Une espèce rare qui contrarie l’avenir du projet immobilier de La Cantine du Moulin Blanc
Publié dans Le Télégramme réservé aux abonné.es du Relecq-Kerhuon du 01/04/2022 à 09:57
La sangsue d’argent telle qu’elle a été photographiée ce matin par le riverain de La Cantine du Moulin Blanc ( DR)Il était environ 8H ce vendredi matin. Un proche riverain habitué des lieux se soulageait au pied de l’un des pins vénérables qui composent le Joli Bosquet du Moulin Blanc quand son regard a été attiré par une intrigante petite forme animale nageant à la surface de la mare toute proche. Il a alors photographié sa trouvaille à l’aide de son téléphone portable et immédiatement contacté L’Observatoire de l’Environnement en Bretagne .
Celui-ci s’est montré formel : il s’agit de la très rare sangsue d’argent, appartenant à la famille des sangsues médicinales . Cet animal que l’on nomme « Petit vampire des eaux douces », malgré la répulsion qu’il inspire, est précieux pour l’équilibre du milieu naturel, et est utilisé depuis des millénaires pour la pratique des saignées en médecine.La recherche scientifique a même prouvé que les enzymes secrétés par les sangsues, en favorisant la formation de nouveaux capillaires sanguins, serait une aide importante dans les cas de défaillances sexuelles.
Synonyme d’une grande répulsion
Les sangsues inspirent généralement une grande répulsion. Elles ne sont pourtant pas sans mérites.On connaît mieux toute la symbolique attachée à la sangsue que la bête elle-même. D’où la répulsion immédiate qu’elle inspire. Balzac parle d’un créancier « au regard de sangsue ». Quand, par malheur, il en est directement question dans un roman, cela ne peut donner qu’une scène d’épouvante comme, par exemple, sous la plume de Maupassant : « Depuis ses genoux jusqu’au bout de ses pieds de longues sangsues noires buvaient sa vie, se gonflaient, collées à sa chair. Elle n’osait point y toucher et hurlait d’horreur ».
Une diversité remarquable
On connaît plus de six cents espèces de sangsues de par le monde. La majorité vit dans les eaux douces mais il en est aussi qui vivent en mer. Elles sont hermaphrodites et la plupart sécrètent un cocon qui abritera les œufs et sera accroché sur des cailloux ou des coquilles. Elles parasitent des hôtes très variés dont elles sucent le sang. Elles ont une ventouse à chaque extrémité du corps, l’une pour se fixer, l’autre munie de trois mâchoires portant en général plusieurs dizaines de dents qui leur permettent d’inciser la peau de leurs proies. Les plus célèbres sous nos latitudes sont la sangsue noire du cheval et la sangsue médicinale. En Bretagne, on connaît une douzaine de sangsues appartenant à trois familles distinctes. Il semble que la sangsue médicinale y soit, comme dans toute la France, devenue rare.
Des propriétés thérapeutiques
Beaucoup de personnes penseront que la disparition de ce petit vampire des eaux douces est une bonne chose. C’est une fois de plus faire peu de cas des grands équilibres naturels et de la place qu’y ont les invertébrés. C’est aussi oublier que l’homme peut tirer parti des espèces les plus inattendues. Il se trouve qu’après avoir utilisé la sangsue pour opérer des saignées pendant des millénaires, la médecine a découvert depuis quelques années de nouvelles applications aux extraordinaires propriétés de cet animal. Pour le traitement de l’infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux, on utilise des protéines obtenues à partir des sangsues qui ont résolu le problème de la coagulation du sang. Les greffes d’organes (en particulier celle des doigts ou des oreilles) font appel à des enzymes sécrétés par les sangsues afin de favoriser la formation de nouveaux capillaires sanguins. Enfin, même si c’est moins vital, il existe des produits de beauté à base de sangsue. Autrefois prélevées dans la nature, elles font aujourd’hui l’objet d’un élevage lucratif.
Le projet immobilier de La Cantine du Moulin Blanc contrarié par cette découverte !
Cette découverte a pour première conséquence la suspension immédiate du projet immobilier de 53 appartements de luxe prévu à cet endroit. La cession des parcelles au promoteur Océanic figure d’ailleurs à l’ordre du jour du Conseil municipal du Relecq-Kerhuon du jeudi 7 avril prochain. Le promoteur Océanic aura -t-il les reins assez solides pour investir dans un élevage intensif de sangsues d’argent ? Une crème à l’huile de sangsue aux vertus miraculeuses pourra -t-elle être produite sur ce site emblématique ? L’avenir nous le dira.
Source : Le Télégramme réservé aux abonné.es du Relecq-Kerhuon du 01/04/2022
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La sangsue, très attachante cousine du ver de terre est un outil précieux dans les hôpitaux du monde entier. Une vidéo de 2’28 »
Poisson d’avril : pourquoi Le Télégramme fait-il des blagues le 1er avril ?
Méfiez-vous, ce 1er avril, quand on vous annoncera le mariage du petit dernier ou un prochain voyage dans une contrée inconnue. Il pourrait peut-être s’agir d’un poisson d’avril… Mais au fait, d’où vient ce drôle de rituel ?
C’est classique. On s’y attend, on se méfie, on se prépare et hop, un moment d’inattention et on se retrouve avec un poisson en papier accroché dans le dos. Quand ce n’est pas mamie qui nous annonce qu’elle va finalement passer son permis de conduire à 83 ans ou le jeune Théo qui prévoit de partir à l’assaut du Kilimandjaro. Autant de petites plaisanteries qui, chaque année, rythment le 1er avril. Mais pourquoi ce jour-là ?
Par la volonté du roi
L’explication la plus courante nous fait remonter le temps en l’an 1564. Jusqu’à cette époque, l’année commençait le 25 mars et les fêtes célébrant ce passage duraient jusqu’au 1er avril. En 1564 donc, par l’Edit de Roussillon (ou Edit de Paris), le roi Charles IX décida de modifier le calendrier pour faire débuter l’année le 1er janvier dans tout le pays. Il semble cependant que beaucoup de gens eurent du mal à s’habituer à ce nouveau calendrier et certains n’étaient même pas au courant que la date de la nouvelle année avait changé ! Donc, les années qui suivirent, la population se souhaita « bonne année » le 1er avril, se fit des cadeaux, se donna des étrennes, tout comme à un début d’année. Pour se moquer de ces tête-en-l’air, dit-on, des petits malins offrirent de faux cadeaux, pour rire. Les blagues du 1er avril étaient nées !
Pourquoi un poisson ?
Alors OK, on s’échange des cadeaux rigolos le 1er avril. Mais pourquoi s’accroche-t-on des poissons dans le dos ? En allant à la pêche aux infos, on découvre que les experts recensent plus de 800 hypothèses sur le sujet. Certains écrits attestent l’existence du poisson d’avril depuis l’Antiquité. Et la première explication est religieuse. Elle relie le poisson d’avril à la Pâques qui marque la fin du jeûne du carême, le poisson prenant une place alimentaire importante à cette période. Mais ce n’est pas l’avis des pêcheurs (ceux qui vont à la pêche, pas ceux qui font des péchés…). En effet, une autre explication avance que tout cela a un rapport avec la saison de la pêche. Suivant les pays, le 1er avril correspond au jour d’ouverture ou, au contraire, au jour de fermeture afin de respecter la période de reproduction des poissons. Les petits plaisantins offre donc un poisson – un hareng, le plus souvent – pour souligner avec ironie le fait que la pêche est soit trop facile (abondance le jour d’ouverture), soit infructueuse (jour de suspension).
On retrouve cette drôle de tradition du poisson d’avril dans de nombreuses cultures, de l’Allemagne aux Etats-Unis, en passant par la Belgique, le Japon, le Portugal ou la Russie. Baptisé tromperie du 1er avril, jour des mensonges, jour des blagues ou journée de duperie, le 1er avril semble encore avoir de beaux jours devant lui. Il pourrait même, selon certains, devenir un jour férié !