Les Manifs de droite des artistes de rue en 2003 …

Le 25 octobre 2003 à Paris, des « artistes de rue de droite » se mobilisaient pour soutenir le gouvernement.  Encadrés par des CRS et RG, ils ont déambulé du parvis de Notre-Dame à l’Assemblée Nationale. Les passants, dont certains hommes politiques, ne savaient pas trop comment réagir face à cet étrange cortège et  à leurs slogans peu communs …
Est-ce une farce ? Est-ce une manifestation de droite, de gauche ? Le cinéaste Arnaud Contreras a réalisé un documentaire-court sur cet évènement culturel inouï, absurde et entré dans la légende. Une vidéo de 9’09″…

Les Manifs de droite sont des détournements parodiques inventés par le collectif artistique « Restons vivants » lors du mouvement des intermittents du spectacle contre le protocole d’accord du 26 juin 2003. Arnaud Contreras a filmé celle-ci en octobre à Paris et diffusé ce documentaire par internet pendant les élections présidentielles de 2007.

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Date de diffusion : 2003
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Éclairage

Le 26 juin 2003, le Medef et trois syndicats ont signé un protocole d’accord qui fragilise gravement le statut des intermittents du spectacle : ceux-ci doivent notamment désormais avoir effectué en dix mois (artistes) ou dix mois et demi (techniciens) au lieu de douze les 507 heures de travail nécessaires à l’obtention d’indemnités de chômage. Cela déclenche un vaste mouvement de grève qui entraîne l’annulation de plusieurs festivals (Avignon, Montpellier, Aix-en Provence, Rennes…).

Le festival Chalon dans la Rue est programmé du 16 au 20 juillet. Après deux jours d’affrontements douloureux entre partisans et adversaires de la grève, les artistes renversent la situation. Le collectif « Restons vivants » se constitue, Jean-Georges Tartar(e) est élu « maire de… » et prononce devant l’Hôtel de Ville un discours drôle et généreux, l' »occupation artistique de la ville » est décidée. Elle est ponctuée par des rendez-vous journaliers : à 18 heures, une manifestation, puis une prise de parole du « discoureur public », Jean-Georges, et un grand cri « primal » collectif à 19 heures trente sur la place de l’Hôtel de Ville.

La première manifestation, « Jeune France rue », modèle de la Manif de droite (tenues BC-BG, Marseillaise à la flûte et slogans caricaturaux), a lieu le 22 juillet, conduite par Philippe Nicolle, Pascal Rome et Fred Tousch. Le lendemain, les « Intermittents pas feignants » accompliront une marche sportive, le jour suivant, Jacques Livchine rassemblera « L’Armée de l’art » avec ses tambours, ses soldats encagoulés et sa banderole : « L’art est une arme de construction massive ». Des spectacles sont offerts aux habitants à la sortie des usines et dans les quartiers populaires, une solidarité se construit avec les Chalonnais.

Au courant d’août, le principe « manifestif » a été repris au festival d’Aurillac, les intermittents ont noué des contacts avec les travailleurs précaires d’autres catégories professionnelles, la contestation est passée du rejet du protocole à une revendication plus large portant sur la place de la culture et les choix de société. Sans que pour autant la réforme soit abolie.

Depuis que le documentaire d’Arnaud Contreras est en ligne, le mode d’emploi de la Manif de droite se diffuse et divers opposants aux politiques libérales actuelles l’appliquent et en adaptent les formules à l’actualité.

Sorce  Documentation : – Le site de la fédération nationale des arts de la rue

 

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