Le groupe de jeunes Bretons, acteurs du spectacle « Dañsomp ar Vro« , a gagné le concours des régions récompensant les meilleures danses « folkloriques » de France, diffusé le 12 septembre 2025, sur France 3. Un titre qui consacre le travail de fond novateur et contemporain mené par la Confédération Kenleur qui a su faire appel au savoir faire de pionnier.es du théâtre de rue …
En savoir plus sur « Dañsomp ar Vro« à travers le site internet de Kenleur …
Les jeunes danseurs bretons remportent le grand concours des régions sur France 3
Et hop : le temps d’un laridé et d’un an dro, – trois minutes et demie pour s’exprimer -, les jeunes danseurs bretons ont conquis le jury. Ce vendredi 12 septembre, lors du grand concours des régions sur France 3, où il s’agissait de consacrer cette fois les meilleures danses folkloriques de France, ils ont raflé le titre devant la Martinique, le Grand-Est, les Pays de la Loire ou encore l’Occitanie… « On voulait relever le défi. » Et tant pis si la notion de « folklore » fait ici grincer les dents.
C’est la troisième fois que la production télévisuelle sollicitait la confédération Kenleur (regroupant les cercles celtiques) pour profiter de danseurs sur scène. Après les ensembles Eostiged ar Stangala de Kerfeuntenn (Quimper) et Quic-en-Groigne (Saint-Malo), blanc-seing a été donné pour que cette fois, on mise tout sur la jeunesse. Kenleur est donc parti trois jours en Alsace, – le temps du tournage au Royal Palace de Kirrwiller -, avec la « bande » du spectacle Dañsomp ar Vro (« Dansons le pays » en breton, N.D.L.R) : de jeunes danseurs, âgés de 7 à 24 ans, issus des cercles morbihannais de Vannes, Pluneret et Auray, qui ont pris l’habitude de se retrouver sur scène depuis 2019.
« Un moment hors du temps »
Autant dire que l’équipe est soudée quand elle aborde l’émission, en novembre 2024 : « Nous étions le seul groupe de jeunes. On ne voulait pas en ajouter en mignonnerie, mais rester nous-mêmes. On a gardé l’identité du spectacle, pris les éléments forts. Comme on ne fait jamais rien en danse sur deux minutes, on a voulu créer une ambiance », soumet Mathieu Lamour, le directeur de Kenleur. « Justement, là, on partait sur un nouveau format, c’était rafraîchissant », sourit Brewen Sadeq, du cercle vannetais.
Et ce n’est pas le gigantisme de la scène, les strass et paillettes qui ont engourdi les esprits : « On avait juste hâte. C’était un moment hors du temps où l’on s’est même retrouvé à danser en coulisses avec les autres groupes », apportent Margot Lamour et Isalyne Combaud, pour qui le spectacle Dañsomp ar Vro représente la moitié de leur vie.
Certainement la force de cette expérience commune a joué dans le résultat. Cette école exigeante autour de la matière bretonne, rendue possible grâce à des fonds européens, fait que la chorégraphe de l’émission n’a rien eu à dire sur la façon d’habiter l’espace. Tout était au cordeau, sur une musique du compositeur Étienne Chouzier.
« Fierté et confiance »
Kenleur a même amené dans ses cartons une géante et mini-géante, reflets de nos terroirs, présents sur nombre de festivals régionaux, pour embellir la chorégraphie. « Cela apporte de la fierté et de la confiance », complète Lise Tastard.
La complicité se lit sur les visages. « Grâce à ce genre d’expérience, les cercles récupèrent de bons danseurs qui sont prêts à prendre les rênes », expliquent les monitrices Gaëlle Combaud et Justine Arze. Elles n’oublient pas de dire que les inscriptions dans les cercles courent sur le mois de septembre.
Et demain ? Après six ans de représentations, le rideau est tombé sur le spectacle Dañsomp ar Vro, en avril dernier. Il pourrait prendre une forme, davantage tourné vers l’espace public. La place de la jeunesse – par exemple dans la composition des jurys – est à considérer. Kenleur a cette soif d’apporter aux « héritiers » de la culture bretonne, entre tradition et modernité. Preuve que ça fonctionne. Comme dirait Sten Meunier-Bregent : « Qui a la gagne ? La Bretagne / Les pros de l’hanter dro, Dañsomp ar Vro / Qui va danser l’an dro ? « Cyril Féraud.
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