Cognac : 30 ans du festival Coup de Chauffe en 30 photos …
Le 12 septembre 1994 à Cognac, naissait « Coup de Chauffe » , un festival de théâtre de rue « pas comme les autres ». Aujourd’hui, le rendez-vous des arts de la rue souffle ses 30 bougies. L’occasion pour le Quotidien Sud Ouest d’un zoom arrière sur les origines de ce temps fort et d‘un hommage appuyé à son créateur René Marion que nous avons plaisir à côtoyer aujourd’hui en terre finistérienne …
Cognac, le 6 septembre 2024. René Marion est invité par les autorités à couper le ruban tricolore d’inauguration du monument éphémère de presque 19 mètres de haut imaginé par le plasticien Olivier Grossetête pour les 30 ans du Festival Coup de Chauffe : tout un symbole !
Cognac : les 30 ans du festival Coup de Chauffe en 30 photos …
1994 : au début de l’aventure, le bon roi François Ier
1994. Au début de l’aventure du festival, une grande fête pour les 500 ans de la naissance du bon roi François Iᵉʳ. Henri-Jean Berthélémy/Archives SO
1995 : moins de faste mais un p’tit grain de folie
1995. Lors du tout premier festival portant le nom de « Coup de Chauffe ». On raconte que les gens furent un peu déçus. Ils avaient encore le souvenir du faste des fêtes de l’anniversaire de François Ier. Henri-Jean Berthélémy/Archives SO
Années 2000 : la réussite de Coup de Chauffe, c’est lui…
Années 2000. René Marion, alors patron de l’Avant-Scène, le théâtre de Cognac. Sans lui, Coup de Chauffe n’aurait jamais décollé… Henri-Jean Berthélémy/Archives SO
2000 : le feu sacré du Groupe F
2000. Pas moins de 14 000 personnes applaudissent le Groupe F au Parc des sports. Le show pyrotechnique est épatant. Henri-Jean Berthélémy/Archives SO : « Émotion de 14 000 personnes ébahies par le feu sacré de Groupe F , en 2000, au Parc des Sports. La troupe, alors méconnue, n’avait pas encore embrasé la planète entière, d’Athènes à Tokyo, du pont du Gard à New York. Le show pyrotechnique s’appelait « Un peu plus de lumière » – subtile référence aux dernières paroles de Goethe (« Mehr Licht ! »), qui exigea que l’on ouvrît la fenêtre pour éclairer son lit de mort, mais aussi, de façon plus symbolique, toute l’humanité… »
Ce que Coup de chauffe fait aussi, modestement, à son échelle, dans la lumière des derniers soubresauts de l’été.
2002 : « L’Enterrement de maman » heurte le maire
2002. La Cie Cacahuète présente « L’Enterrement de maman ». Du doux délire. Le spectacle est aussi acide qu’un seau de LSD ! Le maire de l’époque, Jérôme Mouhot, heurté, dit que les « limites de la bienséance sont dépassées ». Henri-Jean Berthélémy/Archives SO :
En septembre 2002 , Coup de chauffe invite la Compagnie Cacahuète, dont la déambulation intitulée « l’Enterrement de maman » fait rire toute la ville. Toute ? Non ! Jérôme Mouhot, alors maire de Cognac, a trouvé le spectacle aussi acide qu’un sceau de LSD. Pas content, il écrit à l’Avant-Scène : « Votre spectacle a dépassé les limites de la bienséance… » Une certitude, en revanche : « l’Enterrement de maman » a marqué les esprits. A tel point que lorsque l’on cherche une vidéo de Coup de chauffe sur le Net, c’est le reportage que France 3 Poitou-Charentes avait consacré à la Cie Cacahuète qui arrive en bonne place, sur le site de l’Institut national de l’audiovisuel. »
Coup de chauffe a de toujours provoqué, agacé, questionné. Cultivant pertinence et impertinence, le festival a parfois choqué. En 2003 , souvenez-vous, les vidéastes de la compagnie Komplex Kapharnaüm s’emparent du conflit social chez Martel l, qui supprime 114 postes. Les visages des grévistes de la faim sont projetés sur écran géant. Et cela suscite un certain embarras dans le petit monde feutré du négoce…
2004 : la grande fête des dix ans, une édition tout feu tout flamme !
2004. La Cie Bambuco et les artistes plasticiens de Carabosse embrasent la statue équestre du bon roi François Ier.
Henri-Jean Berthélémy/Archives SO
2004. La Cie Les Trois points de suspension gagne le Prix de la découverte lors de l’édition anniversaire des 10 ans . Henri-Jean Berthélémy/Archives SO2004. La Cie Kumulus. Avec « Itinéraire sans fond(s) », ces artistes militants traitent de la douleur de l’exil. Sous la lumière criarde de deux lampadaires, la reconstitution d’un camp de réfugiés où le public entre en bon ordre. Les femmes d’un côté. Les hommes de l’autre. Mise en abyme de l’abîme. Henri-Jean Berthélémy/Archives SO : « Malaise plus important encore, en 2004, quand la compagnie Kumulus surprend par la gravité de son propos : la douleur de l’exil. Départ en bus pour une destination inconnue. Arrivée sur une friche industrielle, où les 200 spectateurs sont accueillis par d’inquiétants personnages, habillés de guenilles et de treillis militaires. Une double porte de métal, un long grillage, un poste de contrôle. On sépare le public : les hommes d’un côté, les femmes de l’autre… Troublante mise en abyme de l’abîme. »Oui, depuis 1995, Coup de chauffe n’a pas toujours invité à l’émerveillement et la franche rigolade. Mais en croisant les formes et les genres artistiques, le festival a privilégié l’émotion.
2005 : le dimanche, la fournaise
2005. Le dimanche, il fait tellement chaud place Gambetta que l’on doit arroser le public avant la représentation de « La Bête » d’Annibal et ses éléphants. Henri-Jean Berthélémy/Archives SO
2006 : la maestria des artificiers
2006. Répétition du show de la Cie Carabosse à Gimeux. Henri-Jean Berthélémy/Archives SO2006. La Cie La Salamandre. Des précurseurs. Les spectacles de feu, la maîtrise des liquides enflammés, ce sont eux… Henri-Jean Berthélémy/Archives SO
2007 : une édition haute en couleurs
2007. « Les Gens de couleur », par la Cie Ilotopie. Henri-Jean Berthélémy/Archives SO
2009 : il fait beau, le festival brave la météo
2009. Juchés sur des sauterelles en vieille ferraille, « Les Hommes parapluies » défient la gravité. Anne Lacaud / Archives SO
2010 : un piano vole…
2010. Représentation, derrière la mairie, du « Carrousel des moutons, envol pour le pays des songes ». Henri-Jean Berthélémy / Archives SO
2011 : les deux naïades et l’homme poisson
2011. « Two sink, three float » : sur les bords de Charente, un incroyable ballet entre deux naïades et un homme poisson, mi-divins, mi-animaux, par la Cie Studio Éclipse. Anne Lacaud / Archives SO
2014 : le grand banquet des 20 ans
2014. Le festival souffle 20 bougies et le public est convié à un gigantesque banquet boulevard Denfert-Rochereau. Anne Lacaud / Archives SO2014. L’humour des Sœurs Goudron. Anne Lacaud / Archives SO
2015 : au hasard des rues et sur les bords de Charente…
2015. « Pryl, un clown à la rue ». Anne Lacaud / Archives SO
Cette année-là, le festival privilégie les petites formes, partout en ville, sur les deux rives et sur les bords de Charente. La formule, intéressante, ne fait pourtant pas florès.
2015. La Cie Beau Geste dans « Transports exceptionnels » Archives SO
2016 : retour réussi dans l’hypercentre
2016. « À corps perdu », féerie aérienne des acrobates bordelais de la Compagnie Bivouac, réunit un public familial et fourni place François-Ier. Anne Lacaud / Archives SO2016. La fanfare les Grooms dans une version délirante de « Rigoletto », l’opéra de Verdi. Anne Lacaud / Archives SO
2017 : de l’art ou du cochon ? L’affaire est renversante !
2017. Un spectacle (réservé à un public averti) de la Compagnie AlixM suscite la polémique. Son titre : « Brâme ». Son sous-titre : « Tu me vois crier papa ? » Olivier Montenon
Nudité, dérision, provocation : la création de la Cie AlixM scandalise le syndicat policier Alliance. « Ce que l’on a vu était inadmissible », dénonce-t-il. Le même week-end, le public familial adore « Culbuto », par l’acrobate Vincent Martinez. Archives >Retour sur l’affaire en relisant notre article publié le 8 septembre 2017
2018 : surprise, toujours des surprises
2018. « Fleur », avec Émilie Horcholle, Bertrand Lenclos et Fred Tousch : l’histoire d’une fleur qui ne sait dans quel sens pousser…
Anne Lacaud / Archives SO
2019 : une marionnette géante et des tambours de feu
2019. « Mo et le Ruban rouge » de la Cie L’Homme Debout. La marionnette géante avait besoin de 26 personnes pour l’aider à se mouvoir. Anne Lacaud / Archives SO
2019. Les tambours de feu Cie Deabru Beltzak. Anne Lacaud / Archives SO
2020 : une lune géante de 7 mètres de diamètre
2020. « The Museum of the Moon », du plasticien anglais Luke Jerram. La structure gonflable, illuminée de l’intérieur, mesure 7 mètres de diamètre et pèse 140 kilos. Elle est faite d’un matériau blanc sur lequel sont imprimés des clichés de la Nasa. Anne Lacaud / Archives SO
2021 : un public toujours très familial
2021. Le public de Coup de Chauffe, très familial, apprécie la gratuité du festival. L’événement, novateur et populaire, a souvent changé de formule, vacillant parfois mais sans jamais sombrer.