C’était la séquence la plus politique des Victoires de la musique 2025, qui se déroulaient le 14 février à la Seine musicale de Boulogne-Billancourt. Sacré dans la catégorie concert pour son travail de directeur artistique des cérémonies des Jeux olympiques et paralympiques, Thomas Jolly a profité de son discours pour dénoncer les coupes des budgets alloués au domaine de la culture …
Il avait préparé un long discours, et il est allé jusqu’au bout. Ce vendredi 14 février, Thomas Jolly était présent aux 40e Victoires de la Musique. Le metteur en scène est monté sur scène pour recevoir le prix de concert de l’année pour les Cérémonies d’ouvertures et de clôtures des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été. Une occasion pour lui d’exprimer toute sa colère sur le traitement qui est fait au spectacle vivant.
Malgré la fin du temps qui lui était en principe imparti, indiquée par la musique qui commençait à recouvrir sa voix, il est allé au bout d’un discours qu’il avait consciencieusement écrit sur son téléphone, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous. D’ailleurs, ni Léa Salamé, ni Cyril Féraud qui animaient la soirée ne l’ont interrompu …
« Que cette Victoire nous serve de lanterne » : le discours très politique de Thomas Jolly
Les quatre cérémonies olympiques ont été sacrées vendredi soir dans la catégorie concert de l’année, lors de la cérémonie à la Seine Musicale.
Moment étonnant aux Victoires de la musique. Pour sa quarantième édition et pour fêter le triomphe des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, les quatre cérémonies ont été sacrées vendredi soir dans la catégorie « concert » de l’année. Thomas Jolly et Victor Le Masne, les deux maîtres d’œuvre de ces moments de grâce salués par le monde entier, sont venus récupérer leur trophée. Le metteur en scène en a profité pour dénoncer les coupes budgétaires dans le monde de la culture.
« Si le spectacle vivant porte en lui cette puissance émancipatrice, il ne peut rien sans un pouvoir qui le considère et le soutient. Aussi je m’étonne dans cette période de tourments multiples de voir ici ou là les moyens pour la culture affaiblis ou tout bonnement retirés », a lancé Thomas Jolly, dans un discours aux accents politiques. « Que cette Victoire nous serve de lanterne ! »
Aux Victoires de la musique, Thomas Jolly appelle les politiques à soutenir le spectacle vivant et « son pouvoir fédérateur et émancipateur »
Dans un long discours, le directeur artistique des cérémonies des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 a plaidé vendredi soir en faveur de cet « outil pour faire société » qu’est selon lui le spectacle vivant. »Dans cette victoire, il y en a d’autres. C’est la victoire de l’unité sur la division, de la joie sur l’effroi, de l’accueil sur le repli. La victoire de notre aspiration à bien vivre ensemble, à se respecter, à se considérer« , a déclaré vendredi soir aux 40e Victoires de la musique Thomas Jolly, le directeur artistique des cérémonies des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024. C’est « La victoire d’un récit commun, les uns tout contre les autres et non pas les uns contre les autres. »
En recevant la victoire dans la catégorie « concert » de l’année pour les quatre cérémonies olympiques (qui se sont étalées de juillet à septembre 2024), Thomas Jolly a livré un long discours aux accents politiques depuis la Seine musicale (Boulogne-Billancourt), retransmis en direct sur France 2.
« Ces cérémonies sont quatre démonstrations du pouvoir fédérateur et émancipateur du spectacle vivant (…), un outil pour faire société et célébrer notre humanité partagée« , a-t-il souligné, avant de s’émouvoir des coupes budgétaires qui se multiplient dans le secteur cuturel.
« Si le spectacle vivant porte en lui cette puissance émancipatrice, il ne peut rien sans un pouvoir qui le considère et le soutient. Aussi, je m’étonne, dans cette période de tourments multiples, de voir ici ou là les moyens pour la culture affaiblis, ou tout bonnement retirés« , a-t-il continué sous les ovations.
L’apport « inestimable » de la culture
Alors qu’il avait visiblement dépassé le temps de discours imparti et que la musique montait en volume, il a continué à lire sur son smartphone son discours, sourire aux lèvres.
« La culture coûte, mais elle rapporte aussi. Economiquement bien sûr, mais ce qu’elle rapporte immatériellement est inestimable. Elle est au service de l’intérêt général. C’est ce que je crois être la vocation de la politique », a-t-il poursuivi.
Si l’on a beaucoup parlé de « parenthèse » à propos de ces Jeux, il a dit les voir plutôt comme « une brèche, une brèche lumineuse dans l’ombre épaisse et grandissante qui plane sur nous ». « Que cette victoire, qui contient toutes les autres victoires collectives et partagées, nous serve de lanterne« , a-t-il conclu sous les applaudissements nourris.
A ses côtés, Victor Le Masne, directeur musical des cérémonies et compositeur du thème officiel (Parade), a salué « la diversité de la création musicale française (qui) est infinie. La France est le pays de Boulez et de Justice, de Katerine et de Ravel, de Aya Nakamura, de Gojira, du 113 ou de Kassav, de Dj Mehdi. C’est un pays immensément riche en musique et c’est ce que j’ai voulu, c’est ce qu’on a voulu exprimer lors de ces quatre cérémonies« .