Brest, le 19 septembre 1944 …

Il y a 75 ans jour pour jour, la ville de Brest était libérée par les Alliés. Un champ de ruines à perte de vue. En 1944, Brest n’est plus qu’un alignement chancelant de squelettes de pierre. Seuls 200 bâtiments restent debout. La ville qui abritait cuirassés et sous-marins allemands a été pendant quatre ans la cible de l’aviation alliée. 80 000 Brestois ont ainsi vécu au rythme des alertes, prêts à se réfugier dans les abris. Comprendre où nous vivons, savoir d’où nous venons …

Voir ci dessous le reportage consacré au siège de Brest dans le JT national de France 3 avec des images des archives, de la Cinémathèque de Bretagne et d’émouvants témoignages … France 3 Cinémathèque de Bretagne

Les longues heures de Brest – JT France 3 national

Le 18 septembre 1944 le siège de Brest était terminé. Le lendemain 19 septembre les dernières troupes à Crozon se rendaient. De nombreuses cérémonies auront lieu à Brest demain pour le 75e anniversaire. L'occasion pour nous de vous présenter (pour ceux qui l'ont raté) le très beau reportage consacré à Brest dans le JT national de France 3 à la fin du mois dernier (avec des images des archives, de la Cinémathèque de Brtetagne, de très beaux témoignages…).France 3 Cinémathèque de Bretagne

Publiée par Archives de Brest sur Mercredi 18 septembre 2019


Libération de Brest: la reddition des allemands fut signée le 19 septembre 1944

Rue Jean Macé. Deux infirmiers américains inspectent les ruines à la recherche d'éventuelles victimes / © (c) Inventaire général, ADAGP, 2004
Rue Jean Macé. Deux infirmiers américains inspectent les ruines à la recherche d’éventuelles victimes / © (c) Inventaire général, ADAGP, 2004

Les 18 et 19 septembre 1944 la ville de Brest était libérée après six semaines de siège. Mais Brest paya un lourd tribut, la ville fut complètement ravagée par les bombardements. En 1939 la ville comptait 16000 bâtiments, mais il en restait à peine 200 quand les allemands ont déposé les armes.

Par Christophe Molina

Les Américains avaient choisi de marcher sur Brest après la percée d’Avranches mais les allemands voulaient à tout prix conserver ce port stratégique.

Dès le 7 août les américains encerclent la ville, mais la garnison allemande de 40 000 hommes est prête à résister coûte que coûte.
Les américains préfèrent utiliser leur flotte aérienne et leur artillerie plutôt que d’affronter l’ennemi au corps à corps.
Pendant six semaines les bombardements succèdent aux bombardements.

François Kergonou a 19 ans, il fait partie de la défense passive.
Il raconte ce jour du 11 août 1944 où il a dû sortir en plein bombardement secourir des civils ensevelis sous les décombres.

Témoignage de François Kergonou

Le 14 août les allemands acceptent d’évacuer les civils sauf ceux qui leur sont nécessaires. C’est alors l’exode et pour les 2000 brestois qui restent dans la ville un long calvaire commence.

Le 09 septembre: le drame de l’abri Sadi-Carnot.

C’est dans la nuit du 8 au 9 septembre 1944 qu’a lieu la catastrophe. À 2 heures 30 du matin, un soldat chargé du groupe électrogène qui alimente l’abri se lève pour le mettre en marche.
Suite à une fausse manœuvre, un incendie éclate.
À proximité se trouvait un groupe électrogène de secours utilisé pour la lumière et tout à côté une réserve assez grande de carburant. Enfin, une grande quantité de munitions était entreposée dans l’abri.

Ceux qui réagissent rapidement sortent dans les fumées après avoir monté les 154 marches de l’escalier.
Un grondement sourd d’une énorme puissance ébranle la voûte.
Ceux qui sont au bout du tunnel sont éjectés comme des fétus de paille.
Les autres sont coincés contre la grille qui s’est refermée sous le choc ou morts à l’intérieur.

Toutes les munitions ont explosé transformant le long tunnel en un véritable canon. Les flammes s’élèvent à 30 mètres au-dessus de l’entrée.
371 Français sont morts, carbonisés d’un seul coup ; cinq à six cents Allemands auraient été tués.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Lyvinec et Christophe Molina

La bataille de Brest fut sanglante et le 18 septembre la ville n’est plus qu’un champ de ruines.

C’est en voyant les colonnes de prisonniers allemands traverser la campagne que les brestois réfugiés comprendront que leur ville a été libérée.
Il faudra attendre le 19 septembre pour que le général allemand Ramcke signe sa reddition.

Regardez le reportage de Catherine Aubaile et Christophe Molina

La bataille de Brest