Dans le Finistère, à Moëlan-sur-Mer, un littoral bordé de terre est laissé en friche par leurs propriétaires… En 2014, l’ancien maire trouve une astuce, un article oublié du code rural qui impose la mise en valeur des terres incultes. Autrement dit, les propriétaires des terrains en friche doivent s’en occuper, ou bien les confier à des agriculteurs. Où en est -on 7 ans plus tard ?
Un reportage de 2’49 » diffusé dans le 20H de France 2, le 1er décembre 2021
lI y a d’abord eu la colère des exploitants historiques de la commune, attachés aux pratiques intensives en chimie et réclamant les friches pour eux. Puis la grogne est venue des propriétaires mécontents. Ceux-ci évoquent un « projet autoritaire » fondé sur une « loi d’un autre âge ». Certains dénoncent une « spoliation » et une atteinte à « la jouissance de la propriété ».
L’association Optim’ism en a profité la première. Sur 23 hectares, elle a semé, planté, récolté ses premiers légumes, et créé une douzaine d’emplois. Une aubaine, alors qu’en Bretagne comme ailleurs, les champs manquent pour les agriculteurs. Ces légumes en circuits courts fournissent un tiers des cantines scolaires des environs.
350 hectares inutilisés
Des terrains trop petits, inutilisables s’ils ne sont pas mis en commun. Il faut convaincre tous les détenteurs de friche, or certains propriétaires ne veulent pas toucher à ce patrimoine. Pour l’instant, l’expérimentation est stoppée, et 350 hectares restent inutilisés. En tout dans le Finistère, ce sont des dizaines de milliers de friches qui pourraient être proposées à des agriculteurs, à condition de mieux se concerter avec les propriétaires.
Pour en savoir plus sur l’initiative impulsée dès 2014 par Le Maire de Moëlan de l’époque, voir l’article consacré par PrendreParti …
Moëlan-sur-Mer impose l’agriculture bio à 400 propriétaires …
Optim’ism veut reconquérir des friches littorales
Pour cela, l’association a développé des fermes en maraîchage bio : il y en a trois dans le pays de Lorient, où sont accueillis près de 50 salariés, qui étaient auparavant en recherche active de travail. Les anciennes friches moëlanaises font désormais elles aussi parties de l’activité d’Optim’ism. La production réalisée permettra aux enfants de manger des produits bios et locaux dans les cantines de Moëlan et du pays de Quimperlé
Jean-Sébastien Guillaume, le responsable du site, a pris la suite : « Nous sommes sur une surface agricole utile de douze hectares. Concrètement, pour nourrir la restauration collective, ce n’est pas assez. Cependant, c’est un projet qui nous motive, et qui va nous permettre d’enclencher une première marche vers la production de légumes bio de plein champ. »Actuellement dans une phase d’installation, l’association et ses salariés œuvrent assidûment. « Cela fait un an qu’on est là, et qu’on défriche, dans l’objectif de nourrir les enfants de Quimperlé Communauté, et d’accompagner également, en tant qu’association, les autres porteurs de projet. On se fédère, pour organiser ensemble un circuit court qui allie de manière intelligente la restauration collective ».