Lors du Conseil Municipal du 10 décembre 2024 de la ville de Brest, Glen Dissaux, a exprimé les raisons de l’opposition du groupe Les Écologistes à la déclaration d’intérêt général du projet de complexe sportif et de loisirs sur la zone du Froutven à Guipavas. Au conseil municipal du Relecq-Kerhuon, 4 élus en ont fait autant, jugeant le projet insoutenable …
L’intervention de Glen Dissaux, président du groupe des écologistes brestois, dans laquelle la notion d’intérêt général est questionnée, tout comme le greenwashing entourant ce dossier . Une vidéo de 11’33″…
À Brest, le projet de nouveau stade est-il d’intérêt général ?
Le nouveau stade porté par les dirigeants du Stade Brestois au Froutven est-il un projet d’intérêt général ? Alors que le conseil municipal de Brest donnait son avis ce mardi, l’écologiste Glen Dissaux est repassé à l’attaque. Un article signé Jean-Luc Padellec dans Le Télégramme du
À Brest, la Ligue des champions a tous les pouvoirs, même celui d’avancer le conseil municipal. Ce mardi 10 décembre 2024, c’est donc à 14 h que les élus se sont réunis pour absorber la bagatelle de 91 bordereaux. Les délibérations s’enchaînent sur un faux rythme, sans action d’éclat, puis arrive le point 26 qui concerne… le nouveau stade au Froutven.
Détenue par les frères Le Saint, la société Holdisport SAS a déposé auprès du ministère des Sports une demande d’intérêt général d’enceinte sportive pour le projet « Arkéa Park ». Ce label permet de sécuriser le montage financier d’un projet privé accompagné par des financeurs publics. Guipavas, où est localisé le projet, et les communes riveraines, à savoir Gouesnou, Le Relecq, Plabennec, Kersaint-Plabennec, Saint-Divy, La Forest-Landerneau et Brest, doivent donner leur avis, et c’est donc Brest qui donne le coup d’envoi.
« Un projet privé lucratif »
Alors, projet d’intérêt général ou pas ? Pour l’écologiste Glen Dissaux, c’est tout vu. « La société Holdisport ne crée pas un stade mais un complexe de loisir, qui va tirer des bénéfices à son profit. À l’heure ou les collectivités locales font face à de sérieux problèmes budgétaires, où les besoins sont immenses pour l’urgence sociale et climatique, nous avons besoin de cet argent : voyez l’état de nos gymnases et de nos piscines ! En face du stade, à Saint-Marc, on attend un terrain de foot digne depuis plus de dix ans ».
Le ton est mordant, et l’élu Vert n’en a pas fini. Il a bien noté que la part du financement public a encore grimpé. « 30,20 M€ de subventions pures, c‘est 3 M€ de plus que ce qui était prévu ! Alors que la part du privé passe de 24 M€ à 20,80 M€. La Métropole a déjà acté 10 M€ de subvention directe et 11,50 M€ pour les aménagements. Et ce n’est que le début de la facture ! L’intérêt général, c’est de sauver les services publics, pas de financer des projets privés ! » .
Un côté « cocasse »
Pour le président du groupe écolo, il y a même un côté « cocasse » à demander aux élus brestois de qualifier d’intérêt général un stade qui va déménager ailleurs que dans leur ville, contribuant ainsi à « vider le centre-ville pour créer une polarité commerciale et un dynamisme entrepreneurial en périphérie ». Tout ça, « dans une zone déjà saturée le week-end. D’autant qu’avec l’abandon de la passerelle piétonne, il faudra bloquer le boulevard Mitterrand les jours de matchs. Soit au moins 17 week-ends dans l’année ! Pas sûr que les commerçants alentour trouvent ça très amusant ».
« Intérêt général, il y a », répondent tour à tour Fragan Valentin-Leméni (UDB), Fortuné Pellicano (PRG) ou encore Patrick Appéré (BNC) pour la majorité. « Si on regarde le nombre de villes qui ont un club en Ligue 1 et où le club a investi dans un stade, à part Lyon, il n’y en a pas beaucoup », plaide l’adjoint chargé des sports. François Cuillandre, le maire, prend alors l’exemple du RC Strasbourg. « Sur un projet d’agrandissement à plus de 100 M€, le club, détenu par un fonds de pension américain, se contente de payer 9 M€ », fait-il remarquer. Au final, les écolos votent contre, les communistes s’abstiennent. La droite continue, quant à elle, de regarder ce projet « sans hostilité ». Tout comme les macronistes …
À lire en complément
Futur stade de Brest : faudra-t-il se garer à l’aéroport ?
Seules 1 350 places de stationnement sont prévues dans le cadre de l’Arkéa Park, la future enceinte du Stade Brestois au Froutven. Où se gareront les autres spectateurs ? Le dossier a été défloré ce mardi soir au conseil municipal de Brest. Un article signé Jean-Luc Padellec dans Le Télégramme du
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1 Des stationnements mutualisés autour du site
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En mai 2024, une étude a été réalisée concernant le schéma d’accessibilité au futur « Arkéa Park » du Froutven. L’analyse de la fréquentation du stade Francis-Le Blé et les projections de part modale ont permis d’estimer les besoins en places de stationnement aux abords de la nouvelle enceinte du Stade Brestois.
Lors des matchs à guichets fermés (15 000 spectateurs), l’étude table sur 12 450 spectateurs arrivant en voiture. À raison de 2,5 personnes en moyenne par voiture, il faudrait alors mobiliser 4 980 places de stationnement. Or, seules 1 350 places seront construites autour de l’enceinte. L’étude rappelle qu’il existe 2 350 places à proximité dans la zone économique du nord (Kerlaurent-Botspern) et dans la zone commerciale du sud (Froutven), permettant un accès piéton au site à moins de 20 minutes à pied. Avec un risque incident : celui de créer un conflit d’usages (voire un conflit tout court) si, d’aventure, les matchs se déroulent aux heures d’ouverture des grandes enseignes.
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2 Des parkings « déportés » à l’aéroport et chez Arkéa
Le dossier mis à la disposition des élus révèle aussi qu’un système de parkings « déportés » pourra être mobilisé, comme cela se fait par exemple au Groupama Stadium de Lyon, ce « afin de soulager les besoins de stationnement en proximité, mais aussi de soulager la circulation dans le secteur ». Alors que 47 % des supporters habituels arrivent par le nord du territoire, et 53 % par le sud, 800 places sur les 2 000 que compte l’aéroport seraient mobilisées, mais aussi les 500 places du parking d’Arkéa (premier partenaire du projet) situé sur les hauteurs du Relecq-Kerhuon. Au départ de ces deux sites, des navettes en transport en commun prendraient alors en charge les spectateurs. Avec une question en suspens : les parkings de l’aéroport seront-ils gratuits pour les spectateurs ayant payé leur place ?
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3 Le boulevard fermé avant et après les matchs
On le sait, pour des questions financières, le projet de passerelle enjambant le boulevard François-Mitterrand n’est plus d’actualité, du moins pour l’instant. À lire le dossier transmis par Holdisports au ministère des Sports, il apparaît qu’à l’ouverture du stade, « escomptée en 2028 », le boulevard sera fermé quelques heures avant et après les matchs, pour permettre aux spectateurs qui descendent du tram (l’étude avance le chiffre de 2 400 personnes) de traverser la route en toute sécurité.
Nouveau stade du Froutven : le collectif citoyen Vert le Relecq-Kerhuon, (re)dit son opposition au projet
publié le 19/12/2024
Mardi 10 décembre 2024, le Conseil Municipal du Relecq-Kerhuon, devait donner son avis sur la demande de déclaration d’intérêt général d’enceinte sportive du projet « Arkéa Park». Les conseillers de Vert le Relecq-Kerhuon ont voté contre la délibération, rappelant leur opposition à un projet qu’ils jugent insoutenable.
Rappelons : que le permis de construire a été déposé et qu’il est actuellement à l’instruction à la métropole de Brest, que le projet ne fait pas l’unanimité dans la population, ni parmi les élus de la majorité municipale au conseil municipal de Brest comme au sein du conseil communautaire où les élus Écologistes restent opposés au projet et où les élus Communistes, réticents, se montrent très critiques entre autres sur le volet financier.
Il est vrai que ce projet du nouveau stade questionne :
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par l’absence de transparence : alors qu’il s’était pourtant engagé à le faire, Monsieur le maire de Brest n’a pas rendu public le rapport livré à l’été 2023 par l’Atelier d’architectes urbanistes Lauze (AXL) et le Cabinet d’ingénierie sportive et culturelle (ISC), qui conclut à la faisabilité d’un projet sur la parcelle actuelle, c’est à dire à Le Blé.
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par son impact sur la bio-diversité, l’imperméabilisation des sols et le risque accru de pollution des eaux superficielle et donc de celles prélevées par les Eaux du Ponant pour l’alimentation en eau potable de 27% des brestois: plusieurs associations environnementales (CPV, AE2D, Youth for climate, Extinction Rebellion) s’inquiètent des conséquences pour l’environnement
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par son financement qui engage fortement les collectivités directement ou via les MES (subvention, caution de prêts, prise en charge des aménagements), et très peu le privé en comparaison.
Pour aller plus loin : Ici, en vidéo, retour sur les échanges sur la délibération lors du conseil municipal du Relecq-Kerhuon
Source : site internet du Collectif citoyen Vert Le Relecq-Kerhuon
Stade Brestois : l’environnement sur le banc de touche ?
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