Le violoniste Nemanja Radulovic fait résonner les pierres de Carnac …

Dans le vent et le chant des oiseaux, un violoniste aux allures de lutin gothique empoigne son instrument. Les notes montent, la caméra tourne, voltige, magnifie l’instant de mouvements amples puis se fixe sur son sourire, son œil qui frise. Le prodige franco-serbe Nemanja Radulovic irradie du bonheur d’être là. Auprès de lui, arrive son ensemble de musique de chambre, Double Sens, qui réunit des artistes de ses deux pays. Il va jouer pendant plus d’une heure, d’une traite, alors que le soleil se couche et nimbe d’or les pelouses brûlées par l’été sous ses pieds … Un extrait vidéo de 1’42 » .

La complicité du meneur de jeu et de ses acolytes est palpable. Tous vivent la musique et surtout la partagent, en c(h)œur. Lorsqu’arrivent la Toccata et fugue de Bach, puis l’Hiver de Vivaldi, la tentation est grande de monter le son à fond, pour se perdre dans le moment. Alors que se baladent ses moutons dans les allées, le programme passe des classiques aux musiques traditionnelles serbes ou à la Shéhérazade de Rimski-Korsakov (doublée d’une lecture du texte en apesanteur). La bonne idée a aussi été de rythmer les séquences d’interviews de Radulovic, qui nous raconte son parcours d’enfant à l’oreille absolue plongé dans la guerre, jouant du Vivaldi sur la place de Belgrade pour tenir bon, puis parti en France et préparant son entrée au Conservatoire en répétant dans le métro …

En savoir plus par ici …


Nemanja Radulovic revisite Les Quatre saisons de Vivaldi pour illustrer le dérèglement climatique

Un article de publié le
ll y a dix ans, le violoniste avait déjà enregistré « Les quatre saisons » de Vivaldi en y ajoutant une cinquième, composée par son compatriote serbe Aleksandar Sedlar, en hommage aux victimes du tsunami de mars 2011 …

Nemanja Radulovic, souvent qualifié de rock star du violon en raison de son look décontracté, ses cheveux longs et la flamboyance de son style, se produit en ouverture des Chorégies d’Orange ce vendredi pour un concert unique dans lequel il interprètera, aux côtés de l’ensemble Double Sens qu’il a créé en 2008, de grands concertos pour violon dont le chef-d’œuvre d’Antonio Vivaldi. Le violoniste franco-serbe de 35 ans, avait déjà enregistré il y a dix ans une version du concerto du maître vénitien en y ajoutant une cinquième saison, composée par son compatriote serbe Aleksandar Sedlar, en hommage aux victimes du tsunami de mars 2011 et qui sera également jouée aux Chorégies.

A lire aussi : Les Quatre saisons de Vivaldi soumises au changement climatique

« Déjà à l’époque, j’étais vraiment inquiet du changement climatique. Et cette musique tellement connue, la nature et le climat en sont la plus grande inspiration », déclare Nemanja Radulovic. Il confie que « les différences peuvent être dans les tempi, plus rapides ou plus lents, selon la saison ». « Ce sont des nuances extrêmes; on se rend compte que l’hiver est beaucoup plus froid, l’été plus chaud avec des canicules qui ne s’arrêtent pas et on essaie de traduire ça à travers la musique », poursuit le violoniste qui a grandi à Belgrade et s’est installé à 14 ans en France où il se perfectionne au Conservatoire à Paris.

Nemanja Radulovic : « Le public reconnaît ce qui est vrai »

Par sa virtuosité et son côté accessible, Nemanja Radulovic du violon séduit depuis le début des années 2000, notamment un public plus jeune et plus populaire, mais il ne se sent pas investi d’une mission pour sauver son art. « Je ne pense pas qu’il faut sauver la musique classique, elle est bien vivante », sourit-il. « Pour chaque style de musique, il faut la vérité qui vient des artistes. Que vous jouiez du classique, du folk ou de la pop, le public reconnaît ce qui est vrai ».

« Il ne faut pas chercher à tout prix d’attirer les jeunes; les adolescents, on leur propose mais c’est à eux de décider…Il faut juste qu’il n’y ait pas de distance entre eux et les artistes », renchérit-il. Il a en commun avec Khatia Buniatishvili, la pianiste franco-géorgienne, la virtuosité, une liberté d’interprétation des classiques qui fait grincer les dents des puristes et un look très peu « classique ». « Khatia est très sérieuse dans son travail mais ne se prend pas trop au sérieux; elle vit dans son époque et moi je vis dans mon époque », avance le musicien qui a fondé un autre ensemble, Les Trilles du Diable.

Nemanja Radulovic aime l’énergie et les mélodies du groupe Muse

Le musicien ose faire des arrangements sur de célèbres morceaux de Bach, revisite Paganini ou Tchaïkovski et fait aussi la part belle aux musiques folkloriques des Balkans et de son pays natal, où il a appris le violon à l’âge de 7 ans. De son enfance marquée par la guerre en Yougoslavie, il reste imprégné de ce mélange de « joie, tristesse, horreur » qui « nourrit l’âme ». Il écoute de tout, de la musique du monde et du rock, avec une préférence pour Muse, le groupe du rock britannique en raison de « leur énergie, leur mélodie qui (lui) parlent beaucoup ».

Très actif comme les réseaux sociaux, Nemanja Radulovic partage des vidéos humoristiques comme lorsque, testé positif au Covid-19 en septembre 2020, il s’était en scène dans une vidéo aux images accélérées où on le voit ranger sa chambre d’hôtel, prendre son bain ou dormir, sur un arrangement ébouriffant du Caprice no. 24 de Niccolo Paganini. Le violoniste partage volontiers son engouement pour son compatriote tennisman Novak Djokovic, qui l’admire tout autant. Mais le violoniste se soucie peu d’avoir une étiquette cool. « Si on a envie de dire que je suis une rock star, un violoniste classique, que je suis Français, Serbe, avec des cheveux longs ou des baskets, ça ne me gêne pas. L’essence, c’est la musique ».

Philippe Gault (avec AFP)



Une rock star du violon à Orange et Carnac

 Publié dans Le Télégramme du 01 juillet 2021

Le violoniste virtuose Nemanja Radulovic revisite « Les quatre saisons » de Vivaldi avec des tempi « extrêmes » qui reflètent, selon lui, les dérèglements climatiques. Il sera sur scène ce vendredi 2 juillet aux Chorégies d’Orange, et sur France 5, pour un concert filmé à Carnac.

Le violoniste franco-serbe, Nemanja Radulovic, se dit « vraiment inquiet du changement climatique ».
Le violoniste franco-serbe, Nemanja Radulovic, se dit « vraiment inquiet du changement climatique ». (Photo AFP/Alain Jocard)

Le musicien franco-serbe de 35 ans, souvent qualifié de rock star du violon en raison de son look décontracté, ses cheveux longs – bouclés ou lisses – et la flamboyance de son style, se produit aux Chorégies d’Orange, près d’Avignon, vendredi 2 juillet pour un concert où il interprétera les plus célèbres concertos pour violon, aux côtés de l’ensemble Double Sens qu’il a créé il y a 13 ans. Ce même soir, à 20 h 50, il sera aussi sur France 5, pour la retransmission d’un concert « Unique », enregistré d’un seul trait au beau milieu du site mégalithique de Carnac …

 

En savoir plus sur  Nemanja Radulovic  : www.nemanjaviolin.com