Le label brestois Last Exit a publié, il y a deux semaines, le clip version roadmovie «Brestbynight», du musicien Robin Foster. Une virée nocturne qui suscite bien des réactions.

Robin Foster et le réalisateur brestois Nicolas Hervoches ne se doutaient pas que leur clip «Brest by night», mis sur la toile depuis environ deux semaines, aurait autant de succès. Un véritable buzz dans le cœur des Brestois. Dès les trois premiers jours, ils comptent, stupéfaits, 5.000 visionnages. Une semaine et demie plus tard, plus de 10.000 personnes l’ont vu en France et dans le monde.
Une balade à grande vitesse
Il y a deux ans, lors du festival européen du film court, les deux hommes se rencontrent et travaillent ensemble sur la projection de courts-métrages «The Midnight show», avec le réalisateur anglais Sean Ellis. «L’idée de faire un clip ensemble est venue spontanément», raconte le «British» devenu Breton d’adoption, qui compte sortir son deuxième album en fin d’année. Les idées abondent alors sur le titre «Brest by night», «musique à écouter absolument en voiture».
Puis, une illumination: pourquoi ne pas faire littéralement un Brest by night; et de travailler le tout avec des images trafiquées, comme le générique de la série «Californication» ?
Le concept : créer un road movie, un jeu de vitesse entre la musique et la voiture. Le clip de six minutes trente s’est fait en deux prises, à bord d’une camionnette. Rien n’a été calculé. Ça s’est fait au feeling. «Le court-métrage « C’était un rendez-vous » de Claude Lelouch m’a inspiré, explique Nico Hervoches. C’est un film culte ! Une traversée de Paris, à grande vitesse, réalisée en plan séquence à l’avant d’une voiture. Autre référence, le road movie « Macadam à deux voies » pour la fin du clip. C’est un cas unique». Mémoire d’une ville avant les travaux du tram.
La vidéo a mis du temps à voir le jour. «Le problème, c’est que les effets de vieux film que l’on désirait n’ont pas été simples à réaliser. D’où les deux années de travail». Si aujourd’hui, le clip connaît un véritable engouement, c’est aussi parce qu’il retrace «l’ancien Brest», celui d’avant les travaux du tram.
Posté sur Internet, sur les réseaux des Bretons du monde, sur Dailymotion et Facebook, le nombre de visites grimpe de jour en jour. Le phénomène est devenu, aujourd’hui, international. Les commentaires des Brestois d’origine et de cœur foisonnent: «Je retrouve mon Brest»; «Ça fait un bien fou de voir les ponts de l’Iroise et de Plougastel, les rues de Brest… Même si avec les travaux du tram, ça ne ressemble plus vraiment à ça le centre-ville!»; «Ce clip est déjà une bonne archive avec le centre-ville ancienne configuration»; «Brest, maintenant c’est Tripoli, Beyrouth»… Il y aura eu Brest avant la guerre, il y a à présent Brest avant le tram.