Le samedi 27 janvier 2018 à 18H18 au Fourneau du Port de Brest, avec Michèle Bosseur nous levions le verre à la santé de « la Jubilación » ! En présence de 555 invités, c’était l’occasion de célébrer 4 décennies d’engagement poétique et politique … Samedi 27 janvier 2024, soit 6 ans plus tard, nos convictions et notre détermination sont intactes : fuerza y corazón !
555 verres levés en l’honneur de 4 décennies d’engagement poétique et politique …
Samedi 27 janvier 2018, avant de lever le verre et de célébrer la Jubilación, Michèle Bosseur et Claude Morizur s’adressent aux 555 invités présents en ces termes :
« Bonjour, Bonsoir,
Rien n’est tombé du ciel… sauf la pluie !
Rien n’est arrivé dans une pochette surprise.
Le Centre National des Arts de la Rue ne s’est pas construit en un jour.
Nous avons toutes et tous œuvré pour le développer, le faire grandir.
Bravo à vous, les citoyen(ne)s passionné(e)s
Bravo à nous,
Bravo aux artistes sans qui nous n’existerions pas,
Bravo à Caroline Raffin qui en assumera la direction ce 1er février,
Bravo à l’équipe professionnelle permanente,
Bravo à Philippe Cuvelette, Eileen Morizur, Claude Guillou et tous les techniciens qui traduisent nos rêves en réalités et rendent nos histoires possibles,
Bravo à Philippe Emschwiller et aux membres du conseil d’administration qui se sont succédés durant ces 3 décennies,
Bravo aux élus et aux techniciens des collectivités,
Bravo aux institutions partenaires qui nous ont accompagnés.
Il est 18 heures 18 minutes et quelques petites secondes. Nous sommes là pour célébrer une aventure extraordinaire artistique, collective et créatrice.
Comme le veut le rituel pour ne pas dire la tradition, afin de rendre hommage à celles et ceux qui nous ont précédés, afin de chasser les mauvais nuages, les mauvais esprits et les mauvais démons, il est de tradition que nous commencions toutes et tous par nous applaudir nous mêmes.
Nous allons en 12 minutes tracer ces 4 décennies de notre histoire dont 3 au service du théâtre de rue.
Cette histoire commence au milieu des années 70, sur les bancs de l’École Normale d’institutrices et d’instituteurs de Quimper. Michèle fait partie de la dernière promotion non mixte. La promotion suivante est mixte : Claude y rencontre Françoise Briant et ils font connaissance tous les trois !
2 années plus tard, ils se retrouveront dans les couloirs de la Fédération des Œuvres Laïques du Finistère, rue Dixmude à Brest.
« En 1976, nous décidons de faire de Le Relecq-Kerhuon le théâtre de toutes nos expériences d’éducation populaire au sein du Patronage Laïque.
Tout est prétexte au questionnement, à la quête de sens sur le chemin d’une culture pour tous.
Tout est prétexte à élargir l’horizon, à se rencontrer et à pratiquer la vie ensemble.
Notre utopie : convaincre nos semblables que d’autres mondes sont possibles, à condition de s’écarter un peu des voies toutes tracées…
Bénévolement, en plus de notre travail d’instituteurs, nous agissons sur le développement culturel à l’échelle de la commune. Encouragés par l’équipe municipale du Relecq-Kerhuon élue en 77, nous contribuons à la naissance du Service Public de l’Enfance et de la Jeunesse, de la bibliothèque et de sections sportives innovantes.
A Le Relecq Kerhuon, on n’attend pas le grand soir, on milite au plus près des gens. Et quand arrive le 10 mai 81, nous sommes déjà depuis longtemps dans la rue !
« Et si nous inventions à Le Relecq Kerhuon une fête qui sorte de l’ordinaire ? ». Une petite fête née en 1982 qui va se transformer en Festival et va accueillir 50 000 personnes sur 3 jours en 88 ! On l’appelle Le Festival La Tête et les Mains
1ère décennie de Théâtre de rue, de 1987 à 1997 : Naissance d’un mouvement artistique
En 1987, la rencontre avec la compagnie Oposito est fondatrice. Nous découvrons le théâtre d’impact : « oser le spectaculaire, c’est s’assurer d’une permanence dans les mémoires ».
P L R K – Oposito, le mariage de la lune et du soleil, de la carpe et du lapin, du 2.9 et du 9.3.
Nous étions des êtres ordinaires, nous avons rencontré des êtres extra-ordinaires.
Avec eux, nous avons inventé la structuration d’un mouvement artistique.
Les principaux événements qui ont marqué cette première décennie :
Les 7 éditions de Grains de Folie, de 89 à 95
Grains de Folie 89 au Gué Fleuri de Le Relecq Kerhuon,
Grains de Folie 90 à La Gare de Le Relecq Kerhuon,
Grains de Folie 91 à La coopérative de fraises de Plougastel Daoulas,
Grains de Folie 92 au Fort du Questel de Brest,
Grains de Folie 93, l’Arène Foraine au Fort du Questel de Brest,
Grains de Folie 94, Le Fourneau 1ère sur le Portde’ Rue de Bassam. Avec l’inauguration du 1er Lieu de Fabrique reconnu par le Ministère, Brest devient une ville phare du Théâtre de rue,
Grains de Folie 95, un entresort XXL à l’échelle de la ville du Bas,
L’expédition ferroviaire Interlude 96 de Brest à Brest via Landerneau,
La Transhumance Oposito de la Gare à la Rade de Brest en passant par le Portde’
Il faut y ajouter chaque été à partir de 91, les Jeudis du Port au nombre de 11 la première année, et les Fêtes Maritimes de Brest 92 et Brest 96 !
2ème décennie de Théâtre de rue, de 1997 à 2008 : Le temps de la structuration et la construction d’un territoire
97, c’est le début du FAR de Morlaix.
C’est la découverte d’Internet : énorme Coup de Chapeau à Yffic Cloarec alias Yffic Web, relayé en 2013 par Jean Marie Grall.!
C’est la création de la Fédération Nationale des Arts de la Rue.
Avril 98, en présence de Pierre Maille, le Magasin C du Port de commerce, ancien hangar à soja, devient Le Fourneau 2. Nous y étions pour 6 mois ! Grand moment inaugural avec le Circus Ethiopia.
Depuis ce jour, 361 compagnies y sont passées en résidence de création.
99, Septembre, « Jo’ Burg’s Dolls 99 » : participation et couverture internet de l’aventure sud-africaine de la Cie Oposito à Johannesburg. cérémonie d’ouverture des Jeux Panafricains le 10 septembre .
Les Violons de Noël à Plougastel,
Transhumance à Edimbourg,
Rencontre avec Catherine Trautmann à Morlaix,
les 1000 Coups de minuit à Beaubourg avec Transe Express.
En 2000, signature avec l’État de la 1ère convention durable avec le Ministère de la Culture, nous devenons Scène conventionnée.
La 1ere Garenne des Vieilles Charrues,
Les 2000 Bonjours de Brest 2000,
Le Cercle de la Litote est en résidence de création à Molène.
En 2001, c’est le lancement du Mai des Artsdans les 28 communes de Morlaix Communauté, nous recevrons le Prix Territoria, décerné par le Sénat, pour cette initiative.
2002, création de l’Automne des Arts de la Rue à Plobannalec-Lesconil,
1er Coucher de soleil à Lampaul Guimiliau,
Jean Jacques Aillagon, ministre de la culture, vient au FAR de Morlaix et découvre la compagnie Luc Amoros.
2003, Régime de l’intermittence en danger : nous nous impliquons fortement dans la coordination et la médiatisation des actions .
Les girafes de la Cie Off inaugurent les grands spectacles hivernaux à Carhaix,
2004 Les Bonjours nautiques de Brest 2004 pendant les Fêtes maritimes
Les Maudits Sonnants de Transe Express à Carhaix., ,
2005, commence le Temps des Arts de la Rue avec le Ministère de la Culture, la Fédération Nationale et la Fédé Breiz. C’est le Baptême du Vaisseau des Arts de la Rue en Bretagne,
A Morlaix, Générik Vapeur occupe la Rue de Brest pour« Théâtre d’une rue ».
Le Fourneau devient Centre National des Arts de la Rue.
2006, Lancement du 1er Printemps des Arts de la rue à Plougerneau.
Les 20 ans du FAR de Morlaix.
En 2007, nous accueillons en résidence puis en tournée bretonne la compagnie chilienne La Patriotico Interesante,
1er création de rue des Eostiged Ar Stangala avec Martine Rateau.
Nous accueillons à Brest Eric Goubet et ébauchons un premier scénario artistique d’appropriation du Plateau des Capucins.
3ème décennie de Théâtre de rue, de 2008 à 2018 : Le temps de l’élargissement des frontières et des disciplines
2008,
Lancement de la version Intercommunale du Printemps des Arts de la Rue en Pays des Abers,
3 juillet, départ à Brest du Tour de France avec Générik Vapeur et sa petite Reine,
Du 11 au 16 juillet, Histoires de ports de mer au cœur des Fêtes Maritimes Brest 2008
15 juillet, 1er Pique-Nique Kerhorre.avec Tablantec, Cale du Passage
Du 30 septembre au 17 octobre, la promotion 2007-2009 de la FAAIR séjourne trois semaines au Fourneau pour un travail de recherche sur le projet urbain du Plateau des Capucins de Brest
21 décembre, 1ère Nuit Singulière à Le Relecq-Kerhuon.
2009,
4 juillet : 1er Temps Bourg de Guipavas,
4, 5 et 6 septembre : 1ère édition des Rias sur 3 communes,
1er octobre : 1ère Déambule, Place de la Liberté, avec Carabosse,
3 octobre : 1er Pont de Camaret,
lancement du ZEPA à Brigthon.
2010,
20 dec au 20 juin : La Marche des 1000 Danseurs dans le quartier de l’Europe à Brest avec Tango Sumo.
16 au 18 juillet : création du Verger des Vieilles Charrues et de la porte Burattini,
Novembre-décembre 2010-janvier 2011, conflit de 3 mois avec avec le Territoire de Morlaix , les conditions n’étant plus réunies, nous décidons de ne plus nous y investir.
2011,
9 avril, 17H17 : Ouverture surprise de la Porte du Carpon pendant la Fête des Remailleurs et 1ers Pas de la Marche des Capucins .
15 et 16 octobre : 2èmes Pas de La Marche des Capucins dans le cadre des Grandes Portes Ouvertes
Les Centres Nationaux des Arts de la rue deviennent un label.
15 décembre : nous sommes nommés Chevaliers des Arts et des Lettres.
2012, 1ère édition de DañsFabrik avec le Quartz,
D’avril à juin, embarquement de la population sur le Pont du Tram inauguration du Tram avec 300 participants, Dynamo+ et Oposito . Image gravée des éléphants d’Oposito remontant la rue de Siam et des 20 000 personnes tout de blanc vêtues qui dansent sur la place de La Liberté avec Moral Soul ! Émotion !
13 au 18 juillet : les Fêtes Maritimes « Tonnerres de Brest 2012 » en Penfeld et au Fourneau.
23 Août, Waterlitz de Générik Vapeur devant 20 000 personnes aux Jeudis du Port. Vive le ZEPA !
Lancement de la 1ère édition intercommunale des Rias impliquant 10 des 16 communes de la COCOPAQ.
2013,
13 mars : réception d’Aurélie Filippetti qui assiste au spectacle des Bistaki sur la Place de la Liberté.
14 mai : lancement du ZEPA 2 avec les partenaires bretons.
28 mai : Jean Jacques Petton, artiste-sculpteur-récupérateur- offre son œuvre intitulée « la Genèse et l’Envol » au Centre national des arts de la rue Le Fourneau (don de mécénat ).
23 juin : les 50 ans de Bellevue, un « Dimanche au bord de l’eau » avec notamment Transe Express,
Novembre/décembre : dans le cadre du ZPA2, Bui Bolg réenchante le Marché de Noël avec ses déco XXL,
2014,
24 janvier : Le Fourneau a 20 ans !
22 mars : Kori Kori d’Oposito envoûte le Festival DañsFabrik,
21 juin : Naissance dans la rue du Mouvement Pays de Brest pour la Culture,
26 octobre : « La Marche autour des Capucins, »
14 septembre : Le « Pic nic on the Bridge » sur le Pont Albert Louppe
Signature d’une convention triennale de jumelage avec le Collège Francois Manach de Commana
2016,
13 au 18 juillet : Fêtes Internationales Maritimes Brest 2016 : un voyage du Port de Brest au Chili avec notamment le Teatro Container de Valparaiso
Lancement avec BMO et BMA d’une aventure sensible et artistique pour inventer collectivement les usages du site des Capucins : la Fabrique Citoyenne et Poétique des Capucins, en collaboration avec le Centre d’Art contemporain d’intérêt national, Passerelle.,
20 décembre : signature d’une nouvelle convention avec l’île Molène.
2017,
7 et 8 janvier : 40 000 personnes inaugurent le nouvel espace public des Capucins .
Février/ mars : 1ère résidence de création in situ aux Capucins : « Sillas » de Satchie Noro et Teatro Container avec 50 habitants volontaires en vue de Dansfabrik
Le 152ème Jeudi du Port dont 145 à notre compteur
La 9ème Marée de théâtre de rue des Rias en Pays de Quimperlé, là où nous conjuguons tout le savoir faire et l’expérience acquis durant ces 30 dernières années,
Le 52 ème Pique-Nique Kerhorre, celui qui dut déménager du Pont Albert Louppe vers le Pont de Kervitous !
Accueil de la 361ème compagnie en résidence…
Ce bilan est éloquent, nos convictions plus que jamais affirmées.
A tous ces rêves de théâtre de rue devenus réalités dans les espaces publics,
à toutes ces convictions partagées,
et à nos communes exigences éthiques et poétiques !
Ce qui est dit doit être fait, il est l’heure de lever le verre. »