Des toiles blanches sont tendues sur la façade de l’ancienne boulonnerie. Le secret est bien gardé. Il faudra attendre 18 h 03 (et des poussières) pour découvrir le nouveau visage du Boulon. À l’entrée, de drôles de zigs avec un gyrophare vissé sur la tête et des chaussettes jaunes aux pieds accueillent les premiers invités. Des élus, bien sûr mais aussi des habitants de la commune. Endormie jusqu’alors, la fabrique prend vie avec l’arrivée de Pudding Théâtre et du SAMU. Une camionnette avec un lit sur le toit fait son apparition, et se fraye un chemin parmi la foule. Des riffles de guitare accompagnent le cortège qui se forme. Allongé sur le lit improvisé, un jeune homme bat la cadence, puis s’écrit : « J’ai rêvé de changement aujourd’hui… J’ai rêvé d’ouvrir les portes dans le ciment de la vie. » Après le lever de rideau symbolique, la foule s’est pressée à l’intérieur du Boulon pour écouter les discours des officiels et surtout pour découvrir les lieux. Tôle rouillée, poutres apparentes, l’âme industrielle du site, où ont été fabriqués les boulons de la Tour Eiffel, a été préservée.

Valérie Létard, a émis le souhait que ce pôle régional des arts de la rue s’élève prochainement à un rang national. « Le Boulon marque la renaissance d’un territoire qui a souffert de l’enclavement. Je me réjouis que le premier acte de cette pièce urbaine soit un acte culturel. » Patrick Kanner, président du conseil général du Nord a annoncé « que les subventions accordées au Boulon cette année allaient augmenter de 30 %. De plus, nous nous engageons à participer au financement des travaux de la résidence d’artistes », accolée au site.

L’inauguration s’est ensuite poursuivie, à la nuit tombée, par des animations proposées par près de 80 artistes. La métamorphose du Boulon a bel et bien commencé. •  ÉLODIE BARTOLIC