Les conséquences désastreuses de la spéculation foncière et immobilière !

On ressent comme jamais auparavant en Bretagne les conséquences désastreuses pour la majorité des habitants de la spéculation foncière et immobilière. Hausse des loyers, explosion du phénomène Airbnb, les Bretons accusent le coup et ont les plus grandes difficultés à se loger. Pour dénoncer cet état de fait, 4 rassemblements étaient annoncés ce samedi 10 septembre 2022 en Bretagne …

À Douarnenez, 500 personnes à la manifestation pour l’accès au logement

Publié dans Le Télégramme.com du 10 septembre 2022

À Douarnenez, 500 personnes à la manifestation pour l’accès au logement
Photo Rodolphe Pochet

Plus de 500 personnes ont participé ce samedi matin à Douarnenez à la manifestation pour le droit au logement. Venus du Cap-Sizun, du Porzay ou du Pays bigouden aux côtés des locaux, les participants ont déambulé en centre-ville dans une ambiance festive et déterminée, avant de se rendre devant la mairie, où une lettre à destination des élus a été remise.

Majorer la taxe d’habitation des résidences secondaires

« Agir sur les règles du marché est devenu plus que nécessaire pour permettre aux habitants qui font vivre notre territoire de se loger dignement, et à l’année », écrit le collectif « Agir pour le logement, il y a urgence ». Parmi les leviers d’action mis en avant, figure la réglementation « zone tendue », qui permettrait d’encadrer les loyers, de majorer la taxe d’habitation des résidences secondaires et de réguler les locations de courte durée.


À Lannion, 270 manifestants réclament « un logement pour tous »

Publié par Jérôme Bouin dans Le Télégramme.com du 10 septembre 2022

Samedi 10 septembre, en fin de matinée, 270 personnes ont défilé dans les rues de Lannion pour défendre l’accès au logement pour tous et le statut de zone tendue sur l’ensemble de la Bretagne.
Samedi 10 septembre, en fin de matinée, 270 personnes ont défilé dans les rues de Lannion pour défendre l’accès au logement pour tous et le statut de zone tendue sur l’ensemble de la Bretagne. (Le Télégramme/Jérôme Bouin)

À l’appel du collectif Zone tendue en Trégor, Goëlo et Argoat, 270 personnes ont défilé, samedi 10 décembre en fin de matinée, dans les rues de Lannion. Une nouvelle manifestation est d’ores et déjà programmée cet automne, à Morlaix cette fois.

« On est entourés de maisons vides, et on ne peut pas les louer ! » Autour d’Elsa (*), ils sont quatre amis, la trentaine bien entamée, domiciliés de part et d’autre du Douron, la rivière qui sépare Côtes-d’Armor et Finistère, entre Lanmeur et Plestin-les-Grèves. Samedi 10 septembre, ils sont venus participer à la manifestation lannionnaise réclamant « un logement pour tous », à l’appel du collectif Zone tendue en Trégor, Goëlo et Argoat. Leurs voisins, affirment ces trentenaires, préfèrent la location saisonnière, à la location classique. À Plestin, les propriétaires d’Erwan (*) reviennent deux semaines tous les deux ans, affirme ce dernier. Il faut alors leur laisser la place. C’est la condition pour se loger à un tarif qui ne soit pas exorbitant dans un logement pourtant pas très net.

Comme ces jeunes, 270 personnes, environ, ont défilé à Lannion. Des rassemblements similaires avaient lieu à Vannes, Douarnenez et Concarneau. Dans l’assistance, de nombreux bretonnants, des familles avec enfants, quelques bannières syndicales (CGT, Solidaires, FSU…) ou de partis politiques de gauche (du PS au NPA, en passant par EELV ou l’UDB). Quelques personnalités politiques locales aussi. Ainsi la conseillère départementale Marie-Annick Guillou ou la maire de Paimpol, Fanny Chappé, écharpe tricolore sur la poitrine.

A proximité de la permanence du député Eric Bothorel, les manifestants ont déposé une carte postale l'invitant à votre le statut de zone tendue sur l'ensemble de la Bretagne.
À proximité de la permanence du député Éric Bothorel, les manifestants ont déposé une carte postale l’invitant à voter le statut de zone tendue sur l’ensemble de la Bretagne. (Le Télégramme/Jérôme Bouin)

« Mes parents sont de Lannion, moi, je ne pourrai jamais me loger ici »

Sous le soleil, le cortège a fait un passage à proximité de la permanence parlementaire du député local, Éric Bothorel. Comme presque tous ses collègues de la majorité, il s’est opposé, fin juillet, à l’amendement du député du Morbihan, Paul Molac, visant à étendre le classement « zone tendue » à l’ensemble de la Bretagne.

« Mes parents sont de Lannion, explique Morgane, 26 ans, mais moi, je ne pourrai jamais me loger ici vu les prix. » Elle déplore le nombre de résidences secondaires et locations de courte durée. « Allez à Trégastel l’hiver, c’est mort ». Non loin, Maëlle est venue des monts d’Arrée. Les tensions sur le logement ? « Ça commence là-bas aussi ». La trentenaire plaide pour des garde-fous législatifs qui freineraient résidences secondaires et Airbnb.

Une manifestation à Morlaix fin octobre

Au micro, le collectif organisateur plaide pour le statut de zone tendue qui permettrait de doter les élus d’une palette d’outils (encadrement et plafonnement des loyers, majoration de taxe d’habitation, taxe sur les logements vacants…). Plutôt que le statut zone tendue, ce sont ces outils que la maire de Paimpol dit réclamer au gouvernement. Pour la CGT, Benoît Dumont voudrait que le minimum de 25 % de logements sociaux s’applique aussi aux petites communes, pointant, localement, la ville de Perros-Guirec.

Et puisque la question reviendra sur la table à l’automne, lors de l’examen de la Loi de finances, le collectif entend maintenir la pression. L’un de ses membres, Gaël Roblin (Gauche indépendantiste) annonce la création d’un collectif similaire à Morlaix. Il a fait voter – avec succès – le principe d’une manifestation dans cette ville, le samedi 22 octobre.

* Prénom d’emprunt


À Douarnenez, 500 personnes manifestent pour l’accès au logement, ce samedi 10 septembre

Un article signé Anaëlle Berre publié dans l’Ouest-France.com du

Plusieurs associations et partis politiques locaux ont appelé, ce samedi 10 septembre 2022, à manifester pour l’accès et le droit au logement, à Douarnenez (Finistère). À 10 h, 500 personnes étaient réunies aux halles. D’autres manifestations de ce type étaient prévues ce samedi à travers la Bretagne, face aux difficultés croissantes de la population à trouver un logement.

Plus de 500 personnes manifestent ce samedi contre la crise du logement à Douarnenez (Finistère).
Plus de 500 personnes manifestent ce samedi contre la crise du logement à Douarnenez (Finistère). | OUEST-FRANCE

Ce samedi, plus de 500 personnes ont défilé dans les rues de Douarnenez (Finistère). À l’appel de plusieurs groupes politiques et associations, les manifestants se sont rassemblées face à la crise du logement. Dès 10 h, plus de 300 personnes se sont réunies près des halles.

Plus de 500 personnes manifestent ce samedi contre la crise du logement à Douarnenez (Finistère). | OUEST-FRANCE

La problématique de l’accès au logement, qui s’est régulièrement invitée dans les débats politiques bretons, notamment lors des élections régionales et législatives, prend de l’ampleur. De plus en plus de ménages font face à des difficultés pour trouver des logements, notamment sur le littoral du département.

Ils témoignent

À Douarnenez 500 personnes sont venues grossir les rangs du défilé de la manifestation. Parmi elles, Julia, 34 ans, qui vit et travaille à Douarnenez. Elle a dû occuper un logement saisonnier : « C’est-à-dire seulement de septembre à juin. L’été, le loyer était quatre fois plus cher. Alors on pose une caravane où on peut… Heureusement qu’ici, il y a beaucoup de solidarité. »

Près d’elle, Charles, 37 ans, a trouvé un logement à l’année. Mais auparavant, lui aussi était dans un logement saisonnier : « Un logement prévu vraiment pour l’été. Résultat : on payait 400 € de chauffage par mois en hiver. On a vécu emmitouflé dans des couettes. C’est dur de rentrer du travail en se disant qu’on aura encore plus froid à la maison. »

Le cortège de 500 manifestants s’est dirigé vers la mairie de Douarnenez (Finistère). | OUEST-FRANCE
Plus de 500 personnes ont manifesté à Douarnenez (Finistère) ce samedi 10 septembre 2022, face à la crise du logement. | OUEST-FRANCE

Difficulté à recruter

Le cortège s’est ensuite dirigé vers la mairie. Pour éviter de perturber le mariage qui y était célébré, les manifestants ont investi le parking. Après quelques prises de paroles, un courrier, signé par les différents organisateurs de la manifestation, devait être remis aux élus.
Chiffres de l’Insee à l’appui, ce courrier évoque 1 275 logements vacants dans le pays de Douarnenez, et 1 907 résidence secondaires. « Les entreprises peinent à trouver des salariés, saisonniers ou non, à cause du manque de logements. Et certaines de nos écoles perdent chaque année des élèves, entraînant la fermeture de classes », dénonce la missive.

Plus de 500 personnes ont manifesté à Douarnenez (Finistère) ce samedi 10 septembre 2022, face à la crise du logement. | OUEST-FRANCE


Crise du logement : quatre rassemblements en Bretagne pour tirer la sonnette d’alarme

Publié dans Le Télégramme du 10 septembre 2022

Au printemps, plusieurs actions avaient été organisées, afin d’interpeller la municipalité de Concarneau sur les difficultés d’accès au logement.
Au printemps, plusieurs actions avaient été organisées, afin d’interpeller la municipalité de Concarneau sur les difficultés d’accès au logement. (Photo d’archives Guirec Flécher)

Hausse des loyers, explosion du phénomène Airbnb… Des Bretons accusent le coup : ils ont, en effet, les plus grandes difficultés à se loger. Pour dénoncer cet état de fait, quatre rassemblements sont annoncés en Bretagne, ce samedi.

Leur objectif est clair : défendre l’accès à un logement de qualité pour tous. Pour ce faire, des militants ont décidé de se mobiliser. Ce samedi, en Bretagne, quatre rassemblements étaient annoncés : à Vannes, Concarneau, Douarnenez et Lannion.

À Vannes, rendez-vous est donné à 14 h, esplanade Simone-Veil, au port. Tim Rogues, l’un des organisateurs de la manifestation, met en avant de multiples revendications comme « la surtaxation des résidences secondaires, l’encadrement des loyers ou encore la régulation des logements touristiques de courte durée ».

« Un signal d’alarme qui doit être pris au sérieux »

À Concarneau, un collectif de citoyens appelle à manifester, à partir de 11 h, devant la Ville Close. Des citoyens qui sont eux-mêmes confrontés à ces problèmes de logement. Au printemps, ils avaient déjà tenté d’interpeller sur la situation par le biais de diverses actions. « Cette difficulté à se loger est un signal d’alarme qui doit être pris au sérieux », écrivent-ils. « La Ville laisse se développer, sans réglementer, le marché de la location courte durée au profit de quelques propriétaires privilégiés et au détriment des foyers concarnois, ainsi que des entreprises locales qui peinent à recruter », déplorent-ils.

À Douarnenez, « il est aussi de plus en plus difficile d’accéder à un logement digne et abordable », regrette Maxime Sorin, du collectif Droit à la ville. Voilà pourquoi, à partir de 10 h, place des Halles, un rassemblement y sera également organisé. En cause ? Des prix trop élevés, l’ubérisation du logement et la multiplication des résidences secondaires. Mais « il existe des leviers pour agir, il ne faut pas croire que le logement est un marché libre où on ne peut rien faire », insiste-t-il.

« Pour protéger les populations vulnérables »

Enfin, à Lannion, les membres du collectif « Trégor-Goëlo-Argoat zone tendue » veulent faire passer le territoire en « zone tendue » ce qui permettrait « de réguler les marchés de l’immobilier et d’encadrer les pratiques abusives » mais aussi « de favoriser l’accès au logement, en protégeant les populations vulnérables ». Pour cela, ils proposent de manifester à 11 h, sur le quai d’Aiguillon.

À Douarnenez, « il est devenu impossible de se loger »

Rattrapée par le développement touristique et l’essor des maisons secondaires, la ville industrielle de Douarnenez peine à loger ses habitants. Une manifestation contre le mal-logement y est prévue ce samedi 10 septembre. Une enquête menée par Lucie Delaporte et parue dans Médiapart du 9 septembre 2022 …

« D’apparence commune, les Douarnenistes se distinguent par leurs chants territoriaux remarquables […], leur pelage paré de couleurs bariolées en fin d’hiver. Toute l’année, ils installent leurs nids dans tous les quartiers de la ville pour élever leurs marmouz [enfants en breton – ndlr]. Leur présence est cependant menacée dans un environnement soumis à une forte pression immobilière. » Les affiches, au format A4, ont commencé à fleurir sur les murs de la petite ville côtière de Douarnenez (Finistère), à la veille d’une manifestation contre la crise du logement ce samedi 10 septembre.

Sur le ton humoristique, ces affichettes décrivent les menaces que font peser sur l’écosystème urbain le « syndrôme d’achat balnéaire » ou la « consommation de logements saisonniers ».

Douarnenez, marqué par son histoire industrielle, est aujourd’hui rattrapé par le récent développement touristique et l’essor des résidences secondaires, au point que ses habitants n’arrivent plus à se loger.

À l’agence immobilière Foncia du centre-ville, la question fait lever les yeux au ciel. « Les annonces parlent d’elles-mêmes », lance, laconique et agacée, une employée de l’agence en désignant sa vitrine couverte de panneaux « vendu ».

Maxime Sorin, du collectif Droit à la ville Dz, devant les HLM avec vue sur mer de Douarnenez. © Lucie Delaporte

Les locations de courte durée, type Airbnb, ont commencé à grignoter le parc locatif ces dernières années. « L’ancien quartier du Rosmer, qui était un quartier ouvrier, aujourd’hui, c’est 20 % de Airbnb », souligne Maxime Sorin, membre du collectif Droit à la ville qui mène depuis trois ans une « recherche-action » sur la question du logement à Douarnenez.

Avec le Covid, le nombre d’achats de résidences secondaires – des achats parfois rentabilisés par une mise en location sur les périodes estivales – s’est envolé, contribuant à faire flamber les prix au mètre carré dans une ville jusqu’ici abordable.

« Cela crée des gens qui se disent habitants mais qui ne sont là en fait presque que l’été. Cela ne produit pas des voisins », relève Maxime Sorin, qui participera à la manifestation de ce samedi parce qu’« il est devenu impossible de se loger ».

Douarnenez l’ouvrière, la première à élire un maire communiste en 1921, est longtemps restée à l’écart des circuits touristiques qui lui préféraient les communes voisines, au front de mer plus conforme à l’image de carte postale du port breton.

Pionnière dans la conserverie, la ville a abrité un temps près de 30 usines, principalement autour de la pêche à la sardine. « Comme la sardine est un produit fragile, il fallait avoir les usines et les ouvriers à proximité du front de mer », décrit le militant en montrant les imposants HLM construits à cet endroit dans l’après-guerre. Une exception sur les côtes bretonnes.

Les besoins en logements étaient alors énormes, avec un habitat très dégradé en centre-ville et marqué par la suroccupation. À Pouldavid, dans le fond de la baie de Douarnenez, un quartier est même construit sur le comblement d’une ria, une vallée fluviale envahie par la mer.

Les élus ont tout misé sur le tourisme pour pallier le déclin industriel

Concurrencée par des ports plus importants, comme Lorient, l’activité industrielle de Douarnenez commence à décliner dès les années 1970 et n’est plus aujourd’hui que l’ombre de ce qu’elle a été, même si l’entreprise Petit Navire y a encore son siège social et une usine qui emploie près de 300 personnes.

Pour pallier ce déclin, les élus de la ville, aujourd’hui passée à droite, ont misé sur la conversion touristique, perçue comme le seul levier de développement économique.

Il faut changer à tout prix l’image de la ville, quitte à en gommer l’histoire et à nier sa sociologie. La maire Les Républicains (LR) Jocelyne Poitevin l’assume : elle veut attirer les investisseurs et créer des logements destinés aux cadres, pour qui l’offre à Douarnenez n’est pas adaptée, comme elle le rappelait récemment dans la presse locale.

Affiche sur un local associatif de Douarnenez © Lucie Delaporte

Pour ce faire, d’importantes friches urbaines ont été concédées à des promoteurs. Deux projets récents incarnent cette politique et cristallisent les critiques des habitants.

L’ancienne caserne des pompiers a ainsi été vendue à un promoteur, qui y a créé 69 logements neufs de standing, vendus à des prix au mètre carré tels qu’ils restent inaccessibles aux Douarnenistes.

Le très beau site des anciennes colonies de vacances de la ville du Mans a, lui, été vendu à un autre promoteur, qui a prévu d’y construire 18 logements de standing, avec une piscine chauffée face à la mer. Pas vraiment de quoi, là encore, résorber la crise du logement.

Une crise aggravée aussi à Douarnenez par la pratique, dans le parc privé, des « baux à mobilité », une forme de location – de septembre à mai la plupart du temps – normalement très encadrée, pour les stages ou les missions courtes, mais qui s’est généralisée ici pour pouvoir louer l’été à des prix plus élevés.

Des HLM insalubres, rayés de la carte postale

Malgré un important investissement jusque dans les années 1980-1990, le parc social peine à répondre aux besoins des habitants. « Les listes d’attente sont très importantes car je n’ai plus de logements vacants. Il n’y a plus de rotation : les gens ne partent plus et il y a pourtant de plus en plus de demandes », reconnaît ainsi Catherine Cavatz, directrice générale de Douarnenez Habitat, qui précise que la demande de logement social a explosé depuis le Covid.

Ironie de l’histoire, lorsqu’elle est elle-même arrivée dans la ville pour prendre ce poste, elle n’a d’ailleurs trouvé à louer que de septembre à mai. « Je me suis retrouvée au camping avec mes enfants pendant l’été », raconte-t-elle.

Autre défi pour la ville, qui ne semble pourtant pas trop s’en préoccuper, une bonne partie des HLM du quartier de Pouldavid est devenue complètement insalubre. Construits sur pilotis dans l’après-guerre, en fond de baie, alors qu’il fallait répondre aux énormes besoins de logements, les immeubles – malgré les coups de peinture en façades – s’effritent, rongés par l’humidité.

Les HLM insalubres du quartier de Puldavid à Douarnenez. © Lucie Delaporte

Élodie Batot, qui vit au rez-de-chaussée d’un de ces immeubles avec ses trois enfants, demande en vain à être relogée depuis des années. « Les murs de l’appartement noircissent de plus en plus à cause de l’humidité. Les radiateurs sont tellement vieux que, même poussés au maximum, on n’arrive pas à chauffer l’hiver : je suis obligée de faire dormir mes trois enfants dans la même pièce l’hiver », raconte cette mère au foyer qui attend un bébé pour l’automne et s’inquiète déjà pour sa santé.

Son fils aîné de neuf ans est devenu asthmatique et doit constamment prendre de la Ventoline et des corticoïdes. Les factures d’électricité du foyer sont devenues exorbitantes et les odeurs qui remontent dans l’appartement sont souvent pestilentielles.

« Cela fait des années qu’on dénonce l’envasement du quartier et l’état déplorable des logements », rappelle pourtant Brigitte Ralec, qui a créé en 2018 avec son mari Gérard l’association Le Dahut pour défendre les habitants de ce quartier populaire de Douarnenez.

L’association s’est récemment battue contre la fermeture d’une classe dans l’école du quartier. « C’est le dernier service public à Pouldavid. Si on pouvait accueillir des familles dans des conditions décentes ici, l’école ne fermerait pas », fulmine Brigitte Ralec, qui dénonce le mépris de la mairie pour ce quartier, une mairie accaparée par le développement touristique de la ville.

Le bailleur social a promis que des travaux, après avoir été plusieurs fois différés, allaient commencer en janvier 2023. Avec l’envol des prix de l’énergie, l’hiver s’annonce pourtant terrifiant pour beaucoup de familles du quartier.

L’important projet de revitalisation économique de Douarnenez, présenté par la ville et labellisé « petite ville de demain », ne fait aucune mention du quartier de Pouldavid, délibérément rayé de la carte postale.

Lucie Delaporte


A propos de la crise du logement en Bretagne , lire par ailleurs sur PrendreParti …

Se loger en Bretagne : devenir riche ou partir …