« 100% d’accord avec les maires qui prennent des arrêtés anti-pesticides près des habitations ». Le chanteur Francis Cabrel, s’est confié ce mardi 3 septembre 2019 dans la matinale d’Europe 1 sur son engagement auprès de la nature, notamment par le biais de son vignoble du Lot-et-Garonne. L’occasion d’un zoom sur « un homme de parole(s) » qui a été conseiller municipal durant 2 mandats dans sa commune de Astaffort dans le Lot-et-Garonne.
Depuis plus de vingt ans, Francis Cabrel gère un domaine viticole acheté avec son frère dans les années 90. Il explique avoir, peu à peu, introduit la culture bio sur sa propriété, dont les cultures sont aussi céréalières.
« Toute la propriété est en bio depuis dix ou douze ans. D’abord, les céréales parce que j’ai acheté une surface de terre importante à la sortie du village et on est passés en bio il y a presque vingt ans maintenant. Puis, la vigne a suivi, explique-t-il. C’est histoire de faire mon petit geste écologique pour tenter de sauver ce qu’il reste à sauver. »
Le bio, méthode parfois contraignante
Son engagement envers la préservation de la nature prend même une tournure politique pour cet artiste qui se dit « 100% d’accord avec les maires qui prennent des arrêtés anti-pesticides près des habitations ». « Les gens qui balancent des produits à quelques mètres des écoles, c’est dépassé, c’est terminé, lance-t-il. Il ne faut plus faire ça, il faut trouver des produits de remplacement, des choses biodégradables. »En tant que producteur bio, Francis Cabrel est pourtant conscient que la transition n’est pas toujours simple. « Nous sommes contraints avec quelques produits en bio et nous arrivons à repousser les maladies, constate-t-il. Nous avons peut être moins de rendements que les autres mais ce sont des raisins absolument sains qui arriveront aux vendanges. »
Dans l’émission « C à vous » sur France 5
Francis Cabrel s’exprimait le 27 Avril 2015 au sujet de son engagement politique local et en faveur de la limitation des mandats.
Francis Cabrel, l’homme de parole(s) astaffortais
Publié dans La Dépêche du
Dans notre série « Sur les traces de… », comment ne pas évoquer le fantastique destin d’un enfant du pays discret mais omniprésent pour son village et les associations qu’il préside, copréside, aide d’une manière ou d’une autre : Francis Cabrel.
Notre humble et modeste terroir a plusieurs fois dans son histoire reçu la visite des fées. Belles, généreuses, elles dispensent un soupçon de leur poussière magique. Leurs bénédictions accordées au hasard de la vie n’ont cependant pas été les seuls garants de la réussite de nos enfants. Travail et persévérance ont été essentiels à ces femmes et hommes gascons qui par nature n’en manquent pas, pour se hisser jusque sur des aires plus propices à révéler des talents.
Francis Cabrel incarne la générosité des fées et l’humilité de la terre. À Astaffort, pas un coin de rue, pas un chemin de campagne, pas une ride du Gers, ne renierait son enfant. Demandez donc à un habitant d’Astaffort s’il connaît Francis : « Oh oui, on le voit souvent ici, un bien gentil garçon », vous répondront les anciens. « Ah Francis, on va jouer avec lui ce week-end. Très chouet ! », diront les plus jeunes.
S’il ne donne pas souvent des concerts, il n’hésite pas à monter sur scène pour encourager les plus jeunes, les élèves de Musique et Culture par exemple. Le samedi avant Noël, il participa à la fête de cette association qu’il préside. Quelques notes de musique, un ou deux vibratos, et le message passe, encouragé par quelqu’un que l’on respecte et que l’on admire. Ce n’est pas rien dans une vie d’un tout-petit ou d’un adolescent ! Sans doute, Francis se souvient de ses débuts.
Né à Astaffort le 23 novembre 1953 dans une famille italienne modeste et travailleuse, il y grandit paisiblement avec son frère Philippe et sa sœur Martine. Sur son site Internet officiel, on apprend que son père travaillait dans une biscuiterie (ndlr : les fameux et toujours délicieux biscuits Gardeil) et sa mère était caissière dans une cafétéria… L’école, les terrains de boule, les promenades en barque, la pêche à la ligne se succèdent… Il joue au basket sur la place du village avec ses copains.
Après les années du lycée à Palissy où, paraît-il, les couloirs chuchotent encore quelques notes rebelles de ce garçon discret, il part travailler comme tous les jeunes, pour commencer dans la vie, se payer une guitare, pourquoi pas ! Il les collectionne, elles sont toutes ou presque rangées dans son studio du Boiron.
Son plaisir, c’est de jouer dans les baloches avec des groupes successifs dont « Les Gaulois » nommés ainsi en raison des belles bacchantes que portait chacun des musiciens. Son parcours professionnel est connu, il gagne un radio-crochet de Sud Radio avec cette ode à l’amour et à son épouse Mariette, « Petite Marie » et les albums se succèdent, tranquillement.
Généreux, il participe à de nombreuses manifestations solidaires, les Restos du cœur, Sol en Si… et beaucoup moins connues comme le festival « Tout le monde chante contre le cancer » de Villefranche-de-Rouergue. « Francis vient aider, il chante, bénévolement » présente un ami proche, musicien également, qui décrit l’homme comme « un personnage réservé, humble, généreux, qui a un sens particulièrement développé de l’amitié et de la fidélité». Autres témoignages de son altruisme, il a offert une de ses guitares lors des enchères au profit des sinistrés des inondations de Roquefort, le 24 juin 2008, et a participé au concert de soutien des sinistrés d’AZF, il y a dix ans.
Au village, Francis Cabrel s’implique. Il a été conseiller municipal jusqu’en 2004. A participé aux jumelages avec Solgne en Lorraine. « Il a donné son nom à l’école de Solgne », nous apprend l’actuel maire d’Astaffort, André Garros ; et avec Saint-Zénon au Québec. Le Québec : une contrée où l’Astaffortais est accueilli les bras ouverts.
À Saint-Zénon, André le Québécois se souvient avoir gratté avec lui sur des airs francophones traditionnels comme « Chante gentil rossignol » ou encore le « Achy breaky dance ». Francis a repris, sur l’un de ses derniers albums, une chanson interprétée par le Québécois Richard Desjardins « Quand j’aime une fois, j’aime pour toujours ».
« Il est rare qu’un nom de chanteur soit autant associé à un village », poursuit André Garros. « A tel point que partout où je vais, on me dit « Francis Cabrel est maire d’Astaffort », je réponds, « Désolé de vous décevoir, mais c’est moi le maire ! ».
Cette terre, Francis Cabrel l’aime. Avec son frère Philippe, il cultive une vigne et produit un vin noir du Bruhlois. Le Boiron et le petit Boiron ont un sacré caractère. Vins du Sud, ils se dégustent jusqu’au fin fond des bois du Grand Nord, et toujours avec un petit air dans la tête : « Je viens du ciel et les étoiles entre elles… ».
Le souci et le plaisir de la transmission
À Astaffort, l’association Musique et Culture est présidée par Francis Cabrel. « Nous avons quelque 150 élèves pour une dizaine de professeurs de chant, piano, guitare, percussions, danse et, depuis quelques mois seulement, une section théâtre pour les enfants », précise Rania Serrano, secrétaire de Voix du Sud et de l’association Musique et Culture. Et comme chez les Cabrel, la famille n’est jamais très loin, Mariette, son épouse, s’implique beaucoup dans la section théâtre. Elle a notamment joué dans la pièce « 8 Femmes » qui s’est exportée jusqu’au Québec. « Francis est bien sûr notre mécène. Souvent, il organise des échanges avec d’autres artistes. Il se produit chez eux, bénévolement, et en échange, ils viennent ici. »
Astaffort, c’est aussi Voix du Sud, une structure créée par Francis Cabrel il y a vingt ans, sans cesse grandissante qui organise, deux à trois fois par an, les Rencontres d’artistes amateurs expérimentés bourrés de talent. Un des derniers stages a fait émerger le spectacle « L’Enfant porte » qui n’a pas fini de faire parler de lui après déjà une cinquantaine de représentations en France et au Québec. « Chaque fois, pour chaque stage, Francis est là », explique Pascal Bagnara, directeur de Voix du Sud. Des stages parrainés par des grands artistes, Juliette et Michel Jonaz pour cette année, Jeanne Cherhal et Grand Corps malade pour les prochains. Voix du Sud travaille également avec l’Education nationale.
Pas étonnant lorsque l’on découvre l’implication de Francis Cabrel auprès des enfants, les siens et tous les autres. L’homme n’est pas avare de conseils et d’encouragements. Il trouve sûrement là beaucoup plus d’intérêt que paraître dans les médias, ne leur accordant que très parcimonieusement des entrevues !
Francis Cabrel, un artiste engagé !
Avec ses chansons « Petite Marie » ou encore « Sarbacane », Francis Cabrel fait partie du patrimoine de la chanson française.
« Les Enfoirés »
Coluche fonde « Les Restos du Cœur » en 1985. De nombreuses personnalités se retrouvent chaque année pour chanter au profit de cette association. Ils se font appeler « les Enfoirés ». Francis Cabrel a participé à ces retrouvailles à de nombreuses reprises entre 1992 et 2016. Les spectateurs peuvent ainsi régulièrement entendre dans l’émission ou sur scène les succès du chanteur comme « La Corrida » ou « L’Encre de tes yeux » interprétés par Francis Cabrel lui-même ou par d’autres artistes participant à l’événement.
L’association « Voix du Sud »
L’interprète de « Je l’aime à mourir » fonde en 1993 une association qu’il baptise « Voix du Sud ». Localisée à Astaffort dans le Lot-et-Garonne, département cher au cœur de Francis Cabrel, cette structure organise des stages de formation professionnelle à destination des jeunes auteurs, compositeurs ou interprètes de chansons.
Durant quinze jours, ces futurs talents écrivent une quarantaine de textes. Certaines chansons sont ensuite jouées dans une salle de spectacles de la région. De nombreux artistes prestigieux sont venus parrainer les différentes éditions comme Emily Loizeau, Maxime Le Forestier, Renan Luce, Zaho…
Parmi les bénéficiaires de l’association, on peut évoquer le chanteur Antoine Villoutreix, domicilié à Berlin, qui propose au public un répertoire de chansons européennes mêlant l’anglais, le français et l’allemand. Le chanteur Stéphan Rizon, lauréat de l’édition 2007 des « Rencontres d’Astaffort » organisée par l’association s’est fait, quant à lui, remarquer du grand public en 2012 en remportant l’émission « The Voice, la plus belle voix ».
L’association « Sol en Si »
Créée en 1990, l’association « Sol en Si » (pour Solidarité enfants Sida) a pour vocation d’aider les enfants atteints par le virus du Sida. Une partie des revenus de l’association est issue de la vente d’albums et des concerts organisés avec différents artistes.
En 1993, Francis Cabrel participe au premier album live pour « Sol en Si » en compagnie d’Alain Souchon, Catherine Lara, Maurane, Maxime Le Forestier et Michel Jonasz. En 2005, il réitère l’expérience en interprétant le titre « Je me croyais fort » aux côtés d’Axel Bauer et Zazie sur la compilation « Sol en Si ».
Francis Cabrel donne de la voix pour de nombreuses causes
En 1985, on peut entendre sa voix sur le titre « SOS Éthiopie ». En 1992, il apparaît sur le disque « Urgence: 27 artistes pour la recherche contre le Sida » où il interprète la chanson « Quand j’aime une fois, j’aime pour toujours ».
En 2000, Francis Cabrel participe à l’album « Noël ensemble » au profit de la recherche contre le Sida aidé, entre autres, de Dany Brillant, Jean-Jacques Goldman, Julien Clerc, Isabelle Boulay, Lara Fabian ou encore Roch Voisine.
Juin 2000 : Soutien à José Bové …
Le 30 juin 2000, José Bové, leader de la confédération paysanne et héros de l’anti-mondialisation et ses co-prévenus comparaissent en première instance à Millau pour la dégradation du Mac Donald’s de Millau le 12 août 1999.
Un vaste concert est organisé avec Francis Cabrel, Noir Désir, Zebda… Plusieurs dizaines de milliers de personnes se pressent dans la cité aveyronnaise. Le concert de soutien à Bové prend les allures d’une grande fête. En tête d’affiches, Zebda, Noir Désir et Francis Cabrel.
Source : Institut National de l’Audiovisuel / 1er juillet 2000