TotalEnergies, qui estimait qu’elle empiétait sur les prérogatives du conseil d’administration. Le texte de 2023 est consultatif pour éviter cet écueil.

« Bien sûr, nous voulons une majorité, mais ce n’est pas forcément le but de départ, reconnaît McKenzie Ursch. Le soutien d’une minorité visible enverrait un signal clair à l’entreprise sur la nécessité de changer de trajectoire ». Active auprès d’autres groupes pétroliers, comme BP ou Shell, Follow This a vu des entreprises « commencer à changer » à partir de 10-15% de votes sur des résolutions semblables. Guillaume Lasserre espère, lui, qu’elle réunira plus de suffrages que les 1,4% des actionnaires qui l’ont déposée : « Pour nous, c’est un succès si l’entreprise se rend compte que ce n’est pas une lubie de quelques petites sociétés de gestion, mais un sujet de fond, qu’elle devra prendre en compte. »

Bertille Knuckey veut croire que la « dynamique » est plus porteuse cette année qu’en 2020 ou 2022. Elle cite la mobilisation de certaines associations, qui appellent sur Twitter au blocage de l’assemblée générale, et la tribune, dans Le Monde, de scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui exhorte les actionnaires à voter contre la stratégie climat de la firme.

Une démarche saluée par les ONG écologistes

Les porteurs de la résolution dissidente jugent ce levier d’action utile pour lutter contre le réchauffement climatique. « Les compagnies pétrolières vont jouer un rôle important dans la transition, veut croire McKenzie Ursch. Elles ont le capital et l’expertise technologique pour faire les investissements nécessaires et effectuer la transition énergétique. » « Notre poids au capital est assez faible, pourtant nous arrivons à déclencher cette discussion difficile, qui implique des transformations de l’entreprise », constate Guillaume Lasserre.

Aux Amis de la Terre, une ONG engagée dans une lutte frontale contre TotalEnergies et son projet pétrolier Eacop-Tilenga en Afrique de l’Est, Lorette Philippot trouve « tout à fait utile » que « des investisseurs disent la même chose que les scientifiques et les ONG ». Baraka Lenga, un opposant tanzanien au controversé projet Eacop-Tilenga, voit dans ce vote un moyen de « mettre la pression pour que TotalEnergies stoppe » la construction de ce pipeline et de ces puits d’exploitation. Lucie Pinson, directrice de Reclaim Finance, une ONG spécialisée sur les enjeux de finance et climat, voit dans ces dépôts de résolution des « outils intéressants entre les mains des actionnaires », à condition d’être « intégrés à une stratégie plus globale. Une fois qu’on a voté une fois, deux fois, trois fois, il faut désinvestir parce qu’il n’y a plus rien à attendre de l’entreprise », estime-t-elle.

Une décision prise par La Banque Postale Asset Management pour des entreprises pétrolières américaines. « Nous en sommes sortis parce que la discussion était très difficile », explique Guillaume Lasserre. Le financier « reste convaincu » qu’un dialogue « serein » est possible avec TotalEnergies, qu’il considère comme « l’un des meilleurs élèves » parmi les entreprises pétrolières.


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