Le groupe vocal ukrainien DakhaBrakha, entre transe folk et rébellion politique …

DakhaBrakha, signifie « donner/prendre ». Ce groupe ukrainien a été créé en 2004 au sein du théâtre Dakh à Kiev. Arborant fièrement des costumes traditionnels et de hautes coiffes noires, ces trois femmes et cet homme mettent à l’honneur les chants polyphoniques ukrainiens avec une étonnante touche de modernité. Percussions, accordéon et violoncelle se mêlent  aux voix des quatre artistes pour offrir au final une transe musicale …

Ils chantent en France pour soutenir leur pays en proie aux combats …

Ce lundi 28 mars prochain, ils feront résonner leur folklore ukrainien au Théâtre Monfort lors d’une soirée solidaire. Notez que la totalité des recettes sera reversée à la Croix Rouge française. Et pour les absents, bonne nouvelle puisque le concert de DakhaBrakha sera retransmis en direct sur Facebook.

Un groupe entre folklore et modernité …

Leur nom semble imprononçable. Comme une formule tout droit sortie d’un conte de fée. En la récitant trois fois, baguette magique en main, on pourrait imaginer les voir apparaître. DakhaBrakha s’est créé en 2004 au sein du Centre d’art contemporain de Kiev. Sa formation en quatuor (trois femmes et un homme) transforme en musique actuelles un répertoire folklorique combinant différents styles musicaux de plusieurs groupes ethniques . Les membres du groupe, en complément de leurs activités d’enseignants ou d’artistes, pratiquent une activité de collectage depuis plus de dix ans dans les villages d’Ukraine, afin d’en recueillir le patrimoine musical. Ils composent également avec des chants traditionnels d’autres pays ou continents (Inde, moyen-orient, Afrique, Russie). Ils témoignent dans leurs interviews à la fois de leur attachement à la culture Ukrainienne et à l’Europe mais également de leur lutte contre le retour à l’ère Soviétique.

En 2022, le groupe poursuit son engagement contre la guerre menée par la Russie et pour la liberté de l’Ukraine.

DakhaBrakha – Nad dunaem

« No war, stop Putin  » : le quartet ukrainien DakhaBrakha se mobilise …

Les membres du groupe vocal, réinventeurs de la musique folklorique locale, évoquent leurs peurs, mais aussi leurs espoirs. Extrait d’un article de  Patrick Labesse publié dans Le Monde du 5 mars 2022

Le quartet DakhaBrakha aux Eurockéennes de Belfort, le 6 juillet 2014.

Le matin du vendredi 25 février, au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, un message nous arrive, envoyé de la capitale ukrainienne, d’Iryna Gorban, manageuse du quartet musical et vocal DakhaBrakha : « Nous essayons de rester calmes et courageux. Il n’y a pas de panique, mais c’est très stressant de se réveiller avec le bruit des bombes, d’être dans la crainte constante de la menace aérienne, du moment où il faudra se réfugier dans les abris. C’est surréaliste », nous raconte-t-elle.

Des mots de peur et d’angoisse mais qui disent aussi l’espoir : « Les gens sont unis comme jamais auparavant. Nous croyons en notre armée, ce sont de vrais héros, mais nous avons besoin d’aide. Ce n’est pas seulement une guerre contre l’Ukraine, c’est une guerre contre l’Europe et toutes les valeurs européennes. Nous avons réellement besoin d’un soutien fort. Au moins pour fermer le ciel, pour se protéger du ciel, parce que la Russie ne s’arrêtera pas… » La manageuse et Nina, l’une des chanteuses de ce groupe populaire, sont encore à Kiev – elles insistent pour dire « Kyiv », le nom russe Kiev est « illégitime » pour de nombreux Ukrainiens.

Les autres membres du quartet ont quitté la capitale. La chanteuse Iryna Kovalenko a pu passer la frontière hongroise et prendre un avion pour rejoindre sa famille à Seattle (Etats-Unis). Olena Tsybulska a rejoint, quant à elle, la partie ouest du pays, tandis que le chanteur Marko Halanevych a réussi à conduire les siens en voiture loin de la capitale. Le 1er mars, il insistait sur la nécessité d’accentuer le soutien à l’Ukraine : « C’est un sentiment très étrange que maintenant nous puissions choisir n’importe quel pays pour y vivre et y être acceptés, mais nous ne voulons pas cela. Notre souhait est avant tout de rester en Ukraine, de défendre et de soutenir notre terre autant que possible. »

Même détermination chez Iryna Gorban : « Nous resterons et défendrons notre pays autant que nous le pourrons. » …


Le Centre d’art contemporain de Dakh présente à la fois des performances, du théâtre et de la musique est dirigé par Vladyslav Troitskyi. Les membres de DakhaBrakha participent aux autres projets du centre, notamment au projet de cabaret entièrement féminin Dakh Daughters, ainsi qu’au festival annuel Gogolfest.

et Part 2 …

Ce qu’en disent les journaux français …

« Alternant sarabandes énergiques et rêveries lancinantes, DakhaBrakha – dont le nom signifie « donner/prendre » en ukrainien – définit son style comme un « chaos ethnique ». Rien de guerrier là-dedans, mais une ambition festive et culturelle faisant couler le fleuve Dniepr à travers les continents. Lui en tunique noire, elles en longues robes blanches, riches colliers et hauts chapeaux, versions fantasmées des coiffes cosaques. Si les polyphonies aiguisées des demoiselles s’enracinent dans l’authenticité ancestrale, rythmes et instrumentation (violoncelle, djembé, accordéon, clavier…) troublent repères et frontières pour des transes empruntées à l’Orient, à l’Afrique , à l’Inde autant qu’aux Balkans. » LE MONDE

« Un bel envoûtement, l’hallu totale un vrai choc durable, la sensation d’avoir trouvé une musique tradi-moderne, à la fois ancestrale (les instruments, les polyphonies traditionnelles) et neuve (les rythmes de transe, l’influence du hip-hop). De la musique pechno, tribale et hors du temps, aussi bonne qu’une rave dans un champ au milieu de nulle part, et au cœur de tout. » LES INROCKS

« Le groupe ukrainien Dakhabrakha constitue l’une des plus surprenantes performances des Trans Musicales. Les Dakhabrakha font figure de grands manitous d’Europe de l’Est. Les voix se mélangent, s’entrelacent, fusionnent pour créer un chant incroyablement beau et puissant.  » LE FIGARO

« Intrigué par leurs costumes traditionnels – longues robes blanches et toques de fourrure pour elles, robe de prêtre orthodoxe pour lui -, le public des Transmusicales est resté pour les voix puissantes qui s’entremêlent, les coups d’archet rageurs et les douces accalmies. Il a communié pendant une heure avec la cause ukrainienne du moment, colportée par un groupe qui à lui seul porte toute l’ouverture progressiste que les manifestants de la place de l’Indépendance réclament. »LIBÉRATION

« Polyphonies blanches et lancinantes, instrumentation minimaliste portée par une énergie tribale et une pointe de psyché : entre transe folk et rébellion politique, ces barbares slaves venus d’Ukraine en ont sous la haute coiffe traditionnelle. » TÉLÉRAMA


DakhaBrakha live at The John F. Kennedy Center for the Performing Arts

Concert de 1H07′