Ce dimanche 9 juin, l’étape cruciale des élections européennes …

Ce dimanche 9 juin se joue une étape cruciale : les élections européennes. L’Union Européenne prend de nombreuses décisions qui impactent notre quotidien. Elle influence aussi les politiques françaises, et peut donc les orienter vers une transition climatique et sociale juste. Greenpeace France, Oxfam France et Notre Affaire À Tous ont signé une tribune qui explique les enjeux de ces élections, et pourquoi il est crucial d’aller voter …

À quelques jours des élections européennes, plus de 40 organisations rassemblant plus de 15 000 militants ont affirmé qu’ils et elles iront voter le 9 juin.  Une tribune collective sélectionnée par la rédaction du Club de Mediapart.

« Loin des représentations médiatiques caricaturales d’une jeunesse qui ne s’exprimerait que par la violence ou qui brillerait par son désintérêt, un grand nombre d’entre nous se déplaceront aux urnes le 9 juin prochain. Que nous soyons bénévoles ou représentant·es associatifs, membres de partis politiques, actif·ves dans le milieu universitaire ou simplement engagé·es, nous souhaitons faire entendre nos voix en faveur d’un avenir européen écologiste et solidaire.

Les politiques européennes impactent notre vie quotidienne

Contrairement à certaines idées reçues, l’Union européenne impulse des changements concrets dans nos vies quotidiennes. Une partie de nos lois nationales découlent directement de décisions qui sont prises à l’échelle de l’Union européenne. Un vote pas si “inutile” que ça finalement.

Car oui, l’Europe c’est la possibilité de voyager facilement et librement dans l’espace Schengen. Pour les citoyen·nes de l’UE, c’est aussi le droit d’accéder aux soins de santé publique à travers l’Union via notamment la carte européenne d’assurance maladie.

L’Europe c’est la garantie pour la jeunesse de pouvoir étudier et séjourner dans les pays membres grâce au programme Erasmus+ et de bénéficier des perspectives offertes par un marché du travail européen.

Moins connu, l’Europe c’est aussi des télécommunications de qualité à prix abordable grâce aux règles de l’Union européenne et un règlement général sur la protection des données qui établit un cadre juridique bénéfique à tous.

Enfin, l’Europe c’est l’« union dans la diversité », le sentiment d’appartenance à une communauté qui dépasse les frontières nationales.

L’UE offre une échelle pertinente pour lutter contre le changement climatique

Le Pacte Vert, en visant à faire de l’Europe le premier continent à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, est le plan le plus ambitieux jamais créé en la matière grâce à des mesures inédites comme la fin des moteurs thermiques en 2035 ou encore la réduction de 50% de l’utilisation des pesticides d’ici 2030 et l’exploitation de 25% des terres agricoles en agriculture biologique. Notre Europe, ce sont des politiques environnementales inclusives, s’engageant à soutenir les ménages les plus vulnérables grâce au Fonds social pour le climat et certains territoires français dans leur décarbonation.

Le Pacte Vert est un premier pas, commun, essentiel pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et limiter le réchauffement climatique à +1.5°C. Mais il ne faut pas se reposer sur nos acquis, le Pacte Vert pourrait être affaibli dans le futur car seulement 43% des textes ont déjà été adoptés. Le prochain mandat sera décisif pour renforcer

l’indépendance énergétique de l’Europe, financer la transition écologique et protéger le vivant !

Le 9 juin, nous avons l’opportunité d’élire des eurodéputé·es engagé·es et capables de voter des textes ambitieux qui donneront le ton au niveau international.

Les avancées sociales et environnementales de l’Europe sont menacées par la montée de l’extrême droite.

L’extrême droite ne cesse de gagner du terrain en France et en Europe. Les groupes européens Identité et Démocratie et Conservateurs et Réformistes Européens mettent en péril notre avenir climatique en votant systématiquement contre les mesures progressistes sur le climat, l’environnement ou même sociales au nom de leur souveraineté. Nous le savons, c’est l’union (et non la division) qui fait la force.

Contrairement à ce que prônent ces partis, l’UE n’efface pas les spécificités et cultures de chacun, mais en fait une force. C’est en étant uni·es à l’échelle européenne que nous parviendrons à répondre aux crises environnementales et sociales que nous traversons.

Ces élections sont donc plus déterminantes que jamais pour recréer le momentum des années 2019-2020 où les slogans des marches pour le climat avaient résonné dans les têtes de nos eurodéputé·es et dirigeant·es durant plusieurs mois.

Aller voter le 9 juin, ou faire une procuration à un·e de ses proches, c’est avoir un impact sur la composition du Parlement européen et s’assurer que ce dernier préserve ces victoires et accélère la cadence.

Notre vote a le pouvoir d’influencer les politiques européennes de ces prochaines années et d’influencer notre quotidien.

Votre vote, notre Europe.  »

Signataires :

CliMates /On Est Prêt/France Nature Environnement/Ligue des Droits de l’Homme/Make sense/Notre Affaire à Tous/Greenpeace France/Attac France/Oxfam France/Zero Waste France/Bloom/Ecoyako/Le Relais Jeunes/Engagé.e.s & Déterminé.e.s (E&D)/Action Justice Climat/Déclic Collectif/QuotaClimat/Génération Équitable/RESES/Youth and Environment Europe/Les Jeunes Européens France/World Youth for Climate Justice/WECF France/Te Motu/Cataliz/Les Agros à la COP/Avenir Climatique/Galille /Alternatiba Caen/JAE/COP Trotter/Green Team /Pharma/Le Bruit qui Court/Ma Petite Planète/Éclosion/FAGE/Green SAT/Alternatiba Annonay /GYBN France/Lyon 3 Développement Durable/Eurosorbonne/Youth for Climate Montpellier/Noise EM Lyon/Solidaterre UniLaSalle/A Voté/Volonterre/AJME


Européennes 2024. L’heure du vote a sonné pour 370 millions de citoyens

Lors d’un vote sur quatre jours, les Européens votent partout dans l’Union européenne pour élire leurs eurodéputés. L’enjeu : quelle majorité au Parlement européen pour les cinq ans à venir ? Un article signé Fabien Cazenave paru dans Ouest France du

L’inscription « Élections européennes » sur une partie du Parlement européen à Bruxelles.
L’inscription « Élections européennes » sur une partie du Parlement européen à Bruxelles. | OLIVIER HOSLET, EPA/MAXPPP

Depuis jeudi et jusqu’à dimanche, 370 millions d’Européens sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants directs au sein des institutions européennes, les eurodéputés.

Si partout le vote est à la proportionnelle, les modes d’application diffèrent entre les pays, au-delà du vote électronique (en Estonie depuis le 3 juin) ou par anticipation. Ainsi, les nationaux tchèques, slovaques, maltais et irlandais n’ont pas le droit de voter depuis un autre pays que leur patrie d’origine. Si la plupart des électeurs ont au minimum 18 ans révolus, l’âge pour déposer son bulletin dans l’urne est abaissé à 17 ans en Grèce et à 16 ans en Autriche, Belgique, Allemagne et à Malte. Ces primo-votants vont avoir un poids important dans le corps électoral puisqu’ils sont 26 millions pour ce scrutin, selon le Parlement. Le vote est obligatoire en Belgique, au Luxembourg, en Bulgarie et en Grèce.

Les plus gros bataillons des 720 députés européens viendront des pays à la plus forte population, comme l’Allemagne (96 élus), la France (81) et l’Italie (76). À l’opposé, malgré leur très faible nombre d’habitants, les Maltais, Chypriotes et Luxembourgeois auront chacun six sièges pour défendre leurs intérêts. C’est ce qui a permis à la Maltaise Roberta Metsola de devenir présidente du Parlement européen lors de la dernière mandature.

Quel groupe pour les élus en France au Parlement ?

Les heureux élus siégeront pendant cinq ans en commission parlementaire à Bruxelles puis voteront les textes négociés ensuite en session plénière à Strasbourg. Leur mission ? Examiner, amender, voter ou rejeter les projets de loi de la Commission. Le Parlement européen contrôle aussi le budget de l’Union, élit le président de la Commission et les vingt-six autres commissaires…

Après le 10 juin, ils se répartiront en fonction de leur orientation politique dans l’un des groupes politiques de l’hémicycle. Par exemple chez les 81 élus en France, Insoumis et communistes siègent dans « La Gauche », écologistes et régionalistes chez « Les Verts », les socialistes chez les « Socialistes & Démocrates » (S&D), les macronistes dans « Renew Europe », les républicains avec le « Parti populaire européen » (PPE), les zemmouristes avec les « conservateurs et réformistes » (CRE), les troupes de Jordan Bardella au sein « d’Identité et Démocratie » (ID). De nombreux partis, qui ne sont pas encore affiliés à l’un de ces groupes, pourront soit créer un nouveau groupe (au moins vingt-trois élus issus de sept pays différents), soit rester dans les « non-inscrits ». Mais ils auront alors moins de poids politique et de temps au micro.

Dès lundi, les tractations commenceront pour former une majorité, notamment entre S&D, PPE et les libéraux de Renew. Mais durant la mandature, rien ne sera figé. En fonction des textes, nombreux sont les élus à voter différemment du reste de leur groupe …

A suivre …