Augmentation des violences envers celles et ceux qui protègent l’environnement …

Le nombre d’assassinats de militants des droits de la terre et de l’environnement ne cesse de grimper, selon l’association britannique Global Witness dans son rapport annuel : 227 victimes sur l’année écoulée, soit 4 militants écologistes assassinés par semaine ! L’ONG pointe la responsabilité des entreprises et gouvernements mais aussi celle des investisseurs qui devraient garantir la protection des opposants avant de financer un projet …

« Les investisseurs alimentent la violence », selon Global Witness

Une vidéo de 37″ produite par GlobalWitness …

🚨 La crise climatique s’intensifie, les violences envers celles et ceux qui protègent leurs terres ou notre planète aussi.
👁‍🗨 Le dernier rapport de Global Witness dénombre 227 meurtres en 2020, soit la pire année jamais recensée.
😶 Sans compter les attaques et violences non signalées, dans un contexte d’intimidation, violences sexuelles, criminalisation etc.
🌎 🌍 🌏 Comme les répercussions de la crise climatique, les assassinats de défenseur.euse.s du vivant sont inégalement répartis dans le monde : tous (sauf 1) sont situés dans des pays du Sud.
☠️ Les populations autochtones (5% de la population mondiale) représentent 1/3 des victimes.
✋🛑 « Les gouvernements doivent arrêter de fermer les yeux sur ces pratiques, et remplir leur missions de protection et défense des droits humains et environnementaux sur leur territoire. »
🌳 👤 ✅ Les entreprises doivent s’assurer du respect des droits humains et environnementaux tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement et opérations.
😞 Leur irresponsabilité conduit la crise climatique au bord du gouffre, et continue à perpétuer le massacre des défenseur.euse.s.
227 personnes sont mortes pour avoir défendu le vivant.
Nous honorons leur mémoire.

Avec Amour 💚 et Rage ✊🏾✊🏻✊🏿✊

 


Plus de 200 défenseurs de l’environnement assassinés : « les investisseurs alimentent la violence », selon Global Witness

C’est un triste record. 200 défenseurs de l’environnement, des activistes aux populations indigènes, ont été tués en 2016 selon un nouveau rapport de Global Witness. L’ONG pointe la responsabilité des entreprises et gouvernements mais aussi celle des investisseurs qui devraient garantir la protection des opposants avant de financer un projet.

Berta Caceres luttait pour la préservation du fleuve Gualcarque menacé par un projet hydroélectrique. Elle a été assassinée le 3 mars 2016, suscitant une vague d’indignation dans le pays.
© Commission interaméricaine des droits humains

200. C’est le nombre de défenseurs de l’environnement et des droits fonciers tués en 2016. Un record depuis 2002, date à laquelle l’ONG Global Witness a commencé à recenser les assassinats de ces activistes. Et ce chiffre « n’est que la partie émergée de l’iceberg », explique Global Witness dans son rapport annuel, car tous les décès ne sont pas enregistrés.

La plupart des assassinats concernent l’Amérique latine, qui compte pour 60% des cas. Ils visent essentiellement des populations indigènes. Mais cette violence s’étend. En 2015, 16 pays étaient concernés contre 24 un an plus tard. Et les pays développés comme l’Australie ou les États-Unis sont aussi touchés.

Les opposants aux exploitations minières en première ligne

« La bataille pour la protection de la planète s’intensifie rapidement et son prix se compte en vies humaines (…) alors que de plus en plus de gens n’ont pas d’autres options que de s’opposer au vol de leurs terres et la détérioration de leur environnement », souligne l’ONG. 33 personnes ont été tuées en luttant contre l’exploitation de mines. C’est le secteur le plus touché, devant l’industrie agroalimentaire, l’exploitation forestière, le braconnage et les barrages.

Les responsables de ces meurtres sont rarement identifiables mais pour certains cas, comme celui de Berta Caceres, militante pour l’environnement au Honduras, les coupables sont connus. « Certains faisaient partie de l’armée hondurienne, et deux autres travaillaient pour l’entreprise derrière le barrage hydroélectrique auquel Mme Caceres s’opposait », raconte Billy Kyte, principal auteur du rapport, au journal le Monde. « Ici, nous avons un exemple clair d’intérêts commerciaux et gouvernementaux travaillant ensemble pour faire taire des dissidents ».

« Les investisseurs alimentent la violence »

Pour l’ONG, « les investisseurs alimentent la violence en soutenant des projets qui détruisent l’environnement et piétinent les droits humains », estiment les auteurs du rapport. Par exemple, la Banque néerlandaise de financement du développement (FMO), contrôlée à 51% par l’État, s’est retirée du projet hydroélectrique en Honduras mais seulement après l’assassinat de Berta Caceres. Pourtant, la militante avait reçu 33 menaces de mort avant son assassinat.

« Si un investissement ne peut être garanti de manière fiable, que des abus envers les défenseurs de l’environnement ne peuvent être empêchés, l’investissement ne devrait pas avoir lieu », estime Global Witness. « Les investisseurs doivent élaborer des politiques spécifiques selon les pays et prendre des mesures pour prévenir les menaces auxquelles les activistes font face ».

Marina Fabre @fabre_marina


En 2020, 227 défenseurs de l’environnement ont été tués dans le monde

Publié le
Vue aérienne d’une parcelle déboisée de la forêt amazonienne brésilienne, à Apui, dans l'État d'Amazonas, au Brésil, le 4 septembre 2021. REUTERS/Bruno Kelly - RC23JP91CFWH
Vue aérienne d’une parcelle déboisée de la forêt amazonienne brésilienne, à Apui, dans l’État d’Amazonas, au Brésil, le 4 septembre 2021. REUTERS/Bruno Kelly – RC23JP91CFWH

Ce nombre est en constante augmentation, d’après le nouveau rapport de l’ONG Global Witness. Les trois pays les plus dangereux sont la Colombie, le Mexique et les Philippines.

“Les meurtres de défenseurs de l’environnement et du sol ont atteint un niveau record l’année dernière, alors que l’accaparement violent des ressources dans l’hémisphère Sud se poursuit sans relâche, malgré la pandémie”, s’attriste The Guardian.

Le quotidien britannique rapporte les conclusions du rapport de Global Witness, publié le 13 septembre. Depuis 2012, l’organisation non gouvernementale britannique recense l’assassinat de personnes qui prennent position et agissent pacifiquement “contre l’exploitation injuste, discriminatoire, corrompue ou dommageable des ressources naturelles ou de l’environnement”.

Deux fois plus de meurtres qu’en 2013

En 2020, ce sont ainsi 227 personnes qui ont été tuées, soit deux fois plus qu’en 2013. Et ce nombre est probablement sous-estimé, car “le calcul dépend de la transparence, de la liberté de la presse et des droits civiques, qui varient considérablement d’un pays à l’autre”, souligne le journal.

Pour la deuxième année consécutive, la Colombie est le pays le plus dangereux au monde pour les défenseurs de l’environnement, avec 65 meurtres, dont celui du biologiste Gonzalo Cardona, dévoué à la protection d’un oiseau, la conure à joues d’or. Le Mexique (30 morts) et les Philippines (29) complètent le sinistre podium. Rapporté au nombre d’habitants, c’est le Nicaragua qui se hisse à première place.

Les défenseurs des forêts les plus touchés

Par ailleurs, un tiers des meurtres est recensé dans les communautés indigènes. Et certains écosystèmes sont plus concernés que d’autres, peut-on lire dans le rapport :

Lorsque les rapports indiquent que les défenseurs ont été attaqués pour avoir protégé des écosystèmes particuliers, la majorité d’entre eux – 71 % – travaillaient pour défendre des forêts contre la déforestation et le développement industriel – ce qui est vital pour les efforts visant à enrayer la crise climatique.”

La pandémie de Covid-19 n’a apporté aucun répit aux défenseurs de l’environnement. “Dans certains pays, les manifestations ont été interrompues alors que les industries ont été autorisées à poursuivre leurs activités, déplore Chris Madden, responsable de campagne au sein de Global Witness, cité par le journal. Nous l’avons vu avec l’exploitation minière aux Philippines et la poursuite de l’empiétement sur l’Amazonie.”

Les pays riches doivent agir

Ces catastrophes humaines et environnementales, qui touchent de manière “disproportionnée” les pays à faibles revenus, concernent aussi les pays les plus riches, destinataires des ressources exploitées.

Dans l’avant-propos du document, le journaliste et militant Bill McKibben appelle à l’action des entreprises et des gouvernements :

[Nous devons] prendre conscience que les personnes tuées chaque année pour défendre leurs lieux de vie défendent également notre planète commune, en particulier notre climat.”