Le Master « Projets culturels dans l’espace public » à pied d’œuvre à Nanterre !

Photo prise en juillet 2021 lors de « La Manif des enfants » de Nanterre …

Dirigé par Pascal Le Brun-Cordier, le Master« Projets culturels dans l’espace public » de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne propose à ses 20 étudiant.e.s de se former à l’urbanisme culturel, à la fois théoriquement et pratiquement. Depuis 2017, les promotions successives participent notamment à un projet à l’échelle 1 imaginé et mis en œuvre  avec les habitant.e.s de la « Cité Rose » de Nanterre

Avec ce film de 10 minutes, découvrez ce que Le Master 2 professionnel « Projets culturels dans l’espace public » fait à Nanterre dans le quartier de la Cité Rose depuis un an : une enquête sensible, présentée à l’Épicerie Rose (leur QG) mais aussi à la Terrasse, centre d’art contemporain de Nanterre, et un projet manifestif avec les enfants du quartier.  Une démarche qui relève de l’urbanisme culturel et du droit à la ville …

Pour visionner le film , cliquer par  ici !

Le Master 2 professionnel Projets culturels dans l’espace public est dédié à la conception, la production et au développement de projets artistiques et culturels en espace public et aux démarches d’urbanisme culturel. Créé en 2005 au sein de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Ecole des Arts de la Sorbonne, le Master forme chaque année 20 étudiant.e.s.

« Apprendre à investir l’espace public par la culture : Paris 1 initie ses étudiants de master à une conception innovante, collaborative et expérimentale de l’urbanisme » C’est le titre de l’article que Le Monde a consacré à notre Master le 26 janvier 2018. Dans son article, la journaliste cite plusieurs ancien.ne.s étudiant.e.s qui racontent comment iels ont pu découvrir comment « investir l’espace public par la culture » et, plus précisément, à développer des projets d’urbanisme culturel. (Lire l’article)

Qu’est-ce que l’urbanisme culturel ? 

Pour Pascal Le Brun-Cordier, responsable du Master Projets culturels dans l’espace public, directeur artistique et coordinateur du réseau Villes in Vivo, c’est « une manière innovante de contribuer à la fabrique urbaine, en impliquant des artistes, des acteurs culturels et des habitant.e.s, dans l’esprit du droit à la ville théorisé par Henri Lefebvre ». Plus précisément, c’est « un urbanisme qui envisage la puissance et la finesse de la création artistique (arts visuels, arts vivants) et la profondeur de la dimension culturelle dans les différentes phases de la fabrique urbaine officielle (pour les enrichir ou les repenser) comme en dehors des processus institutionnels de la production urbaine (pour agir sans attendre, cf. l’urbanisme tactique institutionnel ou pirate) afin de faire advenir des urbanités vivables (soutenables et hospitalières), vivantes (animées et politiques) et vibrantes (désirables et inspirantes) ». Cf. le numéro 11 de la revue en ligne Klaxon « Des artistes dans la fabrique urbaine » et le site de Villes In Vivo.

Pour Maud Le Floch, fondatrice du pOlau – pôle art et urbanisme, et intervenante au sein du Master, « l’urbanisme culturel qualifie des manières d’agir dans le projet urbain en ayant recours à l’outillage artistique et culturel. Ces modalités d’intervention font progressivement apparaître un champ professionnel composé d’acteurs impliqués autour d’enjeux contemporains de la fabrique urbaine : réversibilité, aménagement souple, temporalités différenciées, capacitation, préfiguration… ». Cf. le site du pOlau et ArtePlan, site collaboratif enrichi chaque année par les étudiant.e.s du Master.

Que propose le Master aux étudiant.e.s 

Le Master PCEP propose chaque année aux étudiant.e.s de se former à l’urbanisme culturel, à la fois théoriquement et pratiquement, via plusieurs enseignements et via un projet à l’échelle 1 imaginé et ensuite mis en œuvre par eux.elles. Ce projet est, depuis quatre ans, réalisé dans le cadre d’un partenariat avec l’Apes, association de développement social urbain filiale du bailleur social Seqens.

La conviction partagée par le Master PCEP, l’Apes et Seqens, c’est qu’il est possible d’améliorer le cadre de vie des habitant.e.s d’un quartier d’habitat social via des actions artistiques et culturelles et de favoriser leur implication dans les transformations urbaines en cours ou à venir. 

Extrait du dossier du projet lauréat La Manif des Enfants, Nanterre 2021.

Réaliser une enquête sensible 

Chaque année au mois d’octobre, dans un quartier d’habitant social où une opération de rénovation urbaine est programmée, après avoir rencontré les équipes de Seqens et de l’Apes, et les architectes et paysagistes chargée de la réhabilitation, ou l’équipe d’AMO, les étudiant.e.s du Master réalisent une enquête sensible fondée sur l’observation de la vie des lieux, de nombreux échanges avec les habitant.e.s et les structures sociales, culturelles et artistiques du quartier.

Les méthodes mobilisées pour cette enquête sensible sont multiples : réalisation de cartes subjectives avec les habitant.e.s, recueil de paroles, archéologie du présent, analyse chromatique du paysage, écoute du paysage sonore, étude des vivants non humains (végétaux, animaux) qui partagent le territoire avec les vivants humains, diagnostic de psychanalyse urbaine (science poétique visant à étudier l’inconscient urbain) en partenariat avec l’ANPU – Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine

En 2020-2021, le Master a pu s’installer à Nanterre plusieurs jours par semaine dans un vaste local, une ancienne épicerie boucherie, transformée pour le projet par notre partenaire Yes We Camp en un lieu de vie agréable, ouvert sur le quartier et ses habitant.e.s, et baptisé l’Épicerie Rose.

L’Epicerie Rose, au cœur du quartier Anatole France à Nanterre, un espace transformé par Yes We Camp

Imaginer des projets artistiques/culturels participatifs  

Ce diagnostic sensible, qui vient utilement compléter les diagnostics classiquement réalisés dans le cadre des opérations de réhabilitation, est le point de départ des projets imaginés par les étudiants, avec leurs partenaires artistiques et culturels, en réponse à l’appel à projet qui leur est proposé par l’Apes. Objectifs : améliorer le cadre de vie des habitant.e.s et favoriser leur implication dans les transformations urbaines en cours ou à venir, via des actions artistiques et culturelles. Budget de production : 20 000 euros (en 2021).

En mars, les trois équipes formées par les étudiant.e.s présentent leurs projets à un jury réunissant des habitant.e.s du quartier concerné, des responsables de l’Apes, de Seqens, de l’équipe de maîtrise d’œuvre ou d’AMO, de la ville partenaire, et du Master. Le projet lauréat est ensuite mis en œuvre par l’équipe lauréate, via l’association du Master, Objet(s) Public(s), et avec le soutien de nos partenaires (les Ateliers Médicis en 2018 et 2019, la Ville de Nanterre en 2020-2021).

Article de Nanterre Info sur le projet réalisé à Nanterre en 2020-2021
Article sur le projet réalisé à Montreuil en 2019/2020

Mettre en œuvre un projet 

Les projets imaginés associent généralement une dimension culturelle et sociale forte, permettant de mobiliser les personnes vivant dans le quartier, à des actions artistiques réalisées dans les espaces communs. Créations photographiques, construction de mobilier urbain, de jeux, cuisine collective, fêtes… : les projets mis en œuvre ont chaque année généré des liens forts et réussi à améliorer le cadre de vie des habitants. Le projet réalisé en 2019 a reçu le prix de l’innovation des Rencontres du Développement Social.

En 2017 et 2018, les sites retenus étaient à Clichy-sous-Bois. En 2019, le site choisi était à Montreuil, dans le quartier des Ruffins. En 2020 et 2021, le Master est installé à Nanterre. Les trois projets imaginés par les étudiant.e.s : un Marché Sensationnel, des Jeux Atypiques et une Manif d’Enfants (lauréat).

Extraits du dossier du projet lauréat en 2021 : La Manif des Enfants
Ne Pas Plier -Gérard Paris-Clavel

En savoir plus sur le Master PCEP

Depuis 2005, le Master professionnel Projets culturels dans l’espace public à l’Ecole des Arts de la Sorbonne, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne forme les futurs professionnels de la conception, de la production et du développement de projets artistiques en espace public. Retour sur l’histoire et la méthode d’enseignement de ce Master avec Pascal Le Brun-Cordier, son responsable.

Une vidéo de 12’54 » produite par ARTCENA en 2018
Réalisation et coordination : Sébastien Cotte, Cyril de Graeve et Géry Sanchez
Musique originale : Marc Sayous+ Crédits des vidéos et images d’illustration : Pascal Le Brun-Cordier / Master PCEP


Lire par ailleurs sur PrendreParti.com à propos de Pascal Le Brun-Cordier …

La ville comme lieu de création artistique …