A Brest, le promoteur de logement de luxe contraint de revoir sa copie …

Sur le cours Dajot, un nouveau contre-temps pour le promoteur Océanic qui tente d’introduire le logement de luxe à Brest et ses environs : le tribunal administratif de Rennes vient de lui ordonner de revoir sa copie pour son projet d’immeuble qui défigure La Villa Crosnier, nouvellement classée « Monument historique ». Du baume au coeur de celles et ceux qui s’opposent à la spéculation immobilière …

Projet d’immeuble sur le Cours Dajot, à Brest : le tribunal ordonne un nouveau permis de construire

Les propriétaires de la villa Crosnier à Brest (Finistère) avaient saisi le tribunal administratif de Rennes pour contester le projet d’immeuble voisin porté par le groupe Océanic. Le permis de construire doit être modifié.
Un article signé Adélaïde Hasle Tiengou dans Ouest-France du 

La villa Crosnier à Brest sur le Cours Dajot.
La villa Crosnier à Brest sur le Cours Dajot. | GUILLAUME SALIGOT / OUEST-FRANCE

Sur le cours Dajot à Brest (Finistère), rue de Denver, à côté de la villa Crosnier, le promoteur immobilier Océanic prévoit de construire un immeuble de quatre logements et un plateau de bureaux dans une dent creuse de la rue collée à la villa. Un projet qui suscite l’inquiétude du couple propriétaire de la villa Crosnier. Un premier permis de construire avait déjà été déposé en 2020 mais n’avait pas abouti.

Un nouveau permis de construire avait été accordé au promoteur dans un arrêté du 2 décembre 2022. Les propriétaires se lancent alors dans un bras de fer contre le promoteur. Côté judiciaire, le tribunal de Brest les déboute le 21 septembre 2023 considérant que le projet ne boucherait les vues depuis leur maison. Reste la justice administrative. Les requérants avaient saisi le tribunal administratif de Rennes, le 6 juin 2025, pour contester le permis de construire qui ne s’intègre pas dans le paysage environnant selon eux.

Un sursis à statuer pour le permis
Lors de l’audience, l’avocate des requérants avait demandé « une refonte totale du projet ». Le rapporteur public, lui, s’était prononcé en faveur d’une modification du permis de construire pour que celui-ci s’intègre mieux au paysage environnant.
Dans une décision du 20 juin 2025 qui vient d’être rendue publique, le tribunal a suivi cet avis et sursoit à statuer en attendant un nouveau permis de construire dans six mois. Le tribunal conçoit, en effet, que « le lieu d’implantation du projet présente un intérêt architectural particulier » et souligne « la nécessité pour ce projet de s’harmoniser » avec la villa voisine.


Coup d’arrêt pour le projet d’immeuble du cours Dajot à Brest : le tribunal demande un permis de construire régularisé

Un article signé  Paul Bohec dans Le Télégramme du

Pan sur le becSitué sur le cours Dajot, à Brest, le projet d’immeuble Amphitrite va devoir être revu par le groupe Océanic. Le tribunal administratif de Rennes lui a demandé d’apporter des modifications au permis de construire. (Photo Le Télégramme/Paul Bohec)

C’est un nouveau coup d’arrêt pour le projet d’immeuble porté par le groupe Océanic au niveau du cours Dajot, à Brest. Comme indiqué par Ouest-France, le vendredi 20 juin 2025, le tribunal administratif de Rennes a ordonné de notifier, dans un délai de six mois, un permis de construire régularisant sa situation. Alors que le tribunal judiciaire de Brest avait estimé, en septembre 2023, que le projet Amphitrite ne créait pas de trouble anormal du voisinage, la procédure administrative s’est, elle, poursuivie.

« Le projet ne permet pas d’assurer une cohérence »

Dans sa décision rendue publique la semaine dernière, le tribunal administratif de Rennes s’appuie sur « la nécessité de s’harmoniser avec le bâtiment principal ou dialoguer avec celui-ci » demandée par le rapporteur public. « Compte tenu du choix des matériaux et couleurs, le projet ne permet pas d’assurer une cohérence avec le bâti remarquable existant », poursuit-il.
Le lieu d’implantation du projet se trouve en effet à proximité immédiate de trois constructions identifiées comme remarquables par l’Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (Avap) de Brest. « Il présente un intérêt architectural et patrimonial particulier », appuie le rapporteur. Classée monument historique en octobre 2023, la villa Crosnier, dont les propriétaires sont les requérants, jouxte en effet directement le projet d’immeuble.

Un précédent projet déjà retoqué en 2020

Le tribunal administratif a donc ordonné à ce que soient apportées des modifications dans le permis de construire du projet Amphitrite. Un nouveau coup d’arrêt après le refus d’un premier permis de construire pour un précédent projet en 2020. Le groupe Océanic avait alors dû revoir sa copie et avait présenté un nouveau projet « complètement différent pour mieux s’intégrer à l’environnement ». Il devait ainsi accueillir près de 200 m² de bureaux ainsi que des logements : trois T3 sur plusieurs niveaux ainsi qu’un T4 en duplex. Ce projet avait d’abord obtenu le permis de construire avant de passer l’étape judiciaire. Mais le tribunal administratif attend désormais de lui qu’il régularise plusieurs points. Ce qui va donc repousser d’autant plus les travaux d’un projet que ses porteurs espéraient initialement voir aboutir fin 2024.


Pour en savoir plus sur les années de combat des propriètaires de la Villa Crosnier et leurs soutiens, lire ce dossier complet dans PrendreParti …

Le Cours Dajot de Brest sous l’emprise de la spéculation immobilière …