Place publique Brest appelle à une liste d’union à gauche

Charles Braine est aujourd’hui porte-parole national de Place publique.
Charles Braine est aujourd’hui porte-parole national de Place publique. (Le Télégramme/Jean-Luc Padellec)

Déçus par le score de Raphaël Glucksmann aux Européennes de juin dernier, les militants de Place publique redoutent que les divisions de la gauche conduisent au même échec lors des municipales. Ils appellent solennellement à l’union, et formulent quatre propositions allant dans ce sens.

Charles Braine était du premier rendez-vous de Place publique en novembre 2018 à Montreuil avant d’être aussi le premier à lancer le mouvement à Brest. Un groupe de 80 personnes s’était constitué, mais le soufflé est vite retombé après le score décevant des Européennes (6,17 %). Résultat : ils ne sont plus qu’une dizaine à se retrouver régulièrement. Charles Braine, qui est devenu entre-temps l’un des cinq porte-parole nationaux du parti, est toujours là. Mais n’a aucune ambition personnelle. « Je ne serai présent sur aucune liste municipale, pas plus à Brest que dans ma commune à Plougastel ».

Que constate-t-il ? « Malheureusement, les leçons des Européennes n’ont pas été tirées. L’objectif de Raphaël Glucksmann avait été de rassembler toutes les forces de gauche sur des thématiques communes, quitte à s’effacer lui-même, mais il s’est heurté aux querelles d’ego et tactiques d’appareils. Et alors que l’on partage l’essentiel en commun, sur les urgences écologiques, sociales et démocratiques, j’ai l’impression que l’on est parti pour renouveler les mêmes erreurs aux municipales de Brest ».

Les Verts sont partis de leur côté, la France Insoumise aussi, alors il pose clairement la question. « La gauche a-t-elle analysé que le contexte politique a changé ? Veut-elle enclencher une nouvelle fois la machine à perdre » ? Lui ne se résout pas à cette fatalité. « Nous pensons qu’il n’est pas trop tard. Nous pouvons, ensemble, discuter et parvenir à une union qui profitera à Brest. Oui, une liste commune est encore possible. Mais pour cela, il faut que chacun accepte de faire de la politique autrement ».

 

Une liste « quatre-quarts »


Comment ? Les militants locaux de Place publique ont planché sur quatre propositions, qu’ils souhaitent mettre sur la table comme bases de discussion. Première proposition : que sur les trois urgences du moment, les forces de gauche s’accordent d’abord sur le niveau d’exigence programmatique avant de se pencher sur le choix du personnel politique.

Deuxième proposition : le non-cumul des postes dans les fonctions exécutives. « Nous ne pensons pas qu’un maire puisse correctement se consacrer à sa mission en étant en même temps président de la Métropole, d’Eau du Ponant, de Brest’Aim… », résume Charles Braine.

Troisième proposition : la composition d’une liste quatre-quarts avec 25 % d’adhérents à Europe Écologie Les Verts, 25 % à la force historique du PS, 25 % aux autres formations de la gauche plurielle, et 25 % de citoyens issus de la société civile.

Enfin, et c’est le dernier point, ils considèrent qu’une gauche rassemblée n’a aucune urgence à désigner sa tête de liste. « Chaque parti peut désigner son chef de file. Et ensuite, on attend l’élection et la tête de liste est désignée lors du premier conseil municipal d’installation ». Vous avez dit utopiste ?