L’intelligence rajeunit, la bêtise vieillit …

L’émission littéraire « La grande librairie »,  créée et présentée par François Busnel, est diffusée chaque mercredi en direct et en public sur France 5. Michel Serres en était l’invité le mercredi 27 février 2019.
Toujours prompt à méditer sur « le temps qui percole », l’Académicien incarne à 88 ans une forme de sagesse. « L’intelligence rajeunit, la bêtise vieillit », devise celui qui porte un regard résolument optimiste sur le monde, nous rappelant au passage que « le but de l’instruction est la fin de l’instruction, c’est-à-dire, l’invention ».Selon François Busnel, les Français attendent une hauteur de vue des gens qui font partie de leur patrimoine. Ils se disent fiers et heureux de leurs écrivains lorsque ces derniers atteignent une certaine sagesse. « Depuis environ un an et demi et l’élection d’Emmanuel Macron, j’ai l’impression que les gens qui regardent « La grande librairie » sont très friands de recul, de prises de parole non pas d’experts comme on en entend sur beaucoup de chaînes, mais de philosophes, de poètes … » Et c’est tant mieux !

Michel Serres invité de l’émission
La grande librairie du 27.02.2019


En savoir plus sur le parcours de Michel Serres …

D’origine modeste, il se destine d’abord à l’Ecole Navale (1949), puis il rentre à l’Ecole Normale en 1952 où il passe l’agrégation de philosophie. De 1956 à 1958, il sert dans la Marine française et participe à la réouverture du Canal de Suez. Il est docteur es Lettres en 1968.

Enseignant à Clermont-Ferrand avec Michel Foucaud, avec lequel il participe – brièvement – à l’expérience de l’Université de Vincennes, il part enseigner aux Etats-Unis. Professeur d’histoire des sciences à  l’université de Stanford, il est élu à l’Académie Française en 1990.

C’était mieux avant ?
La grande librairie du 9.11.2017

Novembre 2017 : à 87 ans, Michel Serres continue de porter son optimisme de l’intelligence. Le membre de l’Académie française publie un manifeste savoureux et grinçant intitulé « C’était mieux avant », aux éditions Le Pommier, dans lequel il fustige les « nostalgiques pessimistes ».


Une conférence donnée le 11.12.2007.

« Les nouvelles technologies : révolution culturelle et cognitive »
Enregistrée lors du 40è anniversaire de l’INRIA.  Durée 64 mn

Résumé : « Tout comme l’écriture puis l’imprimerie ont entraîné un bouleversement politique, juridique, religieux et culturel de la civilisation, les nouvelles technologies, en modifiant le couplage support/message, entraînent une transformation profonde de nos sociétés et modifient la conception de notre espace en nous propulsant dans un espace sans distance ou repères physiques. Le droit d’un espace ne pouvant s’appliquer à un autre, c’est de l’intérieur que devra émerger un nouveau droit et une nouvelle organisation de la société. Avec les nouvelles technologies l’homme a externalisé les trois fonctions cognitives (mémoire, imagination, raison) en créant les ordinateurs qui s’en chargent à sa place. Il ne lui reste maintenant plus que l’intelligence, ce qui est une idée très enthousiasmante pour le développement humain. » Rédigé par Audrey Pleynet

 

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